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dimanche 30 mai 2021

1991











Franck Thilliez

Ed Fleuve noir


Il était une fois un jeune policier tout droit venu de son école de police, et qui avait quitté son nord natal, appelé à travailler là où les places sont chères et rares : le prestigieux et célèbre 36, quai des orfèvres. Je vous parle d’un temps ... révolu, où le 36 n’était pas encore le bastion, où le crayon régnait encore en maître, les ordinateurs dormant, plus pour très longtemps, dans les cartons, où l’on riait à l’idée d’extraire de l’ADN pour confondre les criminels, où le danger était plus grand pour les enquêteurs parce que la téléphonie mobile était balbutiante voire inexistante, les appareils des assassins ne pouvaient pas  « borner» comme on se plaît à le dire aujourd’hui... Donc moins de facilité pour enquêter, de la marche à s’en user les doigts de pied, du téléphone arabe, des annonces dans les commerces (pas très discrètes). Voilà ce qui attendait notre Franck Sharko. ça pourrait paraître fade lorsqu’on a lu les derniers romans de Thilliez, mais d’abord Sharko, on l’aime, et son passé nous intéresse, ensuite, notre vénéré auteur de thrillers policier ne nous abandonne pas ! Il nous concocte une double enquête dont une plutôt officieuse et secrète qui démontrera l’acharnement de Franck, et l’autre grandiose comme il sait le faire, nous entraînant dans le monde mystérieux de la magie, avec comme d’habitude, aucun indice solide au départ, afin que le lecteur se demande comment ils vont tirer au clair cette énigme, et constate combien ils ont du génie et de la bravoure !

Et le timide, humble et discret bébé sharko évolue dans une ambiance plutôt sombre et tendue et apprend à connaître ses collègues : les uns ont subi des traumatismes lors d’enquêtes passées, les autres ont divorcé et, d’autres encore trainent de lourds secrets, et l’IGPN vient piétiner les plates-bandes de l’équipe... On ne s’ennuie pas !

Et le tendre Sharko pense... à sa fiancée qu'il souhaite protéger de toute la laideur du monde, des actions inhumaines d'individus qu'il sera appelé à côtoyer...

J’ai dégusté ce roman, comme j’ai savouré tous les autres de Thilliez. Bien dans mon livre, pas envie de terminer... Pour découvrir que je n’avais pas lu les premiers sharko ! Ô joie ! Je me les garde pour cet été.

Donc si vous n’avez pas lu de livres de ce cycle, heureux que vous êtes si vous aimez les thrillers, vous vous y plongerez avec bonheur (âmes sensibles toutefois, s’abstenir). S’il vous manque juste ce dernier roman, n’hésitez pas non plus, valeur sûre !


jeudi 13 mai 2021

Les nuit d'été











Thomas Flahaut

Ed de l'olivier


Ce roman raconte l’histoire de parents qui ont voulu le mieux pour leurs enfants, mieux pour eux, c’étaient les études, et le fait d’échapper au travail en usine,

C’est aussi l’histoire de trois jeunes qui se cherchent, Louise, qui poursuit un cursus de sociologie, qui découvre l’amour, qui semble fuir par peur de la vie active, Thomas son frère, qui n’ose avouer à son père son échec et la fin de ses études, Thomas qui est embauché pour travailler à l’usine, Thomas qui déprime, Thomas qui doute de ses capacités, Thomas qui se tait... et Mehdi, employé à l’usine la nuit et qui travaille à la vente des poulets rôtis avec son père le jour... Trois êtres qui se croisent et qui évoluent chacun à leur façon, qui essaient de vivre, qui partagent des bribes de leur vie avec le lecteur, les bribes d’une vie qui promet errance et ennui, fuite et impossibilité de s’exprimer alors que l’on démonte peu à peu, toutes les machines de l’usine qui va être transplantée, générant chômage et conditions de travail qui se dégradent.

On observera l’impuissance de chacun face au pouvoir des employeurs, on observera la difficulté des jeunes à s’installer pour envisager leur vie future, difficulté courante désormais et pas seulement dans cette région que décrit l’auteur.

Je n’ai pu m’empêcher en lisant ce beau roman, de faire le rapprochement avec quelques-uns des Rougons Macquart de Zola car il décrit avec précision la situation sociale d’une famille d’ouvriers avec deux-cents ans de différence.

Un roman qui fait réfléchir et montre combien il est difficile de devenir adulte, et combien la précarité paralyse, empêche l’action et amène à baisser les bras.

 Les sept mort d'Evelyne Hardcastle












Stuart Turton

Ed Sonatine, 10x18, audio (Lizzie)


Où l’on assiste au réveil d’Aiden Bishop, dans le corps du docteur Sébastian Bell, se demandant où il se trouve, alors qu’il vient de participer à une course poursuite dans les bois. Et l'on découvre les règles du « jeu » auquel il doit participer : trouver l’auteur de l’assassinat d’Evelyn Hardcastle dont le meurtre sera commis alors qu’une fête se déroulera à Blackheath, domaine appartenant à la famille Hardcastle. 

Il est condamné à revivre cette journée dans le corps de l'un des invités à la fête, tant qu’il n’aura pas résolu cette énigme, et s'il réussit, il redeviendra lui-même. Avec lui, le médecin de peste, personnage ambigu, qui arrive de plus haut, recevant ses ordres de supérieurs vraisemblablement logés dans l’au-delà. Contre lui, le valet de pied qui va tenter de l'empêcher de mener son enquête et dont il doit se méfier.

Et Aiden évolue dans cette société, rebondissant au gré des intrigues, découvrant des personnages tous plus corrompus les uns que les autres, mais cela, il ne le découvrira que peu à peu, le tableau se constituant pas toutes petites touches.

J’ai trouvé cette idée de départ absolument géniale, avec une intrigue on ne peut plus originale, j’allais me régaler... Et j’ai apprécié ce roman, mais j’ai ressenti en progressant dans ce long récit, un peu d’ennui en raison des longues et fréquentes quoique nécessaires réflexions du héros, et un peu d’agacement, car ce roman complexe demande énormément de concentration, je ne compte d’ailleurs pas le nombre de fois ou je suis revenue en arrière dans ma lecture, pour être certaine de ne rien manquer. 

Il faut dire que le héros, quand il échoue, se retrouve dans un autre corps, et qu’il croise d’autres "lui-même" habitant d’autres hôtes (pas très facile à expliquer), ce qui crée une importante confusion, mais tel est construit le récit et je pense que cette confusion est inévitable dans un tel écrit.

Ce roman serait difficile à adapter au cinéma, toutefois je l’imagine tout à fait en jeu vidéo et ne serais pas surprise qu’un concepteur en ait l’idée un jour.

Question ambiance, j’aurais envie de souhaiter à chaque nouveau lecteur, la bienvenue dans le panier de crabes assaisonné à souhait de corruption, de ressentiment, de haine, de rivalité, de trafic, de vengeance.

J’en suis sortie heureuse de l’avoir terminée quoique fatiguée avec l’impression d’avoir planché sur un écrit bien complexe.

lundi 3 mai 2021

 Les après-midi d'hiver













Résumons ! C’est donc l’histoire d’une française Lambda (non nommée) qui quitte le sud de la France pour s’expatrier au Québec, où elle s’installe avec Samuel, son compagnon dans un appartement à Montréal. Elle perd sa maman et devra faire un deuil, puis elle rencontre Noah, l’homme de sa vie, elle devra donc cacher cette liaison à Samuel. Par la suite, tout son récit sera consacré à Noah, avec quelques flashbacks vers sa mère, et d’autres qui racontent des moments de sa vie avec Samuel, avec Noah, ce qui rend le tout quelque peu confus.

J’ai trouvé cette histoire bien ennuyeuse, avec une héroïne dont les aventures ne m’ont aucunement intéressée, une héroïne qui enfermée dans une bouteille avec son Noah ne s’intéresse pas à autre chose qu'à sa personne.

L’ensemble m’a paru bien fade, cette jeune femme semblant mettre sur le même plan la plupart des événements qui surviennent, je n’ai pas ressenti l’expression de ses émotions. Ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable.

dimanche 2 mai 2021

 # les mémés

Chronique des âges farouches










Sylvain Frécon

Fluide glacial


Sympathiques les mémés !  Physiquement, ben ce sont de belles mémés en bonne et due forme, avec les seins à Marseille et le postérieur à Lille, teigneuses à souhait, virtuoses du caddie (qui revient régulièrement et comiquement sur le tapis), et on notera qu’elles ont beaucoup de vocabulaire, peu châtié, certes, mais du vocabulaire tout de même, d’ailleurs question vocabulaire, on remarquera leur côté geek, il faut dire qu’elles ont toutes un Facebook, que les likes et les pokes, elles savent faire, et qu’elle sont très au fait de l’actualité nationale comme mondiale. Question humour, elles ne le font pas exprès, et c’est pour cela qu’on les aime, ces mamies piliers de bar à leurs heures, amatrice de bibine qui excellent dans la production de brèves de comptoir, et pas que de comptoir, il faut les entendre refaire le monde dans le square. On ne s’ennuie pas avec ces mémés de choc.

Un seul tome pour l’instant, espérons que d’autres suivront !