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lundi 28 février 2022

 Le sang des bêtes











Thomas Gunzig

Ed Diable VAuvert, 6/01/2022, 234 pages.


Ce roman, j’ai bien envie de la qualifier de fantaisiste, toutefois je ne pourrais me permettre de le maintenir dans cette catégorie car il renferme plus que  la fantaisie qui est  présente au service de vérités que l’auteur avait envie d’exposer.

Tom, le personnage principal y fait figure d’individu déprimé. Il se demande de quoi est faite sa vie, sa vie de bodybuilder dominé par l’apparence des individus, qui côtoie sa femme par habitude, qui passe du temps à se poser des questions auxquelles il ne peut répondre. 

Puis il rencontre N7A, jeune femme sans identité, qu’il invite à s’installer chez lui, entre sa femme qui accepte bien difficilement cette présence, son fils qui se sépare de son épouse et son père qui s’installe là afin de n’être pas seul pour recevoir la chimiothérapie qui le guérira de son cancer.

On constatera que ce lieu de vie commun n’est autre qu’une poudrière dans laquelle N7A constituera l’étincelle…

Mais N7A est bien plus, elle est celle qui fera réfléchir, se poser quelque temps pour observer sa vie, peut-être même pour changer…

On observera des habitudes et des comportements par lesquels la micro-société que compose cette famille pourrait s'enrichir comme notre société actuelle si riche de ses différences. 

On notera également l'importance de posséder une identité pour un individu, avec une pensée pour les personnes qui, dans nos populations, ne peuvent se faire une place, parce qu'elle ne peuvent se définir elle-même.


Bravo à l’auteur qui offre au lecteur un roman capable de faire réfléchir et sourire en même temps.

mardi 22 février 2022

 Calamity Jane




Goscinny et Morris
Ed Dupuis, 13/06/86, 48 pages


Je vous présente une « légende de l’ouest », un femme (ou presque) dont le destin, on n’en doute pas, était de faire partie de la collection des albums de notre célèbre Lucky Luke, le personnage réel, en tout cas semblait taillé pour cela.

La sympathique lady, chevauchant en chiquant et à la gâchette facile, rencontre le cowboy solitaire au bord de l’eau, que c’est romantique ! Mais romantisme ne fait pas partie de son vocabulaire, car on fait sortir les âmes sensibles dès qu’elle approche !

Et elle se pose, dans cette paisible petite ville de "El Plomo", afin d’y couler des jours heureux dans le saloon qu’elle a payé d’un bras de fer gagnant contre baby Sam, l’armoire normande au service de Gus Oyster, individu pas très clair dont Lucky Luke a flairé le trafic ! 

Oui mais voilà, il a besoin de poursuivre ses investigations dans le saloon, alors que la société des dames Del Plomo veut détruire ce lieu de perdition et chasser Calamity, qui devra donc passer l’examen d’entrée dans cette bonne société.

Le comique est bien au rendez-vous, Calamity se met à la cuisine, quitte sa tenue de cowboy, et accepte même une formation aux bonnes manières prodiguée par Robert Gainsborough, détaché pour l’occasion, de l’école de maintien et de bonnes manières de Houston... qui hésitera entre le suicide et l’alcoolisme face à cette élève hors norme.

Lucky Luke assumera son rôle de justicier, mais l’affaire poursuivie ne servira que de décor et renforcera la caricature de notre célèbre Calamity.

Un des meilleurs Goscinny-Morris à mon sens, je l’avais lu quand j’étais enfant,  et j’ai eu le plaisir de voir qu’il était toujours édité, la relecture quelques dizaines d’années après, ne m’a pas déçue.


lundi 21 février 2022

Le grand monde












Pierre Lemaitre

Ed Calmann-Lévy, 25/01/2022, 592 pages


Aujourd’hui, je ressentirais un certain « vague à l’âme si je n’avais pas espoir de pouvoir lire une suite de cette merveilleuse saga naissante. Ce roman m’a passionnée pour maintes raisons :

D’abord ces personnages qui quittent le nid familial pour aller occuper « le grand monde », personnage que j’ai eu tendance à suivre comme s’ils étaient de ma famille, Jean, dit Bouboule,  à qui j’ai parfois eu envie de botter le postérieur, Geneviève sa femme, la teigne qui sait ce qu’elle veut, capable de faire de grandes choses, François, l’entêté, ce qui lui permettra sans aucun doute,  de parvenir à ses fins, Etienne, le doux, le sentimental, et Hélène, qui se cherche, tout ce petit monde qui quitte le foyer et devra poser sans aide, les jalons de sa vie.

Les personnages secondaires sont également dignes d’intérêt, on se doute que quelques traitres se cachent parmi eux, mais qui ?

Ensuite les événements, l’Indochine, guerre méconnue, exportée dans des contrées trop lointaines pour susciter l’intérêt de l’opinion publique, ce qui m’a donné envie de me documenter plus encore. Et ce qui constituera une sorte de fil conducteur du récit : le scandale des piastres, passionnant exposé de Pierre Lemaître.

Enfin, les rebondissements et le suspens qui en font un roman d’une richesse inouïe à la fois documentaire, saga, policier, thriller.

Pas une minute d’ennui, j’ai dégusté ce pavé avec bonheur.

J’ai hâte de lire la suite !

samedi 19 février 2022

 

Loup gris se déguise












Gilles Bizouerne, Ronan Badel

Ed Didier Jeunesse, 16/10/2019, 36 pages


Encore un grand méchant loup, cette fois-ci,  Façon Gilles Bizouerne qui semble avoir de bonnes idées puisqu’à ce jour, il doit exister quatre livres qui nous racontent les aventures de ce loup malchanceux.

Notre loup gris a faim, et il trouve une idée de génie pour attraper des oiseau : il se déguise en arbre, il s’enduit de résine et se roule dans les feuilles, puis adopte une posture d’arbre en se balançant au gré du vent, Ronan Badel, notre illustrateur, nous offre alors quelques images hilarantes de cet « arbre-loup »

Mais Demoiselle toute belle, l’hirondelle, après quelques doutes, ne se laisse pas berner par ce simili chêne qui l’invite à se reposer dans son feuillage, elle le gratifie d’une belle fiente propre (façon de parler) à le dissuader de continuer sa vie d’arbre.

Puis notre carnivore notoire tente d’appâter des moutons, des lapins, et, tel est pris qui croyait prendre, un chasseur... Mais il y croit toujours, et se remet en recherche, en se disant qu’il suffit d’utiliser son flair... Chemin faisant, il passe devant un épouvantail... bizarre cet épouvantail... !

Des histoire comme je les aime parce que je sais qu’elles feront rire l’auditoire, des illustrations comiques à souhait, un loup suffisamment idiot pour amuser petits et grands, on en redemande !

jeudi 17 février 2022

Notre mère la guerre

Deuxième complainte












Maël et Kris

Ed Futuropolis, 16/10/2010, 64 pages


Dans ce deuxième volet, on dira que l’enquête patauge, comme pataugent nos jeunes combattants dans ce bourbier immonde qu’est le front. Mais l’enquête est bien secondaire car ce tome semble plus destiné à souligner l’horreur et la noirceur de cette sale guerre durant laquelle on sacrifia des jeunes enrôlés comme chair à canon. Par deux fois on assistera à un macabre appel où les morts ne peuvent se signaler présents et les vivants commencent à se faire rare dans les rangs du caporal Peyrac.

On assistera tristement aux tentatives des soldats pour sauver Jolicoeur, en otage dans les lignes ennemies et qu’il sera difficile de sauver sans subir à son tour les tir de l’ennemi.

Le côté absurde de la guerre sera souligné par un échange entre Allemands et Français alors qu’ils sont en route pour les tranchées.

L’enquête semble se poursuivre plus assidûment par la suite, alors qu’un nouveau meurtre est commis, et que le lieutenant Vialatte découvre quelques maigres indices qui le mèneront peut-être vers le ou les coupables.

Le dessinateur, fidèle à lui-même nous offre des planches lugubres certes, par leur couleur, qui donnent cette impression de nuit perpétuelle, de crasse, de tristesse et d’effroi, mais elles traduisent si bien la situation de ces hommes qui vivent la faim, le froid, l’inconfort extrême au quotidien. De ces hommes parfois morts et restés dans l’oubli et n’ayant même pas pour dernier refuge, le moindre monument aux morts.

 

mercredi 16 février 2022

 

La chasse à l'ours













Michael Rosen, Helen Oxenbury

Ed école des loisirs, 4/11/98, 34 pages


Un de mes albums préférés qui permet de s’amuser avec l’intonation et les onomatopées, et que les enfants aiment beaucoup. Il répètent d’ailleurs immanquablement le texte en leitmotiv :

Nous allons à la chasse à l’ours,

Nous allons en prendre un très gros,

La vie est belle, nous n’avons peur de rien !


Et notre petite famille, composée des parents et de trois enfants, traversent des terrains variés : la prairie : flou flou flou..., une rivière : splich, splach..., de la boue : plaf, plouf... de la neige., criss, criss...

Je ne raconte pas la fin si ce n’est qu’ils trouvent un gros ours... une fin qui laisse les enfants bouche bée.

Comique de répétition, travail du vocabulaire en nuance, cet ouvrage comique fait partie des classiques à posséder dans sa collection de livres jeunesse !

 

Mtoto













Anne Wilsdorf

Ecole des loisirs, 5/01/1996,  27 pages



En piochant au hasard dans ma bibliothèque de classe, je suis tombée sur ce bel album aux grandes pages colorées, verdoyantes, c’est le décor luxuriant ou évolue M’toto, notre héroïne. Un livre très agréable à feuilleter.

Nous sommes en Afrique, M’toto veut faire comme sa maman : aller à la rivière pour laver le linge. Mais la rivière est dangereuse ! et sa maman attendra qu’elle ait grandi pour la laisser aller faire la lessive. Et ce jour arrive. M’toto se retrouve au bord de la rivière, mais elle laisse échapper un morceau d’étoffe et se retrouve au fond de l’eau. Arrive un énorme crocodile... qui la prend délicatement dans sa gueule... et la ramène gentiment sur la rive. Il faut dire que ce crocodile n’est pas comme les autres : il est herbivore et ne mange pas les gens. Mais les gens ne le voient pas de cette façon, ils essaient de l’abattre avec leurs flèche...

Une belle histoire qui expose les dangers de la généralisation et des préjugés et montre l’innocence des enfants prêts à accueillir l’autre. Une belle histoire d’amitié. Cette histoire captivante pour  mes enfants de 7 ans qui la redemandent sans cesse.

Une belle leçon de tolérance !

lundi 14 février 2022

 La légende de l'Ouest













Morris et Nordmann, 

Ed Lucky Comics, 01/01/2002, 46 pages


Je croyais que la seule présence des Dalton offrait la perspective de bons moments de lecture, je m’aperçois que pas forcément. Jusqu’ici les quatre frères ne m’avaient jamais déçue, mais cette fois, je dois avouer que ce scénario m’a un peu ennuyée. Les répliques ne m’ont pas vraiment fait sourire, même celles d’Averell, Ran-tan-plan se montre intelligent, on nous l’a changé ! Lucky Luke ne fait que son boulot qui consiste à ramener les bandit au pénitencier, les Daltons, véritables bandits légendaires sont secondés par une espèce d’impresario concurrent du Wild West Show, spectacle itinérant qui emploie des « doublures » ... Ben bof ! Il faut dire que lorsque cet album a vu le jour, Goscinny avait déjà tiré sa révérence et que je suis personnellement très friande de son humour.

Donc pas l’album que je recommanderais.

dimanche 13 février 2022

Notre mère la guerre

Première complainte













Maël et Kris

Ed Futuropolis, 17/09/2009, 64 pages


Je découvre avec bonheur, cette série qui me met en projet de lecture pour quatre tomes certainement captivants. Cette bande dessinée pourrait être classée dans les romans policiers avec pour cadre, la première guerre mondiale.

Un vieil homme, sur son lit de mort, raconte la guerre, les tranchées... et nous amène dans le village de Méricourt, entre Châlons sur Marne, Reims et Verdun, l’année n’est pas précisée mais j’imagine que nous sommes au début de la guerre (il est fait allusion au mois d’août précédent). Les soldats montent du front pour se retrouver à l’auberge. Une dispute éclate entre le soldat Choffard et la serveuse. Cette dernière sera retrouvée morte, égorgée et Choffart, accusé du meurtre, sera fusillé. Fin de l’affaire... croit-on... mais deux autres femmes sont retrouvées assassinées et on retrouve après chaque meurtre, un écrit de l’assassin près du corps...

Intervient alors le héros : le lieutenant Vialatte, gendarme à qui on confie l’enquête. Une enquête difficile, notre homme devra aller se renseigner sur le front, rencontrera l’hostilité des soldats, et dans ce premier tome, aura bien de la peine à trouver les indices lui permettant d’avancer.

Une magnifique Bande dessinée, sombre certes, mais nous sommes en plein front, et les auteurs semblent conscients de l’importance de mettre en évidence toute la noirceur et la laideur de cette guerre, et un roman qui vous happe quand vous constatez qu’il y a une enquête que l’on suivra au fil des tomes, qu’on démasquera certainement un coupable.

Je ne tarderai pas à découvrir les autres tomes !

 

samedi 12 février 2022

 Le petit Pape Pie 3,14












Boucq

Fluide glacial, 9/02/2022, 56 pages



Habemus papam ! Notre petit Pape Pie  3,14 qui rêvait d’être pape depuis sa plus tendre enfance accède au siège pontifical, mais l’entreprise est risquée, car comment accéder à ce siège quand on mesure moins d’un mètre, là je dirais qu’il s’agit une appréciation de taille de ma part, mais bon, il est vraiment tout petit ! Et en plus il se promène avec son ministre, garde du corps qui fait bien ses 190 cm ! Ça contraste !

Tout petit pape donc, mais il n’a rien d’un sous-pape ! C’est un gentil bonhomme qui passe son temps à donner sa bénédiction à tout ce qui bouge et qui s’intéresse grandement à son prochain ! On lui prête également certains pouvoir bien surprenants.

Au fait ! Pourquoi 3,14 ? Il n’est pas rond et on ne mesure ni son rayon, ni son diamètre ! Réponse ? Ben c’est comme ça ! Je crois que Boucq nous sert l’humour très tendance ces derniers temps, qui consiste à créer des situations absurdes qui font rire, et c’est gagné, le titre y a droit aussi, personnellement j’en raffole !

Il va donc se servir d’un certain nombre d’éléments ou de créatures que l’on n’imaginerait pas voir détournée pour faire rire, et ça marche, ça surprend, ça interroge et finalement on décide de rire (on n’a aucun mal !).

J’aurais bien envie de dévoiler quelques-uns de ces éléments mais je ne veux pas saper la lecture en privant les futurs lecteurs de cette belle découverte.

En regardant la première de couverture, je me suis dit que l’auteur cherche certainement à tourner en dérision ce qui est du domaine religieux, que nenni ! il a juste envie de rigoler !

Par bonheur, plusieurs tomes sont apparemment prévus, je les attends avec impatience !


vendredi 11 février 2022

 Albert Einstein











Ned Hartley, Tom Humberstone

Ed Bayard Jeunesse, 11/03/2020, 128 pages


Je sors un peu déçue de cette lecture : la quatrième de  couverture annonce l’enfance d’Albert, ses début difficiles en milieu scolaire en raison de son indiscipline, bien évidemment ses découvertes, son mariage, sa fuite d’Allemagne, et je m’attendais à plus de détails sur sa vie, mais une bonne proportion de cette bande-dessinée est réservée aux détails de ses découvertes et à l’exposé de ses théories, ce qui rend le récit difficile à suivre car mes souvenirs de physique sont bien loin et les théories d’Einstein ne sont pas simples à assimiler. J’ai donc dû passer pas mal de pages pour pouvoir m’intéresser à l’homme. Il faudra donc que je trouve une biographie plus abordable. C’est dommage car le dessinateur très habile a œuvré pour offrir aux lecteur un ouvrage très agréable à feuilleter, des bulles et des cartouches très lisibles.

Cette bande dessinée permettra toutefois un intéressant survol de la vie du physicien.

jeudi 10 février 2022

 Fukushima

Chronique d'un accident sans fin













Bertrand Galic, Roger Vidal

Ed Glénat, 3 mars 2021, 128 pages



Le nucléaire, source d’énergie malheureusement nécessaire partout dans le monde si on ne veut pas produire de gaz à effet de serre... à condition de gérer correctement les centrales. Peu d’accidents, certes, mais des accidents qui marquent, et par cette bande dessinée, Bertrand Galic et Roger Vidal, exposent avec minutie les circonstances du tragique accident à l’origine de la contamination d’une région entière, de la pollution de l’air, des cours d’eau, de la mer par les émanations radioactives.

Le scénario, bien pensé, amène les lecteurs à assister à l’audition de Masao Yoshida, directeur de la centrale qu’il connaissait bien. On comprendra rapidement que, comme le conclut la commission d’enquête, l’accident nucléaire est d’origine humaine. Dans une zone sujette aux séismes et aux éventuels tsunamis, l’humain n’avait pas le droit à l’erreur, et c’est l’enchainement des erreurs qui causa cette catastrophe. Toutefois, l’erreur est humaine et on constatera en suivant le récit que le personnel avait su utiliser ses compétences et chacun avait travaillé consciencieusement pour épargner ce cataclysme aux populations. Que pouvaient faire les employés si personne n’était formé pour intervenir en cas d’accident, si le refroidissement des réacteurs s’avérait impossible faute d’eau, si les ordres du directeur étaient suivis de contrordres rendant difficiles des actions efficaces, si l’intervention sur place du premier ministre avait perturbé le déroulement des opérations en cours, si... si...

On pourrait en parler longuement, et on comprendra en lisant ce bel album, la pression subie par chacun durant ces cinq longues journées.

Planches agréables à parcourir, personnages expressifs, ce qui ajoute du confort à la lecture, glossaire expliquant les termes spécifiques à la gestion de la centrale, conclusion sous forme d’articles sur l’enquête, présentation des personnages, exposé sur l’évacuation des populations, les conséquences de cette catastrophe, documentaire rapide sur les dangers d’une centrale, bref résumé présentant le déroulement des événements par dates... Pas de doute, les auteurs ont eu le soucis de livrer un exposé complet sur ce tragique accident.

mercredi 9 février 2022

 Voyage au bout de l'enfance












Rachid Benzine

Ed du Seuil - 7/01/2022 - 84 pages


On ouvre ce livre, on prend connaissance de la situation de ce petit bonhomme qui ne demandait qu’à montrer ses poèmes à Monsieur Tannier, son maître, qui ne demandait qu’à grandir, heureux entre ses parents, ses grands-parents, ses amis, un petit être innocent qui découvre l’horreur dans un milieu ou aucun enfant ne devrait se trouver. Mais hélas, le monde est fait pour les adultes, et les adultes gardent parfois une innocence idiote et coupable, celle qui les amène à entrainer des enfants vers la souffrance extrême.

Ce récit, il vous touche en plein cœur, il vous vole votre âme, parce que cette histoire, ce n’est pas de la fiction, c’est le vécu de famille partie pour la Syrie, c’est l’histoire d’une descente aux enfers sans possibilité de retour. 

Je crois que je vais vite lite un autre roman pour faire passer le cafard qui s’empare de moi !

Je terminerai ma chronique par ces parole d’Yves Duteil qui résument si bien cette situation et que je dédie à ces enfants suppliciés :

 

« J’ai vu des enfants s’en aller, sourire aux lèvres et cœur léger

Vers la mort et le paradis, que les adultes avaient promis

Mais quand ils sautaient sur les mine, c’était Mozart qu’on assassine,

Si le bonheur est à ce prix, de quel enfer s’est-il nourri ? »


je sors amère de cette lecture nécessaire. 

Merci à l'auteur d'avoir eu le courage de publier ce récit.

L'évangile selon Marie-Madeleine













Cristina Fallarás

Ed Hérvé Chopin,  6/02/2022, 251 pages


Un récit édifiant qui, s’il n’avait pas été considéré comme fiction aurait pu rétablir une vérité historique, d’autant plus qu’il est inspiré du codex de Berlin dont quelques pages offrent le témoignage lacunaire de Marie de Magdala, encore nommé la Magdaléenne, plus connue sous le nom de Marie-Madeleine, considérée d’abord comme une prostituée, pour être ensuite réhabilitée et mise au rang des apôtres par le pape François en 2016.

L’auteure nous transmet dans ce roman, le témoignage d’une femme responsable de la conserverie locale qui faisait conditionner les poissons fournis par la pêche locale, notamment par Zébédée et ses fils, Jean et Jacques futurs apôtre, une femme révoltée, remplie de haine à l’égard des Zélotes, violents contestataires qui décapitèrent son père.  Féministe avant l’heure, s’insurgeant contre le statut donné à la femme, à l’époque, livrée en mariage dès le début de la puberté, vierge, destinée à engendrer.

Amante du christ qu’elle nomme tout au long de son témoignage « le Nazaréen », elle sera la première des apôtres, et celle qui exprimera ses doutes et sa colère face à cet être qui annonce la bonne nouvelle, Jésus, dépeint ici comme un homme capable de rassembler, capable de tolérance extrême, et dont le comportement n’était pas celui qui est généralement admis. Ici le prophète semble bien aimer partager, rire, mais également se montrer capable de manifester brutalement des émotions contraires. 

La Magdaléenne ne sera pas qu’une apôtre, elle se fera la commentatrice des actions et des paroles du nazaréen, soulignera sa folie lorsque, parvenu à Jérusalem, il « s’immolera », elle se révoltera des traitements subis par celui qui s’emportait en s’entendant nommer « le fils de Dieu », rétablira quelques vérités liées à la rumeur populaire qui attribue de bien beaux miracles au crucifié et offrira une autre version de sa résurrection aux lecteurs.

J’ai lu ce livre en imaginant bien la portée de ce roman et l’accueil qui lui sera fait, particulièrement en Espagne, Terre d’origine de la romancière. Un roman toutefois documenté, intelligent qui offre une version plausible des événements survenus au début de ce premier millénaire.

A lire, avec si possible, un minimum de connaissance des évangiles, sinon, pas de soucis, les principaux événements décris font partie du savoir populaire.

dimanche 6 février 2022

Les dinosaures












A Plumeri, Bloz (illustrateur) M Cosson (couleurs).

Ed Bamboo, 18/01/2017 - 46 pages


Une bande dessinée fort sympathique découverte au hasard de mes recherches en bibliothèque. Si le nombre conséquent de dinosaures  ne permet pas de retenir tous les noms des bébêtes exposées, on apprend tout de même beaucoup sur ces géants (ou pas) préhistoriques et ce, avec un humour qui ressemble à celui de la série : « tu mourras moins bête ». On se cultivera donc avec un grand sourire aux lèvres !

Vie et mœurs des animaux, régime alimentaire, intelligence, période à laquelle ils évoluaient sur notre bonne vieille Terre, mensurations nous sont précisées pour chaque individu étudié grâce à une carte d’identité  en fin de planche, mais ce n’est pas tout ! on apprendra comment se forme un fossile, l’origine des noms attribués aux dinosaures, ce que nous enseignent les coprolithes ou excréments fossiles des dinosaures, et un récapitulatif des termes employés permet d’éventuellement se rafraîchir la mémoire pour une lecture plus confortable. Pour le bonheur du lecteur, 5 tomes sont disponibles.

Les découvertes sont impressionnantes et on se demande comment les scientifiques ont pu aboutir à de telles connaissances même si certains aspects de ces géants du crétacé restent inconnu à ce jour. Chapeau bas au dessinateur qui donne avec grande précision, une idée de chaque créature.

Une belle découverte que je recommande de 9 à 99 ans !

mercredi 2 février 2022

Pour rien au monde











Ken Follet

Ed Robert Laffont, 16/11/21 - 880 pages



Ce roman m’a happée, fascinée, interrogée, cultivée, effrayée. Tout ça ! Je dois avouer toutefois que la lecture m’a semblée très laborieuse durant les deux cents premières pages, le temps de faire plus amplement connaissance des personnages principaux et de leur situation, le temps de mettre en place le récit.

Mais le déclic s’est produit, et je me suis attachée à Tamara, Kyah, Abdul, j’ai cordialement détesté Hakim le passeur, certains représentants de l’autorité chinoise, Dexter le patron de Tamara, imbu et intransigeant...

Il faut dire que des personnages, il y en a tellement que je n’ai pu retenir tous les noms, surtout chez les Chinois.

Et j’ai appris, moi qui ne m’étais jamais intéressée aux services secrets, à la diplomatie, aux actions et décisions gouvernementales, et ne cernais pas bien les mécanismes de l’escalade et les manœuvres des puissances, les obligations dues aux alliances entres pays. Je me sens à présent beaucoup plus au courant, et beaucoup moins rassurée !

Ken Follet ne m’a jamais déçue et cette fois encore, je me sens pleine de gratitude pour tout ce qu’il peut apporter dans ses romans, certes peut-être pas sans faille, mais si soigneusement documentés.

C’est vrai, certains passages furent longuets, particulièrement lors des discussions entre les services secrets chinois et les correspondants américains, ou Coréens, longuets mais nécessaires pour comprendre les enjeux, certes, James Moore, prêt à se présenter aux prochaines élections contre Pauline Green, présidente en cours de mandat semble être un candidat bien caricatural, sans doute pour produire un effet de contraste et comprendre le travail d’une présidente qui passe son temps à marcher sur des œufs, à moins qu’il ne soit là pour rappeler un certain président qui s’est illustré sur la scène internationale, il y a peu de

temps ...

Si je suis heureuse d’être parvenue à bout de ce pavé, quelques questions subsistent dans mon esprit : l’auteur nous prépare-t-il un deuxième tome ou a-t-il choisi une fin qui épargne le lecteur ? Je n’en dirai pas plus.

La deuxième question est liée à une situation internationale qui laisse sur sa faim : si deux grand blocs s’affrontent : Chine et Etats-Unis pour des questions de Corée du nord, du sud ou de japon, et qu’en Afrique les protagonistes s’estiment en grand danger, quid de la Russie qui semble inexistante dans le roman, ce qui paraît surprenant !

Mais bon ! Le lecteur au courant aura vite fait d’imaginer son rôle dans le conflit qui nous est exposé.

Un roman qui passe ou qui casse, j‘ai cru le lire dans les différentes critiques proposées par mes amis babéliotes. Pour moi  passé les deux  cents premières pages, je ne dirais pas que je l’ai bu comme du petit lait, ce serait exagérer en raison de la complexité des rapports entres les individus, je dirais plutôt que ce roman m’a passionnée !


Peut-être serait-il préférable de le lire en anglais si possible, certains termes employés me font douter de la traduction... Peut-être d'autres lecteurs peuvent-ils me le confirmer...