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mercredi 30 août 2023

 La papeterie Tsubaki













Ogawa Ito

Ed Picquier, 3/06/21, 402 pages


Le titre de ce roman m’a interpellée parce que les papeteries, comme les librairies ont toujours exercé une certaine attraction sur ma personne. J’ai donc décidé de m’investir dans cette lecture. Je pensais tout de même entrer dans un roman qui renfermerait une certaine action, et c’est le cas, toutefois ce n’est pas ce que j’attendais, je pensais plutôt à une intrigue qui me mènerait jusqu’au bout du récit, il n’en fut rien. Mais aucune importance, car l’action, elle est disséminée dans tout le roman, elle émane d’Hatoko notre héroïne, écrivain public que l’on vient voir quand on veut offrir ses vœux, se marier, faire passer un message important, et même envoyer une lettre de rupture. L’autrice raconte toute la petite vie de cette jeune femme disciplinée, consciencieuse, qui vit dans l’ombre de l’aînée, cette grand-mère défunte qui l’a élevée, formée à son métier et pour laquelle elle se montre respectueuse tout en livrant un ressenti mitigé en se rappelant l’extrême sévérité de cette aïeule, son exigence quant à la calligraphie, son attitude autoritaire face à une enfant qui n’a pas connu ses parents. Hatoko, la douceur incarnée exprime tout de même une certaine amertume.

Ce roman, c’est aussi l’histoire d’un quartier de Kamakura où les voisins ont créé des liens rassurants et où règne une paix reposante, c’est une belle promenade dans le Japon et sa culture, avec quelques-unes de ses habitudes alimentaires, un pique-nique au milieu des cerisiers en fleurs, ses temples, ses fêtes, ses saisons…

C’est aussi l’histoire d’une papeterie où il fait bon s’arrêter pour prendre le thé, sentir les odeurs d’encre, de papier, acheter des crayons et discuter. On y apprend tout le cérémonial à respecter quand on est écrivain public et que l’on rédige des lettres et que l’on envoie du courrier : choix du papier, qui déterminera celui du crayon ou de la plume, choix du timbre en fonction de l’objet de la missive et de son destinataire, formules diverses, calligraphie...

Les relations d’Hatoko avec les personnes qui passent dans la papeterie sont très intéressantes à observer, Hatoko, souveraine dans son commerce et clairvoyante, saura adapter son comportement et ses réponses en fonction de son interlocuteur, pour nous faire découvrir toutes ses facettes.

Un roman très lent, très zen qui fait du bien et qui fournit une paix intérieure.

La fin est très belle, je n’en dirai pas plus. J’ai commencé ce roman, hésitante et mitigée, je le termine charmée et convaincue qu’il s’agit d’un très bon roman.

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