Billy Summers
Stephen King
Ed Albin Michel, 3/08/21, 528 pages
Je sors mitigée de ce dernier roman de Stephen King, l’histoire de ce tueur à gages qui tue les méchants comme s’il représentait à lui seul la justice et qu’il était en droit de régler ses comptes lui-même. Serait-ce une manœuvre de l’auteur pour que l’on s’attache à ce héros ? c’est l’idée de départ qui ne me plaît pas, ceci écrit, je n’ai pas non plus de solution pour introduire un tel personnage dans un tel pavé.
Le roman n’en demeure pas
moins captivant par certains aspects car le profil psychologique de Billy
Summer vaut le coup qu’on s’y intéresse, et Stephen King nous livre une analyse
très fine du personnage : un être perturbé dès son enfance par un
événement dramatique et qui va apprendre à tuer les méchants en partant
combattre en Irak, en devenant tireur d’élite puis tueur à gages.
Personnage double, doué pour
se faire passer pour un individu naïf voire stupide, doué pour organiser son
action.
Du suspens ? je l’ai
trouvé dilué, ce n’est aucunement le suspens qui génère de l’angoisse comme
dans la trilogie Bill Hodges, c’est plutôt une attente pour le lecteur :
est-ce que notre héros pourra suivre son plan sans difficulté ? que va-t-il
se passer ? Cette question se justifie par les nombreux rebondissements
qui structurent le récit : un événement vient s’ajouter au déroulement des
opérations, et changement d’orientation, recalcul de la part du GPS interne du
héros, adaptation à la nouvelle situation, et on poursuit, le récit devient un road trip avec tous les dangers du périple d'une personne en fuite à travers les Etats-Unis.
Un roman très américain si on
en juge par les habitudes alimentaires, la gestion des armes, l’état d’esprit
des personnages.
On retiendra de Billy Summer,
le profil d’un homme gentil et intelligent, sensible aux injustices mais tueur
tout de même.
Ce n’est pas le roman de
Stephen King que j’ai préféré jusqu’ici, pas assez d’angoisse, trop de questions
pour moi, de la longueur parfois, beaucoup de personnages sont je n’ai pas toujours
mémorisé les noms et les fonctions.
Je crois que je vais me
replonger dans les bons vieux King bien anxiogènes.