Pars vite et reviens tard
Fred Vargas
Ed J'ai lu, 12/08/2006, 352 pages
L’amatrice de policiers que je
suis avait un peu honte de n’avoir pas encore lu cette désormais classique œuvre
de Fred Vargas. C’est fait à présent.
Je sors à la fois contente et
insatisfaite : l’intrigue ? J’ai adoré, une histoire de peste me
satisfaisant pleinement, un mystère merveilleusement entretenu, depuis ces
lettres aux messages sibyllins qui sortent de l’urne d’un crieur de rue et que
personnellement, je n’ai pris au sérieux que lorsqu’un certain Decambrais
annonce à Adamsberg que c’est du lourd, jusqu’aux signes peints sur les portes
d’ immeubles, en passant par la présence de puces sur les victimes de meurtre
qui jalonnent le roman alors que de multiples allusions à la peste sont
couchées sur le papier d’un mystérieux expéditeur. Comment alors ne pas
imaginer la police en proie à la panique ?
Sauf que la police, c’est
principalement le commissaire Adamsberg, d’un sang froid à tout épreuve, peu
bavard bien qu’il soit capable de ripostes adéquates voire comiques pour mettre
un terme aux réflexions de ses co-équipiers, se fiant à ses intuitions aujourd’hui
devenue légendaires.
Il y aurait beaucoup à dire
sur les nombreux personnages qui gravitent autour du commissaire :
personnalités atypiques, originalité : un crieur ne se rencontre pas à tous
les coins de rue en 1999, de même qu’un vieil érudit conseiller en choses de la
vie, ce n’est pas banal, j’ai trouvé cela plutôt amusant.
Et puis il y a l’enquête, le
difficile travail qui consista à rassembler tous les indices, c’est long ça
patauge, ça ne prouve rien, c’est ce qui arrive fréquemment dans nombre de
romans policiers, c’est peut-être ce qui met la réussite finale en évidence,
rien à redire.
Ce qui m’a paru long, ce sont
les passages sur les sentiments d’Adamsberg, sa relation avec Camille, le ressenti
de Danglard, son bras droit, les mille et un détails qui meublent les vies des protagonistes, qui
possèdent, on n’en doute pas, un intérêt et sont utiles pour comprendre l’intrigue
ou pour considérer l’évolution de personnages récurrents dans l’œuvre de Fred
Vargas, mais ces passages m’ont donné envie de sauter des pages, il
s’agit là d’un avis personnel, d’autres à ma place profiteraient certainement
de ces « pauses » dans le récit pour apprécier l’écriture de cette
écrivaine talentueuse.
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