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mercredi 30 novembre 2016

Lascaux



Texte et illustration : Emily Arnomd Mc Cully
Ed :  l'école des loisirs


   Ils étaient quatre enfants de Montignac,  prompts à découvrir le monde, qui, incités par la curiosité et le mystère, partirent à la découverte d’une grotte comme il y  en avait beaucoup dans le coin, mais celle-ci coïncidait peut-être avec un couloir souterrain menant au château d’un noble de la région qui y aurait sans doute caché son or, et un trésor, il en découvrirent un, et de taille ! Ils durent d’abord se heurter à l’incrédulité de l’instituteur … et pourtant, Leur découverte allait révolutionner le monde de l’art…

Marcel Ravidat, , Jacques Marsal, Simon Coencas et Georges Agnel furent les premiers à fouler le sol de ces souterrains inviolés depuis plus de dix-mille ans.

Cet album merveilleusement illustré fait sans aucun doute partie des meilleurs documentaires en ce qui concerne la grotte de Lascaux. Très lisible à partir de huit ans, il continuera à captiver les plus âgés et constitue une bonne source d’information pour les adultes. 

L’auteur précise bien que les enfants ont raconté leur aventure, puis ont été sollicités pour des interviews et que plusieurs versions de l’histoire en résultèrent, c’est pourquoi aujourd’hui, on peut lire des informations divergentes mais qu’importe ! cette histoire est fascinante : je ne peux m’empêcher essayer de me mettre dans la peau de ces enfants : l’un d’eux venait de recevoir un enseignement de son instituteur sur l’art pariétal, et il trouve ces peintures et réalise de suite l’importance de cette découverte, j’en frissonne !

L’album est très agréable à lire, les illustrations vous plongent dans le monde de Lascaux, une partie documentaire fait suite au récit de la découverte avec des photos d’époque et une description des œuvres  et de photos des parois. Le livre s’ouvre sur un plan du site qui permet de s’y repérer.

Emily Arnold McCully est un auteur d’albums jeunesse américaine qui a fait des études d’histoire de l’art, cet album est son œuvre, elle en a rédigé l’histoire et elle l’a illustré.


Très bel ouvrage que je conseille !

samedi 26 novembre 2016



Gaston, le petit garçon qui n'arrêtait pas de poser des questions.


Matthieu de Laubier, Marie Aubinais, 
Gwenaëlle Boulet, Catherine Proteaux

Ed Bayard jeunesse




  Cet ouvrage pour enfants et parents,  très bien organisé, tente de regrouper les questions que peuvent se poser les enfants sur divers sujets, questions que nos jeunes amis ont un jour posé ou seront amenés à poser. Le livre est divisé en chapitres qui traitent de thèmes différents : pourquoi on n’est pas tous pareils ? pourquoi on se tape dessus ? ou j’étais avant de naître ? pourquoi je ne peux pas faire ce que je veux ? … et chaque chapitre comprend 6 à 8 questions qui fournissent une réponse argumentée et à la portée de l’enfant.

L’écrit y est très abordable pour un enfant à partir de 7 ans et peut être lu par les adultes avant cet âge. Il est très facile de s’y repérer : un sommaire pas trop long, chaque page présente le petit Gaston qui pose sa question à un adulte (Papa, maman, mamie…) et cet adulte qui lui répond, et parfois deux adultes ayant des points de vue différents sur la question. La page de droite illustre très agréablement la question et sa réponse.

Une vingtaine de pages à la fin sont consacrées aux parents et reprennent chaque chapitre pour expliquer certaines notions de psychologie de l’enfant et donner quelques conseils en éducation.
Le contact avec ce livre est agréable, la couverture est rembourrée et on a envie de le caresser.


Une belle idée de cadeau pour Noël. 

vendredi 25 novembre 2016


Le conte chaud et doux des chaudoudoux

Claude Steiner, Pef
interéditions



  Oyez ! oyez ! bonne gens et gentes babéliotes, l’histoire, dans des temps très anciens,  de Timothée et Marguerite qui vivaient heureux, très très heureux et avaient beaucoup d’amis grâce aux chaudoudoux  que les habitants du village recevaient à leur naissance. chacun pouvait distribuer des chaudoudoux, et ceux qui en recevaient se sentait tout chauds,  tout doux. Et on était heureux.

Mais la sorcière Belzépha n’aimait pas voir les gens heureux, elle ne vendait plus de philtres et de potions, elle sema quelques graines de jalousie dans l’esprit de Timothée et peu à peu dans le village, on se mit à économiser les chaudoudoux, mais Belzépha ne se contenta pas de cette méfiance des habitants, elle distribua des sacs de froid-piquants, et ceux qui en recevaient devenaient froids et hargneux, mais disait-on,  faute de chaudoudoux, il vaut mieux recevoir un froid-piquant car sans aucun des deux, on risquait de se ratatiner et même de mourir !

Cet album merveilleux est le fruit du travail de Claude Steiner, psychologue et disciple d’Eric Berne, le fondateur de l’analyse transactionnelle dont l’objectif est d’apprendre à gérer la communication, d’étudier les rapports entre les personnes en fonction de sa personnalité.

Ce conte est chargé d’enseignements pour les grand et les petits, et le plus important des messages qu’il délivre, c’est que l’on se sent bien quand on reçoit une caresse, un compliment, que l’on nommera en AT, un stroke positif et qu’il vaut encore mieux un stroke négatif (froid-piquant) que de l’indifférence. 
On comprendra alors aisément pourquoi des enfants voire des adultes peuvent se faire remarquer par le négatif.

Et la morale de cette histoire, c’est qu’il faudrait pouvoir garder une âme d’enfant : ne pas se poser trop de questions, et que nous, adultes, nous avons une grande responsabilité auprès des plus jeunes, nous avons à leur apprendre à distribuer de toute urgence, des chaudoudoux.

Cet album est utilisé lors des formations en Analyse Transactionnelle et il y aurait encore beaucoup à écrire sur cette pépite, mais je laisse le soin aux lecteurs de le découvrir et de lui réserver une belle place dans la collection des albums jeunesse.


Mon île déserte se remplit, j’ai de quoi bâtir une hutte avec les livres que je veux emmener, et cet album fait partie du voyage.

mercredi 16 novembre 2016

  La légende de la ville d'Ys


Charles Guyot
ed Coop Breizh

    Le roi Gradlon règne sur la Cornouille et se meurt de langueur car il pleure feue Malgwen, son épouse bien aimée. Satisfaire les caprices de sa fille bien aimée, la belle Dahut est sa seule consolation, pour elle il fera naître une ville, Ys,  sur laquelle Dahut estime régner en maître excluant tout représentant du Dieu des Chrétiens, offrant la richesse aux habitants. La ville devient aux yeux des autorités religieuses un lieu de débauche, de luxure, et Corentin, St patron de la ville de Quimper veille et promet par l’intermédiaire de St Guénolé, ascète breton, le châtiment aux habitant d’ys s’ils refusent de se repentir…

Cet écrit de Charles Guyot date de 1926, la légende la plus ancienne que l’on connaisse sur la ville engloutie date du XVème siècle, elle fait donc certainement partie des histoires populaires racontées alors pour obtenir l’adhésion des populations à la foi chrétienne. 

Deux mondes s’opposent tout au long du récit : celui des saints, des ermites, de l’austérité grâce laquelle on est sensé gagner le paradis et celui des celtes en communion avec les éléments (ici la mer), celui des créatures, notamment  les korrigans et les sènes, prêtresses du culte ancien d’Armorique qui servaient un oracle sur l’île de Sein.

Je n’ai pas eu la chance de voir la version de Pierre de Baud (version du XV ème siècle) certainement très difficile à lire, mais je tombe en pamoison à la lecture de ce texte de Charles Guyot qui m’a bercée plusieurs jours durant. Les personnages de Malgwen et Dahut et le cheval de Gradlon, Morvac’h  (cheval de mer en breton)  y ont été rajoutées en 1926 mais qu’importe, l’écriture est magnifique, le lire à nouveau sera pour moi grand plaisir !


samedi 12 novembre 2016

 Lucky Luke : la terre promise

Achdé et Jul
Scénario de Morris
Ed Lucky Comics

 Nous retrouvons notre cow-boy solitaire bien en peine ! Lui qui se prélassait dans les verts pâturages de l’Ouest, se voit confier la charge d’escorter la famille Stern vers le Montana. On assiste donc à un choc des cultures qui ne manque pas d’humour. Notre sympathique famille juive s’adapte certes aux exigences de la prairie,  tout en respectant rites, coutumes et interdits liés à leur pratique religieuse. Les personnages principalement Moishé Stern, puits de sciences qui tire parfois son savoir de ses ancêtres lointains et Rachel Stern, la mère juive qui prend Lucky Luke sous sa coupe ne manquent pas d’humour et deviendront au fil de l’histoire le cauchemar d’un cow-boy qui avait pourtant affronté bien d’autres personnages autrement dangereux ou perturbateurs.


Un album rempli de clichés et de clins d’œil savoureux que je laisse aux lecteurs le soin de découvrir.

dimanche 6 novembre 2016


La grande vague


Véronique Massenot - Bruno Pilorget
Ed Canopé

   Un bel album au texte superbe et aux illustrations envoûtantes qui amène les lecteurs à découvrir la grande vague de Kanagawa par le biais d’un conte superbement écrit. 

Le texte pourrait presque être qualifié d’interactif car les émotions des personnages se communique étrangement au lecteur, c’est du moins mon ressenti. 

Il retrace l’histoire de Naoki, enfant né miraculeusement de la grande vague qui submerge le bateau de Taro, pêcheur de son état qui recueille l’enfant pour l’élever avec sa femme Aki. 

L’histoire regorge de mystères qui seront résolus ou non, mais qu’importe, puisque l’on passe un merveilleux moment de lecture.

Le conte et les illustrations forment un tout, on ne lit pas le texte sans regarder les dessins façon estampe, et on ne regarde pas les dessins sans lire le texte. 

Ces illustrations reprennent les éléments présents dans les œuvres d’Okusaï parmi lesquelles les poissons, les arbres, le mont Fuji cher au grand peintre et l’histoire ne manque pas de mentionner la fête de Koi Nobori, fête des enfants, durant laquelle des carpes deviennent des manches à air qui s’envolent vers le ciel en se transformant en dragons.

Le livre se termine sur une reproduction de la grande vague et un exposé agréablement présenté sur Okusaï et son œuvre.


Un album à conseiller pour s’initier à l’art. 

Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre.



Ruta Sepety
ed Gallimard



  Un roman magnifique et effroyable à la fois ! 
Kaunas, en Lituanie 14 juin 1941, juste avant que les Allemands n'envahissent les pays baltes. Les soviétique se livrent à une épuration planifiée
 par Staline : on arrête les écrivains, les artistes, les enseignants, et toute personne ayant une activité intellectuelle et qui serait susceptible de travailler contre le pouvoir central. C'est dans ce contexte que Lina, jeune lituanienne de 16 ans est condamnée à être déportée. 
Roman effroyable parce que si J'ai déjà entendu parler des conditions de détention en Sibérie, je constate à la lecture de ce roman-témoignage que l'extermination dans ces camps n'étaient pas toujours directe comme dans les camps Allemands, pas d'élimination systématique mais une mort quasi certaine, une mort progressive dans des souffrances atroces, souffrances morales, souffrance physique, maladie tournée en dérision par des gardes monstrueux, à vomir !!!! 
Une question m'est venue : pourquoi n'a -t-on pas décidé d'un devoir de mémoire pour ces gens ? Parmi les réponses possibles, l'existence d'une URSS et de son parti unique durant toutes ces décennies qui si elle a libéré les déportés dans les années 50, s'est assurée de leur silence, le KGB les surveillant étroitement. C'est ainsi que les quelques témoignages recueillis proviennent d'écrits et dans le roman présent, de dessins d'artistes qui ont été enfouis au moins jusqu'à l'indépendance des pays baltes en 1991. Les survivants sont aujourd'hui encore réduits au silence par leur âge, par l'habitude, par le fait d'avoir refoulé des souvenirs si longtemps. 
Roman magnifique pourtant par la richesse humaine en laquelle il faut croire : Helena, la mère de Lina intelligente, vive, d'une finesse extraordinaire, et chaque personnage, agréable ou non, a son rôle et contribue à l'équilibre de cette société a qui l'on inflige des travaux inhumains. le ressenti de tous ces personnages bien différents s'exprime et c'est ce qui fait la richesse de cette histoire.
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman admirable : documentaire précieux sur les conditions de détention au-delà du cercle polaire, je me suis attachée aux personnages à tel point que je n'ai pas voulu refermer ce livre avant de connaître l'issue pour chacun de ces êtres humains déportés, oeuvrant ou non pour l'intérêt de la communauté, chacun étant un héros dans l'histoire.
Merci aux babéliotes qui ont rédigé une critique de ce roman et qui m'ont permis de le découvrir.

mercredi 2 novembre 2016

 L'enfant des cimetières.


Sire Cédric
Ed pré aux clercs


   Ouaaaaaaaaahhhhhhhhhh ! Que j’étais bien dans ce livre !!!!! Tout ce que j’aime : d’abord un thriller avec un commandant de police comme je les aime : effronté, dynamique, à la personnalité bien affirmée, qui se moque de ce que peuvent décréter ses supérieurs, et ensuite,  au risque de paraître sans cœur, insensible voir sadique, des crimes, des vrais crimes bien mystérieux, et puis le plus : du surnaturel, de celui contre lequel un humble humain ne peut rien, et qui vous titille parce que vous vous dites qu’il doit bien y avoir un dénouement, vous vous demandez comment on va s’en sortir, et ça vous maintient dans le roman à ne plus pouvoir le refermer, à vous rationner dans la lecture pour faire durer le plaisir du suspens, allez pas plus de trois pages par jour, mais vous tenez pas, faut que vous sachiez … 
Et puis vous regrettez de l’avoir lu parce que maintenant que vous connaissez la fin, y a plus de mystère alors… 
Il y a des fois ou je me surprends moi-même, moi, la sensible Ptitgateau qui ai facilement les larmes aux yeux quand l’occasion s’en présente dans une lecture… et bien là, point de cauchemars suite à ce roman, point de terreur, juste un peu d’angoisse malgré tout lors des scènes ou le surnaturel prend les commandes et que vous savez qu’il n’y a pas d’issue pour la victime et que le méchant est vraiment très méchant. 
Il faut croire que je ne prends pas ces scènes terribles pour argent comptant !

Ce que j’ai particulièrement apprécié également, c’est le contraste entre forces de police incrédules et rationnelles et les forces surnaturelles puissante et pratiquement invincibles. 

Sire Cédric, dans ses remerciement affirme que ce roman lui a donné du fil à retordre, ce que je veux bien croire .


Je n’avais jamais lu de roman de cet auteur , et je me disais qu’il fallait que je m’y intéresse, ça y est, c’est fait, et je ne le regrette pas ! 

mardi 1 novembre 2016


Lou, la brebis


Karin Serres, Hervé le Goff
coll Père Castor, ed Flammarion.


  Un joli petit album qui commence mignonnement sur un sol de neige où sont imprimées des petites pattes de brebis, une petite brebis qui marche toute seule … il faut dire que Lou, et oui c’est son prénom, est exclue de sa communauté à cause de ce fichu prénom, elle ne peut se faire d’amis parmi ses congénères, alors elle part à la recherche d’un ami…


Vous l’aurez compris, un album très parlant et émouvant sur l’exclusion et la tolérance, sur les idées reçues et le jugement. A proposer à vos enfants et à utiliser comme base de réflexion ou à lire simplement pour s’émouvoir et parfois sourire en observant les illustrations.