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jeudi 25 novembre 2021

 La petite souris qui n'aimait pas les dents.












Séverine de la Croix - Pauline Roland

Ed Splash


Une question que je me posais depuis longtemps : mais que fait la petite souris avec toutes ces dents qu’elle vient chercher le soir sous les oreillers ? Maintenant je sais ! Elles construisent des édifices... Le problème, c’est que notre héroïne n’aime plus récolter des dents, elle doit vieillir, son chargement devient trop lourd, les quenottes sont de plus en plus noires, les chat la prennent pour une friandise... Ne serait-t-elle pas en train de nous faire un Burn out ? 


Et voilà en plus, la fée des dents qui vient la voler ! Elle tente bien de trouver quelques intermédiaires qui pourraient travailler à sa place, mais ils ne sont pas très fiables ! Elle demande donc au vent de souffler pour expédier des lettres aux enfants. Ils seront désormais invités à apporter eux-mêmes leurs dents à la petite souris, mais une nouvelle fois, le vent souffle où il veut ! Et nom d’un chicot pourri ! la petite souris n’est pas au bout de ses surprises !

En voilà un beau petit album plein d’humour et d’illustrations comiques. Livre testé sur les enfants de six ans (justement ceux qui perdent leurs dents), succès garanti !



dimanche 21 novembre 2021

Vent d'est, vent d'ouest












Pearl Buck

Ed livre de poche


Il faut croire que, comme l’affirmèrent certains écrivains, le vent ne souffle pas où il veut ! C’est bien ce que l’on est amené à penser en lisant ce roman qui pourrait se résumer à un choc des cultures doublé d’un conflit des générations, enjolivé par une écriture poétique empreinte de la culture de l’empire du milieu.

On y apprend beaucoup sur la Chine du début du XXème siècle, et où pendant de longues années et aujourd’hui encore, on éprouvait un profond respect pour tout garçon qui naissait, et dans les familles aisées, une jeune femme, promise à un homme dès sa naissance, avait le « devoir » de donner naissance à un garçon, et tandis qu’il grandissait, choyé, adulé parce qu'il perpétuait la lignée, on se chargeait de contenir les fille dans un moule dont elles ne pouvaient que difficilement sortir.

C’est le cas de Kwei-Lan, qui dès le début, juste avant de se marier, reçoit les dernières recommandation de Madame Mère qui a œuvré pour qu’elle reçoive la meilleur éducation, qu’elle excelle pour servir le thé, s’habiller, se maquiller, se mouvoir, tout cela dans le but de plaire à son époux.

Mais la vie, même dans ce cercle fermé de la famille chinoise, peut réserver des surprises : et Kwei-Lan se retrouve marié à un Chinois qui s’est occidentalisé, qui rejette coutumes et croyance et qui la considère comme son égale. D’abord consternée, notre jeune héroïne va observer, écouter, cheminer, murir...

On assistera ensuite à la déchéance d’une famille que l’on croyait érigée sur des fondations ancestrales, mais le déclin s’amorce et vient menacer le fragile équilibre de la « dynastie » par l’intermédiaire du fils, frère de Kwei-lan, qui revient des Etats-Unis avec une femme qu’il a choisie alors qu’il était fiancé à une Chinoise.

Révolte !  La mère réagit fortement, la mélancolie entre dans la maison et Kwi-lan ne sait pas, ne sait plus que pense, partagée qu’elle est entre mère, mari et frère et cette « étrangère » avec qui elle devra communiquer.

Un roman qui montre comment l'occident a pu s'immiscer en Orient par le biais des échanges : occidentaux venus s'installer ou Chinois parti suivre des études aux Etats-Unis et revenus occidentalisés. Souvent des jeunes remettant en question l'éducation qu'ils ont reçue.

Naïveté de la jeune femme qui peut faire sourire quand elle découvre les habitudes occidentale que dans son cloître, elle ignorait, critères de beauté qui varient d’une culture à l’autre, agacement lié à l’entêtement et à l’esprit fermé de la première épouse, la mère, attendrissement à la lecture des phrases pleines de poésie qui sortent de la bouche de Kwei-Lan, révolte quand on constate la condition de la femme, soulagement de voir certains protagonistes cheminer et s’ouvrir, voilà ce que j’ai pu ressentir à la lecture de ce merveilleux et prenant roman.

Je ne connaissais Pearl Buck que de nom, son parcours me semble des plus intéressants et sa littérature délicieuse et édifiante.  

mercredi 17 novembre 2021

 Les mots du chat












P Geluck 

Ed Casterman


Bon ! Je vais peut-être pas citer tout le bouquin, les citations, c’était pour donner aux babéliotes, une idée du contenu de ce livre, ça, c’est fait ! Un minet en pleine forme, avec des blagues plus ou moins drôles, c’est fou comme ça me rappelle Pierre Dac qui sortait des sentences d’on ne sait où.

Ce que je n’ai hélas pas pu citer, ce sont les dessins légendés qui sont souvent hilarants.

Ce livre me suit partout, on le retrouve généralement sur les lieux de passage de la maison, les membres de la famille le consultent un petit peu, rigolent, partagent leur lecture avec le reste de la famille, bref, ce chat, il met une bonne ambiance dans le foyer et il permet de parfaire la culture générale de chacun, par exemple, saviez-vous que les contractuelles ont souvent les yeux en amende ?

Bon, je vais pas aller y chercher ma phrase de méditation du jour, mais je trouve quand même qu’on a besoin de ces livres qui font, plusieurs fois pas jour, esquisser une sourire !

mardi 16 novembre 2021

 La ferme du crime












Andréa Maria Schenckel

Ed Actes Sud


Ce récit est tiré d’un fait réel : 31 mars 1922, les six habitants d’une ferme située à Hinterkaifeck en Bavière, sont retrouvés sans vie, assassinés à coups de pioche. Il s’agit là d’une des affaires non résolues de l’histoire allemande.

Ce roman choral habilement écrit, retrace l’histoire d’une famille et d’un village confronté à l’horreur. L’auteure situe l’action en 1950 et rebaptise la famille Danner : Le père et la mère, Barbara leur fille, leurs deux petits-enfants Marianne et Joseph ainsi que marie, une fille de ferme  employée par le père.

Le roman n’est constitué que de témoignages des personnes ayant côtoyé les victimes, chacun relatant sa version des faits, signalant ce qui a été vu ou entendu, ce que l’on connaît de cette famille, chaque déclaration venant admirablement compléter le récit pour renseigner le lecteur.

On découvre alors de lourds secrets et des faits graves renforcés par une ambiance lourde et un décor austère que l’on imagine parfaitement : brume, animaux affolés, chien qui geint et hurle, chapitres entrecoupés de prières, les prières de la mère pieuse et tourmentée

On refermera le livre avec en tête un criminel tout en gardant en mémoire que dans cette affaire, si des doutes sur certaines personnes ont surgi, on ne conservera que le souvenir de criminels potentiels sans jamais avoir prouvé de culpabilité, les supposés auteurs de ces meurtres n’étant plus de ce monde ou s’étant évaporés sans laisser aucune trace.

Un roman fascinant !

jeudi 11 novembre 2021

 La loi des hommes












Wendall Utroi

Ed Livre de poche



Durant tout le temps qui m’a été nécessaire pour découvrir cette pépite et percer le mystère de ce récit, je suis devenue Jacques, cantonnier, qui découvre dans une tombe, le témoignage d’un défunt anglais, et comme Jacques, le récit m’a happée.

Nous sommes dans l’Angleterre victorienne, cette Angleterre où l’extrême richesse côtoie l’extrême pauvreté. Ce Londres des bas quartiers où l’on est prêt à tout pour survivre, où des hommes exploitent la misère des hommes, où la haute société, et la chambre des Lords crée des lois pour les nantis, la loi des hommes, une loi que  la logique et l'équité ne devrait pas permettre.

Le défunt, J. Wallace Hardwell est un policier officiant pour Scotland Yard, il raconte la plus délicate de ses enquêtes, et son récit mettra en évidence les travers de la société anglaise et la politique menée durant cette époque victorienne avec ses contradictions et ses incohérences.

Les témoins, Rebecca Brianey, patronne d’un lupanar, Myrtle River, recruteuse, et Thimothy Brianey, fils adoptif de Rebecca, sont interrogés individuellement et livrent quelques secrets qui permettront à l’enquête demandée au policier d’avancer. 


Mais avancer sur quoi demandera-ton légitimement ? C’est l’intérêt de cette enquête, Wallace Hardwell ne sait pas ce qu’il doit trouver exactement. C’est aussi la magie de ce roman qui amène le lecteur à découvrir en même temps que l’enquêteur ou mènent ces interrogatoires passionnants. Seule indication : la couronne est en danger, c’est envoutant !

Les personnages viennent pimenter chacun à leur manière ce passionnant récit pour y mettre de l’action. C’est une réussite !

Notre héros britannique rencontrera maints écueils, se fera des ennemis, des amis, et devra confronter ses idées au pouvoir souverain, un chemin bien tortueux et semé d'embûches

Futurs lecteurs, vous pourriez être amenés comme moi, à vous demander le pourquoi de cette mise en abyme : l’histoire de Jacques le cantonnier et l’histoire de J. Wallace Hardwell, ce que je n’ai vraiment découvert qu’à la fin de l’histoire, alors soyez rassurés, ce roman dans le roman possède plusieurs objectifs.

Je ne connaissais pas cet auteur et je suis enchantée de l’avoir découvert, en espérant que ses autres romans s’avèrent aussi originaux que celui que je referme à grand regret.

 

jeudi 4 novembre 2021

 Plats uniques veggie













Isabelle Guerre

Ed Hachette



Ce livre, je l’ai découvert à la bibliothèque et repris par trois fois, j’ai donc eu le temps de le tester pour moi-même et pour vous : végétariens qui cherchez de belles idées de recettes à base de légumes ou simplement vous, personnes soucieuses de limiter la viande et qui cherchez des idées pour le soir, l’auteur précise qu’elle est une omnivore convaincue mais qu’elle s’intéresse à toutes les cuisines.

Je peux à présent affirmer que toutes les recettes que j’ai essayées sont délicieuses et montrent comme il peut être facile de se passer de viande.

Très bien pensé, le livre commence par un sommaire en images, de telle sorte que on n’a pas forcément à feuilleter l’ensemble du livre pour chercher une idée de recette.

L’auteure a organisé les recettes en quatre grands chapitres : Les légumes à l’honneur, les substitut végétaux qui parleront plus aux végétariens, les pâtes et le riz, les légumineuses et céréales que l’on ne peut oublier car ils sont la base pour obtenir des protéines végétales.

Concernant les légumes, on se régalera avec les pizza végétariennes, la polenta, les crumbles, le riz de chou-fleur, les tartes de légumes, on rencontrera ensuite les substitut végétaux : séitan, tempeh et autre tofu avec les currys, les gratins et les plats mijotés, tandis que le chapitre pâtes et riz offre de belles idées de soupes japonaises, de gratins et de plats, parmi lesquels les lasagnes courgettes, tomates, ricotta, basilic, et le dernier volet propose des plats complets de type coucous, parmentiers, Dahl sans oublier les sympathiques buddha bowls à emporter au travail.

Des recettes qui ne prennent pas beaucoup plus de temps que si on préparait un repas avec viande et qui montrent les possibilités de varier à l’infini les préparations à base de légumes.

Tellement convainquant que je l’ai rendu à la bibliothèque et acheté.

Attention,  ce livre n’est pas un livre de cuisine végane.

 

 

mardi 2 novembre 2021

 Billy et les minuscules












Roald Dahl

Ed Folio Cadet


Billy a promis à sa maman d’être sage, et pendant qu’elle fait son travail de maman, Billy, sur le balcon, regarde la grande forêt qui s’étale sous ses yeux, la grande forêt si attirante, et qui est interdite car peuplée de monstres pires que les tigres ou les lions : des Griffomings, des écornouflons, des tarloubards et des Kpoux Vermicieux et le pire de tous ? ... Je ne vais pas le nommer, ça l’attirerait !

Sa maman lui rappelle sans cesse ce petit poème :

Interdite, interdite la forêt,

Beaucoup y sont entrés,

Aucun n’en est sorti.

Oui mais voilà, quand c’est interdit à ce point, cela excite la curiosité, et Billy, aidé pas ses petits démons intérieurs va braver l’interdit, et le petit garçon timoré et prisonnier de la grande forêt va devenir le héros du petit peuple qui l’accueille dans son arbre : le peuple des minuscules, de tous petits êtres humains avec lesquels il va sympathiser. Et Billy devient un courageux combattant.

Une mignonne petite histoire qui pour quelques heures, transformera nos jeunes lecteurs en héros. Je ne pense pas qu’il faille y chercher une morale qui serait certainement inappropriée, une morale du style, « n’écoutez pas vos parents », on peut cependant y observer un petit garçon courageux qui sait garder les secrets.

Une histoire à lire de 6 à 99 ans.

lundi 1 novembre 2021

Seuls les vivants











Lou Berney

Ed Harper Collins


Si je n’ai eu aucune difficulté à entrer dans ce roman qui m’a happé dès le début par un style humoristique en dépit de la noirceur de l’événement décrit dans les premières pages, le massacre d’employés du cinéma à Oklahoma city, la lecture m’a semblée par la suite longue et laborieuse.

On y rencontre Wyatt, détective privé de son état, qui enquêtera sur une affaire de harcèlement d’une jeune femme, Candace, entrée en possession suite à un legs, d’une salle de concert et en alternance, des chapitres consacrés à Julianna, dont la sœur aînée disparut peu après la tragédie du cinéma. 

Ces deux protagoniste n’ont en commun, que le fait de résider à Oklahoma au moment de ce drame. Ils se mettent en recherche vingt-cinq ans après, le détective mêlant à son enquête, d’éternelles questions sur le massacre du cinéma, cet événement perturbant son enquête, et l’amenant à patauger durant les trois quarts du roman. En parallèle, Julianna qui prend les rênes de l’enquête non aboutie sur la disparition de sa sœur semble plus efficace.

Les personnages deviennent assez vite attachants, Wyatt, perspicace et réactif montre une énergie et une volonté de résoudre l’affaire malgré les écueils, il rencontre des personnages au caractère original qui pimentent le roman, Julianna, déterminée à faire la lumière sur une disparition pour laquelle elle ne possède aucun indice, déploiera également son énergie, et prendra des décisions qui ne seront pas forcément intelligentes, excusée toutefois par cette disparition qui la prive d’une famille.

Je n’ai pas bien saisi le pourquoi de ces deux enquêtes de la part de personnages sans réel point commun, si ce n’est pour installer une espèce de suspense sans beaucoup d’effet sur la lecture. L’auteur semble manier l’art de la dilution dans un récit qui devient pesant et long.

Je suis heureuse d’être venue à bout de ce pavé.

 

 Astérix et le griffon












Jean-Yves Ferry, Didier Conrad

D'après A Uderzo et R Goscinny

Ed Conrad



Mais où donc se rendent notre malin petit guerrier avec son gros compagnon (pardon, n’y a pas d’gros, ici, y en a qu’un, et il est pas gros ! Qu’on se le dise !), accompagnés de leur fidèle druide qu’est peut-être pas au mieux de sa forme, le pauvre ! 

Il faut dire que nous sommes en plein « Barbaricum », et que nous approchons du territoire des Sarmates où ils vont retrouver leur vieil ami, Cékankondine  qui semble avoir connu des jours meilleurs, il en a prévenu Panoramix pas un canal bien plus fiable qu’internet apparemment.

Ils vont donc prendre les chemins enneigés et glacés, sur la trace de la patrouille romaine elle-même sur la trace du griffon, animal sacré des Sarmates.

Course poursuite, chouette ! on va casser du romain, on va assister à quelques belle dispute entre soldats pour des histoires de cyclope et de girafe, on va côtoyer avec nos héros, les mythiques, excentriques et comiques guerrières amazones, qui ne laisseront pas nos héros indifférents, on apercevra de temps à autres, notre Idéfix qui a bien d’autre chose à faire que poser pour les besoins de la BD, on assistera tristement aux déboires du druide qui pour une question de barrière de la langue, aura bien des difficultés pour concocter sa potion, question langue d’ailleurs, c’est très réussi, mais nos héros semblent tout de même bien se débrouiller, question noms propres, c’est juste génial, et l’auteur à travers le choix des noms, amènera le lecteur à prendre conscience de l'évolution de notre langue, il suffira de comparer avec les noms des premiers Astérix.

Dynamisme, humour sous diverses formes, tout y est, j’ai vraiment eu l’impression de retrouver nos héros avec une histoire qui pourrait se fondre dans la série des « Goscinny ». Pas d’hésitation donc, cet album est une valeur sûre !