Pages

lundi 30 août 2021

 Méditation 

pour des journées plus zens












Dr Marine Colombel

Ed Marabout


Si vous vous posez quelques questions sur la méditation, si vous avez envie de vous y mettre mais que vous ne savez pas comment faire, ce livre est pour vous !

Il est le fruit du travail de Marine Colombel, docteur en psychiatrie, qui, après une introduction de quelques pages sur les bienfaits de la méditation propose un coaching de quatre semaines durant lesquels vous effectuerez des exercices visant essentiellement à apprendre à chacun comment vivre le moment présent sans se polluer avec le passé et sans se projeter dans le futur avec les dangers que cela représente pour la sérénité et le bien-être.

Quatre semaines donc, avec les quatre bonnes raisons de méditer : méditer pour mieux manger, pour faire la paix avec ses émotions, pour mieux dormir, pour booster son cerveau. Chaque chapitre explique clairement l’objectif à atteindre retrouver nos sensations et créer un harmonie entre corps et esprit, et de nombreux exercices sont proposés pour apprendre à écouter son corps.

Après l’introduction, et à la fin de chaque chapitre, une séance de méditation est proposée sous la forme d’un QR code ce qui permet de pratiquer sans avoir à lire et relire la séance précisée dans le livre, séance qui propose de travailler sur les trois focus : sensations corporelles, respiration, pensées.

Ce livre est vraiment une mine pour toute personne soucieuse d’aborder la médiation et qui cherche un écrit aéré et efficace sur cette question.

dimanche 29 août 2021

L'auberge de la Jamaïque












Daphné du Maurier

Ed Livre de poche



Mystère, secret, glauque, poésie, ambiance, voici les pensées qui me viennent à l’évocation de ce roman, glauque, assurément, lugubre certes, mais tellement beau ! Tellement mystérieuse, cette lande des Cornouailles qui rappellent les récits au coin du feu, ou en groupes, récits dont le but était de capter l’attention de l’auditoire, et d’éveiller des sensations de peur, de produire quelque frisson et d’attiser la curiosité.

Si tel était l’objectif de Daphné du Maurier, je dois avouer que son but fut atteint en ce qui me concerne ! J’ai adoré ! Adoré l’ambiance et les descriptions de cette lande qui m’a toujours attirée, me suis délectée de l’écriture poétique de l’auteure qui par la pensée, nous offre une représentation de la lande digne des impressionnistes, choisissant ses mots comme si elle observait une palette de coloris auxquels elle mêle des élément naturels : vent, pluie, nuages et brume comme si tout était tristesse et mélancolie, que l’on évolue sur cette côte de Cornouaille ou que l’on pénètre dans le mental des personnages.

Daphné du Maurier a vraiment su jongler avec la psychologie de ses acteurs :  Personnages au tempérament fort, forgés dans ce milieu hostile, avec pour contraste la faiblesse de la tante Patience, et une héroïne déterminée et combattive quoique jeune et sans expérience, ce qui lui jouera des tours, personnages révélateurs de la misère et des aptitudes à la nuisance de certains êtres humains, personnages qui travaillent dans l’ombre, gardant leurs secrets dans un texte qui ne fait que générer impatience et questionnement du lecteur.

Un très beau roman que je suis heureuse d’avoir enfin lu.

lundi 23 août 2021

Les cosmonautes ne font que passer.












Elitza Gueorguieva

Ed Cales, Folio


Tu regardes ta poussiéreuse et monstrueuse PAL, tu aperçois sur le dessus, un petit livre qui te tend les bras, à la couverture assez dépourvue de couleur à part une guitare électrique rouge, tu le prends et tu l’ouvres, et dès les première lignes, tu commences à sourire, et tu souris encore quand tu entres dans le texte de ce petit livre qui te tend les bras. Et tu comprends assez vite pourquoi les cosmonautes ne font que passer : Youri Gagarine ton héros, porté aux nues par ton grand-père communiste émérite, est rapidement oublié après la chute de ce mur de Berlin dont tout le monde parle, l’école est rebaptisé, le héros de l’espace occulté, et tu oublies ton projet de conquête spéciale, et tu erres aux côté de ton indestructible batard, celui que tu as reçu en cadeau, et tu erres, et puis tu commences à avoir faim, alors tu bois le lait des briques que le régime né de la transition démocratique te laisse généreusement acheter, et puis tu constates l’instabilité gouvernementale et la présence et la domination des mafias héritées du régime communiste. Et tu dois te débrouiller, pour défendre ton bifteck, surtout quand tu as de vraies « Nike »et que tu ne peux pas faire un pas sans te faire déchausser par les mutras, et ta meilleure-amie-pour-la-vie, cette peste et cette idiote de Constantza t’a abandonnée pour se réfugier en Grèce. Tu es bien seule, et ce n’est pas ton mafieux de cousin Andreï qui t’aidera.

Ton nouveau héros, ben c’est Kurt Cobain, et tu abreuves ta famille de musique de Nirvana, pis tu vois apparaître un MacDo à Sofia que tu essaie de tester, au grand dam de ton grand-père communiste émérite.

Tu as adoré de roman, au style particulier qui fait de toi un confident, qui te fait sourire, qui t’émeut, qui te cultive au sujet de la Bulgarie entre communisme et transition démocratique. Ce que tu viens de lire n’est qu’une partie infime de ce que tu apprends en lisant ce concentré d’histoire. Tu as fait une belle découverte !

dimanche 22 août 2021

 Complot














Nicolas Beuglet

Xo Editions



Difficile de se poser pour mener une vie de famille tranquille quand on se met en couple avec Sarah, c’est pourtant ce à quoi semble aspirer Christopher, le compréhensif, patient, amoureux Christopher. Il faut dire que Sarah elle-même ne s’attendait pas à une telle mission.

Dès le début, alors que l’enquête n’en est même pas à sa phase embryonnaire, et même si on a lu la quatrième de couverture, on ressent un certain suspense lorsque notre policière de choc est emmenée vers une destination inconnue, laissant son entourage pantois et faisant jaillir mille questions qu’elle-même se pose sans parvenir à obtenir de réponses satisfaisantes.

Et puis survient l’impensable, une première ministre assassinée dans des condition qui font qu’un thriller... est vraiment un thriller. Et le suspens vous prend à la gorge, vous ne lâchez plus le livre, surtout quand vous connaissez un peu notre héroïne, celle qui n’a pas froid aux yeux, celle qui maîtrise son environnement, quitte à s’effondrer quelques heures, voire quelques jours après.

Cette intrigue, dont je ne dévoilerai pas les enjeux, est faite pour elle.

Il est vrai que c’est parfois un peu énorme et que Sarah fait figure de super- héros, mais on l’admettra plus facilement sachant qu’anciennement militaire qui vécut l’enfer en Afghanistan, elle possède un certain entraînement, et puis elle a ses faiblesses...

Concernant les thèmes abordés dans le récit, Nicolas Beuglet est très clair lorsqu’il présente la documentation qui a servi de support à son roman, et précise que si connaissances historiques et scientifiques apportées dans son récit sont véridiques et le fruit de recherche de spécialistes, l’interprétation de ces faits sont pure fiction.

Un récit qui tient largement la route et qui, s’il paraît extravagant quant au rythme des personnages et aux événements, tient le lecteur en haleine, l’absorbe, le happe.

Après avoir lu les trois pépites de cette trilogie (j’ai lu l’île du diable avant le complot, ce qui ne m’a pas perturbé), je reste sur ma faim en me demandant si l’auteur prévoit une suite des aventures de son héroïne.

jeudi 19 août 2021

 Un loup est un loup T2












Michel Folco, Pierre Makyo, Federico Nardo

Ed Glénat


Nos quintuplés sont désormais orphelins de père et de mère, on entreprend de les séparer car on les juge bons à rien et propres à porter la poisse. Ils seront donc dispersés dans trois foyers pour y apprendre leur métier. Après un court séjour chez les grand-parents, Charlemagne sera une nouvelle fois séparé de son frère pour recevoir une bonne éducation chez sa marraine, Dame Jacynthe. Mais c’est compter sans l’entêtement des enfants et particulièrement Charlemagne auquel le reste du roman est consacré. Rappelons qu’il est le héros des deux tomes du roman d’origine.

On retrouve dans ce volet,  un certain humour grâce à un Charlemagne qui déploie ses possibilités de communication avec les animaux, et qui se sort de toutes les situations, se moquant éperdument des réprobations et châtiments.

Dans ce tome, trois scènes importantes : la séparation et les essais d’éducation au château dont il testera plus le cachot et le chenil que le reste de la bâtisse, sa fuite et sa captivité à la Loubières, chaumière perdue au milieu de nulle-part, où il est pratiquement réduit à l’esclavage et enfermé avec les louveteaux qu’il sevra soigner, et sa fuite vers l'inconnu en compagnie de ses compagnons lupins.

Le tome s’arrête là. Grande inquiétude : ce volet date de 2015, et aucun volume n’est paru depuis, la fin de ce volet ne semble pas amener le lecteur à une suite, il ne faut donc pas trop espérer. La suite sera donc connue en lisant le premier tome  du roman, et éventuellement le deuxième : « en avant comme avant », les tomes suivants racontant les aventure des descendants de Charlemagne.

Si le plaisir ressenti à la lecture de ces deux bandes dessinées n’égale aucunement le plaisir de lecture du roman, on admirera le dessin soigné, on percevra le tempérament espiègle des fripons, on s’amusera de leur aptitude à semer la pagaille et contrer les adultes.

mercredi 18 août 2021

 La grande escapade












Jean-Philippe Blondel

Ed Buchet-Chastel, Folio


L’école des années 70, une école comme il n’en existe plus. Une bonne et une mauvaise chose à la fois.

Une bonne chose parce que c’était le temps où on pouvait encore recevoir des claques et autres châtiments corporels et heureusement, cela devait évoluer quelques années plus tard, c’était une époque de balbutiements pédagogiques durant laquelle on a tenté d’inculquer les maths modernes aux enfants, j’en suis une survivante marquée à vie, où on apprenait une certaine théorie mathématique sans en cerner les applications, telles, les histoires d’éléments d’un supposé ensemble de départ qui avait une image dans l’ensemble d’arrivée, ou le calcul en base qui devait servir à comprendre mieux la base 10, sauf que quand, en primaire, l’abstraction est faible... !

Une mauvaise chose parce les enfants à cette époque bénie, réglaient leurs comptes seuls, sans faire sans cesse intervenir les adultes, parce qu’ils savaient jouer, construire des cabanes, utiliser leur imagination, s’organiser socialement en bandes avec des projets. Certes, beaucoup d’entre eux aujourd’hui en sont encore capables, heureusement, toutefois les moyens techniques d’aujourd’hui réduisent considérablement leur imaginaire, on le constate en milieu scolaire et dans les familles où beaucoup sont victimes de l’addiction aux consoles, PC et autres tablettes.

L’école présentée dans ce roman, du fait de ses logements de fonction, devient une véritable communauté, communauté de familles, microcosme de notre société portée par les ondes provoquées par le tsunami de mai 68, qui conduisit à l’épanouissement de la femme, même si le chemin était encore long (et n’a pas abouti pour certaines), à des possibilités de carrière, qui fit évoluer les mentalités vers la notion de loisirs, de départ en vacances, les envies d’accession à la propriété et qui enfin vit naître la mixité dans les école, mixité que l’idée de supprimer ne nous effleurerait même pas aujourd’hui.

L’auteur présente avec finesse, la diversité des tempéraments des adultes et nous offre une promenade dans les coulisses de l’école, dans les coulisses des familles, dans l’esprit des enfants, étude très intéressante sur des comportements humains d’après 68 : on y rencontrera des femmes qui ont envie de s’épanouir même si parfois elles se l’interdisent, des couples illégitimes qui sortent des rangs en secret,  des hommes perplexes, des enseignants prêt à répondre à l’appel de pédagogies alors non suivies en France, ce qui contrarie fortement un directeur sectaire qui voit d’un mauvais œil tout ce progrès.

Mon regret, qui n’est que personnel, est de ne pas avoir été invitée plus longtemps dans les classes de ces enseignants pour me rappeler leur pratique, ni d’observer les comportements des enfants. Mais bon, cela serait sans doute l’objet d’un autre roman. Je regrette également que Jean-Philippe Blondel n’ait pas insisté sur la mode, la musique de l’époque.

Babéliotes des années 70, ce livre est pour vous, Il est aussi pour les autres babéliotes qui le liront comme un documentaire sur cette période.

dimanche 15 août 2021

 Le jour des cendres












Jean Christophe Grangé

Ed Albin Michel


Ben .... Bof ! Ce que j’aime, c’est le thriller et le vrai de vrai, or Grangé nous sert un policier pas très plussoyant, pas très sympathique qui a tendance à énerver, à croire qu’il possède la connaissance des éléments à lui seul et que les policiers qui tentent de l’aider ne sont que des brêles qui ne font pas leur boulot, bien peu compréhensif le gars, plutôt impatient et bougon.


Et puis il y a un mort, dont on ne sait rien et ce pendant deux tiers du roman, deux tiers durant lesquels il ne se passe finalement pas grand-chose. Et alors seulement arrive l’action, une action digne de tout Thriller qui se respecte, digne de Granger et à laquelle tout lecteur est en droit de s’attendre.


Je m’y suis donc ennuyée un bon moment avant de me sentir concernée par ce roman, mais trop tard, plus d’effet Kiss coll ! Dommage ! Tant pis. Le sujet n’était pourtant pas dépourvu d’intérêt.


Le dénouement est intéressant quoique le meurtrier se dévoile peu à peu au long du récit, son interpellation se fera donc sans surprise.


J’espère toutefois continuer à lire des livres de cet auteur qui m’a souvent fait frémir d’angoisse et su entretenir le suspense.

vendredi 13 août 2021

 Avant toi














Jojo Moyes

Ed Hauteville, 



Gros, énorme coup de cœur que je dois au challenge Multi-défis qui avait prévu un item de lecture d’une livre de Jojo Moyes, que je ne connaissais absolument pas mais dont j’avais entendu parler et dont j’avais lu les critiques.

De cette histoire, j’ai aimé les personnages et la façon dont implicitement, ils se complètent, chacun apportant son grain de sel, qu’il soit positif, soit négatif, et qui fait avancer le récit. J’ai particulièrement aimé la communication entre nos deux protagonistes, comme engagés l’un envers l’autre pour se servir. Je me suis attachée à Lou dès de début lorsque dès les premières lignes de son histoire, le livre m’a engloutie et captivée au point de ne plus vouloir lâcher ce roman, cette jeune femme amenée à se battre constamment pour faire sa place, dans sa famille avec sa sœur envahissante, ses parents dans le besoin, dans son travail d’aide-soignante avec un Will pas toujours très facile à vivre, on le conçoit, avec une patronne autoritaire, avec un petit ami proche et distant à la fois.

Les sujets traités ne laisseront pas indifférent, et je me suis demandé comment on peut imaginer les difficultés d’une personne tétraplégique si l’on n’a jamais été confronté à ce handicap lourd ? Je n’imaginais pas ce que cela signifiait et les retombées sur le métabolisme et la santé générale de ces personnes.

Ce roman m’a touchée et je suis restée pensive longtemps après la fin de la lecture, digérant ce que j’avais appris, un peu comme si les personnages avaient une existence réelle. J’ai vraiment partagé leurs joie, leurs peines, leurs épreuves, comme leurs moment de plaisir.

Pour terminer j’aurais envie d’aller dans le sens des héros : avec la foi on soulève des montagnes, et on ne peut pas se permettre de juger et d’évaluer la souffrance d’un être, certaines décisions ne nous appartiennent pas.

jeudi 12 août 2021

 500 casse-tête













Henry E. Dudeney - Martin Gardner

Ed Fantasium


Ce livre est le fruit du travail de Henry Ernest Dudeney qui fut un grand créateur de casse-tête anglais, et qui publia des livres entre 1907 et 1931. Cet ouvrage regroupe donc les casse-tête prélevés de plusieurs de ses ouvrages, remis au goût du jour.

Le livre est divisé en trois grand domaines : Celui de l’arithmétique et de l’algèbre, celui de la géométrie pour terminer par les énigmes d’ordre topologique. On n’oubliera pas les énigmes à base de dominos et de cartes à jouer.

Un dernier chapitre se consacrera aux problèmes inclassables touchant à des domaines variés.

Les énigmes de Dudeney ont été traduites par Martin Gardner et remises au goût du jour. Des casse-têtes, dont certains sont devenue célèbres,  il y en a pour tous les goûts, ils fournissent l’occasion de passer d’excellents moments en famille et entre amis.

Un livre captivant pour qui aime les énigmes principalement mathématiques.    


mardi 10 août 2021

La légende de la mort

D'après l'œuvre d'Anatole Le Braz












Ch Babonneau

Ed Soleil Celtic


Très beau récit graphique ou l’ambiance n’est pas laissée de côté. L’ensemble de l’album est dessiné en sépia, ce qui donne un effet vieilli et contribue à  bien imaginer des légendes qui prennent leur source dans la nuit des temps.

Ces légendes me parlent d’autant plus que petite, originaire de Haute Bretagne, dans une région qui touchait le territoire de Basse-Bretagne, j’ai entendu des récits autour de la mort, histoires invraisemblables, de celles que l’on racontait autour du feu durant les veillées. Récits qui servaient certainement à signaler les interdits et à faire en sorte que l’on n’enfreigne pas les règles de conduite dictées tant par l’Eglise que par le savoir populaire.

Ce livre, tome 3 d’une série qui reprend les légendes de la mort d’Anatole Le Braz, comporte trois légendes narrées sous forme de cartouche et ne faisant que très peu parler les personnages.

La première histoire, parfois ambiguë, raconte le retour de la défunte Marie-Jeanne, morte en couches et qui vient perturber les nuit de Per, son époux Ce dernier demande l’aide du prêtre qui semble-t-il, par quelque pratique d’exorcisme, prend le dessus sur l’esprit malfaisant qu’est devenu cette âme errante.  

La deuxième légende raconte les agissement d’âmes qui attendent leur départ pour l’au-delà.

La troisième prévient contre tout sacrilège puisqu’il y est question d’un marin venu mourir sur les côtes du Trégor, et que l’on enterre dans le sable en prenant soin de l’inhumer avec l’anneau d’or qu’il porte au doigt.

Fascinante Bretagne et son cortège de légendes, de magie et d’intersignes. Légendes que j’aime pour l’effet qu’elles produisent et l’ambiance qu’elle créent, et les sentiments qu’elles génèrent : surprise teintée de peur voire d’angoisse, on en redemande.

Bravo à l’illustrateur pour ces magnifiques planches.

dimanche 8 août 2021

 Le songe d'une nuit d'été












William Shakespeare



Curieuse pièce de Shakespeare qui osa présenter en 1600, une comédie où se mêlaient théâtre antique, personnages populaires et conte. Et pour la partie « antique », il semble bien avoir emprunté des noms de héros de la mythologie grecque, et pour ma part, je n’ai pu m’empêcher d’aller vérifier l’origine de ces personnages pour me rappeler que le célèbre Thésée qui combattit le minotaure est le fils d’Egée et le roi d’Athènes et non duc, marié à Hyppolite dans la pièce, fut bien reine des amazones. Lysandre, lui, fut un général spartiate, quant à Démétrius, il ne fait pas partie de la mythologie grecque puisqu’il fut l’accusateur de Paul de Tarse. Emprunt donc à l’histoire, ce qui ne manqua certainement pas de troubler le public, mais qu’importe, on comprend vite que cela n’a aucune importance dans la pièce.

Le roi des fées et son peuple viennent créer une rupture dans cette pièce qui commence par une intrigue des plus classiques, un duc demande à Hermia, fille d’Egée, de choisir entre le mariage avec Démétrius qu’elle n’aime pas, le cloître où elle vivra recluse pour le restant de ses jours, où la mort.

Mais elle aime Lysandre et il l’aime, d’un amour pur. Le couple décidera de fuir et trouvera refuge dans la forêt ou interviendront le roi et la reine des fée, Oberon et Titania, en désaccord car Oberon veut faire un page d’un enfant recueilli par Titania. On entre alors dans la partie magique de l’histoire, les épreuves subies par les héros, l’affrontement entre les deux amants qui, par magie, tombent amoureux d’Hélène, scène où l’écrivain sert au public, un bon quiproquo œuvre combinée d’oberon et de Puck, lutin facétieux et taquin.

Shakespeare ne manque pas d’y joindre une bonne dose d’humour qui transformera la pièce en farce : Titania, reine des fée y tombera amoureuse de Bottom, alors grimé en âne. Bottom est membre d’une troupe d’acteurs médiocres qui se préparent à jouer dans une pièce à l’occasion du mariage d’Hyppolite et Thésée, pièce qui sera interprétée dans l’acte V, passage le plus comique où se mêlent l’absurde (ce qui m’a rappelé brièvement Lewis Caroll), l’incompétence des acteurs en contraste avec le sérieux des spectateurs.

Ce n’est certainement pas la pièce la plus représentative de l’œuvre du dramaturge, mais elle est appréciable pour son charme, pour la fantaisie qu’elle offre, pour sa poésie et son aspect parfois caricatural. Présentée en ballet narratif, elle est extraordinaire, aussi, si vous avez l’occasion et la chance d’assister à un de ces spectacle, lisez d’abord cette pièce.

Je l’avais lue déjà, mais n’avais gardé que le souvenir de Puck, personnage clé, et cette relecture m’a permis un nouveau regard cette œuvre.

samedi 7 août 2021

 L'œil du Chaos












Jean-Marc Dhainaut


Si le récit est rédigé dans un style fort lisible, il n’en demeure pas moins un témoignage de ce que pourrait être l’avenir de l’humanité après effondrement si l’on se réfère aux thèses des adeptes de la collapsologie.

Après une courte introduction qui elle, relève de la science-fiction avec cet objectif bricolé par notre héros passionné de photo, Théo, qui permet de voir l’avenir alors qu’une énorme canicule sévit sur la Terre entière. Et l’auteur pousse la description, un peu longue parfois mais nécessaire pour nous permettre d’envisager les conséquences du réchauffement climatique (il est vrai, combiné avec un phénomène de vent solaire dans le présent roman).

Par la suite, le récit devient une grande claque : aux politiques, au capitalisme et à une partie de l’humanité incapable de gérer les phénomènes qui surviennent, pendant que le reste des hommes, individus qui se côtoient et reçoivent de plein fouets les dégâts causés par le cataclysme décrit, victimes de la cupidité, de la soif de pouvoir des grands de ce monde.

L’auteur raconte l’histoire d’une famille comme il en existe des milliers, qui devra lutter pour survivre. Et si ce roman est pure fiction, les agissement des populations n’ont rien de surprenant quand on voit comment, durant le premier confinement, les gens ont créé les pénuries et ont pu se quereller pour un paquet de papier toilette.

Ce récit fait peur, mais intelligemment, l’auteur termine sur une note d’espoir et mettra en avant les ressources des humains capables de résilience et aptes à se reconstruire.


Un roman qui fait réfléchir, et à lire si on aime friser le post apocalyptique et le fantastique qui adoucit un peu cette histoire terrible.

vendredi 6 août 2021

 

Mao Zedong











Morvan, Voulysé, Ortiz, Domenach

Ed Glenat


Dans la série « Ils ont fait l’histoire », j’ai choisi Mao Zedong parce que, si j’ai quelques souvenirs de Mao, notamment sa mort et le peuple en larmes massé autour du cercueil de cette figure historique, le personnage était plutôt flou dans ma mémoire, et je connaissais ce que chacun connaît de cet homme, sans plus.

Je l’ai donc découvert à travers cette BD passionnante quoique complexe.

Pour introduire Mao, son ascension et sa politique, les auteurs ont choisi de faire parler Deng Yingchao, épouse de Zhou Enlai, homme d’état, ministre de l’intérieur sous Mao, qui contribua à l’accession au pouvoir du dictateur et organisa le contrôle du pouvoir en place à partir de 1946, et sans lequel, Mao n’aurait jamais conservé sa place de leader.

Grand sœur Deng, c’est ainsi que les chinois surnomment Deng Yingchao, témoigne. elle raconte les origines de Mao, issu du milieu campagnard aisé, en conflit avec son père, ses études, et sa lente progression vers le pouvoir, qu’il doit en grande partie aux masses paysannes ralliées à sa cause. S’il fut un fin stratège, on comprendra que son accession au pouvoir repose sur le désordre de l’empire du milieu, gouverné par quelques groupes de « Seigneurs de guerre » qui semaient la terreur dans une chine morcelée, sur les défaites de son ennemi juré : Chiang Kaï-shek, sur cette longue marche qui ne fut en fait qu’un repli et des positions qui surprirent l’armée du dirigeant du Kuomintang, sur le mensonge permanent, instrument de la propagande qui s’opérera dans les décennies à venir.


Bilan : réunification de la chine, il faut l’admettre. En négatif : trente-sept millions de paysans mort de famine en raison de sa politique du « grand bond en avant », on demanda alors aux paysans de tenir des quotas irréalisables, tout en annonçant une production mille fois supérieure à la production réelle, et encore plus de trente millions de mort avec la révolution culturelle, manœuvre politique destinée à maintenir le « grand Timonier » au pouvoir alors que les anciens membres du parti tentaient de l’évincer.


Les auteurs ne manqueront pas de dresser un portrait peu louable du « grand homme ».


Bd pas toujours facile à lire, tant le risque de confusion entre les personnes en raison des noms parfois difficiles à lire, sans compter les amalgames possibles entre le Kominterm et le kuomintang, des noms dont on n’est pas obligatoirement familiers bien qu’ils soient bien expliqués dans les premières pages.

Cette série d’albums est vraiment passionnante et permet de réétudier l’histoire de façon agréable. Je les recommande !

jeudi 5 août 2021

 

Mon chat le plus bête du monde








Gilles Bachelet

Ed Seuil Jeunesse


Bonjour à tous les amoureux des chats... et les autres...

 

Pour le plaisir de vos yeux, et vous en aurez plein les mirettes, je vous présente mon chat. Pour cela il me fallait bien un album, et un album grand format, car dessiner cet énorme matou sur un espace réduit relève de l’exploit.

Hé oui ! il est gros, mon chat, j’irais même jusqu’à dire qu’il est énoooorrrrme ! j’aurais aimé que son embonpoint soit proportionnel à son intelligence, mais hélas ...

Toutefois il a des qualités ! Comme beaucoup de félins, il est très propre, même s’il a un peu de mal à utiliser correctement son bac à litière, mais il faut le voir adopter le multiples postures pour se laver, je n’en ferais pas autant !

On dit qu’un chat retombe sur ses pattes, je ne suis pas certain d’en faire une généralité, car le mien ... !

Bref, je vous laisse découvrir mon album, vous pourrez vous y attarder car je n’ai pas économisé mon temps et je crois pouvoir affirmer que mes dessins valent le coup d’œil.

PS : ne riez pas car mon chat, même si l'envie vous en prend,  je l'aime comme il est.

Gilles Bachelet

mercredi 4 août 2021

 La petite Roque











Guy de Maupassant

Ed Livre de poche


Les nouvelles ne font habituellement pas partie de mes lectures, et  c’est un tort, car chaque nouvelle abordée vous plonge dans une nouvel univers et vous précipite dans l’action beaucoup plus rapidement que certains romans, chaque nouvelle dévoilant un concentré d’imagination et une grande richesse pour le lecteur.

Je me suis donc plongée dans un recueil de Maupassant, éternel, intemporel et délicieux Maupassant qui s’interdisait les explications psychologiques, ce qui se conçoit, mais qui se montrait à travers ses écrits réalistes, le plus grand des psychologues : admirons combien les descriptions morales de ses personnages et leur évolution dans ces cours textes sont logiques, et combien il fait vibrer ses textes en transmettant si fidèlement les émotions des protagonistes.


Il se fait le confident des lecteurs et livre bien souvent de lourds secrets, présentant dans un premier temps un personnage et son entourage, pour sonder ensuite son esprit et raconter les événements le concernant, ce qui exacerbera la curiosité de l’individu qui est entré dans le récit, sorte de suspens sans en être vraiment.


Dans la petite Roque, la première nouvelle est fort différente : on a l’impression de commencer la lecture d’un thriller policier puis l’écrivain se mettra dans la tête du personnage principal, dont je ne dévoilerai rien, pour expliquer ses actions et le cheminement qui mène aux décisions qu’il prend.


Dans les autres nouvelles, Maupassant introduit un narrateur à la première personne du singulier, toujours témoin d’un fait qu’il vient livrer, toujours un fait qui paraît extraordinaire pour mettre l’auditoire en alerte.


Dans ce recueil, il fait parler délicieusement les personnages, les menant à s’exprimer dans leur parler populaire voire en patois pour la dernière nouvelle.

Cela m’a donné envie de me replonger dans l’univers de cet auteur que je n’avais pas lu depuis de nombreuses années.

dimanche 1 août 2021

 1793












Niklas Natt Och Dag

Ed Pocket, Sonatine


Glauque, corruption, misère  sont les mots qui me viennent à l’esprit à la lecture de ce roman passionnant. Nous sommes en 1793, mais le souffle des libertés n’a pas atteint encore cette suède et la ville de Stockholm où se côtoient la richesse et la pauvreté.


Au départ un meurtre sordide : le cadavre d’un homme sans bras, sans jambes, énucléé et sans langue, un homme que personne ne reconnaît, mais de faibles indices mettront nos enquêteurs, Cecil Winge homme de loi pressé par le temps et qui devra faire fasse aux manipulations politiques de ses supérieurs, et Michael Cardel, vétéran de la guerre russo-suédoise.


Un roman choral durant la lecture duquel on se posera beaucoup de  questions : une enquête commence, menée par nos deux héros, puis la narration passe à la première personne, narration épistolaire d’un très jeune homme qui raconte ses déboires, puis encore une narration à la troisième personne d’une jouvencelle débrouillarde et déterminée.


Et l’on progresse dans cette atmosphère nauséabonde et sale qui peut par certains côtés rappeler le roman de Patrick Süskind, le parfum, si on y ajoute les beuveries, les parties fines des grands de ce monde prêt à n’importe quelle extravagance pour satisfaire une libido particulièrement perverse.


Attention, âmes sensible s’abstenir, il est heureux que nos héros, particulièrement Cécil Winge, montrent combien il font preuve d’humanité, dans cette société ou les portraits des individus rappellent parfois plus des animaux que des humains, avec la cruauté  en prime.


J’ai eu un peu de difficultés à entrer dans ce roman, je dois l’avouer, parque j’ai trouvé que certains exposés manquaient de clarté, et le début peut paraître long, mais une fois les personnages cernés, je n’ai plus voulu lâcher mon livre. Concernant les nombreux noms de lieux et de personnes qui parsèment le récit, laissez-vous glisser dessus, il peuvent paraître gênants au début, mais cela ne perturbe pas la lecture.


Un bon thriller, bien écrit dont l’auteur a parfaitement su produire l’ambiance sombre qui caractérise ce roman.