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lundi 20 août 2018



La symphonie du hasard T3


Douglas Kennedy
Ed Belfond

   Nous voici donc a la fin des aventures d’Alice Burns, fin temporaire si l’on en juge par la mention « à suivre» qui vient refermer  ce troisième tome. 

La période Irlandaise s’est tragiquement terminée et Alice devra faire un deuil en ne comptant que sur elle même et surtout pas  sur sa mère qui a bien des problèmes à résoudre et pour laquelle il est même dangereux de se pencher sur ceux de sa fille sans la blesser, sans compter sur son père, ni sur l’influençable Adam, son jeune frère, ni sur Peter l’aîné, qui n’a pu qu’observer ce dont les hommes sont capables, et s’est trouvé confronté à la violence, la torture, la perte d’êtres chers. 

Malgré quelques longueurs parfois, ce troisième volet amène le lecteur à poursuivre la route auprès d’Alice, à côtoyer les acteurs de sa reconstruction, à analyser les relations qu’elle entretient avec les personnes qu’elle rencontre et la façon dont elle communique dans une société dont le principal souci est l’argent et le pouvoir par l’argent. On y retrouve comme dans les autres romans de Douglas Kennedy, une critique de la société américaine.

Ce troisième tome m’a malgré tout moins emballée que les deux premiers, lenteur dans l’action sauf peut-être à la fin. J’attends tout de même le quatrième tome par curiosité pour savoir ce que deviendra Alice et son entourage. 

samedi 11 août 2018





La symphonie du hasard - Livre 2



Douglas Kennedy
Ed Belfond




   Où l’on suit notre Alice dans son parcours parsemé d’embûches, Alice, indépendante, déterminée, et qui mène sa barque plutôt efficacement. Pour le bonheur du lecteur, elle continue ses études en Irlande, pays contrasté, magique et maléfique, magnifique et disgracieux, paisible et belliqueux. Douglas Kennedy communique parfaitement ce ressenti et avec notre héroïne, tantôt l’on respire en visitant le Connemara, tantôt on, étouffe en traversant Belfast ou en cherchant un logement dans quelques zones défavorisées de Dublin. Et l’on retrouve les thèmes et les sujets d’étude chers à l’auteur : critique de la société, mentalité des gens, habitudes.

Si le premier tome est parfois longuet, ce deuxième volume, malgré la difficile installation d’Alice dans ce pays qu’elle ne connaît pas, regorge d’action, de rencontres bonnes ou mauvaises, d’événements (nous sommes dans l’Irlande en guerre des années 70), de joies et de grande tristesse. Certains faits relatés par des connaissances de l’étudiante peuvent même s’avérer insoutenables.

Qui termine ce deuxième tome se jettera sur le troisième, c’est exactement ce qui m’est arrivé à une certaine heure de la nuit, on ne peut absolument pas rester sur cette fin surprenante et bouleversante, c’est tout ce que je peux dire !

Voilà, à présent je découvre le troisième tome, sans aucun doute celui de toutes les réponses aux questions qu’un lecteur peut se poser.

jeudi 9 août 2018



La symphonie du hasard


Douglas Kennedy, 11/2017
Ed Belfond


  Où l’on suit le parcours d’Alice Burns, adolescente parfois naïve qui s’aperçoit  assez rapidement que la vie n’est pas toujours rose et que le genre humain est parfois impitoyable. Elle y croit pourtant, au grand amour, elle l’a rencontré, plusieurs fois, elle fera des bouts de chemin durables et mémorables, ou pas … 

  Mais ce dont elle se montre certaine, c’est qu’on ne choisit pas sa famille, que si elle avait pu, elle n’aurait certainement pas élu cette mère juive possessive et culpabilisante et ce père instable, aussi instable qu’un pays d’Amérique Latine, politiquement, dans les années 70. 
  
  Ce père qu’elle ne voit pas beaucoup bien qu’il soit omniprésent dans sa vie pour diverses raisons que je vous laisse découvrir et qui produit le piment de ce roman en trois volumes.  

  Elle n’a pas choisi non plus son frère Adam qui pour une raison obscure au début de cette saga, est en prison, je suppose que je le saurai dans le troisième tome, elle n’a pas plus choisi son frère Peter, celui qui oscille entre la mère et qui semble hériter de l'instabilité du père. 

  Tout cela, c’est la symphonie du hasard ! Mais a-t-elle vraiment choisi ses amis ? On se le demande bien, puisqu'exilée à Old Greenwich ou elle ne se plaît pas, elle se fait des amis de fortune, une sorte de petite bande qui subit le harcèlement de gosses de riches dans le collège où on l’a inscrite.

  Puis vient la période de l’université, passage quasi obligatoire dans la bonne société américaine que Douglas Kennedy ne se prive pas de critiquer dans ce roman et dans bien d’autres dont il nous a régalés. L’université donc, où l’on crée des liens, avec les profs, avec les étudiants regroupés en fraternités toutes plus originales les unes que les autres. 

L’auteur nous livre un aperçu de la vie en campus, qui plus est dans les années où l’on s’exprime, ou l’on communique des idées pacifistes contre le gouvernement de la guerre du Vietnam, du Watergate, et contre la politique étrangère désastreuse de l’époque.

  Et Alice dans tout ça ? Alice, étudiante brillante, goûte à sa liberté, fume, boit, se bat, baisse parfois les bras, surtout lorsqu'elle paie pour les erreurs de son père, lorsque son indépendance lui est reprochée sous diverses formes, et qu'elle constate que tout se sait sur la campus, que les professeurs, comme les élèves sont informés de presque tous ses faits et gestes.

  Ce premier tome peut paraître long, car Douglas Kennedy y campe des personnages au passé parfois compliqué, ou au présent perturbé, mais lorsqu'on commence le deuxième tome, on s’aperçoit que c’était nécessaire pour comprendre le chemin emprunté par Alice. L’écriture est très fluide et l’histoire se lit bien malgré quelques longueurs.

  A l’heure où j’écris ce texte, je termine le deuxième tome, et je peux affirmer que cette saga vaut vraiment le coup que l’on s’y plonge.

jeudi 2 août 2018




Pour vous servir


Véronique Mougin
Ed flammarion


Nom : Joyeux (qualité dont elle aura sans aucun doute besoin dans l’exercice de sa profession).
Prénom : Françoise.
Profession : femme de ménage, femme d’entretien, parfois conseillère voire confidente, chargée des courses, cuisinière, … en  tout cas taillable et corvéable à Merci.

Accompagnant de la susnommée employée : Michel Joyeux, cuisinier de son état qui en aura vite ras le bol des manies, exigences, et débordements des patrons souvent incapables de reconnaître son travail.

S’il s’agit d’un roman, c’est sans aucun doute un écrit fort bien documenté qui me rappelle une grande tante qui a travaillé dans la haute société parisienne entre 1940 et 1980 et qui nous racontait la petite histoire de ces gens friqués, et moi petite fille, j’adorais ces récits, c’est sans doute la raison pour laquelle j’ai eu envie de lire ce livre. Mais ce n’est peut-être pas l’unique raison : les gens très fortunés font pour moi partie des mystères de la création : leur apprend-on dès leur plus jeune âge à mépriser ? quelles sont exactement leurs valeurs ? qu’est-ce que l’amitié pour eux ? Est-ce une notion basée sur les rapports d’argent ? Bien-sûr, il ne faut pas généraliser. 

Toutefois l’histoire de Françoise et de ses places successives me semble très édifiante. Son histoire professionnelle est constituée de chapitres s’ouvrant sur la présentation du poste qui lui est attribué, son salaire, ses obligations, et se refermant sur une règle qu'elle établit pour elle même et  dont elle devra tenir compte au long de sa carrière si elle veut éviter les ennuis. 
des employeurs dont l'étendue de la fortune est inconcevable  pour le commun des mortels, elle en rencontre de toutes sortes : depuis les richissimes châtelains qui curieusement ont beaucoup de travail lorsque Françoise se voit obligée de harceler Monsieur au sujet d’une éventuelle augmentation, (mais  elle rit quand madame voit pour la première fois une paire de gants de caoutchouc), en passant par la Tatie Danielle de service, les gens biens qui ne voient pas ce que leur rejetons font de leur agent de poche, la notaire illuminée qui écoute la messe en latin tout en vitupérant contre les Africains, les Asiatiques et les arabes, prête à dénoncer les sans-papiers, la mère de famille qui s’aperçoit (un peu tard ) qu’élever des enfants, c’est difficile voire impossible… j’en passe, je laisse aux lecteurs de cette pépite le soin de découvrir les aventure de Françoise qui garde en toutes circonstance son humour. Cet écrit de Véronique Mougin est admirable, on croirait une autobiographie, et plusieurs fois, je me suis surprise à retourner le livre dans tous les sens, à la recherche de quelque indice qui auraient pu expliquer le pourquoi de ce roman : vécu de l’auteur, témoignages venant de relations, travail dans ce milieu avant de se convertir pour devenir écrivain ? Rien de tout cela. Il faut tout de même savoir que Véronique Mougin , en tant que journaliste, semble s’intéresser particulièrement au social et a publié deux ouvrages : femmes en galère et les SDF, que je lirai certainement si je trouve ces livres.

J’avais adoré « où passe l’aiguille » publié en 2018, je me suis délectée en lisant ce premier roman qui paru en 2015. J’espère que l’auteur nous prépare encore quelques romans et continuera longtemps à manier son humour souvent décapant qui empêche de refermer ses livres.