Nos adorables belles-filles
Aurélie Valogne
Ed Michel Lafon
Dans la famille Le Guennec, je ne voudrais pas le père,
tyrannique, culpabilisant et manquant d’indulgence avec ses pauvres belles-filles qui semblent savoir se protéger de ses joutes agressives. Courageuses
les belles filles qui arrivent dans cette famille : Stéphanie, l’anxieuse maman de deux petits garçons, Laura
la végétarienne et Jeanne la toute nouvelle arrivée qui aura à faire ses
preuves.
Je veux bien la mère, résolue à faire plier son époux et
qui essaie de lui faire comprendre son
envie de s’épanouir. Les fils ? bof, ils me semblent tous un peu mou du
genou… un peu trop absents. Et quand tout ce petit monde se retrouve dans la
maison de vacances en Bretagne, imaginez la vie de famille, animée, explosive
et souvent éreintante, on a envie de s’isoler,
L’auteure, Aurélie Valogne, y met un peu de son vécu, un pour cent
affirme-t-elle, mais j’ai envie de dire qu’elle nous présente une famille comme
toutes les familles nombreuses dans
laquelle chacun tente de s’exprimer, de faire valoir ses idées, c’est en tout cas ce que l’on
ressent à la lecture de cette histoire,
Catherine Valogne le restitue à merveille, immergeant le lecteur dans le
milieu fourmillant, bruyant, remuant de la famille Le Guennec.
Et comme dans beaucoup de familles, des tensions se font
sentir, c’est ce qui permet au lecteur d’analyser les relations entre les personnages,
de comprendre que dans des situations un peu extrêmes et perturbantes, chacun
se montre capable de réagir et de réfléchir sur soi. Ce roman mérite d’être
cité dans toute réunion ou stage d’analyse transactionnelle ou de programmation
neurolinguistique, et les situations méritant d’être étudiées y sont nombreuses.
J’ajouterais un petit bémol dont il ne faut pas forcément tenir compte car il
est dû au fait qu’il ne s’agit pas là, d’un roman en plusieurs tomes : les
personnages évoluent vite, très vite et le lecteur ne peuvent réaliser le
cheminement nécessaire au changement
radical des personnes. Comme on le dit « Chassez le naturel, il revient au
galop », dans le cas présent, le naturel semblent laisser place trop vite
à des êtres neufs entre Noël et les
vacances d’été.
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