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mercredi 22 février 2023

 Billy Summers










Stephen King

Ed Albin Michel, 3/08/21, 528 pages


Je sors mitigée de ce dernier roman de Stephen King, l’histoire de ce tueur à gages qui tue les méchants comme s’il représentait à lui seul la justice et qu’il était en droit de régler ses comptes lui-même. Serait-ce une manœuvre de l’auteur pour que l’on s’attache à ce héros ? c’est l’idée de départ qui ne me plaît pas, ceci écrit, je n’ai pas non plus de solution pour introduire un tel personnage dans un tel pavé.

Le roman n’en demeure pas moins captivant par certains aspects car le profil psychologique de Billy Summer vaut le coup qu’on s’y intéresse, et Stephen King nous livre une analyse très fine du personnage : un être perturbé dès son enfance par un événement dramatique et qui va apprendre à tuer les méchants en partant combattre en Irak, en devenant tireur d’élite puis tueur à gages.

Personnage double, doué pour se faire passer pour un individu naïf voire stupide, doué pour organiser son action.

Du suspens ? je l’ai trouvé dilué, ce n’est aucunement le suspens qui génère de l’angoisse comme dans la trilogie Bill Hodges, c’est plutôt une attente pour le lecteur : est-ce que notre héros pourra suivre son plan sans difficulté ? que va-t-il se passer ? Cette question se justifie par les nombreux rebondissements qui structurent le récit : un événement vient s’ajouter au déroulement des opérations, et changement d’orientation, recalcul de la part du GPS interne du héros, adaptation à la nouvelle situation, et on poursuit, le récit devient un road trip avec tous les dangers du périple d'une personne en fuite à travers les Etats-Unis.

Un roman très américain si on en juge par les habitudes alimentaires, la gestion des armes, l’état d’esprit des personnages.

On retiendra de Billy Summer, le profil d’un homme gentil et intelligent, sensible aux injustices mais tueur tout de même.

Ce n’est pas le roman de Stephen King que j’ai préféré jusqu’ici, pas assez d’angoisse, trop de questions pour moi, de la longueur parfois, beaucoup de personnages sont je n’ai pas toujours mémorisé les noms et les fonctions.

Je crois que je vais me replonger dans les bons vieux King bien anxiogènes.

lundi 20 février 2023

 Le silence et la colère











Pierre Lemaître

Ed Calmann-Lévy, 10/01/2023, 592 pages.


Quel plaisir de retrouver la famille pelletier après un an d’attente, attente récompensée par un roman qui offre de nouvelles problématiques ainsi qu’ une analyse psychologique des personnages très intéressante.

Après la guerre d’Indochine et le scandale des piastres, après la difficile reprise économique d’après-guerre, l’auteur traite deux sujets qui méritent qu’on s’y intéresse tant leur retentissement dans la période qui est la notre aujourd’hui se fait encore sentir.

D’abord l’essor économique des années cinquante, la volonté de croissance qui ont donné naissance à cette société de consommation dont nous sommes à la fois acteurs et victimes si j’en juge par l’exemple du village de Chevrigny sacrifié pour la bonne cause, celle du besoin croissant d’énergie dispensé par la fée électricité, mais dont les habitants devront tout abandonner sans réelle possibilité de négociation. On remarquera que les article écrit par Hélène, sœur de François, devenue journaliste se contentera de relater les événement en laissant le soin aux lecteurs du journal d’interpréter les nouvelles. On remarquera également la mise sur le marché, d’ustensiles ménagers sensés changer la vie par le confort qu’ils procurent et dont Geneviève semble friande.

Ensuite le problème de l’avortement. J’ai ressenti un peu d’amertume pour Hélène parce que, perchée du haut de mes années 2000,  je connais la suite, mais hélas Simone Veil en 1952 n’était pas encore en mesure de proposer sa loi qui mit fin aux actions des faiseuses d’anges, garantissant alors la sécurité des femmes.

Je suis heureuse d’avoir retrouvé les personnages de cette saga, dont l’évolution est captivante : François à l’avenir prometteur, Jean qui voit, lentement mais sûrement, un étau se resserrer autour de sa personne, Geneviève la mégère, celle qui fait profiter son entourage de son mélange de stupidité et de méchanceté, Hélène qui découvre la vie.

Le seul bémol, c’est qu’il va falloir attendre encore un an pour connaître la suite.

dimanche 5 février 2023

 

Oenologix

Tout savoir sur le vin en bande dessinée.











François Bachelot, Vincent Burgeon

Ed Dunod, 14/09/2022, 144 pages.


Coup de cœur BD !

Vraiment un apport sur le vin que je conseille vivement. « Œnologix, tout savoir sur le vin en bande dessinée », ce titre convient à merveille à ce livre. N’ayant sur le vin que des connaissances réduites, je m’en suis d’ailleurs voulu en pensant au nombre de fois ou j’ai dégusté ce breuvage sans me poser de questions, ce livre m’a plus qu’informée, il m’a invité à m’intéresser davantage à l’art du vin.

On y apprend beaucoup de choses sur le vin : les différents cépages , le vocabulaire de la dégustation, que je pense on ne retiendra qu’avec beaucoup d’entraînement, les grand types de vins, les régions vinicoles et leurs différences, la façon d’obtenir vins rouges, vins blancs, vins rosés, doux, ou effervescents ce qu’il faut savoir sur les foires au vin, comment lire une étiquette de vin, sans oublier le beaujolais nouveau et les vins bios.

Le scénarios est bien imaginé : jean directeur commercial de l’agence Bakanale, dont la compétence n’est plus à démontrer, Charlotte, la « geek » du vin, accueillent Lucien, nouveau directeur artistique qui lui, a tout à apprendre. Il va donc suivre ses enseignants dans leurs tournées de dégustation à travers l’hexagone, se mettre à tables pour des repas qui constitueront de véritables travaux pratiques, et résumer, sous forme de de cartes mentales ce qu’il apprend. A chaque régions visitée, une carte montre la région, le cépage utilisé, les aromes et le goût des vins, des planches très explicites qui permettent de fixer les connaissances.

Une sympathique équipe que l’on a envie de suivre ! Un travail tellement complet que l’on y retrouvera avec grand plaisir, la scène culte de « l’aile ou la cuisse » dans laquelle Louis de Funès analyse et annonce le nom du vin et son millésime.

Une bande dessinée que je conseille vivement, un ouvrage qui peut être lu et relu ! Un ouvrage qui donne envie de persévérer et d’approfondir ses connaissances sur cet art qui réclame beaucoup de finesse.

Je remercie Babelio et les éditions Dunod pour ce partenariat.