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samedi 30 décembre 2017

Un avion sans elle


Michel Bussy
ed Pocket

Un avion s’écrase sur le mont Terrible dans le Jura, un avion en provenance de Turquie avec à son bord, deux bébés de trois mois. L’un mourra lors de ce crash, l’autre se verra condamné à être privé d’identité : en effet, l’unique survivante de cet accident sera confié à l’une des deux familles susceptibles d’avoir un lien familial avec l’enfant. 

Pour le lecteur, est-elle lyse-Rose de Carville ou Émilie Vitral ? C’est ce que le détective engagé par la famille de Carville, Crédule Grand Duc,  moyennant de grosses sommes d’argent, s’efforcera de découvrir.  il a un délai de 18 ans pour cela. Le roman nous amène donc 18 ans plus tard, alors que Lylie (fusion des prénoms Lyse-Rose et Emilie) a pris tant bien que mal, des repères familiaux qui lui ont permis de parvenir sans trop de dommages à sa majorité. Mais les choses ne sont pas si simples ...

Voici un bon petit roman que je conseille vivement, avec une intrigue habilement amenée, un suspense très bien entretenu par le  journal que le détective confiera à la jeune femme avant de mourir, journal lu par Marc,  le frère d’Emilie, une lecture judicieusement coupée aux bons moments, avec laquelle s’intercalent des faits suffisamment préoccupants pour avoir envie de poursuivre ce récit. 

Ce roman me réconcilie avec Michel Bussy, en effet, j’avais beaucoup aimé Nymphéas noirs, et N’oublier jamais m’avait donné envie de l’oublier pour toujours. 

Le seul minuscule bémol plutôt comique, c'est que je n'ai pas réussi à m'habituer à ce nom de Crédule Grand-duc que je trouve ridicule.

Ce récit relance donc mon envie de poursuivre avec quelques romans bien tapis dans ma monstrueuse PAL.. 2018 sera donc Bussyesque ou ne sera pas !!!!!


Je vous conseille donc ce livre avec cette intrigue qui sort de l’ordinaire.

dimanche 10 décembre 2017


La robe de Noël



Ichikawa
Ed Ecole des loisirs


Qui donc peut désirer par-dessus tout être paré d’une robe pour Noël ? Mais les sapins bien sûr ! dans leur forêt, ils rêvent d’être ornés des plus belles parures, et leur rêve se réalisent quand on vient enfin les chercher… tous… sauf un petit sapin trop jeune et un vieil arbre dépourvu de ses attraits… ils rêvent eux aussi de se voir vêtus de la robe de Noël…

Un joli conte à lire et à relire pour émerveiller petits et grand.

jeudi 7 décembre 2017

Le grimoire du père Noël


Alice et Hélène Brière-Haquet
François Marc-Baillet
Ed Fleurus

Il approche, il arrive pour réjouir petits et grands, « dans son manteau rouge et blanc, sur un traîneau porté par le vent… »

Vous l’aurez deviné, je parle du Père Noël ! Mais au fait, connaissez-vous vraiment le Père Noël ? c’est la question que j’ai aujourd’hui posée à mes lutins de CE2 … qui m’ont dévisagée avec un air à la fois surpris, amusés, perplexe… et moi de répondre, allons allons, dites-moi donc ce que vous savez de ce bonhomme : 

Ben bon ! j’ai eu : il est vieux, il existe même pas, il s’habille en rouge, il a une longue barbe, il se promène en traîneau et il habite au Pôle Nord… bon début mais encore ????
Ils ne savent même pas quelles consignes respecter pour écrire sa lettre au Père Noël !!!

J’ai donc pris ma plus belle voix pour lire « le grimoire du Père Noël », un livre merveilleux qui vous apprend beaucoup sur le vieux monsieur  grâce à des textes très courts, tour à tour poétiques et humoristiques, des croquis, des plans (maison du père Noël que l’on peut visiter pendant des heures, le genre de page où il y a plein de trucs à regarder), des conseils pour obtenir son permis de traîneau (des fois qu’on voudrait être successeur du père Noël) . 
Vous y visiterez son atelier de production situé sur les trois collines qui entourent son chalet : La colline des « tits loupiots », la colline des » un peu grands » et la colline des « presqu’ados » . Et puis, le père Noël, s’il se méfie de la modernité, est malgré tout très au courant et sait parfaitement que certains jouets sont obsolètes et que d’autres traversent les modes…

Voici donc un merveilleux ouvrage qu’il faudrait lire avant la grand fête… Alors faites-vous plaisir et faites ce plaisir à vos enfants… Je vous garantis qu’ils boiront votre lecture !


Un livre qui fait du bien !

PS : avez vous envie de savoir comment le père Noël entretient sa barbe ???? Moi je sais !!!!

samedi 14 octobre 2017

  Heaven's road
















Alexis Arend
ed Zinedi
   

L’humanité s’éteint en quelques jours et avec elle, apparemment, tout ce qui vit… les hommes disparaissent comme par enchantement, certains individus essaient de sauver leur peau, d’autre se mettent à piller ou encore incitent au fanatisme religieux. Un groupe d’hommes et de femmes prennent la route vers la Louisiane pour essayer de trouver un lieu où la malédiction qui frappe tout ce qui vit pourrait être inopérante. A leur tête, Kyle Jenkins se voit suggérer cette route à l’occasion de rêves dont le contenu est assez flou pour que lui-même ainsi le lecteur se demande s’il a gardé toute sa raison.
Si j’ai passé certains bons moments de lecture avec ce roman, je mentirais en affirmant que je l’ai apprécié. Bien écrit certes, il donne l’impression que l’auteur s’est fait plaisir en fournissant des phrases bien recherchées et soignées, ce qui ne cadre pas du tout avec l’urgence de la situation et ne répond pas vraiment à mon besoin au moment de cette lecture : un besoin de lectrice pressée, qui trouve la situation horrible, et qui ‘a pas envie de se demander s’il y a un Dieu ou non, ni d’où vient l’homme, ni de se poser la question de la miséricorde divine. Curieuse cette impression de trouver cette histoire à la fois trop rapide et trop lente ! trop lente à cause des développements que je viens de citer, et trop rapide parce que finalement, à part la disparition des gens, la fuite vers une sorte de terre promise et la fin, il y a bien peu d’action à part des événements qui se répètent, donnant une impression de déjà-vu. La fin est décevante, je n’en dirai pas plus.
Je sors donc de ce récit plus que mitigée, moi qui aime beaucoup le post apocalyptique, je suis quelque peu déçue. Bien sûr, il ne s’agit que de mon humble avis. D’autres ont apprécié ce roman et je vous invite à lire également leur critique.

Je remercie Babélio et les éditions Zinedi pour ce partenariat. 

dimanche 17 septembre 2017


Bakhita


Véronique Olmi
Ed Albin Michel 

 Une petite fille, une petite africaine qui aurait pu être heureuse dans son village, entourée de ceux qu’elle aime, seulement voilà, la vie en a décidé autrement, mais la vie est parfois d’une cruauté sans borne et espérer être heureux au Soudan en 1865, c’était compter sans ces négriers cupides qui faisaient commerce de leurs frères humains. 

Bakhita est né dans ce Soudan où l’on prostitue les filles, où on les vend comme esclaves, où on pratique à grande échelle, la castration des garçons, ou l’on sépare les familles,...

Bakhita, à qui on a volé l’identité ( elle ne se souviendra plus de son vrai nom), à qui on a volé la joie de vivre, à qui on a interdit de penser, d’espérer, bakhita, traitée plus bas qu’un chien comme tous ces gens expédiés en caravanes vers d’autres souffrances. 

Certaines scène de cette première partie sont vraiment insoutenables, et resteront gravées à jamais dans ma mémoire, toutefois très attachée à cette jeune fille,  j’ai cheminé, dans la deuxième moitié du récit avec  celle  qui grandit, fait des rencontres, s’attache aux enfants, et passe d’esclave à servante dévouée à son entourage, à un Dieu qu’on lui enseigne, même si, et cela se conçoit, elle restera marquée et sera assaillie par des rêves et des visions de cauchemar, paralysée parfois par ses anciennes terreurs qui se manifesteront souvent, perturbée jusqu’à sa mort par les souffrance endurées dans son enfance.

On remarquera que Bakhita, qui n’a pas été éduquée, si ce n’est à force de coups de fouets, a perdu la mémoire de son enfance,  n’a pas reçu d’instruction, ne saura jamais lire et aura bien des difficultés à maîtriser une langue. il semble d’ailleurs que son langage soit fait d’emprunts à plusieurs langues qu’elle a dû pratiquer durant son parcours.

On notera également que quelques années après son installation en Italie,  Bakhita informe une religieuse de sa situation  d ‘esclave, et la religieuse lui répond qu’elle sait, sans autre commentaire. J’en déduis donc que dans un pays où à cette époque, on a déjà proclamé l’abolition de l’esclavage, on continue à considérer  les gens enlevés par des négriers comme esclaves et que leur affranchissement doit faire l’objet d’un procès. La bonne société serait donc restée longtemps complice de ces pratiques… ?

Le récit est merveilleusement bien écrit, je crois avoir affirmé dans un commentaire de citation que cette écriture souvent très poétique, m’a permis de supporter ces quelques scènes difficiles à lire, même si le style  se relâche un peu dans la deuxième partie .


Je laisse donc à mes amis lecteurs la possibilité de lire cette pépite de la rentrée littéraire, de cheminer à leur tour avec une femme qui termine sa vie comme elle le mérite mille fois puisqu’étant devenue croyante et pieuse, et qu’aujourd’hui encore, elle existe par les témoignages que l’on a conservés.

lundi 28 août 2017


Appelez la sage-femme


Jennifer Worth
Ed Albin Michel, Livre de poche



J’ai toujours ressenti beaucoup d’admiration pour les personnes capables de  faire don de leur propre personne pour se mettre au service des autres, sans juger, sans se plaindre ou qui ont dû lutter pour parvenir à leur but.Certaines sont devenues très célèbres comme Sœur Emmanuelle, L’abbé Pierre, Marie Curie, Dolores Ibarruri, d’autres sont un peu moins connues comme Jennifer Worth auteur de ce livre, et je tiens à mentionner les personnes qui autour d’elle ont œuvré silencieusement et ont accompli un travail impressionnant, renonçant au confort, à la richesse pour certaines, et qui n’ont jamais quitté les quartiers pauvres de Londres où elles se sont mises au service de leurs pairs en détresse. Il s’agit des sœurs de St Nonnatus, installées dans l’east end à Londres au milieu des Cockneys qui sont des londoniens issus des classes ouvrières, résidant dans les environs de l’église St Mary-le-Bow.

Jennifer Worth introduit habilement le lecteur dans ces quartiers au contact de personnages au tempérament forgés pour les besoins de ce milieu rude, des religieuses menant des visites prénatales (qui n’étaient pas obligatoire à l’époque), soignant ici et là des personnes coopérantes ou non, des hommes de main indispensables dans ce milieu féminin qu’est un couvent, une cuisinière qui chouchoute ses ouailles, un prêtre qui a passé une partie de sa vie à secourir les prostituées.

La lecture de ce récit me fut bien agréable parce qu’aucune monotonie ne s’invite durant la lecture : des scènes émouvantes alternent avec des instants heureux voire comique, des récits de vie des personnages qui n’ont pas été épargnés, querelles entres religieuses souvent comiques, des religieuses qui elle-même possèdent chacune leur style, cette histoire m'a paru bien relevée et épicée.

Certains passages sont captivants : les religieuses sont très compétentes en obstétrique elles le montrent lors d’accouchements à risque au cours desquels le médecin très confiant laisse à la sœur de service, toute liberté d’action et de décision, elles assurent des suivis de grossesse et montrent une grande expérience.

Ce livre décrit également la capitale anglaise d’ après-guerre ou les lois sociales ne sont pas encore établies, où la pauvreté n’est pas gérées et où les laissés-pour-compte n’ont aucune défense, où on peut décider de prendre un bébé à une jeune accouchée de moins de 17 ans, où on sépare les familles pauvres qui affluent dans les « workhouses » où les victimes de la pauvreté sont traitées très durement.

J'ai une pensée particulière pour ces 25 enfants arrivés dans une famille aimante et sachant subvenir à leurs besoins contre vents et marées.


C’est dans ce contexte que Jennifer Worth nous raconte sa vie mouvementée et passionnante, simplement, sans fioriture. Un récit vrai et émouvant.

samedi 26 août 2017

Faites la paix avec votre assiette


Catherine Malpas
Ed de la martinière

Très tendance, le régime IG ou indice glycémique. Aussi, Catherine Malpas nous expose-t-elle les dangers du sucre, principalement le glucose largement présent dans nos assiettes. 

J’ai pu lire plusieurs ouvrages sur cette question, et faites la paix avec votre assiette me semble intéressant  car elle parle d’index glycémique, soit la quantité de glucides présente dans une aliment notion de base à connaître pour éviter les pics de glycémie mauvais pour la santé, mais aussi de charge glycémique, ou quantité réelle de glucides présents dans une portion d’un aliment donné. Pour cette raison, on peut donc affirmer que ce n’est pas parce qu’un aliment possède un index glycémique moyen ou élevé qu’il faut le bannir, tout est question de quantité. 

L’auteure explique par ailleurs, clairement pourquoi il faut éviter les sucres et met en garde les lecteurs par rapport à certains régimes qui font effectivement maigrir, mais qui n'empêchent pas de reprendre du poids. 
Le régime indice glycémique semble plus permissif que les régimes hypocaloriques (la notion de calorie étant devenue obsolète), car il autorise beaucoup d'aliments variés. Peut être faut-il par la suite limiter les sucres non indispensables.

En tant que naturopathe, elle ne se contente pas d’exposer cette théorie, mais elle rappelle également de grands principes de base pour un maintien en bonne santé : drainage des toxines, équilibre acido-basique, microbiote intestinal, sport, dépense énergétique, zénitude, travail sur soi…


Un livre intéressant que je recommande tout en conseillant des ouvrages complémentaires tels que La bible IG ou le nouveau régime IG.                     

lundi 21 août 2017

Une histoire des abeilles


Maja Lunde
Ed les Presses de la cité


Ce roman, fiction, sans en être une parce que très bien documenté devrait être mis entre toutes les mains, et particulièrement entre les mains de quelques responsables censés garantir la pérennité de notre planète bleue.

Maja Lunde écrit l’histoire des abeilles depuis 1851, date qui n’est pas mentionnée au hasard, puisque cette date se situe vingt ans après la mort de François Hubert, naturaliste suisse qui par ses travaux, apporta une somme non négligeable de connaissances au sujet de cet insecte sans lequel nous ne pourrions vivre. L’auteure du roman le mentionne au cours de l’histoire à travers un livre dont le titre n’existe pas mais qui relate ses découvertes et observations sur l’apiculture.

Trois périodes donc sont mentionnées dans le roman : 
la première correspond donc  à un accès à la connaissance sur les abeilles, la deuxième se situent en 2007, date mentionnée dans la réalité par les spécialistes,  à laquelle les apiculteurs du monde entier ou presque, sont éprouvés par de bien curieux phénomènes de disparition des abeilles, la troisième, en 2 098, est d’ordre dystopique et post-apocalyptique avec un pays de référence : la Chine : plus aucune abeille sur terre, les hommes sont employés en masse à polliniser les fleurs, la nourriture est réduite et … je vous laisserai découvrir combien les abeilles sont indispensables à notre vie sur Terre et méritent plus que notre respect.

Ce livre m’a vraiment poussée à aller me documenter sur la question et c’est pour cette raison que j’ai qualifié ce roman de fiction sans en être une car l’histoire repose sur des faits réels et les événements qui y sont relatés sont non seulement possibles mais probables dans la troisième période (si on enlève l’emploi des masses en tant qu’ouvriers pollinateurs).

S’il revêt par moment des aspects bien noirs et tristes,  la fin m’a semblé plutôt réconfortante en signalant combien la nature est capable de reprendre ses droits, grâce à un message d’espoir permettant de refermer le livre sur une note un peu plus gaie.

Un roman très vite lu et léger, en aucun cas difficile à ingérer mais efficace en ce qui concerne la connaissance à acquérir sur les abeilles. Si parfois j’ai ressenti quelques longueurs, c’est parce que, probablement dans un souci de rendre son ouvrage parfaitement assimilable, Maja Lunde y mêle des histoires familiales, et je me suis demandé dans le premier tiers, voire un peu plus, si le sujet qui nous préoccupait allait prendre sa place dans le roman. 

Et je peux affirmer que Maja Lunde a opéré en magicienne, en introduisant par la coupure entre les différentes époques, un certain suspense, puis en confiant au lecteur,  dans le dernier tiers, certaines révélations qui laisseront le lecteur admiratif quand à l’organisation du récit.


Je remercie Babélio et les éditions Presses de la cité pour ce partenariat.

jeudi 17 août 2017

L'enfant rien


Nathalie Hug
Ed France loisir, livre de poche

Qu’est ce qui est pire à vivre que l’indifférence d’autrui, surtout quand cet "autrui" pourrait avoir des liens avec vous s'il le désirait ? A plus forte raison quand on est un enfant d’une dizaine d’années ? et comment se manifeste ce mal être ? Par une éternelle quête, par un comportement adapté à la situation, par exemple, se faire remarquer par le négatif, ce qu’en analyse transactionnelle, on appellera le stroke négatif… c’est exactement la situation de cet « enfant rien » qui faute de père, essaie en vain de créer un lien avec le père de sa demi-sœur, de questionner sa maman, qui, peut être en raison de son propre vécu, ne semble pas vouloir communiquer avec lui à ce sujet…Adrien est transparent, Adrien cherche sa place, Adrien essaie d’exister.
Nathalie Hug, dans ce court roman, expose subtilement l’évolution de cet enfant rien et parvient à merveille à se mettre dans sa tête pour  lui prêter des pensées tout à fait logiques et des réactions normales, à tel point que je suis allée voir si cette histoire avait pas une relation avec un vécu de l’auteur ou si elle avait eu à s’occuper d’enfants en difficulté.

La fin est vraiment très surprenante, à tel point que j’ai lu une première fois le dernier paragraphe, puis j’ai ouvert à nouveau le livre pour le relire une deuxième, une troisième fois…


Un roman touchant racontant la vie d’un petit garçon malade auquel on ne peut que s’attacher.

mercredi 16 août 2017

La servante écarlate


Margaret Atwood
Ed Robert Lafont


Effroyable dystopie que ce roman dont la narratrice, par bribes,  nous raconte ses souvenirs et la façon dont elle est amenée à vivre l’instant présent, et à lâcher prise, tout en amenant le lecteur à considérer que sa dernière liberté réside dans sa tête ! mais comment lâcher prise quand on a perdu tous les siens, qu’on a tenté de vous administrer un bon lavage de cerveau (Merci les tantes ! ) qu’on ne peut se fier à quiconque sans avoir peur de la délation, de la vengeance, de la jalousie encouragée par ce régime totalitaire prompt à déporter et à exécuter, sur une terre devenue impropre où la majorité de la population est devenue inféconde et ou on impose à des femmes de devenir des mère porteuses, que dis-je, pas des mères, des porteuse simplement dont la progéniture est destinée aux couples sans enfants.  

J’ai passé mon temps durant cette lecture, à imaginer ce que je ressentirais à la place de la narratrice, sans trop me poser de questions puisqu'elle-même traduit très bien les pensées de toute personne humaine capable de ressenti et de sentiment. 

La narration est parfois confuse, certaines phrases m’ont semblé difficiles à interpréter, peut-être pour un problème de traduction auxquels s'ajoutent les retours vers l’origine du désastre qui plonge l’Amérique dans un cauchemar digne de Georges Orwell ainsi que le récit dans le présent qui peuvent, surtout au début, mettre mal à l’aise le lecteur. Mais ce récit devient malgré tout très lisible avec l’évolution de la narration.


Ce type de récit marque, fait peur et donne à réfléchir car on y retrouve bien des éléments qui rappellent des régimes totalitaires qui connurent leur heure de gloire dans l’histoire de l’humanité. 

lundi 7 août 2017


L'apothicaire


Henri Loevenbruck
ed Flammarion, livre de poche



    Où l’on fait connaissance d’un personnage érudit, athée, original, attachant  et qui semble bien avoir plus d’un tour dans son sac ! Andréas St Loup, apothicaire de son état, se retrouve malgré lui, au centre d’une grosse machination, écartelé entre les frères Marigny (le chambellan et ministre de Philippe IV le Bel et l' évêque de Sens, Guillaume de Nogaret, le conseiller du roi, et Guillaume Humbert, l’inquisiteur général du royaume de France, bien tristement célèbre. 

Avec son apprenti, Robin, et Magdala, dite « la Ponante », prostituée au grand cœur, ils formeront une équipe de choc pour fuir vers le sud, sauver leur peau et résoudre une énigme bien mystérieuse : retrouver les traces d’un personnage qui a disparu des mémoires et ce,  malgré l’ordonnance du roi invitant tout le royaume à mettre fin à leurs déambulations.

Andréas et son  équipée sont donc poursuivis, et en tant que lectrice, j’aime particulièrement les personnages en fuite qui sont à l’origine de récits en général très intéressants et plein de suspens. 

Dans ce roman, Andréas est doublement poursuivi : il tente constamment de distancer l’inquisiteur, mais il se retrouve également poursuivi par deux mystérieux chevaliers, style chevaliers de l’apocalypse,  dont on percera le mystère dans une bonne deuxième moitié de l’histoire.

A la même époque, Aalis, fille de drapier de Bézier, après quelques « ennuis » avec sa famille et le prévot de Bézier décide de fuir cette ville pour se rendre à Bayonne, bien que cela ne soit pas aisé lorsqu’on se sait poursuivi par les autorités et que le gibet vous attend en cas d’échec.

L’histoire, rapporté par quelque narrateur qui met le lecteur dans la confidence, est fort plaisante à lire : passé la surprise des premières pages et une fois attaché au personnage d’Andréas, les tournures de phrases d’un intellectuel qui aime à manier le verbe, de préférence dans un style rappelant l’époque médiévale n’importuneront aucunement le lecteur, bien au contraire ! On y jouit du contraste provoqué par les différents registres de langue employés par chacun : Magdala et son langage des rues qui tranche avec le discours d’Andréas, ce même discours d’autant plus épicé que le pauvre robin a encore tout à apprendre, de l’apothicaire comme de la prostituée.

Le roman m’a apporté une nouvelle somme de connaissances sur cette passionnante société médiévale dont je connais quelques aspects mais au sujet de laquelle il y a toujours à apprendre.
Découvrir que l’homme était alors en perpétuelle recherche de progrès, même si les croyances de cette société avaient la vie dure et qu’un Andréas St Loup risquait fort de passer rapidement pour hérétique en critiquant, voire en rejetant certaines idées bien ancrées comme s’opposer déjà à cette époque, aux saignées, parler d’hypothétiques organismes invisibles parce que minuscules, à l’origine de bien des maladies, avancer que les lentilles permettraient un jour bien des progrès… St loup met bien en évidence tout ce savoir que l’on ne possède pas encore en 1300.  

On apprend encore bien des pratiques et des techniques à la lecture de ce récit : le travail des drapiers, la construction des murs, la fabrication de la dynamite, les astuces des templiers pour ouvrir des passages secrets dans les commanderies, les mœurs des loups, les effets des plantes… ma liste n’est pas exhaustive et cet apport de connaissance fait une grande partie de l’intérêt de ce roman, même si là n’est pas ce qui fait battre le cœur de ce pavé, non, ce qui fait de ce livre un refuge pour le lecteur, c’est sans aucun doute un suspens parfois intenable qui vous transforme en grosse paresseuse qui ne pense qu’à lire parce qu’on a envie de savoir, c’est le deuxième livre d’Henri Loevenbruck  que je dévore, le premier m’avait fait exactement le même effet, ce genre de livre qui vous habite jour et nuit tant que vous n’êtes pas arrivé à la fin et qui continue à vous hanter ensuite pour laisser très longtemps un souvenir impérissable.


Si vous aimez l’histoire, particulièrement le moyen-âge tardif, si vous raffolez le suspense à outrance,  si vous appréciez  un soupçon d’ésotérisme, ce livre est pour vous !!!! j’ai beaucoup aimé tous les romans que j’ai lu depuis le début de l’été, mais celui-ci détient la palme des coups de cœur pour l’année.  

mercredi 2 août 2017


Une dernière danse


Victoria Hislop
ed les Escales, livre de poche.


Ce nouveau coup de cœur m’a amenée à veiller jusqu’à 1 heure du matin pour le terminer. Ecrit selon une trame identique à l’île des oubliés, on y fait connaissance de deux jeunes anglaises : Sonia et Maggie qui arrivent à Grenade pour y prendre des leçons de danse. Sonia fait connaissance de Miguel,  propriétaire du café « el Barril » qui va lui raconter l’histoire de la famille Ramirez qui tenait ce bar durant la guerre civile.

La première partie, axée essentiellement sur la danse, peut plaire ou pas, toutefois on ne  peut qu’ admirer l’ écriture  de Victoria Hislop qui décrit des danses telles que la salsa ou le flamenco et quelques-unes de ses formes  (bulería, Alegría, solea) avec beaucoup de détails, de telle sorte qu’on a l’impression de vivre la danse. 
J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié l’ambiance très « espagnole » de ce récit parsemé de petits mots qui parfois ne peuvent pas être traduit sans trahir l’ambiance de ce pays.

La deuxième partie amène le lecteur à Grenade en 1931. Les Ramirez forment une famille unie, avec le père, la mère et leurs quatre enfants ayant chacun une personnalité bien marquée : Antonio, l’enseignant, défenseur des ouvriers critiquant la politique de la seconde République, Ignacio, l’aficionado macho qui voue sa vie aux arènes et à la corrida, Emilio, le tendre, le pacifique, le guitarrista qui s’entend si bien avec la jeune sœur, Mercedes qui a le « duende », ce petit démon intérieur qui s’agite et qui en fait une virtuose  du  flamenco qui va  rencontrer un beau « gitano  guitarrista » avec lequel elle dansera…

Mais hélas, dès 1931 l’Espagne est la proie de tensions qui, s’exacerbant, vont se muer en cette terrible guerre civile opposant les nationalistes aux républicains.

On peut avoir lu ou vu des documentaires sur la question, on peut avoir fait une fac d’espagnol et avoir étudié la question, on peut avoir entendu des bribes de conversation à ce sujet par des espagnols qui très souvent préfèrent oublier cette période cruelle de leur vie, cela fait froid dans le dos et suscite une grande compassion, mais lire ce livre et suivre l’évolution d’un famille en s’étant attaché aux personnages ( l’auteure a bien su décrire chacun avec ses qualité et ses défauts, permettant au lecteur d’apprécier  ou non à chacun des membres de la famille) m’a vraiment aidée à réaliser ce que fut cette guerre durant laquelle des familles se déchirèrent, soit par la perte des êtres aimés, torturés, tués dans les bombardements, ayant subi toutes les cruautés possibles. 

Quoi de pire qu’un pays en guerre contre lui-même, comment peut-on pardonner à ces tortionnaires soutenus par l’Eglise les exactions commises pour obtenir le pouvoir ? cette histoire m’a fait trembler d’effroi et je n’ai pu m’empêcher de me mettre dans la peau de Concha, la mère qui endurera les pire souffrances morales.


J’ai beaucoup aimé le dénouement c’est tout ce que j’en dirai… Au lecteur de découvrir ce récit extrêmement bien ficelés qui nous réserve bien des surprises.

samedi 29 juillet 2017

Le lecteur de cadavres


Antonio Garrido
Ed Grasset, 
Ed livre de poche.


  Les premiers qualificatifs qui me sont venus à l’esprit, après avoir refermé (à regret) cet immense roman, sont destinés à Antonio Garrido qui mérite amplement le succès remporté par ce roman, à en juger par les excellentes critiques qu’il a reçues à juste titre. 

Tout au long du récit, je me suis sentie admirative du travail de documentation effectué par l’auteur, toutefois je ne réalisai pas encore l’étendue de ce travail avant de parcourir les notes de l’auteur à ce sujet : documentation extrêmement poussée sur les écrits de l’époque,  explication des noms, prénoms des personnages, situation historique de la Chine menacée d’invasion par les Jins, inventions, particulièrement une, dont je ne dévoilerai aucunement le nom, vie quotidienne dans les différentes couches sociales de l’époque, protocole et étiquette à la cour de l’empereur, respect dans la vie quotidienne, des préceptes de Confucius … 

Mais le plus intéressant c’est que ce roman a été bâti d’après la vie de Song Cí, premier médecin légiste, auteur du Xi Yuan Ji Lu publié en 1247 traduit dans plusieurs langues et qui serviront de base à Antonio Garrido.

J’ai beaucoup appris tout au long de ce parcours sur ce personnage dont je suis devenue l’ombre pendant quelques jours, héros qui semble s’être élevé seul, qui perd ses parents, sa famille, progressant dans un environnement pratiquement toujours hostile, devant se battre pour simplement survivre, ne cherchant jamais la facilité,  ce jusqu’à la dernière page et qui se sort de situations extrêmes grâce à une malice, une intelligence hors du commun, beaucoup de persévérance, de l'amour propre, qualités  qui le rendent bien attachant et vous accroche à son histoire jusqu’au dénouement, même si parfois, il s’est avéré nécessaire d’avoir le cœur bien accroché, pas obligatoirement lors des autopsies en ce qui me concerne,  mais surtout lors de la description de certaines tortures dont les chinois semblaient connaître les secrets et que personnellement,  je refuse souvent d'imaginer.

Les personnages, nombreux, présentent un grand intérêt : généreux ou avares, intéressés ou altruistes, fourbes ou droits, ils ne font par leurs agissements que mettre en avant les qualités de Cí. Ce qui épice encore le récit, c’est qu’un même personnage peut se montrer successivement bienveillant, puis devenir un monstre et inversement, mettant en éveil la pensée du lecteur, (il m’est même arrivé d’essayer de comprendre ou de deviner le cheminement d’un personnage en dehors de la lecture).

décrivant dans un premier temps le parcours semé d'embûches et de dangers de toutes sortes d'un jeune homme sans défense, seul au monde, le roman devient par la suite un thriller historique passionnant regorgeant de suspense et de rebondissements que 
j' ai hésité à lire parce que je n’ai pas vraiment apprécié La scribe du même auteur (voir critique), et puis j’ai décidé de lui donner une chance, je ne le regrette pas, ce roman fera partie des meilleurs récits lus cette année. Je vous le recommande. Et merci à l’auteur pour ces recherches et ces années de travail qui ont donné naissance à un roman historique abouti et passionnant.

jeudi 20 juillet 2017

Tout un été sans Facebook


Romain Puértolas
Ed Le dilettante.

Connaissez-vous Agatha Crispies (Oui j’ai bien écrit Crispies), la célèbre détective sévissant à New-York York Colorado ? Et là, fort surpris(e), vous me demandez :
-       « il y a un New York dans le Colorado » ?  Et je vous demande en retour :
-       "il y a un  New York sur côte Est ? » moi, qui sors tout émoustillée par la lecture de ce roman hilarant (si toutefois, on accroche à cet humour qui passe ou qui casse).

Ce New York, celui dont j’ai fait connaissance il y a maintenant 370 pages, est à ne pas manquer avec ses cent-cinquante âmes, ses cent-quatre-vingt-dix-huit  ronds-points, ses écureuils radioactifs et sa célèbre entreprise, « Trou Divin », fournisseur officiel de donuts (à ne pas confondre avec un autre établissement du même nom mentionné dans le livre et que la morale m'interdit de citer et aussi parce que vous le découvrirez), fournisseur donc, du poste de police le plus original de ce coin perdu au milieu de nulle part, où règne un dangereux multirécidiviste qui grille allègrement l’unique feu rouge de la ville, où les policiers, laissant courir les dealers d’Aspégic et de Guronsan, s’adonnent au plaisir du tricot, du sudoku, des fléchettes ( attention, il faut aimer la bière et savoir  roter pour participer à cette activité) ou font partie du plus grand et du meilleur club de lecture de New York, Colorado.

C’est dans ce décor de rêve qu’évolue notre héroïne, qui tient sa place dans tous les sens du terme, avec ses seins touchent la Californie, tandis que son postérieur fricote avec le New Jersey. Il faut dire qu’Agatha Crispies, incontestablement d’origine africaine, se nourrit exclusivement ou presque, de donuts au chocolat dont elle éparpillé les miettes sur les lieux des crimes qu’elle doit élucider afin de quitter New York Colorado où il n’y a pas de réseau, par d’internet, donc pas de Facebook, ni personne à tuer à part le temps, pour retourner vivre à New York, New York, le vrai, celui de la côte Est.

J’ai dévoré ce roman, certainement pas en raison de son insoutenable suspense, l’intrigue me paraissant dépourvue  de tout intérêt, mais bien accrochée à cet humour souvent absurde mais ô combien délicieux, à se demander où Romain Puértolas a pu aller dégoter ces idées ! 

Mais il n n'y a pas que cet humour  dans l’histoire, on y retrouve bien des clins d’œil à de célèbres romans, des passages entiers dédiés à des œuvres maîtresses de la littérature française et américaine, voire espagnole, anglaise et j’en passe, ( il faut reconnaître qu’Agatha est maître dans l’art de décortiquer les œuvres à défaut d’élucider les mystères concernant les meurtres), des réflexions sur le racisme, des passages qui interpellent les lecteurs de polars sur la différence entre les polars des séries et la vraie vie, des aspects de la pratique policière auxquels on n’avait pas pensé ( je crois que je serai désormais plus attentive à la façon dont les héros menottent les délinquants, au vocabulaire employé en parlant d’une arme et  aux petits détails amusants mentionnés tout au long du récit.

En résumé je me suis bien éclatée et, moi qui ai tendance à me débarrasser des livres lorsque je les ai lus, et particulièrement des policiers parce que j’en connais désormais la fin, je vais garder précieusement celui-là pour le relire, histoire de passer encore de bons moments. 
C’est dire : j’ai eu envie de me rationner : pas plus de cinq pages par jour pour faire durer le plaisir. Et puis finalement, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller m'y réfugier dès que l’occasion s’en est présentée !

Je ne connaissais pas Puértolas, mais je compte bien combler cette lacune en lisant ses autres romans.

lundi 17 juillet 2017




Le siècle - Tome 1
La chute des géants.

 Ken Follet
Ed livre de Poche
Ed Robert Laffont


Bel exposé sur la première guerre mondiale, et je dirais même celui qui me manquait. Comme nombre étudiants, j’y avais eu droit durant mon année de troisième ainsi que mon année de terminale, cours dispensé de façon assez imbuvable à coup de stencils monochromes mentionnant des mouvements de troupes qui ne représentaient rien pour moi, et je ne parle pas de l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand qui était officiellement la cause de cette guerre meurtrière, bien mis en évidence par les profs, sans pour autant détailler les étapes qui menèrent de sa mort à la guerre entre toutes ces nations.



Merci donc Monsieur Follet, écrivain et historien de génie de nous avoir offert la connaissance  de cette partie sombre de l’histoire de façon romancée et beaucoup plus limpide, pas seulement vécue par nous les français, mais aussi du point de vue des américains, des Allemands, des Anglais, et des russes (qui ont rapidement eu d’autres chats à fouetter).



 Les personnages me semblent habilement choisis parmi différents couches de la société de l’époque, offrant au lecteur un panel intéressant qui permet de comprendre les coulisses de la guerre et la façon dont elle fut vécue par les groupes humains : diplomates de tous bords, Allemands, Américains, Anglais aux intérêts convergents ou pas et qui tenaient une partie de la planète entre leurs mains, et qui amènent le lecteur  à considérer le côté absurde de la guerre : des amours impossibles, des amitiés mises en veilleuse, des combats menés en douce pour défendre quelques arpents de terre, des soldats qui se retrouvent sur le front, tuant peut-être leur ami en face, et qui sympathiseront le temps d’une trêve de Noël (cf citation).



À la lecture de ce roman, je me suis questionnée longuement : qui avait intérêt à cette guerre ?

Les Autrichiens ? Peut-être… quoiqu’elle fut pour l’empereur devenant sénile, un problème de succession et une éventuelle solution à l’inimitié envers les Serbes… les Allemands qui prirent à l’époque cet incident diplomatique comme prétexte à une déclaration de guerre à leurs voisins russes et français qui s’étaient mis à mobiliser et l’on assiste alors à un jeu de dominos entraînant la moitié de la planète dans un conflit des plus meurtriers. Ken Follet  a très bien su développer cet aspect et montrer qu’au dernier domino tombé, on ne sait plus pourquoi on combattait si ce n’est pour amener l’Allemagne après une maigre tentative de paix,  a une défaite tant stratégique qu’ économique qui laisse présager le tome suivant, mise en cause des juifs, volonté de revanche…cette lecture m’a vraiment donné le goût de réapprendre l’histoire, si sombre soit elle.



Les personnages ont été choisis avec soin pour  ce qu’ils représentent et parmi différentes catégories sociales : une famille, la famille Williams,  dans le secteur minier du pays de galles, un père défenseur de la cause et des intérêts des mineurs, une fille élevée en ce sens et qui aura un parcours des plus intéressants, un fils qui partira sur le front, nous livrant les détails de la bataille de la somme, un Américain, proche du président Wilson, au rôle un peu confus, à la fois diplomate, espion, ayant des relations en Europe, la famille Von Ulrich famille de diplomates qui semblent tenir le destin de lEurope entre leurs main, Le comte Fitzherbert, personnage ambigu, hautain ayant ses entrées à la chambre des lords, prêt à tout pour défendre ses intérêts, Grigori et Lev Pechkov qui tour à tour, apportent respectivement des connaissances sur la révolution russe, et sur certains aspects de la politique intérieure des États Unis et sur sa société en ce début de siècle, Lady Maud (sœur du comte) et Ethel William grâce auxquelles on assiste aux actions  des premières suffragettes et au début du combat pour la cause des femmes dans la société machiste de l’époque.



Ken Follet fait habilement entrer en jeu des personnages célèbres : le roi George V, Lloyd Georges, Winston Churchill en précisant en fin de roman, qu’il les a introduit  dans des lieux imaginaires (notamment Ty Gwyn, la luxueuse demeure du comte  Fitzherbert) en s’étant préalablement documenté sur la possibilité pour ces personnages d’avoir effectivement fréquenté ces lieux. Un roman très sérieusement documenté donc et que l’on peut lire pour acquérir des connaissances certaines.



La guerre 14-18 n’étant pas la partie de l’histoire que je préfère, en raison notamment de la difficulté à me remémorer son déroulement, les batailles, les mouvements sur les fronts, je pense que j’apprécierai davantage le deuxième tome sur la seconde guerre mondiale. Je commence déjà à me demander ce que deviendront chacun des personnages auxquels je me suis attachée ou pas, et j’ai envie également d’en connaître plus sur la vaste guerre 39-45 aux facettes multiples et aux problématiques diverses et afin de mieux comprendre les « pourquoi » et les « comment » de ce conflit, surtout les « comment » qui peuvent rester obscurs un certain temps si comme moi, on ne s’est pas vraiment intéressée aux manœuvres diplomatiques et politiques de l’époque.



Je ferai certainement quelques lectures plus récréatives entre temps, car ce tome passionnant fut tout de même un pavé de plus de mille pages d’intrigue, de magouilles politiques et stratégiques qui ne se lisent pas en trois heures !