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mercredi 21 novembre 2018


On la trouvait plutôt jolie


Michel Bussi
Ed pocket , presse de la cité


Une famille d’émigrés, un fonctionnaire de police blasé, un jeune lieutenant zélé, une cause, celle des migrants, sans aucun doute un problème réel dans la région de Marseille, voici  de quoi écrire un policier correct. 

Oui mais… j’ai passé une grande  partie du roman à me poser des questions au sujet de quelques incohérences dans le récit  et ça m’a énervée, d’abord parce que s’il y a un genre littéraire qui ne supporte pas les incohérences, c’est bien le roman policier, ensuite  parce que ce n’est pas la première fois que je relève ce genre d’erreur dans un livre de Michel Bussi : j’en avais relevé deux qui étaient flagrantes dans nymphéas noirs, et cela est venu à chaque fois perturber ma lecture, et dans ce roman, je note une incohérence au sujet des lieux de crime, une autre  concernant un soi-disant secret que Leyli notre héroïne craint de voir découvrir dans son minuscule appartement, hasard douteux concernant la survenue d’un personnage dans la dernière partie, et trop de non-dit dans le récit au nom de la mise en scène que l’auteur s’attache à nous présenter, ces mises en scène sont fréquentes  dans ses romans, mais trop c’est trop, ça devient lassant. 

Je n’ai pas non plus apprécié ambiguïté du personnage de pétar , ambiguïté révélée sur la fin et non explicitée, ce qui laisse sur sa faim.

Toutefois ce roman se lit très facilement et je n’ai pas le droit de dire que je me suis ennuyée durant cette lecture, mais ce dont je suis certaine, c’est que je j’hésiterai désormais à me lancer dans la lecture d’un roman  de cet auteur.

dimanche 18 novembre 2018



Une colonne de feu


Ken Follet 
Ed Robert Laffont



   J’avais beaucoup aimé le premier volume des piliers de la terre, m’étais sentie plus mitigée pour le deuxième volume (un monde sans fin), et j’ai adoré ce troisième volet que je ne peux m’empêcher de recommander.

Je suis de suite entrée dans l’histoire grâce à l’un des personnages principaux : Ned Willard qui vient retrouver  à Kingsbridge, celle qu’il aime et qu’il souhaite épouser, sauf que son entourage en a décidé autrement, dès le début, on sent une inimitié entre les partis, on imagine alors que l’auteur promet une suite certainement mouvementée… 

Les personnages, nombreux sont assez rapidement présentés et le lecteur se fait alors le juge des actions et des décisions de chaque camp. Il faut dire que nous sommes en 1558, que des foyers protestants se cachent pour célébrer leur culte (messe en anglais, prise de parole par les fidèles durant le culte, partage de communion, rejet des reliques et représentations divines) en opposition aux pratiques catholiques. 
Marie Tudor sévit alors et envoie au bûcher ceux qu’elle déclare hérétiques à l’instar des inquisiteurs qui sévissent un peu partout en Europe. Mais Marie la sanglante meurt et c’est Elisabeth Ière qui lui succède, un règne long qui explique en grande partie pourquoi aujourd’hui le royaume uni est en majorité protestante. 

Le roman est extrêmement bien documenté et moi qui avais fait une grosse impasse sur les guerres de religions au collège, je dois dire qu’après cette lecture, la question protestante, de même que les liens entre les souverains, la famille de Guise et les intrigues de la cour de France comme d’Angleterre n'ont plus de secret pour moi.

Il est intéressant de voir comment la question protestante est traitée suivant le pays ou l’on se trouve, car Ken Follet ne se contente pas de raconter l’histoire du protestantisme en Angleterre, il fait voyager ses personnages en les mettant en relation avec des Espagnols, des Français, développe une action dans les pays bas et même sur mer et dans les îles du "Nouveau Monde".

Par ailleurs ce roman semble très complet et aborde divers thèmes qui méritent que l’on y intéresse : la condition de la femme, le protocole à la cour, la clandestinité des protestants, les combats navals, les services secrets de l’époque, la question de l’esclavage,  le commerce… des sujets variés sont abordés , ce qui a pour effet de ne jamais laisser le lecteur s’ennuyer avec de quelconques longueur ni d’avoir envie de sauter des pages.


Les personnages, comme dans les premiers volumes, sont soit attachants, soient odieux, et alors que dans le premier tome si ma mémoire ne me trahit pas , on suit les actions d’un individu à la méchanceté sans limite, dans ce troisième volet, on peut affirmer qu’ils sont plusieurs, ces personnage à qui, tout au long du roman, on souhaite vraiment le revers de fortune tant il sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins. Je vous laisse les découvrir.

Deux parcours très intéressants de personnalités historiques qui m'étaient inconnues : Marie Stuart et Elisabeth première, constituent un point de départ pour approfondir la connaissance de ces femmes. Parallèlement à ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de consulter quelques documents sur les personnages du roman qui ont existé : William cécil, les ducs de Guise, les rois qui se sont succédé, et quelques autres qui interviennent en fin de roman. Et encore un fois j'ai pu constater combien ce roman était fidèle à l'histoire.

La question protestante me paraissait compliquée, et grâce à cette pépite, je me sens aujourd’hui plus cultivée sur cette période de l’histoire que je ne connaissais pas et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai appris.