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dimanche 30 juin 2019


Le génie du pousse-pousse


Jean-Come Nogues, Anne Romby

Ed Milan



Chen est un jeune homme qui se sent heureux. Il tire son pousse-pousse pour emmener les gens qui le demandent, et grâce à ce travail, il s’offre chaque jour un bol de riz et un pâté de viande, il vit dans une pauvre cabane de bambou sur laquelle arrivent les fleurs du jasmin qui passe par-dessus le mur de la propriété sur lequel s’appuie la cabane.  Et de temps à autre, il va voir son ami Wang , le pêcheur au cormoran. Mais Wang se désole : son cormoran est vieux, il va bientôt mourir, et Wang ne pourra plus pêcher. Chen rentre chez lui, ne sachant que faire pour aider son ami. Il cueille un brin de jasmin, mais en montant sur sa cabane, il tombe et se retrouve dans un univers qui lui est inconnu : une riche propriété accueillante, avec ses kiosques de porcelaine ou il trouve accueil et mets délicats, le voilà malheureux, il ne savait pas que la richesse et les mets délicats existaient. désormais, son bol de riz et son pain de viande ne pourront plus le rendre heureux…


Puis un jour, un jeune homme le hèle, un jeune homme riche. Il se dit qu’il deviendra riche lui aussi  en emportant sur son pousse-pousse, ce jeune homme, travail facile car le jeune homme est léger et la route confortable. Chen fait de grand projets d’avenir, il s’enrichira et pourra prêter de l’argent à Wang qui le remboursera avec des intérêts…

 

Un conte merveilleux et poétique aux morales multiples qui a captivé les enfants de ma classe, qui n’ont pas eu de difficulté pour trouver ces morales. Bien qu'écrit pas Jean-Côme Noguès, ce conte est sans nul doute,  inspiré des récits de sagesse chinoise capables de répondre aux questions philosophiques que l’on peut se poser et nous rappelle des situations que nous avons tous vécues. Un conte délicatement illustré. Pour tous les lecteurs.


jeudi 27 juin 2019


Le grand méchant bois


A Craig Hall, Ali Pye

Ed Casterman

C’est une petite fille, une toute petite fille qui s’en va à travers le grand méchant bois pour rendre visite à sa meilleure amie. 

Ne sait-elle pas, l’inconsciente, que dans le grand méchant bois, il y a d’horribles monstres, des sorcières, des trolls pas sympathiques du tout ? Ne sait-elle pas que dans le grand méchant bois, se cache la plus horrible créature : le loup ? Le grand méchant loup du grand méchant bois ? Justement, quand on parle du loup…

...Le voilà qui surgit, et il lui demande : mais où vas-tu de ce pas assuré ? Quand il entend " meilleure amie"… il se dit que deux petites filles à croquer, c’est encore mieux qu’une… et il lui propose de l’accompagner… la protégeant des monstres, des trolls et des sorcières…

Une histoire pleine d’humour qui ne manquera pas de séduire nos jeunes amis, et de leur faire un petit peu peur, juste comme ils aiment, juste avec quelques dessins, et un peu de texte pour effrayer, un tout petit peu, juste ce qu’il faut ! L’auteur nous réserve une surprise pour la fin. Mais chuuuut !!!!!!!!


mercredi 26 juin 2019


L'histoire de la Martinique

Ti Gilbé, Jojo Courtex

Ed La Savane des esclaves



L’histoire de la Martinique depuis les Arawaks et les Caraïbes,  jusqu’à nos jours… je dirais plutôt l’histoire du peuplement de Martinique par des esclaves qui furent affranchis, l’histoire du métissage en résulta,  qui l’histoire de l’esclavage lui-même. 

Un exposé très intéressant n’oubliant aucune des étapes qui aboutirent à une population métissée : les premiers colons, l’arrivée en masse d’esclaves d’origine africaine, le métissage lié aux abus des propriétaires de ces hommes et ces femmes qui perdirent jusqu’à leur identité, le code noir rédigé par Colbert qui, notamment, obligeaient les individus à se faire baptiser et à pratiquer la religion chrétienne, l'arrivée d'esclaves chinois et indiens … Le code noir est retranscrit en fin d'ouvrage, lecture édifiante !

Une Bd intéressante quoique souvent confuse en raison de décalages fréquents entre l’image et le texte, et de nombreux passages traduits en anglais, pour le confort d’éventuels non francophones, qui regroupe souvent tous les commentaires en un paragraphe en indiquant à quelle image chaque commentaire correspond. Cela fait un peu fouillis.

Et là où je me fâche, c’est que cette bande dessinée m’a été prêtée par une de mes élèves de 9 ans, que ce livre est conseillé à partir de 8 ans et que là, c’est vraiment inadmissible : d’abord, certaines scènes du livre fournissent des détails sur la torture des esclaves, leur  exécution, deux images particulièrement exposent une tête au bout d’une pique, et un pendu, une autre montre un homme à qui ion est en train de couper une oreille… et je ne parle pas du texte… et il est également fait allusion au fait que des propriétaire forcent des femmes à des relations sexuelles… Comment un enfant de huit ans peut-il recevoir ces informations ? 

Je pense que ce livre est très intéressant pour les adolescents. Donc attention aux âges précisés par les éditeurs ! Pour ma part, je me suis cultivée en lisant cet ouvrage sur une population que je ne connaissais que pour en avoir entendu parler. 

Intéressant historiquement.




La fugue


Yvan Pommaux
Ed Ecole des loisirs

L’auteur de cette petite histoire attendrissante connaît certainement les chats et montre combien ces créatures quasi parfaites aiment la tranquillité et savent être fidèles.


C’est l’histoire d’un chaton, qui, derrière sa vitrine, alors qu’il était à vendre, voit un petit garçon avec lequel il voudrait bien s’en aller, sans doute l’enfant attire-t-il le chaton par sa douceur. Mais Voilà, notre bébé chat arrive dans une famille, pas exactement ce dont il avait rêvé : un papa qui fume des cigares puants, une maman qui passe son temps à récurer, (c’est vrai que les chats font des têtes pas possibles quand on fait le ménage dans LEUR maison), des enfants bruyants et brutaux. Jules se sauve (c’est le nom qu’il s’est donné après avoir rencontré l’enfant qui l’observait, car celui-ci avait un pull sur lequel était écrit ce prénom) , il se retrouve seul dans la grande ville, va rencontrer un vieux chat bienveillant qui va le guider...

 

Une histoire sans prétention, mais certainement un album à lire avant de se décider à adopter un minet. 


dimanche 23 juin 2019


L'enquête russe



Jean-François Parot

Ed JC Lattès


J’ai bien des difficultés à me faire une opinion sur ce roman, je ne peux pas affirmer que je n’ai pas aimé, il s’agit là d’un roman historique, ce que j’aime particulièrement, il s’agit également d’une enquête policière, ce que j’apprécie également … alors … ??? Pourquoi suis-je mitigée ? 


peut-être parce que c’est mon premier Nicolas Le Floc’h, que je ne cernais pas encore les personnages et qu’il m’a fallu un certain temps pour situer le fils et les collaborateurs du marquis de Ranreuil, peut-être n’aurais-je pas dû commencer par ce tome. Une chose est certaine : je n’aime pas les romans policiers à enquête aussi complexe tentent de résoudre des énigmes qui concernent le milieu politique et diplomatique, l’espionnage et la corruption. 


Ceci étant dit, j’ai tout de même beaucoup apprécié la prose de Jean-François Parot, les tournures et le lexique empruntés au XVIIIème siècle, la documentation sérieuse, et la façon dont sont décrits les arts culinaires de l’époque, ce qui revient souvent au cours du récit pour mon plus grand plaisir.

 

Je ne sais pas si je lirai une autre enquête de suite, la lecture de celle-ci en fut longue et laborieuse. Question suspense, on ne peut pas qualifier cet ouvrage de page-turner, mais je n’exclus pas d’essayer avec un autre roman de la série car d'un point de vue historique  il y a beaucoup à apprendre dans ces romans.


samedi 22 juin 2019



Toutankhamon


Demi
Ed circonflexes

« J’ai peint le roi Toutankhamon en m’inspirant des formes raffinées des peintures égyptiennes, des pyramides, des sanctuaires religieux, des mastabas, des sculptures et des bijoux. J’ai utilisé pour cela des encres égyptiennes et des pinceaux provenant d’Asie, inspirées également par l’or éblouissant des égyptiens et leur quête d’éternité, j’ai créé des bordures et des frises ornées de dessins égyptiens et de bijoux… »

 

Magie des peintures offertes par cet artiste, j’ai découvert en feuilletant ce bijou, des images plus belles les unes que les autres. Des dessins d’une extrême finesse. Et ce sont, sans aucun doute, ces illustrations qui font l’intérêt de ce livre. 


Le texte est tout de même intéressant : à la portée d’enfants à partir de neuf ans, et bien renseigné sur Toutankhamon si on a envie de connaître son histoire, de le situer dans le temps, de connaître les grandes lignes de sa courte vie.


Un cadeau tout doré à faire, peut-être à des enfants qui aiment les livres et savent les respecter, mais aussi pour transmettre le culte du livre et leur montrer quels trésors il peut renfermer.


jeudi 20 juin 2019


Le jour où la vache a éternué


James Flora
Ed Hélium


Tout va très bien, Madame la Marquise, sauf que là, ce n’est pas la jument grise qui est morte, c’est Fletcher, le héros en culotte courte, qui, en menant sa vache boire dans la rivière,  est parti à la poursuite d’un lapin, laissant sa vache avec les pattes dans l’eau et  c’est Mousse la vache qui  s’est enrhumée et a éternué ! 

Ce qui a eu pour effet de faire jaillir la petite souris hors de son nid dans la paille, manque de pot, le chat passait par là, il a atterri sur la chèvre en voulant se jeter sur la souris, la chèvre s’est donc ruée hors de l’étable, elle a bousculé le cochon, a renversé le facteur, a percuté un policier à moto, a d’ailleurs remplacé ce policier sur la moto… 

Une histoire abracadabrante dont le côté comique et loufoque s’appuie sur l’effet papillon, on part d’une peccadille pour arriver à un résultat souvent grandiose. Personnellement j'aime beaucoup ce genre de littérature, et j’adore jouer à l'effet papillon et imaginer des situations similaires pour rigoler.

 

Il n’empêche que la morale de cette histoire, c’est bien de réfléchir à la portée de ses actes...

 Des illustrations variées et intéressantes, un peu vieillottes, ce qui n’est pas sans charme. Un petit album fort sympathique !

dimanche 16 juin 2019



Il était une fois… annonce l’auteur, Michel Piquemal,  pour introduire ce conte merveilleux qui prend sa source dans la réalité car il s’agit d’une histoire d’autant plus merveilleuse qu’elle est vraie.


L’histoire se passe dans un bidonville à Cateura, ville du paraguay, dans un bidonville où l’avenir est très improbable pour ces enfants privés d’instruction, laissés-pour-compte, condamnés à récupérer les ordures qu’il revendent pour assurer leur survie.


Puis un jour, arrive Fabio Chávez, le magicien qui redonna espoir aux enfants en leur proposant de pratiquer la musique… la musique ? Avec quoi ???? Facile !! avec des instruments entièrement fabriqués avec ce que l’on peut récupérer dans la décharge, tout le monde s’y met, et Fabio devient le prof de musique qui mettra de l’or dans les mains de ces enfants. Que de patience, d’altruisme, d’optimisme !

 

A force de travail, de persévérance, de foi, Un orchestre naît … il se produit pour la première fois localement, puis élargit son auditoire à la région, au pays, en Colombie, au Brésil, aux USA, au Canada, en Europe.


Cette merveilleuse aventure a débuté en 2006, un documentaire a été réalisé en 2015 (The landfill harmonic). Je vous invite à aller consulter les videos disponibles sur You tube, c’est captivant et très émouvant. Il suffit de saisir en recherche "l'orchestre recyclé".


Je tiens également à mentionner l’illustrateur et le photographe : les illustrations sont des œuvres d’art : clichés de tas d’ordures sur lesquels évoluent des personnages de plâtre, d'argile ou de pâte à sel, collages   de fragments de partitions, photos des instruments nés du recyclage, peinture, superposition de techniques diverses qui produisent un tout  harmonieux pour le plaisir des yeux. Une réussite !

 

J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque, je crois que je vais l’acheter pour enrichir ma collection d’albums.


Une pépite et une gros coup de Cœur !


jeudi 13 juin 2019



Tous les mots n'existent pas



Michaël Escoffier, Matthieu Mauder

Ed Frimousse


Cet album fournit une excellente occasion de développer son imaginaire en inventant des mots qui n’existent pas, en leur associant une définition, et en leur fournissant une forme, en les associant à une idée, bref, en leur donnant vie. 

Pour les lecteurs débutants, on y verra des possibilités de manipuler les phonèmes, de jongler avec les voyelles et les consonnes, de quoi passer quelques moments hilarants grâce aux pseudo mots proposés dans cet ouvrage et grâce à ceux qui naîtront sous la plume des grands et des petits pour composer des histoires, se constituer un dictionnaire et pourquoi pas s’inventer une langue… 

un livre qui peut paraître succinct qui ouvre la porte de la poésie du rêve et de la fantaisie. En le refermant, je reste admirative en constatant que l’on peut écrire aen partant de trois fois rien.


mercredi 12 juin 2019


Le journal d'Henri

     1936-1945


Gertrude Dordor - Benjamin Bachelier
Ed Belin Jeunesse

Ce journal a été écrit par Gertrude Dordor qui n’est autre que la sœur du petit Henri dont il raconte l’histoire. L’auteure explique que son grand frère, devenu âgé, conserve des souvenirs vivaces et poignants. Elle a donc décidé d’écrire cette histoire en se servant du témoignage de son frère et des lettres que son père a écrites pendant sa mobilisation de 1939 à 1941.



 C’est l’histoire d’une famille dans la tourmente à Evreux, dans une région qui a particulièrement souffert du conflit : mobilisation et départ du père d’abord, puis bombardements, exode vers la Rochelle, retour à Evreux qui a subi de gros dommages, occupation, privations, rationnement, pour terminer par d’intenses bombardements des américains et nouvel exode après le débarquement.



Un livre document qui décrit quelques facettes de cette seconde guerre mondiale comme on a pu la vivre en Normandie : le drôle de guerre, la défaite, l’exode, les avions Allemands, puis alliés. 

Il y est fait quelques allusions à la question juive, à la ligne de démarcation, à la résistance. Un récit émouvant et révoltant quand on pense aux gosses privés d’enfance, des enfants particulièrement exposés à la guerre, Henri racontera d‘ailleurs son retour à l’école après l’exode et les copains qu’il n’a jamais revus parce tombés sous les bombes. L’épilogue explique que ces populations ont subi la guerre longtemps après le 8 mai, la reconstruction de la ville d’Evreux, complètement détruite, rappelant à chacun des événements douloureux.

L’intérêt de ce témoignage, c’est qu’il peut être proposé à des enfants de 9 ans sans difficulté, qu’il est le témoignage d’un enfant, et qu’il constitue une excellent documentaire sur la deuxième guerre mondiale.


Je remercie Babelio et les édition Belin pour ce partenariat.


mardi 11 juin 2019



Rouge Tagada







 Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini

Ed Gulf Stream


 En ouvrant Rouge Tagada, je me suis invitée dans le monde adolescent qui me semble lointain et étranger et proche à la fois. Proche parce que j’y retrouve mes ados et la façon dont ils cachent leurs sentiments, parce qu’il est facile de percevoir (sans pouvoir les expliquer),  les tempêtes intérieures qui ravagent leur esprit, qui les amènent à se métamorphoser, à se découvrir, à faire connaissance de soi-même, à se reconstruire,  tels des papillons dans leur chrysalide qui ne s’ouvre que pour accueillir leurs pairs,  et on sait qu’ils prendront leur envol un jour, mais que bien des étapes et des expériences heureuses ou malheureuses seront nécessaires pour cela. Ainsi Alex découvre ses sentiments pour Layla, parvient à créer des liens avec elle, se fait son âme sœur. Les deux filles deviennent inséparables jusqu’au jour où Layla tombe amoureuse d’un garçon, le garçon au nom de caleçon, le garçon qui exaspère Alex…


Un livre donc sur les sentiments amoureux d’une fille qui est attirée par une fille, mais cela importe peu, c’est surtout la découverte de sa sexualité, les prémices des ébats amoureux, les états d’âme de tout adolescent à la vie amoureuse pas toujours calme et sereine, qui me semble mis en avant dans ce roman.

 On y constatera un amour sans réciprocité, passion d’un côté, neutralité de l’autre, un fait perturbant dès le départ pour le lecteur qui se place en observateur de cette relation. Cela m’a gênée tout au long du roman. Une amitié qui sonne faux dès le départ en raison du manque de conviction de Layla et de l’ambiguïté de son comportement. J’imagine alors que l’attitude de Layla permet de mieux percevoir les sentiments d’Alex…


 

La fin est un peu brutale, sans ouverture vers l’avenir, un peu comme si la vie amoureuse d’Alex s’arrêtait là. Dommage.


lundi 10 juin 2019



Le gardien de l'arbre


Myriam Ouyessad, Anja Klaus
Ed Canopé



  Cet album est le fruit du travail d’une auteure : Myriam Ouyessad et d’une illustratrice : Anja Klaus. L’histoire est née de l’œuvre du peintre Gustav Klimt. Une histoire marquante et profonde dont le héros est un arbre  et les  personnages secondaires : c’est l’arbre de vie, la vie que l’on se doit de préserver, de respecter, c’est l’arbre de l’amour, c’est l’arbre qui fait le lien entre les générations : entre Minoa, femme âgée et mystérieuse qui transmet la graine à Djalil celui qui perpétuera la vie, c’est l’arbre de la connaissance, car Djalil consommant son unique fruit va entrevoir l’avenir et triompher de la mort en sauvant le palais du roi Argo et sa fille, la princesse Nadja. 

Une histoire regorgeant de symboles, de références à d’autres contes et légendes. Mais là n’est pas l’unique richesse de ce livre, il conduit à la connaissance de cet arbre de Klimt commandé par Adolphe Stoclet , riche banquier  propriétaire d’une palais luxueux, réalisé sous forme d’une mosaïque exécutée par  l’architecte Joseph Hoffmann. Les illustrations magnifiques de l’album, réalisées en couleurs chaudes reprennent des éléments de la véritable mosaïque pour le plaisir de nos yeux.

 

Un album magnifique que je recommande à tous !


jeudi 6 juin 2019


Les chroniques de Ste Mary T2.

D'écho en échos


Jodi Taylor
HC éditions


Pas d’ennui ni de longueurs dans ce deuxième tome, le docteur Maxwell (Max pour les intimes, qui, il faut bien l’avouer, ne sont pas hyper nombreux), historienne de son état fait impeccablement son docteur Maxwell. Propulsée dans le futur elle part à la recherche de Léon, Alias chef Farrell, avec qui elle tente presque avec succès, d'entretenir une liaison,  qui a été enlevé par l’infâme Ronan, ennemi récurrent qui donne au roman des airs de ressemblance avec quelques séries d’aventure bien connues du public. Dans le futur, Max se trouve aux prises avec ses ennemis, trouve   institut Ste Mary perturbé et non opérationnel, elle se devra donc diriger les opérations qui remettront l’institut à flot. Puis elle revient dans le présent où la routine reprend…

 

Enfin presque,  puisqu’un repos quasi forcé va occasionner quelques tensions entre elle et son Léon, entre elle et le directeur du centre de repos, entre elle et le directeur de Ste Mary, entre elle et… tout le monde finalement, et quand La docteure Maxwell est furieuse… le personnel n’a plus qu’à se mettre aux abris, et essayer de rester optimiste en pensant aux frais et dommages possibles.


Comme dans tous les romans abordant la délicate question du voyage dans le temps, la seule chose que craignent vraiment nos historiens de choc, c’est que le ciel leur tombe sur la tête sous la forme d’un paradoxe temporel. Des individus semblent s’appliquer à faire changer le cours de l’histoire, menaçant tout bonnement l’existence de l’institut.


Mais bon ! Ste Mary en a vu d’autres…  et l’aventure continue… certaines missions sensées se dérouler paisiblement peuvent tourner au vinaigre, comme beaucoup de missions dans le passé, heureusement car c’est ce qui les rend hilarantes, plus c’est la pagaille, plus c’est comique.


Toutefois,  Ste Mary, ce n’est pas que de l’humour, on y trouve  aussi des moments tendres, des épisodes de grande tension durant lesquels on se demande vraiment comment nos héros vont s'en sortir, des scènes bien tristes parfois, même si elles ne sont pas légion. On y voit progresser une héroïne intelligente, perspicace, créative (ô combien !), teigneuse à souhait voire caractérielle, et c’est ce qui fait le charme du récit.

 

J’écris, j’écris, mais là faut vraiment que je laisse là ce deuxième volet pour aller voir du côté du Tome 3 afin de connaître la suite des aventures de Ste Mary.


mercredi 5 juin 2019



Otto

Autobiographie d'une ours en peluche.



Tomi Ungerer
Ed école des loisirs

Otto est un ours en peluche, fabriqué en Allemagne et offert à un petit garçon appelé David. Il raconte son histoire partageant les joies des enfants, et confiant au lecteur sa peine et ses souffrances, car c’est lui le narrateur. Il raconte ses jeux avec David et Oskar son meilleur ami, ses souvenirs, ses aventures, les histoires racontées par les deux enfants, l’encrier qu’il reçut sur la tête, le tatouant d’une tâche violette pour le restant de ses jours… Cette première période de sa vie est heureuse, oui mais voilà… Nous sommes en 1942, des hommes en manteau de cuir noir viennent chercher David et ses parents, Otto est confié à Oskar. Puis le papa d’Oskar est appelé au combat, la ville est pulvérisée par les bombardements, Otto se retrouve dans les décombres, il est recueilli par un soldat américain à qui il sauve la vie, recevant une balle avant son nouvel ami… Et cette histoire se poursuit jusqu’à une issue surprenante.

 

Un livre qui m’a donnée des frissons, une histoire émouvante et révoltante à la fois, l’histoire de deux amis Allemands séparés par la guerre, l’histoire de la seconde guerre mondiale en Allemagne,  racontée délicatement aux jeunes enfants d'aujourd’hui, une histoire adoucie, mais qui les amènera tout de même à comprendre les horreurs et l’absurdité de la guerre. Ce magnifique et terrible album sera impérativement à lire avec les enfants, soyons prudents avec ce sujet que les enfants peuvent avoir du mal à comprendre, un livre qui invite à la tolérance tout en amenant à réaliser de quoi les hommes sont capables. Un livre idéal pour aborder ce sujet.


lundi 3 juin 2019



Vachement moi !


Emmanuel Bourdier, Robin

Ed Nathan


Comme les enfants ont tout à fait le droit de lire des histoires déjantées, en voici une qui sera parfaite : l’histoire de Paul  qui, comme ses camarades va à l’école chaque matin, mais il faut dire que dans cette école, les enfants se voient tatouer un code-barres sur la main. Ce code barre est lu chaque matin par le concierge de l’école qui recueille ainsi de précieux renseignements avec son super ordinateur : mangent-t-il à la cantine ? Combien de chewing-gums ont-ils collés sous leur table ? leur reste-t-il des dents de lait …?  

 

Et puis un beau matin, Paul, appelé13-NRV (grâce à son code-barres, glisse sur une part de flan aux abricot et s’égratigne la main où se trouve son code-barres. Mr Verzy, le concierge, refuse de le laisser entrer dans l’école parce que son code-barres révèle qu’il est une vache et qu’il ne peut pas laisser entrer les animaux dans l’école. Le directeur est informé, il convoque les parents de Paul qui doivent se rendre à l'évidence : leur fils est une vache. Il va devoir prouver qu'il n'en est rien.


Un récit très sympathique voire hilarant regorgeant d’expressions, de réflexions très drôles, d’allusions à la condition bovine de notre héros, une lecture plaisir pour les enfants 9 à 11 ans qui ne manqueront pas d’exploser de rire à la lecture de ce récit au vocabulaire plutôt familier sans être grossier.


Un conseil : documenter les enfants sur ce que l’on peut savoir sur les vaches, leur relation avec les trains, leur état de ruminant, la couleur rouge sensée les énerver.


J’ai commencé à le lire aux enfants de ma classe, ils en redemandent !