Une histoire des abeilles
Maja Lunde
Ed les Presses de la cité
Ce roman, fiction, sans en être une parce que très bien
documenté devrait être mis entre toutes les mains, et particulièrement entre
les mains de quelques responsables censés garantir la pérennité de notre
planète bleue.
Maja Lunde écrit l’histoire des abeilles depuis 1851, date
qui n’est pas mentionnée au hasard, puisque cette date se situe vingt ans après
la mort de François Hubert, naturaliste suisse qui par ses travaux, apporta une
somme non négligeable de connaissances au sujet de cet insecte sans lequel nous
ne pourrions vivre. L’auteure du roman le mentionne au cours de l’histoire à
travers un livre dont le titre n’existe pas mais qui relate ses découvertes et
observations sur l’apiculture.
Trois périodes donc sont mentionnées dans le roman :
la
première correspond donc à un accès à la
connaissance sur les abeilles, la deuxième se situent en 2007, date mentionnée dans la réalité par les spécialistes, à laquelle
les apiculteurs du monde entier ou presque, sont éprouvés par de bien curieux
phénomènes de disparition des abeilles, la troisième, en 2 098, est d’ordre dystopique et post-apocalyptique avec un pays de référence : la Chine : plus aucune
abeille sur terre, les hommes sont employés en masse à polliniser les fleurs,
la nourriture est réduite et … je vous laisserai découvrir combien les abeilles
sont indispensables à notre vie sur Terre et méritent plus que notre respect.
Ce livre m’a vraiment poussée à aller me documenter sur la
question et c’est pour cette raison que j’ai qualifié ce roman de fiction sans
en être une car l’histoire repose sur des faits réels et les événements qui y
sont relatés sont non seulement possibles mais probables dans la troisième période (si on enlève l’emploi
des masses en tant qu’ouvriers pollinateurs).
S’il revêt par moment des aspects bien noirs et tristes, la
fin m’a semblé plutôt réconfortante en signalant combien la nature est capable
de reprendre ses droits, grâce à un message d’espoir permettant de refermer le
livre sur une note un peu plus gaie.
Un roman très vite lu et léger, en aucun cas difficile à
ingérer mais efficace en ce qui concerne la connaissance à acquérir sur les
abeilles. Si parfois j’ai ressenti quelques longueurs, c’est parce que,
probablement dans un souci de rendre son ouvrage parfaitement assimilable, Maja
Lunde y mêle des histoires familiales, et je me suis demandé dans le premier
tiers, voire un peu plus, si le sujet qui nous préoccupait allait prendre sa
place dans le roman.
Et je peux affirmer que Maja Lunde a opéré en magicienne,
en introduisant par la coupure entre les différentes époques, un certain
suspense, puis en confiant au lecteur, dans le dernier tiers, certaines révélations qui
laisseront le lecteur admiratif quand à l’organisation du récit.
Je remercie Babélio et les éditions Presses de la cité pour
ce partenariat.
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