Pages

jeudi 27 janvier 2022

 Portrait au couteau



Malika Ferdjoukh

Ed Bayard, 12/01/2022

192 pages


Une intrigue qui prend sa source sans le passé, un siècle plus tôt, un épais mystère qui voit le jour dans l’esprit de trois adolescents et qui se révèle sous la forme d’une énigme obligeant à  une certaine recherche pour trouver la solution, une certaine perspicacité et de la suite dans les idées de nos héros, du fantastique et du surnaturel qui permettra de faire ressurgir le passé,  voilà qui produit un roman addictif pour adolescents, à une condition : pouvoir se mettre dans la peau de ces héros qui devront se comporter comme nos ados, fuir le monde des adultes, se débrouiller entre eux, se vanner, se marrer... Et tous ces ingrédients, le récit de Malika Ferdjoukh en regorge !

Un roman qui n’est pas sans rappeler les récits de la série « Chair de poule » avec toutefois beaucoup plus de finesse que cette collection destinée à faire vendre des livres en quantité non négligeable.

L’écriture fluide permettra de captiver un certain nombre de lecteurs.

Pour ma part, j’ai oscillé entre l’ado qui sommeille en moi et l’adulte qui considère cette œuvre. Pas de doute, ce roman plaira, même si j’ai parfois ressenti quelques longueurs, dans les moments de communication entre ces jeunes qui ont envie de s’éclater et qui ressentent la même peur, et bien que quelques indices m’aient paru incohérents, mais peut-être ai-je abordé certains passages de façon distraite. J’ai malgré tout adoré cette enquête sans véritable indice, sans témoins, basée sur le recoupement d’articles de journaux trouvés dans les archives, de témoignages et de l’aide précieuse d’un revenant et d’un médium.

La fin est parfaitement imaginée et acceptable même si elle paraît être le fruit de déductions quelques peu hâtives à l’observation d’un cliché. Mais prenons-la donc comme une vérité, après tout elle est plausible.

Un bon petit roman à conseiller autour de soi.

 

lundi 24 janvier 2022

 

Mes dents, mes copains et moi.



Karine Dupont Belrhali, Julien Bizat

Ed Bayard Jeunesse, 9/10/2019

32 pages



Pauvre Matéo, tous ses copains ont des dents en moins, mais chez lui, les quenottes refusent de tomber, il a beau croquer dans les biscottes, rien n’y fait. 

Avec ses amis, il imagine des façons de faire tomber ces incisives rebelles... Mais les ratiches tiennent bon... On pourrait aller faire un câlin à un rhinocéros, mais bon ! elles finiront bien par tomber toutes seules ! Alors tant pis, l’entrainement de foot changera les idées de Matéo et lui fera certainement oublier ses déboires !

Livre testé en classe avec des enfants de CP qui ont manifesté beaucoup d’intérêt pour cette histoire sympa qui a provoqué une belle hilarité de groupe. Une sympathique façon de rassurer les p’tits bouts en ce qui concerne les contrariétés dentaires.

dimanche 23 janvier 2022

 Le monde sans fin



Jean-Marc Jancovici, Christophe Blain

Ed Dargaud, 29/10/21

196 pages


Après un court prologue dont l’objectif est de préciser les circonstances de la rencontre entre Jean-Marc Jancovici, ingénieur et initiateur de la notion de bilan carbone et Christophe Blain, dessinateur, auteur de bandes dessinées, et de cerner le personnage de Jancovici,, les auteurs se lancent dans un exposé sous forme de dialogue entre un enseignant-conférencier (Jean-Marc), et un interlocuteur qui découvre la notion d’énergie, l’énergie sous toutes ses formes, l’énergie d’hier et celle d’aujourd’hui, l’énergie nécessaire pour vivre, l’énergie dont l’humanité développe un besoin d’autant plus croissant que la bonne vieille planète, qui, en plus de supporter une population toujours plus nombreuse, doit fournir toujours plus pour le confort des échanges et pour assurer la survie de cette fourmilière humaine.

Première découverte : les formes que revêt l’énergie, celle dont nous avons un besoin vital et que nous sommes, depuis la nuit des temps amené à produire en l’extrayant de notre environnement, autrefois 100 % renouvelable, aujourd’hui en majorité épuisable voire polluante ou fournissant des déchets difficiles à gérer. On constatera également que si les énergies renouvelables progressent, elles ne remplacent aucunement les sources d’énergie non renouvelables dont l’exploitation n’a pas diminué. L’humanité a désormais à sa disposition une énergie abondante qui permet le confort lié aux machines et un travail moins pénible.

L’exposé se poursuit par quelques chapitres distincts sur le problème de la ville, ville qui s’étend, qui génère le besoin d’utilisation massive  de moyens de transport , appartements qui se multiplient sur une surface réduite, ce qui crée un besoin toujours plus grand en énergie...

Et puis on en vient aux sources d’énergies, renouvelables, fossiles, leurs avantages, leurs inconvénients, les aprioris, les idées reçues ... les besoins croissants des humains... besoins  qui accélèrent le processus de réchauffement dont les mécanismes sont clairement expliqués.

Une mine d’information, et un album que chacun devrait lire afin de se poser les bonnes questions. Un livre utile pour ouvrir les yeux des consommateurs que nous sommes, un livre dérangeant, un livre qui invite à faire le deuil d’une vie d’abondance, un livre qui aurait tendance à me mettre le moral à zéro, parce que moi, toute petite chose sur la grande planète Terre, je peux faire des efforts, je peux invoquer le colibri cher à Pierre Rabbi, mais je n’ai pas le pouvoir de freiner le réchauffement climatique face à des politiques pas très actifs, face à de nombreux  pays qui utilisent encore le charbon, face à la société de consommation, et je me sens bien pessimiste pour mes enfants et les enfants de mes enfants qui auront à subir la violence des populations qui crieront famine, et ne seront plus capables de satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.

Puissent les grands de ce monde écouter les spécialistes compétents afin de sauver notre Terre !

mercredi 19 janvier 2022

Même les monstres se lavent les dents












Jessica Martinello, Grégoire Mabire

Ed Mijade 4/10/2018


Il faut toujours dire la vérité aux enfants, surtout quand ceux-ci refusent de se laver les dents ou font preuve d’une évidente mauvaise volonté ! La réalité est peut-être difficile à admettre, mais il faut le dire : même les monstres se lavent les dents !!!

Et notre héroïne n’y croyait pas ! Jusqu’à ce qu’elle rencontre un monstre dans la salle de bain, et ce monstre très gentil quoique très poilu lui a expliqué que lui-même se lave très régulièrement les dents, il fait comme son copain, le monstre sous le lit qui fabrique ses brosses à dent avec les cheveux des enfants tombés par terre (les cheveux, pas les enfants) et même le monstre du loch Ness qui fait appel aux petits gnomes pour l’aider, et même le monstre de la cave (il n’a qu’une seule dent, mais il y tient !), car le plus terrible des monstres, c’est la carie !!!! Et la carie ne craint que ... le dentiste (il porte un maque pour que la carie ne le reconnaisse pas !)

Ami babéliotes, criez-le haut et fort aux enfants : vivent les monstres et sus aux caries ! Ce livre est à lire à tous les enfants qui ne connaissent pas ces monstres sympathiques et qui croient que le dentiste c’est un horrible monstre alors que pas du tout !!!!


lundi 17 janvier 2022

 Douce, douce vengeance



Jonas Jonasson

ed Presses de la Cité, 7/10/21

456 pages



Un commerce comme on n’en verra sans doute jamais, celui de la vengeance, de la douce et subtile vengeance destinée à rendre service à qui désire que justice soit faite dans ce monde de sempiternels conflits, des héros improbables parce séparés au départ de quelques milliers de kilomètres, et que tout oppose, ou presque, un guerrier massai venant parcourir le vaste monde, ce qui peut également paraître hautement improbable, dans un récit encore plus improbable c’est bien là le genre de situations qu’affectionne Jonas Jonasson pour notre plus grand plaisir. 

Méchanceté, égoïsme, mercantilisme, appât du gain, racisme, Vengeance, quelques thèmes bien exploités dans le roman, qui côtoient la naïveté, le pacifisme, et par contraste, donnent un magnifique relief à ce récit.

L’écrivain nous abreuvera de répliques comiques à souhait, d’humour noir bien croustillant qui mettront le lecteur à l’affût tout au long de l’histoire.

On y verra également une belle critique de notre société de consommation poussée jusqu’au désir de confort de l’élite Massai.

Un récit fluide que j’ai avalé comme du petit lait, savourant chaque page avec le sourire aux lèvres, et avec un peu de vague à l’âme en refermant cette pépite.

A lire absolument si on aime l'humour et que l'on veut passer de bons moments de lecture.

dimanche 16 janvier 2022

 Le mur de Berlin



F Erre Sylvain Savoia

Ed Dupuis, collection "fil de l'histoire"

01/09/2019

43 pages


Je découvre une collection très intéressante. Et ce petit ouvrage sous forme de bande dessinée est vraiment parfait pour les enfants (à partir de 10 ans tout de même) et pour les adultes qui souhaitent prendre connaissance ou se remémorer l’histoire du mur de Berlin.

Les événements sont présentés par une maman qui raconte à son enfant les origines du mur depuis l’après-guerre et raconte ensuite avec suffisamment de détail, chaque épisode jusqu’à sa destruction.

Quelques informations complémentaires viennent s’ajouter à l’exposé en fin de livre : les personnage qui ont œuvré de  part et d’autre de ce mur, des précisions sur la notion de « rideau de fer » qui scinde l’Europe et dont le mur est la matérialisation à Berlin et une double planche avec une frise présentant de façon succincte et claire, les différentes étapes vécues entre 1945 et 1991.

Un excellent ouvrage !

samedi 15 janvier 2022

 Canyon Apache











Morris et Goscinny

Ed Dargaud



En fouinant dans la bibliothèque de mon école, je tombe sur un Lucky Luke. Rien de très original, toutefois en m’inquiétant du nom des auteurs, je m’aperçois que j’ai en main un bon vieux Lucky Luke, un de ceux où notre poor lonesome cowboy tire encore sur sa clope ! Je m’empresse de le subtiliser (avec l’accord de la bibliothécaire) et ô plaisir, je retrouve le Lucky Luke d’autrefois, plein de ces situations absurdes qui font tant rire.

Dans Canyon Apache, on démarre fort en accompagnant notre héros qui escorte un régiment constitué de soldats irlandais (Pardon, il y a un écossais dans le lot, pour épicer le scénario)  dont le commandant passe volontairement dans le canyon au lieu de le contourner, et se retrouve immanquablement dans un guet-apens organisé par les apaches qui projettent de lourdes pierres sur les soldats. Puis ils remontent ces pierre pour la prochaine fois. Le colonel lance alors une expédition punitive contre le camp apache, qui à son tour lance une expédition punitive contre le fort qui recommence alors une expédition punitive, du grand Goscinny !

 On s’amusera du comique de répétition : des soldats irlandais que l’on ne peut manquer en toutes circonstance parce qu’ils chantent des berceuses irlandaises, des indiens que Lucky Luke se plaira à berner, des dialogue savoureux et des rôle inversés cocasses  entre le cowboy et son cheval, la mayonnaise ne peut que prendre, et c’est à la lecture de ce livre que je réalise la différence entre les albums Goscinny et les derniers qui ne manquent pas d’humour certes, mais auxquels l’humour de notre regretté auteur de BD fait défaut.

samedi 1 janvier 2022

 Jesus is back












Et si le christ revenait parmi les hommes ? Quel effet produirait-il ? Qui seraient ses apôtres ?


J’envisageais cette Bd comme une production destinée à faire rire, mais pas du tout ! Il s’agit plutôt d’un mélange de développement personnel et de mise au point à l’égard de la religion chrétienne qui mériterait bien être dépoussiérée et remise au goût du jour.


Jésus revient donc régulièrement sur terre car il s’est fait un ami : Zach. On observera dès le début, que l’enfant place une échelle sur un nuage, ce qui permet au « petit Jésus de descendre » oui petit jésus, car il revient sous les traits d’un enfants, et montre son intention de remettre les pendules à l’heure devant les adulte qui accompagne le prêtre de la paroisse. On découvrira un Jésus qui renie la vision négative des hommes qui imaginent un Jésus en croix, un Jésus qui souffre, et un accompagnement  des individus qui se complaisent dans la souffrance, donnant des remèdes pour faire en sorte que cette souffrance passe au second plan dans leur esprit, bref, pour que leur vision de la réalité soit positive.


Un Jésus facétieux, primesautier, vivant, capable de montrer que le jardin d’Eden, il est autour de soi si l’on veut bien de voir.

Un Jésus qui affirme : aide-toi et le ciel t’aidera.


Beau message délivré par cette bande dessinée.