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mardi 28 janvier 2020



L'Appel de la forêt


Jack London
Ed livre de poche

Fils d’un grand st bernard et d’une chienne berger d’Ecosse, tu régnais en maître sur le domaine, entouré d’autres chiens de compagnie, dans la spacieuse maison du juge Miller. 

Jusqu’au jour où un domestique mal intentionné t’enleva pour te confier à quelque tortionnaire virtuose du gourdin par lequel il te dressa pour servir le gouvernement. 


Grâce à toi, des centaines de chercheurs d’or allaient recevoir leur courrier. Longue et périlleuse fut la route du Grand Nord, excellent chien de traîneau, tu parvins à t’adapter au milieu extrême qui désormais allait être le tien : un trou dans la neige pour couche, un morceau de poisson pour pitance, des maîtres consciencieux quoique peu affectueux, et parmi tes pairs, des amis et des rivaux, mais tu étais un dominant, une place seule pour le premier de traîneau, une seule, que tu devrais conquérir au prix d’une lutte acharnée. Et de grands maîtres en piètres patrons désorganisés, tu naviguas jusqu’à ce que tu rencontres l’amour d’un maître, un amour comme jamais tu n’en ressentis.


Que de rencontres avec le genre humain qui n’existait dans ton histoire que dans sa relation avec les chiens. Que de chiens tous différents, craintifs, têtus, nerveux, agressifs qui comme toi savaient communiquer leurs désirs. Que de compagnons qui hurlaient lorsque dans l’autre monde, ils sentaient la souffrance de leurs ancêtres. 


Ton histoire, des plus belles, des plus violentes, des plus poétiques en ce pays de neige aux aurores bleutées, restera dans le cœur de la lectrice que je suis. Chien courageux, inépuisable, prompt au combat pour la survie, tu te fondras dans la nature qui te rappela en son sein, pour faire de toi une légende.

Je ne t’oublierai jamais.

lundi 20 janvier 2020


Les loyautés


Delphine de Vigan
Ed livre de poche, JC Lattès



Drôle d’histoire, avec une fin qui n’en est pas une, mais qu’importe ? Ce qui compte, c’est l’évolution des protagonistes : Une mère encore perturbée par un divorce apparemment douloureux et qui porte en elle des blessures inguérissables, un père s’en va vers le néant et s’enferme dans une sorte de cocon dont il ne peut se sortir. 

c’est trop, beaucoup trop pour Théo qui choisit la fuite et le silence, et trouve refuge dans l'ivresse,  Théo qui se voit infliger des responsabilités qui ne devraient pas être les siennes, Théo qui s’échappe face une réalité trop difficile à supporter, Théo qui appelle au secours, des adultes  en proie à leurs conflits intérieurs, adultes qui voient leur vie basculer où qui ne parviennent pas à guérir les blessures de leur propre enfance. 


Et théo emporte chaque personnage  dans sa tourmente : Mathis qui le suit d’un pas hésitant sans vouloir l’abandonner, la mère de Mathis qui doute de sa vie, de son couple et voit son fils lui échapper, la maman de Théo trop tendue pour pouvoir entretenir une relation positive avec son fils, le père de Théo qui n’assume plus ses responsabilités de père et se laisse berner par l’adolescent qui malgré tout essaie de l’aider, et enfin Hélène, cette enseignante que son enfance fait encore souffrir, qui focalise sur un ado parmi tant d’autres, et qui donne l’impression que Théo devient son obsession, cette enseignante qui heurte le lecteur quand il est lui-même enseignant par une attitude répréhensible : quelle prof viendrait s’expliquer violemment avec une collègue devant les enfants ?   Quelle prof s’introduirait dans l’immeuble d’un de ses élèves ?


Ce roman semble facile à lire, mais il offre au lecteur quelques pistes de réflexion et bien des questions. La première question concernant le titre : plus je creuse et moins je le comprends, ne parvenant pas à établir un lien avec l'histoire.

La fin m’a bien surprise…

J’ai beaucoup aimé la plume harmonieuse de Delphine de Vigan dont je n’avais jusqu’ici lu aucun roman.

dimanche 19 janvier 2020


Luca


Franck Thilliez
Ed fleuve noir


C’est avec un plaisir certain que je retrouve mes potes du 36 rue du Bastion, dit désormais "le Bastion", où, semble-t-il, ils sont mieux installés qu'au légendaire quai des orfèvres. 


Toujours d’effroyables meurtres, les criminels ne se contentant pas de tirer ou de poignarder, ce serait déprimant, non, ils découpent, lacèrent, scarifient, sacrifient, reproduisent de cruels mythes antiques et... nouveauté (vive le crispr cas9 qui nous apporte tant de possibilités pour la rédaction de thrillers à la Thilliez),  de la manipulation génétique, des mutations en tous genres, de l’intelligence artificielle, de la technologie de pointe arrivée tout droit de la silicon Valley, miaaammmm ! du grand Thilliez ! Je ne comprends toujours pas comment je peux lire de telle horreurs sans faire des cauchemars. Je me suis bien éclatée, sauf dans certains passages où il est question de chiens, là je me suis sentie très touchée... voilà ! Qu’allez-vous penser de Ptitgateau quand même ! On peut découper les bonhommes en morceaux, mais dès qu’il est question de la gent canine, ben y a plus de Ptitgateau !


J’ai beaucoup aimé cette enquête  liée à non pas un, mais des criminels, un peu comme ces missiles à tête multiples qui libèrent d’autres missiles, ce qui duplique les énigmes et les recherches, amène le Bastion à travailler en équipes séparées ce qui entretient incontestablement le suspens.


Bref, super roman, Sharko s’efface légèrement, Lucie fait son travail, Nicolas agit  et fait évoluer sa personne, décidé à résoudre ses problèmes personnels, ce qui amène le lecteur à penser qu’il est évident que de prochaines aventures se profilent.


Une petite nouvelle prometteuse : Audra Spick, intrépide et persévérante qui apporte du sang neuf dans notre équipe.


Mon seul regret ? Avoir terminé ce roman et devoir attendre le prochain !

jeudi 16 janvier 2020


My Absolute Darling



Gabriel Talent

ED gallmeister


Julia, petite sauvageonne, réfléchie, et peu loquace, Julia s’est dévoilée au fil de ce roman, m’invitant tantôt à la colère, tantôt à l’ennui, souvent à la révolte, parfois à l’agacement et sans aucun doute à l’admiration. 


Colère contre ce père violent, possessif à l’extrême, pour lequel Julia doit abandonner ses sentiments, son identité pour suivre son chemin, et quel chemin ! Chemin qui risque fort de ne mener nulle part… Colère contre ce père maltraitant. 


Admiration pour cette adolescente qui certes, ne possède pas le savoir « académique » des autres filles de son âge, et qui, à maintes reprises, montre sa vive intelligence pour s’accommoder de son environnement et s’adapter à la nature parfois bien hostile. 


Ennui face à une foultitude de détails, qui certes, précisent la situation de notre héroïne, de scènes trop longues à mon goût. 


Agacement face à la pauvreté de vocabulaire ou d’argumentation du père qui se résume trop souvent à des « putain, merde », peut être également nécessaires pour cerner le personnage, mais qui deviennent vite lassants, agacement également lors des dialogues entres jeunes qui ponctuent leurs affirmations de " genre, genre, genre…" sans doute pour faire contraste avec le parler de Jacob, petit amis de Julia, et pour montrer une différence entre Julia et les autres, Julia qui ne peut se comporter comme une jeune de son âge.



Je me suis longtemps demandée quel était le but de l’auteur, et c’est Kittiwake qui me l’a suggéré, (Merci Kitty !) : Sans aucun doute, dresser un portrait type de l’enfant maltraité qui subit l’inceste. Je ne peux me permettre d’en parler car je serais obligé de rentrer dans les détails et de spoiler, je m’abstiendrais donc.


Je sors donc quelque peu mitigée de cette lecture. L’écriture ne m’a pas fait vibrer, le récit me semble inégal, tantôt ennuyeux, tantôt prenant, une Julia bien seule face à ses difficultés, des adultes qui se doutent mais qui ne semble pas vouloir réagir, une scène avant la fin plus que surprenante, violente à l’extrême qu’il serait impossible de voir se dérouler dans la réalité sans un minimum de tumulte et qui semble passer inaperçue dans la communauté.  

Je trouve cette scène bien peu crédible.

J’ai donc apprécié ce roman … Sans plus.





jeudi 9 janvier 2020


IMA cantine

Joe Elliott et Victoria Werlé


Cuisinier, barman et serveur, il n’avait qu’une idée en tête : voir naître son propre restaurant, oui mais pas question de  restaurant lambda !

 

Pour cela, il avait besoin d’inspiration, et de coffee-shop en coffee-shop, en commençant par un établissement à Copenhague, il a fait son expérience pour parvenir à la certitude qu’un restaurant, c’est d’abord un lieu de convivialité.

 

Boulangère et pâtissière de métier, capable de fournir viennoiseries et pâtisseries en un temps record, elle semble bien s’être acoquinée avec Joe pour faire des miracles. Leur pari : parvenir ensemble à une restauration rapide, variée, équilibrée, aux goût des cuisines du monde entier.

 

Une équipe qui gagne que celle de Joe Elliot et Victoria Werlé ! 

On peut les rencontrer dans leur coffee shop parisien, un lieu ou manger rime avec convivialité.

 

Dans leur livre, un grand nombre de recettes témoignent de leur amour du métier et de leur motivation pour recevoir toute personne curieuse de découvrir des saveurs et des ingrédients dont la combinaison peut sortir de l’ordinaire.

 

Recettes variées de salades, de clafoutis, de focaccias, de beignets, de galettes, de plats  divers, de sauces et autres dips, mais également de tartes, gâteaux (dont le fameux banana bread qui semble avoir suivi Joe un peu partout), cookies, brownies, et boissons. Des recettes végétariennes qui donnent envie, quelques recettes véganes, le tout agrémenté de nombreuses photographies de ces réalisations fort appétissantes.

 

Je n’ai donc plus que deux idées en tête : réaliser le plus grand nombre de  recettes proposées et  aller faire un tour du côté de ce petit paradis aux saveurs du monde entier.

 

Je remercie Babélio et les éditions Massot pour ce partenariat et les auteurs pour ce beau partage !