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dimanche 29 décembre 2019


La fille de Vercingétorix



Jean-Yves Ferri, Didier Conrad

ed Albert René


Ainsi donc, après le fils d’Astérix, nous faisons connaissance de la fille de Vercingétorix… Pardon Vercingétorix. Quoique mitigée, je dois avouer que j’ai passé un bon moment de lecture.


Je me sens mitigée par que j’ai trouvé le scénario plutôt plat : une fugue d’adolescente, des navires, de la bagarre, des romains timorés, nos incontournables pirates, rien de très original. Question « adolescent » je n’ai pu m’empêcher de comparer cet album avec Astérix et les Normands, beaucoup plus fin.


Certaines blagues sont excellentes et m’ont fait rire, d’autres, sous forme d’anachronismes sont parachutées sous prétexte que l’anachronisme fait rire, mais ces anachronismes, par deux fois sont plaqués sans aucune subtilité et ne font pas rire.


Les noms de certains Gaulois ne respectent pas la forme habituelle : transformation des mots « ique » en « ix » comme blinix, selfix… les auteurs seraient-ils à cours d’idées pour les noms ?


Malgré cela, on retrouve bien l’esprit des vieux albums : reprise de l’accent arverne qui fait sourire, des idées d’ados qui surprendront leurs parents par leur créativité, et qui feront bien rire le lecteur, un conflit des générations bien restitué, de bonnes répliques dont Obélix sait nous régaler, une abondance de jeux de mots.

 

Si on me demande ce que j’ai préféré, je dirais que c’est le clin d’œil à John Lennon, qui m’a bien surprise. 

Un album à ajouter sans hésiter à sa collection.




samedi 28 décembre 2019



Murène



Valentine Goby
Ed Acte sud


J’en étais déjà convaincue, et ce livre n’a fait que renforcer cette conviction : on devrait se lever chaque matin en remerciant le ciel d’être en bonne santé et valide comme ce fut le cas de François jusqu’à l’âge de 22 ans, beau jeune homme plein de vie qui perd ses bras suite à une électrocution.


Ce roman très bien écrit, invite fortement le lecteur à réaliser ce que peut être le calvaire d’un homme sans bras, et qui, dans les années 50 ne peut espérer de prothèse efficace. Regard des autres, vie quotidienne réclamant une assistance pour chaque geste : se laver, s’habiller, manger… dépendance totale. On imagine alors l’état de déprime dans lequel François se retrouve après sa résurrection : il n’est pas mort, mais il n’est pas vivant non plus, ainsi se qualifiera-t-il de « non mort ». Comment recommencer à mordre à belles dents dans ce cadeau qu’est la vie quand le cadeau devient empoisonné.


Ce récit, et c’est merveilleux, n’a rien de pessimiste : François va devoir s’adapter, et au terme d’un travail de deuil, deuil d’un corps valide,  et avec bien des moments de découragement, apprendre à se réjouir d’une réussite aussi petite soit-elle, il va s’ouvrir aux autres, et sauver des proches qui partagent sa condition d’handicapé.


Ce livre s’adresse à tout lecteur qui ne réalise pas ce que c’est d’être mutilé, de subir le regard d’autrui, d’être rejeté, de trouver sa sécurité au milieu d’autres personnes partageant une condition similaire (ce que François appellera un ghetto).

 

Admirable la documentation de l’auteur, tant d’un point de vue médical que matériel, et de la psychologie d’une personne lourdement handicapée.


Un livre que je recommande !

 

 

 




dimanche 22 décembre 2019



Miséricorde


Jussi Adler Olsen
Ed Livre de poche, Albin Michel


Encore un bon thriller de chez Thriller ! Coté police, rien de très original si ce n’est Carl Mørck, comme tout inspecteur qui se doit de pimenter un roman policier, montre ses qualités et ses défauts au lecteur , mais aussi ses lubies et ses doutes. Persona non grata au commissariat, mis au placard, installé au sous-sol avec une pile d’affaires à élucider, Carl qui n’aime pas grand monde, se montre capable de se mettre en colère et clouer le bec à quiconque l’empêcherait de parvenir à ses fins, opiniâtre à souhait et inspirant confiance au lecteur qui en a grand besoin : sa première enquête lors de la création du département V à la tête duquel ses collègues l’ont placé histoire de se débarrasser de lui, est une affaire non résolue, concernant Merete Lyyngard, dirigeante du parti démocrate danois disparue en 2002 et déclarée morte noyée alors qu’elle revenait de Berlin en bateau. Carl Mørck relance cette enquête que rien ne permet de résoudre, aucune piste, aucun indice. 


Le roman, c’est classique à présent, présente des chapitres en alternance : le parcours de Merete jusqu’à sa disparition et même au-dela, lors de sa captivité, le lecteur devient alors témoin de son calvaire, constatant qu’elle ne peut s’en sortir, qu’on lui inflige un supplice des plus cruels et l'on assiste à l’évolution d’une enquête que seul Carl Mørck pourrait résoudre grâce à sa persévérance et à la perspicacité de son aide de camps le dévoué Hassad, venu d’on ne sait trop où, aux petits soins pour son inspecteur qui épice encore le récit par son originalité et ses actions parfois surprenantes.


C’est ainsi que naît le département V dont je suivrai l’évolution durant l’année à venir, car il s’agit bien là, d’un policier comme je les aime.

lundi 2 décembre 2019


Mes émotions en expression




Alain Rey, Roland Garrigue


Tu me casses les pieds, je monte sur mes grands chevaux, la moutarde me monte au nez, avoir le cœur gros… mille et une expressions expliquées dans cet album. 

Chaque double page est présentée de la même façon : un titre qui indique une expression en rapport avec des sentiments, une illustration qui fournit à l’ouvrage tout son intérêt à mon humble avis, puis une explication de l’expression. Et c’est là que je me sens un peu ennuyée : la définition à chaque fois, démarre avec une explication claire dans les premières lignes, mais qui se complexifie par la suite. Résultat, et là, je me mets dans la peau de l’enfant qui lit, ben on lit le début et on abandonne. 


Mais je n’ai pas fait que me mettre à la place des enfants, j’ai proposé ce livre en classe  de CE2 et observé les réactions : l’enfant ouvre le livre, le feuillette, se pâme sur les illustrations, tourne les pages, puis s’arrête à une page, regarde le dessin, lit brièvement (le début, j’imagine) et passe à une autre page… Testé également sur des enfants de neuf à dix ans. Dommage, le sujet est intéressant. 


Donc si devais offrir un livre d’expressions à un enfant, je choisirais plutôt un ouvrage illustré avec peu de texte, et des images capables de traduire des émotions. 


Ce qui est drôle dans cet album, c’est l’illustration du sens figuré qui plaît énormément à nos lecteurs en herbe. Oublions donc le texte de ce livre pour s’attacher aux belles et parlantes illustrations.

Je remercie Babélio et les éditions Le Robert pour ce partenariat.

samedi 30 novembre 2019

Pourquoi pas Evans ?


Agatha Christie
Ed poche, club des masques


Pourquoi pas Evans ? Telle est la question, question qui restera en suspens tout au long de ce roman d’Agatha Christie, question qui m’a préoccupée un bon moment et ce pour une question de traduction, jusqu’à ce que je voie le titre anglais : « Why Did’nt they ask Evans ? » plus parlant. 

Cette question est la dernière parole de la victime, parole qui ne permet aucunement de faire le lien ni avec un éventuel meurtre, ni avec les personnages et ce pendant tout le roman, question qui reviendra la tête du lecteur jusqu'au dénouement. 

Le mystère reste donc entier pendant un long moment et l’on se demandera bien comment une enquête pourra-t-elle se greffer sur cette mort que le tribunal d’enquête explique par un suicide, le suicide d’un certain Mr Prichard. 


Le crime parfait aurait pu être ici commis, si deux personnages ne s’y étaient pas intéres : Bobby Jones, le fils du pasteur de Marchbold, petite station balnéaire du pays de Galles, témoin de l’accident survenu par un matin brumeux (toute une ambiance !), alors qu’il s’essayait au golf et qui entendit un cri sur la falaise, et Lady Frances Derwent jeune femme entreprenante et perspicace qui sera à l'origine de l'enquête grâce à certaines déductions judicieuses 


Merveilleuse Agatha Christie qui sait nous régaler d’enquêtes complexes aux rebondissements multiples incitant le lecteur averti à la méfiance quant aux personnages : deux règles d’or pour jouer le lecteur détective : les bonnes personnes ne sont pas forcément celle auxquelles on s’attache, le criminel est toujours celui auquel on s’attend le moins. Or dans ce roman, il y a beaucoup de bonnes personnes et beaucoup de personnages susceptibles de brouiller les pistes.


L’écriture m’a fait parfois sourire : un style naïf, des personnages qui opèrent avec les moyens du bord, faisant ressembler leur enquête à un de ces jeux auquel les enfants aiment se livrer,  une histoire qui n'est pas sans rappeler vaguement les investigations du club des cinq, en  plus étudié tout de même. 


Des personnages qui témoignent en utilisant le passé simple, sans doute en usage dans les dialogues en 1937 lorsque le roman fut rédigé, à moins que ce soit encore une question de traduction, mais qui fournit un certain charme aux conversations.


Un bon petit roman bien prenant et agréable à lire que je suis heureuse d’avoir découvert.

mercredi 13 novembre 2019


L'enfant allemand










Camilla Lackberg
Ed Actes Sud, livre de poche

 Une médaille ornée d’une croix gammée, une chemise de bébé ensanglantée, une série de carnets constituant le journal intime d’une mère qui, pour Erica, est restée une inconnue jusque dans la tombe. 

Ce sont les éléments sur lesquels repose ce roman de Camilla Lackberg, roman Passionnant parce que l’on y retrouve des personnages maintenant familiers :  Erica Falck, Patrick Hedström, ses collègues et leur petite vie avec ses moments difficiles et tensions d’ordre professionnel ou conjugal, instants parfois cocasses si on pense à ce chien que Melberg se voit invité à recueillir et qu’il nommera Ernst, policier de son état et persona non grata qui apparemment n’est  plus là ( j’ai zappé quelques volumes) et que personne ne regrette. Et l’on assistera aux déambulations du policier et de ce compagnon et à l’évolution de sa vie privée. On y retrouvera un Patrick “nounou” qui est sensé être en congé de  paternité et qui ne peut s’empêcher de retrouver le contact avec ses collègues, voire avec le travail d’enquête qui s’opère à Fjällbacka.


L’intrigue est des plus prenantes : que de mystères, que de complots qui semblent être le fait de personnages qui ont grandi ensemble et dont les actions présentes prennent leur source dans le passé, dans un contexte de seconde guerre mondiale, personnages aux comportements qui amène le lecteur à se poser des questions tout au long du roman. C’est ce qui fait d’ailleurs le charme des romans de cette auteure.


Cela faisait bien longtemps que j’avais savouré un de ses titres et je suis heureuse de m’y plonger à nouveau. Comme à mon habitude, je n’ai pas été dans l’ordre et j’ai sauté quelques volumes, mais cela ne m’a pas empêché de me délecter de cette lecture après avoir redécouvert les liens entre les personnages et leur situation professionnelle ou familiale.


Le démarrage peut paraître difficile dans les romans de Camilla Lackberg, parce qu’il faut établir des connections entre les personnages du passé et leur situation dans le présent, mais une fois ces connections établies, le récit se boit comme du petit lait, et suspense oblige, en quête de vérité,  on finit par ne plus lâcher le livre. Encore un polar terminé à une heure du mat !


dimanche 10 novembre 2019



ZÉROPÉDIA

Tout sur tout et réciproquement.


FabCaro et Julien /cdm
Ed Dargaud


Cette chronique s’adresse à tout lecteur un tantinet flemmard en cette veille de 11 novembre, ou encore tout lecteur fatigué le soir et qui craint de s’endormir sur son pavé, sur son essai, ou tout lecteur tristounet qui aurait du vague à l’âme et qui aurait besoin de sourire, voire de rire, voire de" fou-rire et qui voudrait tout de même continuer à se cultiver. 


Ce livre façon bande dessinée était proposé en coup de cœur dans ma librairie préférée dans le cadre de « la fête de la science » . 


Mes yeux se sont arrêté sur le nom d’un des auteurs : Fab Caro !!! Hop ! Dans mon sac ! Et je ne le regrette pas ! 


L’ouvrage est organisé en très courts chapitres qui répondent à des questions dans le domaine scientifique. Un chapitre est égal à une planche de six vignettes. Dans chacune des vignettes, un cartouche qui contient le texte expliquant succinctement le phénomène étudié, sérieusement avec application, pour laisser la place au reste de la vignette ou évoluent des acteurs divers et variés dont les propos peuvent se montrer hilarant style Fab Caro. 


Un exemple ?  Les pluies d’animaux existe-t-elles ? On apprend que ce phénomène météorologique existe bien quoiqu’il soit rarissime, pluies de grenouilles, de petits poissons ou autre petites créatures, et les explications scientifiques ou les hypothèses quand le phénomène n’est pas complètement expliqué. Dans cette planche, parmi les explications, il y aura le transport des œufs dans le ciel à cause de l’évaporation. Le reste de la vignette montre un bulletin météo qui annonce qu’il pleuvra des animaux à Brest,  et les pluies illustrées montrent des pluies d’autruches et d’hippopotames qui se mettent sur la trajectoire d’un avion de ligne, et je décris là une seule des nombreuse situations cocasses qui reviennent tout au long du livre, et je ne parle pas des fantaisistes et délicieux dialogues. 


Du grand Fabcaro, valeur sûre ! Et quand il annonce que son travail présente tout sur tout et réciproquement, il tient ses promesses : depuis l’infrarouge et la poussée d’Archimède, en passant par l’effet Larsen et l’électricité statique, sans oublier le fugu,  les pierres mouvantes, la migration des crabes rouges… Il expose une bonne cinquantaine de sujets tous plus intéressants les uns que les autres. 


La science présentée de cette façon, j’adore et j’en redemande !


dimanche 3 novembre 2019

Pandémie


Robin Cook

Ed Albin Michel


        Quelle ne fut pas ma joie quand je reçus ce magnifique pavé, de quoi me sustenter durant quelques jours, avec un titre qui n’est pas sans rappeler le roman de Franck Thilliez que j’ai tant apprécié. 


 J’imaginais déjà des tas de morts partout avec de mystérieux inconnus qui délivraient je ne sais quel message menaçant, des courses contre la montre, des alternances de chapitres pour booster un peu le suspens… Le roman de Robin Cook commence par un topo sur CRIPR/Cas9, une molécule capable de modifier les gènes des êtres vivants, pour se retrouver dans l’ambiance de la médecine légale, sujet passionnant. Ce roman était donc prometteur, et prometteur, il l’est resté longtemps, au moins durant deux tiers du livre auquel je désirais donner toutes ses chances… Mais passés deux tiers de lecture, il n’était plus prometteur hélas. Dommage ! 


En fait le lecteur qui s’y plonge suivra les tribulations d’un médecin légiste écartelé entre sa famille qui vit des moments un peu difficiles, et de mystérieuse découvertes à l'occasion d'une autopsie,  qui pour lui, constituent une distraction pour sortir de cette l’ambiance familiale peu engageante. C’est faible comme accroche ! 


Et le mystère, il va tenter, seul au monde, de le résoudra face à une sorte de mafia médicale et financière. Une histoire qui tourne très vite au psychologique sans lequel le roman n’aurait d’intérêt que les autopsies et les apports documentaire autour du travail des légistes. 


Certaines situations revêtent un aspect bien caricatural, et notre docteur Jack Stapleton, toujours égal à lui-même, continue à manier son humour répétitif à deux balles au milieu de la pagaille, devenant bien peu crédible quand ça se gâte. 


Les personnages qu’il côtoie semblent parachutés pour les besoins du roman. Ceci étant, je n’ai pas été jusqu’à ressentir l’envie de refermer ce roman qui se lit bien. 

C’est mon premier Robin Cook, et je pense que j’en lirai au moins un autre pour me faire une idée de cet écrivain. 


jeudi 24 octobre 2019



L'outsider


Stephen King
Ed Albin Michel

J’ai passé un bon moment de lecture avec l’outsider, ce compagnon indésirable qui m’a servi ce que j’aime dans les thrillers : un policier entêté qui va au bout de ses idées, un dur-à-cuire-mais-pas-trop-tout-de-même,  avec ses doutes, ses angoisses et son incrédulité l’amenant à envisager ce qui est POSSIBLE en ce bas monde, une gaffe de première de sa part dès le début (quoique… ?), et puis surtout un beau casse-tête sur fond de critique de la société américaine pour qui, comme moi,  n’a pas trop fréquenté Stephen King, qui, je le constate, sait saupoudrer de fantastique, des histoires qui serait peut-être sans relief sans ce procédé.


Des personnages énigmatiques à souhait, et un certain suspens. Je précise bien un certain suspens, car n’étant pas une inconditionnelle de cet auteur, j’ai trouvé l’action très lente, entrecoupée de réflexions et pensées des personnages exprimant leurs doutes, leurs manies, leurs intentions… Trop de dilution tue le suspens à mon humble avis. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai des difficultés à aborder un roman de king. J’ai tenté Dumas Key et 22/11/63, j’ai trouvé que ces histoires avaient beaucoup d’intérêt, mais je n’ai pas pu terminer pour cause d’action trop lente à se mettre en place. En revanche, Mr Mercedes m’a pleinement satisfaite.


En résumé, J’aime Stephen King et je suis preneuse si vous avez des titres de romans qui privilégient l’action avec un grand A.

mardi 22 octobre 2019


Terrible vertu


Ellen Feldman
Ed du cherche midi.


Margaret Sander, célèbre en son temps   agitatrice, rebelle, dérangeante dans une société américaine du début du XXème siècle. Son caractère rebelle, sans lequel elle n'aurait pu aller au bout de ses idées et poursuivre son action, elle le doit sans nul doute à son départ dans la vie, ses souffrances, la honte qu’elle éprouva lorsque petite, toute possession pouvait lui être reprochée, on assistera à une scène importante de son enfance dès le début du récit qui montre combien elle ressentit l’humiliation.


Devenue adulte, infirmière de son état, elle constatera la misère des femmes dont le métier, une fois mariée, se limiterait à mettre au monde des enfants, sans pouvoir contester, diminuée, usées par les grossesses répétées, usées par le labeur qu'implique la charge de familles nombreuses, victimes de privations liées à des situations précaires aggravées par la présence de bouche à nourrir. Certaines mourront suite à des avortements clandestins. 


D’abord membre d’un groupe socialiste, elle défendra la cause des plus démunis, puis orientera son combat vers le droit à la contraception alors balbutiante. Bien sûr elle laissa de côté ses enfants afin de mener son combat, bien sûr son entourage fut en droit de contester, de critiquer son comportement, contestation très bien exprimée dans ce livre, par des lettres adressées à la mère, à l’épouse, à la sœur, à la maîtresse que fut cette femme.


Pour ma part, je me suis contentée de lire sans juger en me concentrant sur son parcours de militante. Quelques femmes sont connues pour avoir laissé de côté leur famille au nom de leur combat : Dolores Ibarruri envoya ses enfants en Russie pour les protéger et se sépara de son mari afin de défendre la cause féminine et lutter contre le fascisme.


Sa foi l’aidant à soulever des montagnes, Margaret Sanger quant à elle, sauva bien des vies et allégea le destin de bien des femmes. Elle mérite le qualificatif de pasionaria du contrôle des naissances. 


Cette biographie est passionnante, son auteure a su faire comprendre au lecteur, les états d’âme de cette grande dame, son acharnement, voire son entêtement, ses relations sans volonté de lendemain avec les hommes, s’autorisant le plaisir sexuel
si tabou et alors reproché aux femmes de cette époque qui osaient le montrer. Mais ce récit est encore plus que cela tant il exprime à merveille le ressenti de la grande dame. 

Bien sûr, ses idées seront sujettes à controverse, particulièrement après la deuxième guerre mondiale, alors qu'elle sera accusée d'avoir prône l'eugénisme, attaques qu'elle conteste clairement dans ce livre.


La fin est merveilleusement écrite, elle résume l’œuvre d’une vie remplie qui se termine par  la sortie triomphale d’une femme qui s’est donnée corps et âme à sa cause, et qui s'en va paisiblement entourée de ses proches,  mais également sa solitude face à un remord que je tairais afin de ne rien dévoiler. remord qu'elle emportera dans sa tombe.


J’ai beaucoup appris de cette personne à laquelle nous devons notre confort en tant que femmes aujourd’hui.


Je remercie Babélio et les éditions du cherche midi pour ce partenariat.


lundi 7 octobre 2019


Ce caillou dans ma chaussure

L'histoire de Salim
Silène Edgar
Ed Gephyre


La guerre, on en a entendu parler, on y est confrontés par nos lectures, par ouï dire, par les infos, on réalise sa cruauté par le biais d’images soigneusement sélectionnées lors des journaux télévisés, on sait qu’elle existe, quelque part… on y pense et puis on oublie… Parce qu'on ne la côtoie pas.. 


Et quand vous êtes professeur de français dans la campagne, loin du tumulte de la ville, dans un collège de province où il ne se passe pas grand-chose, et que soudain, le principal vous demande d’apprendre la langue de Molière à Salim, qui arrivé de Syrie, probablement orphelin, livré à lui-même, puis accueilli dans une famille qui peut avoir des difficultés à s’adapter à ses  pratiques religieuses, et cela se conçoit aisément, un ado qui porte en lui les horreurs vécues en Syrie, un ado qui ne parvient pas à se faire entendre, qui pleure parce qu’il ne pourra pas faire le Ramadan, parce qu’il ne peut pas manger Halal, parce qu’il veut un téléphone pour avoir des nouvelles des siens, des demandes légitimes … Que faites-vous ? Vous en rêvez la nuit, vous y pensez… souvent, très souvent, vous vous sentez impuissant, vous essayez de parlementer avec les éducateurs, les collègues, le principal… En vain…


C’est exactement ce que veut nous amener à comprendre Silène Edgar à travers ce court mais efficace récit : l’accueil d’un émigrant n’est pas chose facile, trop de vécu que l’on ne peut partager avec sa famille d’accueil, avec un professeur plein de bonne volonté qui ne sait pas quels sujets aborder sans froisser, sans blesser, sans faire pleurer... Divers thèmes sont abordés à travers l’histoire de Salim : la religion, la tolérance, la compassion, mais également le manque de moyen pour accueillir ces émigrants, des éducateurs qui n’ont pas de solution, pas de psychologues, et une bonne lourdeur administrative.

 

L’auteur soulève des questions auxquelles je n’avais pas forcément pensé, c’est la raison pour laquelle ce récit restera gravé dans ma mémoire.  Un livre à lire et à relire.


Je remercie Babélio et les éditions Gephyre pour ce partenariat

mardi 1 octobre 2019


Changer l'eau des fleurs



Valérie Perrin
Ed Albin Michel

Vaillante,

Intelligente,

Obligeante,

Lucide,

Emouvante

Tendre

Touchante

Empathique


C’est ainsi que m’apparaît ce petit bout de femme que le mauvais sort ne semble pas avoir épargné, que la vie n’a aucunement chouchoutée, qui s’est laissée porter au hasard des rencontres, par des vents favorables ou pas, déchaînant haine ou passion, digne d’amitié et attendrissante. Un personnage bien attachant qui constitue l’âme d’un roman passionnant où se croisent, et se recroisent, s’affrontent ou s’ignorent un cortège de personnages tous plus intéressants les uns que les autres, riches ou pauvres, pervers, dévoués, au verbe haut ou taiseux, au comportement trompeur , souvent pour le  lecteur qui se montre prompt à juger.


Quelle fut donc la recette de l’auteure pour parvenir à nous livrer une telle pépite ? De la psychologie, de la philosophie, du suspense qui se prolonge tout au long du récit, du drame, des amours déçues ou heureuses, voire éternelles, de l’intrigue suffisante pour exciter la curiosité du lecteur jusqu’à la fin… Mais ce savant et délicat mélange ne saurait se passer d’un levain essentiel : l’humour sous toutes ses formes, léger ou noir (n’oublions tout de même pas qu’une bonne partie du récit a pour cadre un cimetière).


Parmi les personnages que j’ai particulièrement appréciés, je citerais nos trois fossoyeurs et la comtesse aux délicieuses répliques qui apparaît trop peu à mon goût.

Oui j’ai mis du temps à le lire, peut-être parce que je l’ai dégusté, que j’ai aimé retrouver Violette chaque soir. Sans doute me suis-je rationnée : par plus de quelques pages à chaque fois pour le faire durer. A présent je me sens un peu seule, à moins qu’une prochaine pépite vienne se loger dans mon cœur de lectrice.



samedi 21 septembre 2019


Prout de mammouth et autres petits bruits d'animaux




Noé Carlain, Anna Laura Cantone
Ed Sarbacane

Prout d’escargot, coquille en morceaux !

Prout de mouette, avis de tempête ! 

Telle est la façon dont commence, continue et se termine cet album. Et bien vous me croirez si vous voulez, du haut de mon grand âge, j’étais morte de rire et ma curiosité non assouvie m’a obligée à tourner page après page, pour admirer ces vers… 

Ben oui, cela peut paraître bien peu poétique quoique, Apollinaire lui-même ne s'est pas toujours demandé si son  vocabulaire était toujours châtié, et ce n’est sans doute d’ailleurs pas le but de cet album qui est plutôt fait pour rire en famille, entre amis et à l’école, quoique… Je me demande quand même si j’oserai le lire aux enfants et, déformation professionnelle, proposer aux élèves de composer à leur tour quelques  belles rimes à la manière de… Mais bon, je me méfie des parents… il n’y a qu’à aller voir du côté des critiques sur quelque site où l’on vend des livre bien connu pour constater que  ça coince chez certaines mamans (pas les plus nombreuses, heureusement !) … alors… !!!

En tout cas je n’aurais pas hésité à le lire à mes fils s’ils en avaient encore l’âge car je sais que ce registre leur parlait. Je le garderai pour mes petits-enfants quand j’en aurai… la vilaine mamie qui donne de bonnes idées aux enfants. J’en rigole d’avance !


mercredi 18 septembre 2019


La parole perdue


F. Lenoir, V Cabesos

Livre de poche, Albin Michel


J’ai à la fois beaucoup apprécié ce roman tout en me sentant mitigée. Je pense que l’un n’empêche pas l’autre. J’ai adoré le roman historique que nous offre l’auteur, particulièrement le récit du parcours de Livia, jeune femme à la destinée à la fois tragique et heureuse, qui bien qu’esclave, a pu exercer son art de parer les femmes de la haute société romaine, exprimer ses idées lors d’intéressantes conversations avec son dernier maître, philosophe ouvert. Si l'on peut qualifier ce parcours d'heureux pour une esclave, sa situation fut moins réjouissante si l’on considère la perte de sa famille, de ses amis, chrétiens suppliciés sous Néron, si on réalise que jamais elle ne put pratiquer la religion de ses pairs, que jamais elle ne put confier le secret dont elle était l’unique détentrice : le seul message connu pour avoir été écrit par le Christ lui-même.  


J’ai aimé les faits historiques, la succession des empereurs, la politique romaine, les descriptions de la société de l’époque, et la bonne moitié du roman consacrée à Pompéi, les descriptions d’une ville de rêve avant que n’arrive ce terrible 24 août 79, puis le récit d’une catastrophe sans précédent qui aujourd’hui encore frappe les esprits. Ce jour funeste est très bien décrit et on réalise bien la terreur de la population lors de la colère du Vésuve. 


Cette période historique alterne avec une autre situation vécue durant le Moyen-âge, alors que Cluny rayonnait, que Vézelay déclinait et que son abbé cherchait par tous les moyens à attirer le pèlerin. Où l’on retrouve Frère Roman, une vieille connaissance issue de ce que l’on va qualifier de premier tome qui pour moi, n’a de commun que certains personnages, Frère Roman tourmenté par la mort de Moïra, jeune femme Celte, condamnée au  Mont St Michel pour n’avoir pas voulu se convertir à la religion Chrétienne.



Ces deux récits d’histoire survenant à deux périodes distinctes nourrissent le récit que l’on pourrait qualifier de principal, dans lequel Johanna, notre archéologue du Mont St Michel se retrouve à Vézelay, à l’époque actuelle, avec sa fille, Romane.  Elle est en possession d’une statue de bois sculpté représentant Marie-Madeleine, se demandant comment  ce culte est arrivé jusqu’à Vézelay. Les aventures de Johanna prennent donc leur source dans le passé : la période romaine qu’elle découvrira douloureusement à travers la maladie inexpliquée de sa fille qui sous hypnose, va révéler des secrets enfouis, et la période médiévale qui elle-même prendra sa source en Antiquité durant laquelle Marie de Béthanie est supposée être venue en France et y avoir laissé  des reliques.


Un roman qui m’a passionnée en raison de tout ce que j’ai pu y apprendre, malgré des situations peu crédibles, un côté surnaturel et fantastique un peu facile : comme par hasard, après avoir risqué sa vie au Mont St Michel, et s’en être sorti, elle voit maintenant sa fille vivre ce qui pourrait être considéré comme une vie antérieure, pourquoi pas, mais est-ce son métier qui induit ce fait ? Je trouve cela un peu énorme. On va dire que le  roman se veut fantastique sans chercher davantage.


Le roman est sensé être un peu policier, avec effusions de sang liées à des meurtres à Pompéi, était-ce vraiment nécessaire ? Le dénouement le dira aux éventuels lecteurs de ce livre que je conseille tout de même car l’objectif des auteurs est sans aucun doute de répandre de la culture historique avant tout. Et ils y sont parvenus.



mardi 27 août 2019

Vindicta



Cédric Sire
Ed Métropolis


Afin de vous aider à entrevoir la teneur de ce roman, je vais vous expliquer dans quel état d’esprit je me suis retrouvée à chaque fois que j’ai ouvert ce livre et durant un bon nombre de pages pas très relaxantes. Je dois d’abord vous expliquer que, fréquemment, lorsque je lis, j’ai une fâcheuse tendance à piquer du nez. Hors de question avec le thriller que nous a concocté l’auteur, yeux grands ouverts, dents serrées, perles de sueur sur le front, forte agitation intérieure propre à vous priver de sommeil pour le reste de la nuit.


Dans l’histoire, deux héros, un bon et un méchant. Le méchant c’est un genre de super héros élastique, super héros côté obscur je m’entends ! Elastique donc, qui a dû être un chat dans une vie antérieure parce prompt à jouer avec ses proies, capable de se déplacer sans bruit, de se fondre dans le décor, de se tapir pour mieux bondir par surprise. Aucune chance d’échapper à sa vindicte si on est visé. Aucune chance de s'en sortir si on se fait alpaguer. Individu de terrain, intelligent et compétent dans son domaine.



C’est dans ce contexte que se démène notre deuxième héros, un flic mis au placard qui se débat et déploie de l’énergie, qui brave les interdits pour tenter de rétablir la sécurité, se débattant au sein d’une police divisée en services qui passent leur temps en réunion, se renvoyant le bébé, composée d’individus se tirant dans les pattes, mais ça énerve !!!



Je suis donc passablement mitigée : des thrillers, j’en ai quand même lu quelques-uns, certains biens gratinés, mais là, je trouve que Cédric Sire puisque tel est son nom désormais, pousse un peu loin la violence, décrivant avec force détail les tortures subies par les victimes, à vous mettre mal à l’aise. S’il y a subtilité, ce n’est pas dans la description, ni dans la façon de tourmenter du psychopathe c'est  on nage dans l’hémoglobine et la cervelle, et que l'on ressent fortement la souffrance morale comme physique des suppliciés !


Je me suis demandé, aux deux tiers du livre si je refermais… et puis non, happée que j’étais par l’histoire et dominée par l’envie d’en connaître la fin, une fin pas plus reposante que le reste, une sorte de bouquet final qui vous amène à abandonner toute idée de zénitude après une telle lecture. Âmes sensibles, s'abstenir !

 

Le roman est malgré tout très bien pensé et structuré, un page-turner qui se lit facilement du fait de ses chapitres brefs et d'un récit constitué de phrases courtes.




dimanche 25 août 2019


Si c'est un homme


Primo Levi
Ed pocket, Robert Laffont


C’est avec beaucoup d’appréhension que j’ai abordé ce témoignage devenu un  classique. Sensible à la question de la Shoah, j’estimais de mon devoir de le lire. Le début est certes difficile, Primo Levi arrive dans un milieu qui lui est étranger, espère encore que son ressenti aura un effet sur les individus qui l’accueillent, que dis-je, qui l’accueillent : non ! qui le réceptionnent comme un colis, le démunissent des quelques biens qu’il possède, le privent de toute pudeur, le parquent, refusent d’écouter sa faim, sa soif, sa douleur morale. 


Mais passé ces premiers chapitres insupportables qui confirment et rappellent combien les actions de ces soldats du troisième Reich sont à vomir, Primo Lévi se livre à une analyse de la vie du déporté toute en délicatesse, sans verser dans le pathos et susciter le voyeurisme du lecteur.  

Il se place à la fois en victime et en témoin, fait très peu allusion aux actions concrètes des SS, des kapos, ces personnes susceptibles d’apporter souffrance, peine, mort à quiconque ne respecterait pas les règles et braverait les nombreux interdits. 

On dirait qu’il gomme le sinistre décor pour ne laisser apparaître que ce qui, à ses yeux fut essentiel : la course à la survie, les combines pour se nourrir, s’habiller, lutter contre le froid, et garder sa dignité, insistant bien sur ce dernier point en démontrant que ceux qui avaient plus de chances de s’en sortir étaient les prisonniers qui, de par leur tempérament, parvenaient à prendre soin de leur personne, faire preuve de caractère sous peine de déshumanisation totale.

 Si l’auteur est parvenu à éviter d’immerger le lecteur dans cet enfer en apportant subtilement des informations implicites, cela ne m’a aucunement empêchée de retenir ma respiration en lisant certains chapitres sur le dispensaire, les sélections, les privations endurées par les prisonniers, il ne s’agit pas la d’un simple roman, les faits rapportés sont vrais, c’est bien difficile à imaginer et à croire !


Ce témoignage est ce que j’ai lu de plus complet sur l’univers concentrationnaire. Puisse cet écrit se transmettre de génération en génération, afin de perpétuer le devoir de mémoire.


vendredi 23 août 2019


La Marie en plastique


Prud'homme et Rabaté
Ed futuropolis



L’héroïne de cette bande dessinée est une vierge en plastique ! Géniaaaal ! Une vierge en plastique rapportée de Lourdes par la grand-mère. Avec option « yeux qui pleurent des larmes de sang ». Mais on a envie d’y croire au miracle ! Sauf peut-être le père Garnier qui se réfugie dans son atelier et étanche régulièrement sa soif. 


L’occasion pour l’auteur de proposer une bonne petite analyse de notre société ! Entre les enfants qui désormais voient des miracles partout, les footeux qui viennent se recueillir devant la madone en polymère, les personnages qui essaient de raisonner mais trouvent plus judicieux de se taire, ceux qui n’ont franchement pas inventé le fil à couper le beurre, les crédules, les incrédules, les badauds qui déposent des offrandes fleuries au pied de la maison, le Vatican qui se déplace pour analyses on s’amuse follement ! Et qu'on y croie ou pas, la vierge génère  des comportements chez tout le monde ! 


Mais la Marie ne fait apparemment pas que des miracles, on le découvrira en constatant ce qui arriva au grand-père, bien fâcheux, bien désopilant, le pauvre !


Peut-être est-ce là une lacune à combler de toute urgence : je ne connaissais pas Rabaté, et en plus je n’ai attaqué la Marie en plastique qu’au deuxième tome, ignorant l’existence du premier.
Je vais donc mettre toute mon énergie à dégoter les autres productions de cet auteur.

jeudi 22 août 2019


J'veux pas y aller


Yvan Pommaux
Ed Bayard Jeunesse


Hé oui ! les meilleures choses ont une fin, et nos jeunes amis vont devoir recommencer à user leurs fonds de culottes sur les bancs de l’école.

 

Cet album sort de ma « pal jeunesse » à point nommé : il nous raconte l’histoire de Pablo le rebelle, qui ne veut pas aller à l’école. Il est malade et va se coucher… Maman vient lui proposer des histoires, mais ce jeune homme est bien décidé à bougonner alors maman lui propose l’histoire d’Atalante qui promet d’épouser celui qui le battra à la course… Mais Pablo grommelle de plus belle, "de toute façon, les filles, ça ne gagne jamais à la course…" et Pablo passe sa nuit au pays des rêves, dans la jungle où les animaux lui soufflent qu’il ne sert à rien de résister, avec Atalante qui a ramassé les pommes d’or pendant la course et a perdu…


Le jour de la rentrée arrive, il rencontre une fillette … elle s’appelle Atalante…

 

Un album sympathique aux illustrations légèrement vieillottes, riches, colorées et pleines de charme pour montrer aux enfants que l’école a aussi de bons côtés !


mercredi 21 août 2019


Mon chien qui pue

Christine Roussey
Ed La Martinière


Une histoire propre à faire rouler les enfants par terre de rire, car le registre de langue employé par l’auteur pour conter,  n’est pas à proprement parler du langage soutenu, en revanche, elle a su sélectionner les mots qui plaisent et déclenchent l’hilarité. Quoi de mieux pour que les galopins se rendent compte qu’un livre, ça peut être extrêmement divertissant !


Divers champs lexicaux à étudier dans ce livret : champs lexical de « sentir ; exhaler, empester »…  mais en un peu moins … enfin un peu plus… enfin vous voyez ce que je veux dire…


Quant aux odeurs, elle proviennent de divers éléments dont dame nature nous combla en ses moments de grande générosité… Les gribouillis présents dans les illustrations s'offrent à nos yeux pour tenter d'illustrer les fragrances que nous apporte généreusement le personnage quasi-principal.


Notre héroïne, heureuse maîtresse de l’individu poilu qui nous régale, ne manque pas d’idées non plus pour faire en sorte que son compagnon cesse de "se faire remarquer"… mais voilà, privé de cette facette peu ragoutante, le toutou n’est plus lui-même… 


Il faudra certainement y voir la tolérance, on a tous des défauts et des qualités, il faut prendre le temps comme il vient et les gens comme ils sont, n’est-ce pas ?



Parci et Parla


Claude Ponti
Ed Ecole des loisirs


Parci et Parla se réveillent dans leur chambre, vite, ils s’habillent, ils prennent leur petit déjeuner et s’appliquent pour faire le ménage (ils ont du mérite car la maison est pleine de bestioles, objets et autre Blaises qui viennent se mettre dans leurs pieds ! Le lave-vaisselle et la machine à laver ne sont pas très coopérants non plus !


Puis ils partent gambader : un cube énorme tombe du ciel bientôt accompagné d’autres cubes, il les mettent en ordre pour voir se former un château dont ils franchissent la porte : l’autre côté n’est que jeux et rencontres : ils se dépêchent de monter sur les champignons avant qu’ils ne s’envolent, ils croisent le petit chaperon rouge, aussi aveugle que le loup, forcément, cet idiot de Tonnenplon s’est assis sur le livre impossible à ouvrir, ils sont dans le noir depuis mille ans ! Puis ils vont croiser bien d’autres personnages : Mireille et Piqueille, le Guérisson, Blaise, le poussin masqué avec ses frères qui m’ont fait découvrir des pages secrètes dans le livre, mais chuuuut ! Parci et Parla ne savent pas que ces pages existent ! Pas le droit de le leur dire ! 


Que de belle chose à raconter à Papa et Maman.



Un Claude Ponti en pleine forme, vous l’aurez deviné, un album délicieusement long à lire, non, ce n’est pas une question de texte, on s’attarde plutôt à regarder les images regorgeant de créatures et objets animés de toutes sortes. Il doit bien s’amuser Monsieur Ponti quand il crée de telles histoires. Il devrait revisiter Alice au pays des Merveilles, ça déchirerait !

En tout cas je me suis encore follement amusée dans cet album !