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dimanche 8 mai 2016

Millénium 4
Ce qui ne me tue pas


Editions ACTE SUD

Je sors plutôt mitigée de ce roman, mais je tiens avant tout à préciser que cela n’a rien à voir avec le fait qu’il ait été poursuivi par un autre auteur, je trouve, bien au contraire qu’il a su placer ses pas dans ceux de Stieg Larson et je remercie infiniment David Lagercrantz d’avoir permis à des millions de lecteurs de se plonger à nouveau dans ce roman devenu culte pour les amateurs de thrillers. Tellement culte que je me suis délectée une nouvelle fois avec mon héroïne favorite aux tendances anti-héros par son comportement et son look, Lisbeth Salander.  Fidèle à mes goûts pour ce personnage, j’ai vu défiler à vitesse grand V, tous les passages où elle opère en qualité de hackeur ainsi que ceux où elle montre son génie mathématique et son intelligence hors du commun lorsqu’il s’agit d’intervenir pour le bien de tous. 

Je reste sur ma faim malgré tout car il faut reconnaître qu’un élément de son histoire laisse présager une suite qu’il faudra attendre, ou pas !?
Par ailleurs, l’ensemble du roman ne m’a pas vraiment captivée : j’ai eu des difficultés pour y entrer et atteindre ma vitesse confort de lecture : trop de personnages auquel je n’ai pu m’attacher, d’acteurs qui arrivent sur la scène sans qu’aucun lien ne se crée avec le lecteur, et que l’on ne situe vraiment dans l’histoire que tardivement , des discussions au sujet de la pérennité du journal millénium, des conflits liés à l’appât du gain et la soif du pouvoir… j’ai trouvé ce début, qui se poursuit sur un bon tiers du roman, très dense voire parfois confuse, même si les personnage sont correctement présentés par l’auteur.

L’enquête non officielle, dont on peut suivre l’évolution sur le sol suédois, avec nos héros préférés m’a paru intéressante, sans plus, on a vu Salander dans bien d’autres situations extrêmes qui m’avaient alors captivées au point  de courir chez le libraire afin de me de me ruer sur le troisième tome. L’enquête officielle, pratiquement inexistante,  travail de Bublanski et son équipe ne semble n’exister que pour mettre en évidence les prouesses de Lisbeth, et ce qui se trame sur la scène internationale, ressemble à un bavardage sans fin, nécessaire pour permettre à Mickaël Blomkvist de retrouver sa notoriété, mais c’est une partie de l’intrigue qui ne m’a pas intéressée du tout, je me suis surprise à sauter quelques pages lors des  discussions entre la NSA, la SAPO, Mickaël blomkvist et quelques protagonistes  au sujet de magouilles, de corruption, de taupes dans les services de renseignement  apportant des informations parfois très confuses et difficiles à suivre, peut-être parce que je ne me sens pas à l’aise sur ce sujet. Cela ne m’avait pourtant pas gêné dans les autres tomes.

En résumé, j’ai aimé les agissements  de Wasp, son combat pour la cause des personnes sans défense qui reçoivent des mauvais traitements, sa personnalité, sa façon de se comporter, j’ai apprécié les aspects  de thriller psychologique du roman qui m’ont permis de m’y accrocher.


Si un autre millénium sortait, je suis certaine que j’aurais, malgré tout, envie de le lire.

dimanche 1 mai 2016


Nos adorables belles-filles


Aurélie Valogne
Ed Michel Lafon

   Dans la famille Le Guennec, je ne voudrais pas le père, tyrannique, culpabilisant et manquant d’indulgence avec ses pauvres belles-filles qui semblent savoir se protéger de ses joutes agressives. Courageuses les belles filles qui arrivent dans cette famille : Stéphanie,  l’anxieuse maman de deux petits garçons, Laura la végétarienne et Jeanne la toute nouvelle arrivée qui aura à faire ses preuves.
Je veux bien la mère, résolue à faire plier son époux et qui  essaie de lui faire comprendre son envie de s’épanouir. Les fils ? bof, ils me semblent tous un peu mou du genou… un peu trop absents. Et quand tout ce petit monde se retrouve dans la maison de vacances en Bretagne, imaginez la vie de famille, animée, explosive et souvent éreintante,  on a envie de s’isoler, L’auteure, Aurélie Valogne, y met un peu de son vécu, un pour cent affirme-t-elle, mais j’ai envie de dire qu’elle nous présente une famille comme toutes les familles nombreuses  dans laquelle chacun tente de s’exprimer, de faire  valoir ses idées, c’est en tout cas ce que l’on ressent à la lecture de cette histoire,  Catherine Valogne le restitue à merveille, immergeant le lecteur dans le milieu fourmillant, bruyant, remuant de la famille Le Guennec.

Et comme dans beaucoup de familles, des tensions se font sentir, c’est ce qui permet au lecteur d’analyser les relations entre les personnages, de comprendre que dans des situations un peu extrêmes et perturbantes, chacun se montre capable de réagir et de réfléchir sur soi. Ce roman mérite d’être cité dans toute réunion ou stage d’analyse transactionnelle ou de programmation neurolinguistique, et les situations méritant d’être étudiées y sont nombreuses. J’ajouterais un petit bémol dont il ne faut pas forcément tenir compte car il est dû au fait qu’il ne s’agit pas là, d’un roman en plusieurs tomes : les personnages évoluent vite, très vite et le lecteur ne peuvent réaliser le cheminement nécessaire  au changement radical des personnes. Comme on le dit « Chassez le naturel, il revient au galop », dans le cas présent, le naturel semblent laisser place trop vite à des êtres neufs  entre Noël et les vacances d’été.