Rouge Tagada
Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini
Ed Gulf Stream
En ouvrant Rouge Tagada, je me suis invitée dans le monde adolescent qui me semble lointain et étranger et proche à la fois. Proche
parce que j’y retrouve mes ados et la façon dont ils cachent leurs sentiments,
parce qu’il est facile de percevoir (sans pouvoir les expliquer), les tempêtes intérieures qui ravagent leur
esprit, qui les amènent à se métamorphoser, à se découvrir, à faire
connaissance de soi-même, à se reconstruire, tels des papillons dans leur chrysalide qui ne s’ouvre
que pour accueillir leurs pairs, et on sait qu’ils prendront leur envol un
jour, mais que bien des étapes et des expériences heureuses ou malheureuses
seront nécessaires pour cela. Ainsi Alex découvre ses sentiments pour Layla, parvient
à créer des liens avec elle, se fait son âme sœur. Les deux filles deviennent
inséparables jusqu’au jour où Layla tombe amoureuse d’un garçon, le garçon au
nom de caleçon, le garçon qui exaspère Alex…
Un livre donc sur les sentiments amoureux d’une fille qui est attirée par
une fille, mais cela importe peu, c’est surtout la découverte de sa sexualité, les
prémices des ébats amoureux, les états d’âme de tout adolescent à la vie
amoureuse pas toujours calme et sereine, qui me semble mis en avant dans ce
roman.
On y constatera un amour sans
réciprocité, passion d’un côté, neutralité de l’autre, un fait perturbant dès
le départ pour le lecteur qui se place en observateur de cette relation. Cela m’a
gênée tout au long du roman. Une amitié qui sonne faux dès le départ en raison
du manque de conviction de Layla et de l’ambiguïté de son comportement. J’imagine alors que l’attitude de Layla
permet de mieux percevoir les sentiments d’Alex…
La fin est un peu brutale, sans ouverture vers l’avenir, un peu comme si la
vie amoureuse d’Alex s’arrêtait là. Dommage.
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