La papeterie Tsubaki
Ogawa Ito
Ed Picquier, 3/06/21, 402 pages
Le titre de ce roman m’a
interpellée parce que les papeteries, comme les librairies ont toujours exercé
une certaine attraction sur ma personne. J’ai donc décidé de m’investir dans
cette lecture. Je pensais tout de même entrer dans un roman qui renfermerait
une certaine action, et c’est le cas, toutefois ce n’est pas ce que j’attendais,
je pensais plutôt à une intrigue qui me mènerait jusqu’au bout du récit, il n’en
fut rien. Mais aucune importance, car l’action, elle est disséminée dans tout
le roman, elle émane d’Hatoko notre héroïne, écrivain public que l’on vient
voir quand on veut offrir ses vœux, se marier, faire passer un message
important, et même envoyer une lettre de rupture. L’autrice raconte toute la
petite vie de cette jeune femme disciplinée, consciencieuse, qui vit dans l’ombre
de l’aînée, cette grand-mère défunte qui l’a élevée, formée à son métier et
pour laquelle elle se montre respectueuse tout en livrant un ressenti mitigé en
se rappelant l’extrême sévérité de cette aïeule, son exigence quant à la
calligraphie, son attitude autoritaire face à une enfant qui n’a pas connu ses
parents. Hatoko, la douceur incarnée exprime tout de même une certaine
amertume.
Ce roman, c’est aussi l’histoire
d’un quartier de Kamakura où les voisins ont créé des liens rassurants et où
règne une paix reposante, c’est une belle promenade dans le Japon et sa culture,
avec quelques-unes de ses habitudes alimentaires, un pique-nique au milieu des
cerisiers en fleurs, ses temples, ses fêtes, ses saisons…
C’est aussi l’histoire d’une
papeterie où il fait bon s’arrêter pour prendre le thé, sentir les odeurs d’encre,
de papier, acheter des crayons et discuter. On y apprend tout le cérémonial à
respecter quand on est écrivain public et que l’on rédige des lettres et que l’on
envoie du courrier : choix du papier, qui déterminera celui du crayon ou
de la plume, choix du timbre en fonction de l’objet de la missive et de son
destinataire, formules diverses, calligraphie...
Les relations d’Hatoko avec
les personnes qui passent dans la papeterie sont très intéressantes à observer,
Hatoko, souveraine dans son commerce et clairvoyante, saura adapter son
comportement et ses réponses en fonction de son interlocuteur, pour nous faire
découvrir toutes ses facettes.
Un roman très lent, très zen
qui fait du bien et qui fournit une paix intérieure.
La fin est très belle, je n’en
dirai pas plus. J’ai commencé ce roman, hésitante et mitigée, je le termine
charmée et convaincue qu’il s’agit d’un très bon roman.
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