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jeudi 25 juillet 2024

 

Perséphone












Benjamin Carteret

Ed Charleston, 20/03/2024, 624 pages

Je viens de terminer un très, très, très, très gros coup de cœur ! je sors de cette lecture, la tête dans l’olympe, sous le charme des Dieux (certains, pas tous), et ma tête regorge de culture mythologique.

J’ai eu la chance de rencontrer l’auteur, Benjamin Carteret, un jeune écrivain qui nous promet de très belles heures de lecture s’il poursuit en ce sens ! La table ronde à laquelle j’avais assisté m’avait déjà mise en appétit face à ce roman que je n’avais pas encore ouvert. C’est un premier roman qui révèle le caractère titanesque du travail de l'auteur.

Dès les premières pages, j’ai senti que j’allais passer de confortables moments de lecture, retrouvant l’ambiance de Circé, d’amour et Psyché et autres récits où mortels et Dieux mêlent leurs vies où le récit fait la part belle au fantastique, un fantastique de toute beauté, fait de fleurs et de feu, de foudre et de magie. Baigné dans le divin, on ne sera pas surpris des querelles intestines de nos Dieux engendrés par la jalousie d’Héra, la fourberie d’Hermès, la toute-puissance de Zeus.

Pour entrer dans l’histoire, il vous faudra vous rappeler la genèse du monde bien qu’elle soit rappelée à travers les paroles des divinités : au commencement, était Chaos qui donna naissance à l’Erèbe (obscurité) et Nyx (la nuit), Chaos à qui succèderont Gaïa (Terre) et Ouranos (Ciel), Chronos, né de l’union de Ciel et Terre, qui trancha le sexe d’Ouranos pour libérer Gaïa.

Sans ces divinités, pas de Déméter, pas de Perséphone, pas d’Hadès, Divinités de Terre, opposées aux divinités du ciel sur lequel règne Zeus qui interdit la langue de Terre, officialise la langue du Ciel et assure la domination du ciel sur toutes choses.

Puis l’on s’attache à deux êtres divins : Déméter, fille de Chronos et Rhéa, et sa fille Korê, future Perséphone, dans leur travail en lien étroit avec Gaïa, dans leur révolte contre la domination de Zeus, dans leur errance. Suivre l’évolution de Korê/Perséphone est un plaisir de chaque instant, on y verra le travail, la volonté, le féminisme avant l’heure, la rébellion d’une immortelle qui ne manque ni d’intelligence, ni de personnalité.

J’ai eu, par moment l’impression d’assister au débat de nos politiques : intrigues, jalousie, coups bas, manigances, criminalité, ces Dieux ne sont pas des être d’amour et de miséricorde, et bien que les fleurs poussent sous les pas de la déesse du printemps, on n’est pas au pays des bisounours, d’autant plus qu’une grande partie du roman se passe dans l’Hadès. Certains passages sont grandioses et fascinants.

Concernant la mythologie, j’ai été comblée par les connaissances mythologiques dispensées dans cet écrit : jamais je n’avais lu autant de détails sur les enfers et leurs différents territoires, sur le parcours des âmes, sur les êtres qui habitent ces terres. Je ne connaissais pas non plus certaines créatures rencontrées dans le roman, j’ai d’ailleurs photocopié la cosmogonie d’Hésiode que j’ai consultée à maintes reprises pour situer les personnages et comprendre la généalogie des Dieux. Je vous conseille de faire de même.

Un dernier petit mot sur un aspect du livre cher à Benjamin Carteret et que l’on retrouve tout au long du livre : le miracle de la parole performative qui sied si bien aux divinités et leur confère la toute-puissance, le fait qu’une action, qu’un fait se réalise du fait même de son énonciation. Cela donne aux héros un pouvoir immense que l’on ressent aisément.

Si vous aimez la mythologie, ne passez pas à côté de ce livre qui est une merveille. Merci à Benjamin Carteret de nous régaler de la sorte.

samedi 13 juillet 2024

 

Le gardien de Téhéran













Stéphanie Pérez,

Ed Plon, 6/09/2023, 240 pages


J’ai apprécié ce livre toutefois j’ai le sentiment d’être mitigée, j’ai donc eu besoin d’un temps de réflexion avant de pouvoir écrire cette critique car quelque chose me gêne dans ce roman. Peut-être ai-je eu des difficultés à cerner l’objectif de l’autrice : voulait-elle raconter l’histoire d’Iran, la dictature des pahlavis et la terrible révolution islamique ?

Voulait-elle parler simplement d’œuvres d’art célèbres ? désirait-elle mettre en valeur ces peintures par contraste avec l’ignorance des mollahs ? Je n’ai aucune réponse à ces questions.

Le roman n’en demeure pas moins intéressant même si ce ne sont pas les peintures qui m’ont interpellée, car il se trouve que lorsque le Shah d’Iran a été exilé, et que l’ayatollah Khomeini a pris le pouvoir, j’étais ado et je ne m’intéressais pas plus que cela à l’actualité. Toutefois la révolution islamique, on ne pouvait pas passer à côté, j’ai le souvenir d’image effroyable dans le journal : femme accroupies, voilées, corps dissimulé sous l’étoffe grise ou noire, le rouge étant interdit, (c’est d’ailleurs la première fois que j’entendais parler de Tchador) , réduites au silence. Dans ce récit, l’auteur s’applique à mettre en évidence les horreurs vécues par le peuple iranien : plus personne ne voulait du Shah, de son indécent mode de vie luxueux et de sa dictature, tous ont espéré la démocratie qu’ils n’ont jamais vu venir. Les peintures, comme tout le reste de la culture sont voués à l’oubli, la musique est interdite.

Le personnage principal, Cyrus, personnage fictif dont j’ai apprécié la sensibilité, sera créé pour faire le lien entre deux mondes : le monde des arts et le monde politico-religieux du pays. Un personnage qui apparaît bien taciturne, sans personnalité du moins le croit-on, c’est sans doute ce qui lui permettra de survivre aux crises, d’esquiver les coups, et, personnage silencieux et ouvert, de s’éveiller à un monde qu’il ne connaît pas, le monde de Picasso, Warhol, Gauguin et beaucoup d’autres.

Une dernière question que je me pose, c’est de savoir si l’environnement était bien choisi ? Sans doute, car il fallait que les œuvres soient menacées de destruction pour que l’on comprenne leur importance, mais je trouve tout de même que la révolution et la violence décrite ainsi que le bain de sang estompe la problématique de l’art. Il faut donc se focaliser sur le musée et ses œuvres pour pouvoir apprécier la description des toiles, leur histoire, leur valeur.

Je vous ai livré ma pensée sur un roman à lire, un roman que l’on aborde avec son ressenti, un beau roman que je suis heureuse d’avoir découvert.

samedi 6 juillet 2024

 

La chambre des diablesses












Isabelle Dusquesnoy

Ed Pocket, 2/02/2023, 448 pages


Encore un coup de cœur, ce qui ne m’étonne guère car j’avais déjà beaucoup aimé l’embaumeur, roman historique, une littérature que j’apprécie particulièrement, mais cette fois il s’agit de beaucoup plus qu’un roman s’inscrivant dans une période donnée : Isabelle Duquesnoy livre en détail, un événement : l’affaire des poisons dont on parle encore de nos jours, et un personnage : Catherine Monvoisin, dite la Voisin, sage-femme (on devra plutôt dans son cas, la qualifier d’accoucheuse, avorteuse, puis diseuse de bonne aventure, guérisseuse, sorcière, et empoisonneuse, cette dernière fonction, on l’apprendra en lisant son histoire, sera celle qui fera sa célébrité des siècles après son trépas sur le bûcher en ce 22 février 1680.

L’histoire commence à cette date précise, et dès les premières lignes, le ton est donné, le personnage cerné : une femme au vocabulaire riche, peut-être pas celui auquel on s’attend quand on sait qu’elle fréquente le milieu mondain de l’époque, un vocabulaire fleuri, de ceux qui font sourire par la richesse des expressions dont on devine sans difficulté le sens, même lorsqu’on ignorait de telles expressions.


Premier point d’accroche du lecteur : un humour noir qui n’est pas sans rappeler les propos des personnages de Michel Folco (un loup est un loup, et les tomes suivants).


Mais le personnage de la Voisin ne se réduit pas à son langage, on comprendra entre les lignes combien son intelligence lui permettra d’improviser des solutions adaptées à ses clients, combien elle saura tirer profit de la nature et de tout ce que celle-ci lui offrira pour son commerce.


Personnage ambigu, capable de se dévouer pour guérir, elle n’a toutefois qu’une idée en tête : s’enrichir sur le dos des gens de la noblesse. La fin justifiant les moyens, elle deviendra experte dans la fabrication de philtres en tous genres, fabriqué à partir de substances secrètes qu’il valait mieux éviter de porter à la connaissance de la clientèle, se livrera avec son compère l’abbé Guibourg, prêtre défroqué, tout ce que l’on peut rencontrer de plus corrompu, à des messes noires et des trafics d’enfants de la rue.


Je ne parlerai pas de ses nombreux amants mais j’ai trouvé que cela apportait encore du « croustillant » à cet exposé passionnant que nous offre l’autrice.


Question histoire, le livre contient vraiment de quoi rassasier tout lecteur féru d’histoire, les personnages ont réellement existé, une partie du récit racontant l’histoire de la voisin, une autre apportant des connaissances sur sa fille, Marie-Marguerite, emprisonnée suite à la condamnation de sa mère, et du fond de sa cellule, adresse des lettres à M de la Reynie, lieutenant de police redouté de la population, dans le but de se disculper de crimes dont on l’accuse, sa seule erreur étant sans doute d’être né dans un milieu propice à la sorcellerie, et d’être devenue malgré elle, assistance de l’empoisonneuse.

La chambre des diablesses est un tribunal créé par Louis XIV afin de mettre fin au scandale des empoisonnements allant jusqu’à le viser. Lire ce roman est une belle manière d’approfondir ses connaissances sur cet événement. Quelques documents ajoutés à l’exposé permettent de constater que les faits ne sont pas le fruit de l’invention de l’autrice. J’ai particulièrement aimé l’exposé que fait la Voisin à sa fille sur la condition de la femme à cette époque, qu’elle soit issue du milieu aisé ou non.

Un livre que je conseille vivement, sauf si l’on craint de ne pas supporter quelques scènes bien trashs. On réalisera que la violence quotidienne dans la population de l’époque était largement supérieure à celle d’aujourd’hui. Les gens étaient ils plus « durs » et plus à même de la supporter ? c’est une question que je continue à me poser.

samedi 22 juin 2024

 

Petites choses












Benoît Coquil

Ed Rivages, 23/08/2023, 224 pages


On n’imagine pas que de si petites choses puisse provoquer un tel ouragan dans le monde entier, et déchaîner de telles passions, et pourtant ! Si l’auteur nous offre un roman écrit sur un mode « effet papillon », c’est que le sujet s’y prête aisément, voyez plutôt :

Si Gordon Wasson, banquier à l’origine, et que rien de prédisposait à s’intéresser aux champignons, ne s’était pas intéressé au sujet, sa femme, Tina,  le qualifiant de mycophobe, si un très léger désaccord, dans ce couple uni, ne s’était pas invité  au sujet des mycètes, si Tina, d’origine russe, pour qui les champignons n’auraient aucune difficulté à devenir une religion, n’avait pas commencé à rassembler ses connaissances dans un livre sur les champignons, s’il n’avaient pas entendu parler du psilocybe utilisé pas les chamanes pour ses pouvoirs hallucinogènes, il ne se seraient sans doute jamais décidés à partir à la conquête du champignons dans les montagnes mazatèques ou les reçoit la chamane María Sabina. Je tais la suite, mais sachez que notre héros, le psilocybe possède une belle destinée…

Cette petite chose, vous l’avez déjà rencontrée en vous promenant, vous l’avez peut-être même prise en photo, car sa présentation en « grappe » produit un très bel effet esthétique, il possède vraiment toutes les qualités pour devenir une star internationale. Je ne l’aurais jamais cru !

Benoît Coquil dans cet écrit, biographie et exposé bien romancés, a vraiment su capter l’attention du lecteur : deux êtres dont le parcours est digne d’intérêt, un sujet qui déchaînera des passions, un constat sur le devenir d’un groupe humain perdu au milieu de nulle part, une excellente documentation, tous les ingrédients d’un très bon récit sont présents.

Je conseille ce roman qui mérite d’être lu par le plus grand nombre, on y apprend beaucoup.

A propos, êtes-vous mycophile ou mycophobe ?

lundi 17 juin 2024

 

La guérison des daltons












Goscinny et Morris

Ed Dargaud, 28/06/2001, 48 pages


Nous sommes au New-York scientific institute, Le professeur Otto Himbeergeist arrive d’Europe pour exposer sa théorie : tous les criminels sont des malades susceptibles de guérison. Il fait le pari de guérir les bandits les plus notoires et demande de rencontrer quelques spécimens dont le far-West regorge… Et là, on a une petite idée de la suite, surtout quand on voit notre héros confié au cow-boy solitaire le plus qualifié pour choisir des patients.

Et qui seront ces patients ? Nos célèbres bandits, ceux qui sèment la terreur dans l’Ouest : les Daltons…

La caricature commence dès le début avec un psychologue qui s’adresse aux individus qu’il rencontre en les amenant à parler de leur enfance, et qui les retourne comme des crêpes, avant de rencontrer Lucky Luke et nos célèbres despérados : un Jo plus teigneux que jamais, un Averell toujours très affamé, une bande des quatre en pleine forme.

Un volet sans surprise en ce qui concerne les gags qui font tout de même rire : gourmandise et bêtise du plus grand, extrême nervosité du cerveau de la famille, un Lucky Luke imperturbable et résistant à toute analyse, qui a tout de même quelques soucis avec son cheval, sans oublier Rantanplan qui nous sert quelques réjouissances de son cru. On sourit face aux récits d’enfance des Daltons, des banquiers, des piliers de bar, des directeurs de prison.

Une fin prévisible signée par des auteurs décidés à divertir les lecteurs jusqu’à la dernière page.

Un bon scénario à la Goscinny !

dimanche 16 juin 2024

 

L'inuite












Mo Malo

Ed Martinière BL, 5/04/2024, 416 pages


Je me suis lancée dans cette lecture en pensant qu’il s’agissait d’un thriller. J’ai donc attendu longtemps, les scènes qui allaient me faire frémir, attiser ma curiosité, j’aurais voulu me retrouver aspirée dans le roman, mais rien de tout cela… Il s’agit plutôt d’un policier assez classique, un très bon policier que je ne regrette pas d’avoir découvert.

Il met en scène pas moins de trois personnages principaux : Bjorn Westen, policier inuit, Tim ostersan, policier danois, et notre héroïne, celle que l’on appelle « l’inuite » sage-femme aux origines mystérieuses.

Trois meurtres font l’objet des investigations : un meurtre perpétré au Danemark, deux assassinats commis dans une petite ville du Groenland.

Pour ajouter une note de stress la lecture, l’auteur imagine que les deux enquêteurs ont une épée de Damoclès au-dessus de la tête : remaniement de l’organisation de la police décidé plus haut, il serait bon que Bjorn fasse ses preuves, tentative d’éviction de Tim, on lui confie une affaire non résolue et classée, du moins le croit on…

Ces enquêtes qui se croisent et s’entremêlent ne sont qu’un prétexte, car l’intérêt du roman réside dans la culture inuite et son cortège de coutumes, de superstitions, de liens familiaux, on est donc très vite introduit dans ce froid pays blanc, et informés du scandale des vingt-deux enfants inuits séparés de leur famille dans les années 50, dans le but de les « éduquer » à la mode danoise et donc de les priver de leur culture.

 J’ai parfois ressenti de l’ennui quand le texte s’éloignait de l’enquête pour exposer le ressenti des personnages, et pourtant ces passages étaient indispensables à la compréhension de cette société particulière dont les tempéraments sont sculptés par le grand froid et les conditions de vie difficiles.

Une qualité pour s’assurer d’une lecture efficace dans ce roman : la concentration et la mémorisation des noms : beaucoup de noms inuits et danois, de nombreux personnages dont les prénoms se répètent de génération en génération, de quoi s’y perdre, j’ai d’ailleurs à plusieurs reprise fait marche arrière dans le livre pour être certaine de bien comprendre.

Cela faisait longtemps que je désirais lire un roman de Mo Malo, voilà qui est fait, toutefois je ne suis pas certaine d’avoir commencé par ce dernier roman, je pense donc m’attaquer aux premiers.

J’aime beaucoup ces romans des pays froids où le chamanisme est toujours actif, ce qui donne au récit une petite part de mystère et un soupçon de fantastique.


#LINUITE #NetGalleyFrance 

lundi 3 juin 2024

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Les trente-six chats de Marie Tatin




Sylvie Chausse, François Crozat

Ed Milan, 1/09/2009, 26 pages


Marie Tatin est une adorable grand-mère qui vit dans une maison impeccable où tout brille et où règne l’ordre et où la poussière n’est pas la bienvenue. Marie Tatin confectionne de merveilleuses tartes, mais hélas, elle n’a pas personne à qui parler et faire goûter ses tartes. Elle a bien du « chat-grin ! Elle va voir la cartomancienne qui la conseille : elle doit préparer un plat à la plaine lune, le poser sur sa terrasse et dire trente-six fois « Minou »

Elle se chat-rge donc de concocter le plat magique.

Alors trente-six minets arrivent pour faire la fête avec Marie qui décide de leur proposer une de ses bonnes tartes…

A que voilà un album chat-rmant aux couleurs chat-oyantes même si dans la maison, tout chat-vire : ça chat-hute, ça se chat-ouille, ça se chat-maille, quel chat-rivari ! … Un album à lire pour apprécier la belle histoire de Marie Tatin, mais aussi pour le plaisir des yeux : des chats, des chats et encore des chats. Les amateurs de la gent féline y prendront du plaisir !

samedi 1 juin 2024

Les vallées closes













Mickaël Brun-Arnaud

Ed Robert Laffont, 19/01/23, 288 pages


Je referme ce livre en ayant bien des difficultés à voir germer un avis, alors je vais coucher des phrases sur le papier, sans doute finira-t-il par s’exprimer, ce ressenti mystérieux.

Dans mon esprit, se dessinent des personnages : Claude, dite Claudio par son défunt père, qui cache son fils, Paul-Marie dans son grenier parce que celui-ci est accusé de viol sur un enfant handicapé mental. Il n’est apparemment pas poursuivi par la justice et il s’agit là, du tribunal populaire d’une petite ville où tout le monde semble se connaître, alors qu’aucune enquête n’a établi la culpabilité du fugitif. Il s’agit donc de se placer en observateur et non pas en témoin lorsque l’on tient une telle histoire en main.

Et on découvre peu à peu, les protagonistes : les parents de Paul-Marie, un père dur et irresponsable qui fait subir à son fils, de mauvais traitements, un frère qui essaie de protéger son cadet, une mère qui se tait, impuissante, le terreau est prêt pour voir croitre un individu déviant.

La famille des parents : des enfants, puis adolescents plus intéressés par la fête et la drague que par les études, qui ressortent les expressions apprises de leur parents, éduqués comme des herbes que l’on laisse pousser sur le chemin.

Les voisins, les habitants de la ville : on ne lâche rien, on crie haut et fort son intolérance, on tire d’abord, on réfléchit ensuite, la psychologie, on ne connaît pas ! Bien triste société, on ne peut pas être homo, on doit rentrer dans les cases.

Le lecteur oscille donc entre pitié pour ce reclus, haine pour ces sauvages prêts à installer l’échafaud en place publique, à jouer les vandales par refus de la différence et parce que l’on tient pour certaine, la culpabilité du monstre.

Je pense pouvoir dire à présent que ce que j’ai ressenti, c’est une certaine révolte contre la rumeur, le commérage, la bêtise humaine quand elle s’exprime.

J’ai apprécié ce roman, avec un bémol : n’y cherchons pas de poésie ni de finesse, c’est plutôt au-dessous de la ceinture que se situent la majorité des propos de l’auteur qui soulève un problème de société qui peut demander réflexion.

On y trouvera des scènes émouvantes, des événements difficiles à supporter parce que révoltants ainsi que des passages bien glauques.

Je ne regrette pas cette lecture, et je penserai certainement longtemps à ce récit marquant.

mercredi 29 mai 2024

Le livre qui ne voulait VRAIMENT Mais alors 

VRAIMENT pas être lu.














David Sundin (traduit du suédois par Anna Postel)

Ed Robert  Laffont, 9/11/2023, 40 pages.


Depuis que je suis née, j’ai eu la chance de voir beaucoup de livres, de les toucher, de les caresser, d’établir un contact avant de prendre connaissance de leur contenu. J’ai trouvé sur mon chemin, des livres bibelots, des livres que l’on est heureux de regarder tout simplement parce qu’on les trouve beaux, des livres qui sentent bon le livre, des livres anciens, de ceux que l’on doit découper avant de livre, des livres abîmés, des livres interminables, des livres qui vous capturent, des livres qui vous attendrissent ou vous font rire aux éclats…

Mais des livres rebelles, ça jamais !

Et ce volume là, s’est endurci car il est le benjamin de deux autres livres contestataires de la même veine ! Quel exemple pour la jeunesse ! Ce livre là, il ne veut VRAIMENT, mais alors VRAIMENT pas être lu ! Et que ne ferait-il pas pour contrer le lecteur !!! Il devient pesant, plus de 100 000 tonnes ! Puis il met son texte à l’envers (ça je m’en fiche, car les enseignants savent lire dans tous les sens ! Il peut tenter d’électrocuter son lecteur, et il imagine toutes sortes de tours plus méchants les uns que les autres pour ne pas être lu !!!!

Ben je m’en fiche toujours, même pas peur !!!! et il ne m’a pas empêchée de m’éclater et de rigoler le bougre !

Si vous vous le procurer, il, faut le chercher dans les recoins sombres de votre librairie, ou il aime à se cacher pour ne pas être acheté… au cas ou on voudrait le lire !!!




dimanche 26 mai 2024

 Client mystère












Mathieu Lauverjat,

Ed Scribes, 12/01/2023, 240 pages


Autrefois, il y avait des cireurs de chaussures, des porteuses de pain, et même dans certains pays d’Europe, des réveilleurs, petits métiers et situations précaires, qui permettaient de se nourrir et se loger souvent misérablement, ou fournissaient de quoi augmenter quelque peu les revenus d’une famille.  Aujourd’hui la précarité n’a pas disparu, bien au contraire, le narrateur de client mystère nous en fait une magnifique démonstration, avec un paramètre non négligeable à ajouter : le stress engendré par le devoir d’efficacité, la déshumanisation du monde du travail, l’obligation de rendement.

Notre héros, victime d’un accident alors qu’il livrait une pizza, on constatera d’ailleurs ce que l’on soupçonne quand on croise des livreurs de repas, que pour être rentable, il faut foncer, braver les dangers et risquer sa vie pour gagner trois fois rien. C’est ce qui se passe pour notre livreur : nez dans le portable par temps de pluie, tête baissée pour gagner un bonus, il se fracasse l’épaule contre une voiture. Et adieu les livraisons de pizza, il n’existe plus pour la plateforme… Il trouvera mieux, du moins le croit-il, car l’agence PMGT est là, il devient « client mystère », on lui confie des missions : contrôle des normes dans les commerces, respect du client, conformité des affichages… Les missions pleuvent, what else ?

Ce roman est un brillant exposé de ce que peut devenir le monde du travail, il est pourtant déjà bien inhumain si on considère les rapport entre les individus au sein de la hiérarchie, mais dans ce récit extrêmement bien documenté, on atteint des summums : on oublie complètement le côté humain, notre narrateur n’a donc pas à se poser de question sur le devenir d’un employé lambda, sur la pérennité d’un commerce, il répondra aux questions, sans état d’âme, quitte à y laisser son bien-être, son moral, sa considération pour ses pairs, il devra se déshumaniser pour pouvoir continuer.

La hiérarchie, parlons en : une jeune femme aussi embrigadée que son subalterne, en plus inhumain, et une application qui dicte les missions, merci les intelligences artificielles ! Le plus dérangeant et tragique, c’est que si l’on pense à notre petite vie confortable, on se rend compte que l’on encourage ces façons de procéder en ayant recours à bien des services qui sont entrés dans nos habitudes.

Le côté stress aliénation est très bien rendu : un rythme de narration effréné, un auteur qui jongle avec les anglicismes, la description des faits et gestes de ce héros qui vit dans l’urgence constante, tout cela aboutit à un roman très efficace qui mérite d’être lu par le plus grand nombre afin d’éveiller les consciences.

Un roman original qui devrait devenir une référence en ce qui concerne l’aliénation par le travail.

dimanche 19 mai 2024

 

Après minuit












Gillian McAllister

Ed sonatine, 11/04/2024, 400 pages


Imaginez que votre adolescent arrive d’une sortie nocturne et poignarde, pratiquement sous vos yeux et ceux de votre conjoint, un inconnu de passage dans votre rue, que la police débarque, que cela se termine en garde à vue, vous essayez de comprendre, mais vous vous heurtez à un certain nombre d’inconnues et vous sentez mal, très mal, au bord de l’effondrement.

Maintenant imaginez que vous vous réveillez le lendemain matin, que vous tombiez sur ce même enfant qui la veille, s’est rendu coupable de meurtre, vous lui demandez des explications au sujet de ce couteau qu’il avait en main, et du meurtre… et vous vous heurtez à l’incompréhension de votre fils, et quand vous regardez votre téléphone, il affiche la date de la veille… Vous avez été transporté(e) au jour d’avant, cela peut peut-être vous apaiser dans un premier temps étant donné que votre enfant n’a pas commis le crime, mais vous si vous vous mettez à évaluer les avantages et les inconvénients, ces derniers, dans le présent roman ne vont pas aider Jen, jeune avocate anglaise de la région de Liverpool, bien décidée à comprendre les faits survenu le jour J.

Comme toute personne se lançant dans une enquête, elle va demander de l’aide : de son mari, Kelly, des ses amis, de la police, et même d’un spécialiste des boucles temporelles…

Dans nombre de romans policiers, on se retrouve seul, on galère face une loi du silence ou parce que l’on ne comprend pas la situation face à un manque de pièces de puzzle, mais on n’est pas seul physiquement. Dans le cas présent (s’il l’on peut s’exprimer ainsi), Jen est tout ce qu’il y a de plus seule : elle raconte à son mari ce qui lui arrive, elle lui prédit des faits futurs (qu’elle a déjà vécus), il ne peut que la croire, le temps d’ une journée, car elle remonte le temps chaque nuit, après minuit, ses démonstrations sont donc inutiles, elle va devoir se débrouiller seule pour comprendre ce qui a amené son fils à tuer.

Le sujet du voyage dans le temps n’est pas très original, on le retrouve dans beaucoup de romans, mais s’en servir comme frein dans une enquête, voilà de quoi captiver le lecteur.

Quelques passages peuvent apparaître confus, ce fait est lié au délicat sujet du voyage dans le temps et peut-être à un problème de traduction.

L’autrice nous offre tout de même un roman abouti, maîtrisé, passionnant, qui donne vraiment envie d’aller voir sa bibliographie.

dimanche 12 mai 2024

 Déchirer le grand manteau noir













Aline Caudet

Ed Viviane Hamy, 28/03/2023, 320 pages


Je suis entrée sans difficulté dans la vie de Lucie, mère de trois enfants auxquels elle se consacre. C’est là le rôle d’une mère. Avec son mari, ils forment une famille heureuse. Mais une ombre plane sur ce bonheur : les grands parents effectuent les démarches appropriées pour faire valoir leur droit de voir leurs petits-enfants. Le roman ne sera alors qu’appel aux témoins, instruction, doute, ruminations justifiées d’une femme qui a subi de mauvais traitements de la part de plusieurs personnes de sa famille, et qui désire avant toute chose, protéger ses enfants.

Si le roman est digne d’intérêt et montre bien les difficultés liées à un futur jugement, je me sens tout de même mitigée car je n’entends que la voix de Lucie et celle de ses sœurs grâce à leur témoignage. C’est bien dommage car, si je ne mets aucunement en doute les affirmations de Lucie, je pense que ce récit aurait fait un excellent roman choral qui aurait permis d’entendre les versions de la mère, des frères et sœurs, du père et de certains témoins.

J’ai donc passé une bonne partie de la lecture à me demander comment il se faisait que Lucie ait de si bons résultats à l’école, comment, après de telles humiliations, elle tenait debout, ce qui pouvait expliquer le comportement de sa mère, (Quelques lignes en milieu de récit signalent qu’elle a peut-être subi des violences), comment ces mauvais traitements n’ont pas rejailli sur ses propres enfants, quelle résilience ! Quel équilibre !

L’objectif de l’autrice n’était peut-être pas d’expliquer le pourquoi de cette situation, mais d’exposer les procédures et la difficulté de se faire entendre face aux textes de loi, toutefois, en tant que lectrice, je me suis plutôt tournée vers le désespoir de Lucie, à l’affut de précisions, m’offusquant contre les décisions des avocats, les mensonges, les traitements inhumains que recevait Lucie.

Je suis donc restée sur ma faim.

 

lundi 29 avril 2024

 

Et chaque fois mourir un peu.












Karine Giebel

Ed Récamier, 28/04/2024, 480 pages


J’ai un peu hésité avant de me lancer dans cette lecture qui me faisait peur : un roman certes, mais aussi un effrayant exposé des horreurs et des effets de la barbarie humaine. Je me suis malgré tout engagée sur le chemin de Grégory, infirmier envoyé par la croix rouge, sur les lieux de crimes des hommes contre leurs semblables, là où la guerre fait d’innombrables victimes, là où la faim sévit, là où les séismes précipitent hommes, femmes et enfants sous les décombres, et partout où des mines antipersonnel amputent, dévisagent, tuent. Je ne regrette pas de m’être intéressée à ces événements sinistres, couchés sur le papier certainement pour rappeler combien le monde est malade et combien l’homme est capable de faire du mal sans limite, mais aussi pour saluer la bravoure et le sang froid de personnes comme ce héros qui ressent un besoin irrépressible de soulager, de soigner, d’apporter de l’amour à autrui.

Karin Giebel nous le présente sous toutes ses facettes : individu dévoué à la cause humaine, mais aussi un personne victime de grande souffrance dans sa vie privée, et qui deviendra une « tête brûlée », mettant son désarroi au service des autres, un être rempli d’une foi à soulever les montagnes, regorgeant d’une confiance en soi à toute épreuve voire capable de témérité.

La psychologie des personnages m’a passionnée, l’autrice nous amenant à comprendre que l’on ne gomme pas la fuite et le changement de situation, la torture, la peur, la culpabilité infligée par les bourreaux. Cet exposé fait de ce roman, un thriller psychologique de grande qualité.

Ce fut donc un coup de cœur qui me laisse sur ma faim : j’attends avec impatience le tome suivant.

                                       

 

 

vendredi 19 avril 2024

 

Au nord de la frontière












R.J Ellory

Ed Sonatine, 21/03/2024, 496 pages



J'ai été enchantée de constater que l’un de mes auteurs de thriller préféré, R.J Ellory, ait publié un nouveau roman. Cette fois, il nous propose un bout de chemin, avec Victor Landis, chérif dans un comté de Géorgie. et quel chemin !

Victor Landis est un chérif solitaire au passé douloureux : perte de sa mère, relation délicate avec son défunt père, brouille sérieuse avec son seul frère. Ce dernier meurt dans de terribles souffrance, assassiné par … ? C’est là le sujet de l’une des investigations, car en effet, deux enquêtes vont s’entrecroiser.

Les écrits de cet auteur semblent bien renfermer de profondes similitudes, je l’affirme après avoir également lu Vendetta et les Anges de New York : notre policier solitaire est poursuivi par ses démons et chemine vers des vérités et des solutions qui l’aideront à avancer avec l’aide de personnages prompts à lui ouvrir les yeux.

C’est au contact de l’ex-femme de son frère et de sa fille de onze ans, Jenna, qu’il découvrira son humanité et la possibilité de créer des liens forts.

Mais à trop vouloir se rapprocher du soleil, on peut se brûler les ailes, et c’est ce qui fait le suspens qui précipite la lecture dans le dernier tiers du roman.

SI certains événement sont effroyables, l’ensemble du récit se parcourt sans trop de sensations fortes, contrairement à Vendetta qui peut donner la nausée.

J’ai aimé le cheminement du héros, son évolution, sa détermination. J’ai parfois eu des difficultés à fixer les noms de certains personnages car ils sont nombreux, toutefois, on situe assez rapidement les bons, les moins bons et les manipulateurs sans conscience qui font observer sans scrupule, la loi du silence et qui tissent savamment leur toile d’araignée dans les Etats concernés.

J’ai aimé le maniement de la langue (quoique la traduction ne rend sans doute pas exactement compte du parlé des Appalaches) et les tempéraments qui transparaissent à travers ce parler local.

Un livre à vraiment conseiller aux amateurs de policiers, un livre qui attise la curiosité du lecteur soucieux et impatient  de savoir quelle sera l’issue pour notre héros qui, du début à la fin, marche sur un fil tendu sous lequel rougeoient des braises.

samedi 6 avril 2024

 Les guerres précieuses












Perrine Tripier,

Ed Gallimard, 12/01/2023, 192 pages



Est-ce l’histoire d’une maison ou l’histoire d’Isadora ? A moins que… et très probablement, la maison soit le personnage principal et Isadora est son âme. Isadora pourrait être aveugle, aucune importance, de ce refuge, elle connaît le moindre recoin, la plus petite tuile, tout craquement lui est familier, tout dommage devient blessure. Et pourtant Isadora a dû quitter ce havre paix pour la maison de retraite, et Isadora se rappelle et nous livre un récit emprunt de nostalgie mais si plein de vie.

On y goûte saison après saison, la joie des retrouvailles entre cousins, les aventures sylvestres d’une poignée de gamins, les repas en famille où il fait bon se retrouver, les mystères du grenier, les rivalités, les peines, les éclats de rire et telle, la première gorgée de bière, les petits plaisirs : le chocolat chaud du papa,  dégusté à la mauvaise saison, celui qui réchauffe le corps et le cœur, les glissades dans les neiges d’hiver, la petite fleur qui naît sous le timide soleil du printemps.

Cette maison, Isadora l’a chérie au point de tourner le dos aux amants, de fuir les animations qui attirent d’ordinaire tant les jeunes filles pour choisir la solitude, pour rester maître d’elle-même et de son milieu de vie, pour se livrer à son autre passion : la lecture au coin de la fenêtre.

Ce roman est une petite pépite, un bonbon que l’on suce avec parcimonie, que l’on voudrait faire durer. En racontant sa nostalgie des temps anciens sans dissimuler les émotions d’Isadora, saison après saison, l’autrice réveille en nous d’agréables souvenirs, on se laisse bercer par son écriture ciselée, on se trouve comblé par tant de poésie.

Au moment ou j’écris ces lignes, mon être frissonne de plaisir et mon âme est en éveil.

Ne passez pas à côté de ce bijou littéraire, un livre que l’on se doit de garder sur sa table de chevet pour, de temps en temps, se faire plaisir en lisant un passage.

 

 

mercredi 3 avril 2024

 

Le silence












Denis Lehane

Ed Gallmeister, 27/04/2023, 448 pages


Sous quelle étoile est-elle née cette femme, confrontée à la violence dès son plus jeune âge, violence considérée comme légitime puisqu’elle venait de ses géniteurs. Et quelle route chaotique !

Si le roman peut paraître long à certains moment, nombre de pages sont indispensables pour apprendre à connaître ce personnage central du récit, non pour excuser ni pour compatir, mais pour comprendre ce parcours et pour se mettre à sa place : et c’est ce que j’ai pu ressentir souvent en cours de lecture : comment réagirais-je si, comme l’héroïne, on enlevait ma fille, que je devais me débattre pour la retrouver, me heurter à une communauté qui a fait vœux de silence, aidée par un parrain qui a savamment tissé une toile d’araignée pour entretenir la peur, le doute, l’inaction des autorités et pour paralyser la population.

De quoi dispose-t-elle ?

 D’une fameuse conviction, d’une certaine force physique, comme de persuasion, de suite dans les idées, du langage approprié pour faire passer ses idées, j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié les dialogues et le répondant de Marie-Pat.

Et c’est dans cette ambiance de ségrégation que se déroule d’histoire, une histoire sordide qui prend sa source dans les générations antérieures, un racisme qui se transmet insidieusement dans des communautés qui,  en toute logique et bonne foi, rejette ce qui est différent, ce qui ne correspond pas à leur façon de vivre.

Pour faire passer son message, l’auteur commence doucement, par un certain questionnement émanant de Marie-Pat, puis s’ensuivent quelques réflexions des collègues, pour cheminer vers les horreurs que peuvent proférer les blancs à l’encontre des populations de couleur. Il n’hésite pas à employer des termes d’une violence inouïe, sans doute beaucoup plus employés dans les années 70.

Je me suis sentie bien malmenée tout au long de ce livre, malmenée par l’injustice, malmenée par le peu de belles personnes rencontrées sur le chemin de Marie-Pat, malmenée par les individus qui mettent leur génie au service du mal, malmenée par une fin pour laquelle je me suis demandé si la justice s’exerçait sans vraiment pouvoir répondre à cette question.

Bel exploit de l’auteur, le message est passé, c’est le plus important.