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mercredi 31 juillet 2019


Sous les branches de l'udala


Chinelo Okparanta
Ed Belfond


Ijeoma a la malchance d’être née au mauvais endroit au mauvais moment : son récit commence en 1968, alors que la guerre civile est engagée, que les biafrais meurent de faim, périssent sous les bombardement, la torture et les exactions. Le pays est alors peuplé de pas moins de 250 ethnies dont les Igbos, dominants, favorisés par le régime britannique et christianisés par les missionnaires. Le père d’Ijeoma est tué lors d’un bombardement et sa mère décide de l’envoyer chez un couple de ses amis qui l’emploieront comme bonne.

 C’est là qu’elle rencontre Amina, une jeune Haoussa qui n’a plus de famille et qui sera employée pour travailler avec Ijeoma. C’est alors qu’Ijeoma découvre son homosexualité. Surprise par  ses maîtres lors d’ébats avec Amina, elle est renvoyée chez sa mère. S’ensuit une longue période de morale pour la jeune fille, par une mère qui brandit la bible et qui l’oblige à retenir les passages montrant combien l’homosexualité est une « abomination ». I

jeoma est pourtant certaine de sa préférence pour les femmes. Sa vie sera dominée par cette orientation et elle devra lutter, se cacher, adopter une attitude compatible avec la vie en société de cette époque et de ce pays sous peine d’être sauvagement lynchée.


Un récit que je n’ai pu m’empêcher de parcourir avec les yeux d’une lectrice de 2019 en France où aujourd’hui, la population dans sa majorité, admet que l’on peut aimer une personne de sexe identique, admet que ces situations ont toujours existé, sait que ce n’est ni une maladie ni une « abomination » comme le précise apparemment la bible que l’on interprète pour faire passer des idées. d’autres personnages l’analyseront très bien au cours du roman. L’analyse et le ressenti d’Ijeoma sont passionnants.


Un autre personnage m’a semblé très intéressant : la maman d’Ijeoma : meurtrie par la guerre, la famine, la perte de son mari, active malgré tout, anxieuse à l’idée de perdre sa fille en raison de son homosexualité, personnage formaté qui montre une foi chrétienne à soulever les montagnes, omniprésente, voire envahissante, et toutefois refuge pour Ijeoma.

 

Un roman que je recommande !


vendredi 26 juillet 2019


Nalwenn le lutin dyspraxique


Aline Playe et Lydia Banks
Ed Accès


Nalwen le lutin est bien malheureux : il travaille pour le père Noël, et au montage des jouets, il ne parvient pas à suivre les plans de montage, les trains roulent à l’envers, les voitures ont le volant dans le coffre … Le lutin "chef d’assemblage" le remercie et l’envoie vers l’atelier cuisine… Mais là, les œufs se cassent dans ses mains, il renverse le lait, met trop de sucre… « Ce n’est pas possible, tu es maladroit » lui dit le lutin "chef cuisinier". Nalwen est envoyé à l’atelier courrier où il doit trier les lettres des enfants du monde entier, mais là encore, il ne parvient pas à s’organiser… Le père Noël lui conseille d’aller voir le lutin médecin. Ce dernier lui explique qu’il est aussi intelligent que les autres et que son trouble s’appelle la dyspraxie en lui confiant des instruments adaptés pour qu’il puisse travailler. Il va aller chez le rééducateur. On l’aide dans son travail en lui proposant des instruments adaptés pour qu’il puisse travailler à son aise, et la rééducation lui apporte progrès et satisfactions.

Cet album aidera les enfants atteints de ce trouble à déculpabiliser, aux enfants non concernés à respecter cette différence. Il décrit rapidement la gêne occasionnée par une dyspraxie et montre que l’on peut fournir des aides à ces enfants. Aline Playe et Lydia Banks, les co-auteures de cet ouvrage sont ergothérapeutes. Leur objectif est sans aucun doute de montrer que l’on ne doit pas baisser les bras et répondre aux besoins de ces enfants. 


Un album intelligent qui fournit un espoir aux enfants comme aux  parents.

mercredi 24 juillet 2019



Le monde de Yakatougris


Sandra Piquée, Laurent Simon
Ed NordSud



Il est bien triste et monotone, le mondes de yakatougris : chaque matin, il quitte son lit gris, prend son café gris, quitte sa maison grise pour aller dans la ville grise et emmener des gens dans son taxi gris. 

Mais Yakatougris a un secret ! Dans son grenier il a caché une boîte de couleur, et il dessine les histoires oubliées de tous, celles que son papy lui racontait quand il était petit, et son univers devient coloré, tellement coloré qu’il a envie de peindre la ville toute grise, et tout devient couleur et gaieté, les habitant sont contents, la vie renaît semble-t-il…


Un sympathique petit album plein de poésie qui nous rappelle que dans la vie, il faut mettre de la couleur. J’ai eu l’impression avec cette lecture, que mes émotions suivaient l’histoire : tout démarre dans la grisaille et on se sent morose, puis on se réveille au fil des pages aux couleurs vives et chatoyantes. 

Belle idée de l’auteure ! On en profitera pour travailler le vocabulaire de la couleur avec les tout petits. Une histoire imaginée à partir de trois fois rien, mais qui met du baume au cœur !



Le Cerf-volant de Toshiro


Ghislaine Roman, Stéphane Nicolet.
Ed Nathan




Ce bel album aux illustrations sobres, grisées agrémentées d’une touche de couleur sur certains éléments regorge de charme et de poésie. Si je devais résumer par un mot, je dirais « Amour », amour d’un enfant pour son grand-père, profond respect pour son ancêtre âgé et handicapé.

Le jeune Toshiro s’apprête à faire voler son cerf-volant. Il est accompagné de son grand-père, mais ce dernier, courbé par le poids des années ne peut lever les yeux vers le ciel. Le Jeune Toshiro trouve un tronc où il pourra s’asseoir, près d’une flaque d’eau. Grand-père peut alors admirer le cerf-volant dans le reflet offert par cette étendue. Il peut observer le passage des grues, les papillons , les couleurs d'automne... 

Passent les saisons, Toshiro continue à venir, à déployer son cerf-volant dans l’azur et s’adapte pour que son aïeul puisse toujours voir ou imaginer. Même en plein hiver quand l'eau est gelé, alors l'enfant lui dit la beauté du ciel, lui raconte le vol du cerf-volant pour chasser le chagrin qui pourrait survenir.


 Un histoire qui invite à vivre en paix quels que soient les obstacles qui se mettent sur notre route.

mardi 23 juillet 2019


Madame Pamplemousse : la confiserie enchantée


R Kingfisher
Ed Albin Michel


  Je me suis demandée si je faisais bien d’entreprendre la lecture de ce troisième tome de Madame Pamplemousse, n’ayant pas lu le deuxième, mais rassurez-vous : aucun problème, les histoires semblent indépendantes les unes des autres, et les personnages et les lieux sont resitués au début de l’histoire. Je me suis juste posé une question au sujet des parents de notre héroïne, Madeleine qui semble avoir été adoptée, mais ce n’est pas bien grave, je le saurai quand j’aurai déniché les tomes 1 et 2. (celui que j’ai critiqué en premier est un volet isolé qui présente bien les personnages).


Cette histoire nous conte les aventures de Madeleine, notre héroïne, qui rencontre, alors qu’elle pleurait à chaudes larmes dans un coin de la cathédrale Notre Dame de Paris, une charmante dame : Madame Bonbon, qui tient une confiserie sur l’île St Louis. Pour la consoler, cette dernière lui fait cadeau d’une boîte de chocolats aux effets magiques puisqu’ils rendent la gaieté aux personnes triste, qui ne doivent tout de même pas en abuser, nous le constaterons en découvrant cette aventure.


Notre effacée et timide Madeleine est bien en peine : non seulement elle perd ses amies accaparées par une nouvelle à l’école : Mirabelle, mais en plus elle est harcelée par cette bande.  


On y retrouve une Madame Pamplemousse toujours zen, sur d’elle et bienveillante.


La suite de l’histoire, je vous la laisse découvrir, une suite sympathique où le fantastique se mêle aux aventures de Madeleine, où il est question d’ingrédients magiques (nous sommes toujours dans le registre de la cuisine), de magie même et de machine à remonter le temps.


Je me suis demandé tout au long de cette lecture s’il n’y avait pas une mise en garde contre certains maux de notre siècle : harcèlement, drogue… La morale nous apprendra que les personnages (hormis Madame Pamplemousse) qui semblent bienveillants ne le sont pas forcément, ce qui incite à la méfiance !


Je me mets de suite en recherche d’autres tome de cette sympathique série !


Madame Pamplemousse et ses fabuleux délices


R Kingfisher
Ed Albin Michel Jeunesse



La cuisine n'est pas qu'une question d'ingrédient, c'est bien connu. On y met beaucoup de soi, ingrédient principal qui fait prendre toutes les sauces, met du piquant à tout plat, et est capable de transformer un gâteau lambda en quelque chose de magique. C'est justement ce que Monsieur Lard ne sait pas faire, lui, le virtuose du gras double, le tueur à la triple crème, le champion de la nage dans le beurre. Mais on lui annonce la visite de Mr Langoustine, grand critique culinaire très sévère, qui commande un pâté. On lui sert alors un pâté confectionné par Madame Pamplemousse que Madeleine, sa nièce, a acheté en cachette. Recette qui plaira beaucoup à Monsieur Langoustine. Et l'oncle Lard aura alors l'occasion de devenir célèbre ... 

Une histoire délicieuse qui met en scène trois personnages principaux : l'horrible Monsieur Lard, injuste, méchant, fourbe qui terrorise son équipe de cuisine, la petite Madeleine, qui ne peut exprimer son art de la cuisine et à qui on confie les corvées de vaisselle, personnage qui n'est pas sans rappeler la petite Matilda de Ronald Dahl, et Madame Pamplemousse, gentille et énigmatique vieille dame qui manie d'extraordinaires ingrédients pour faire des merveilles aidée de Camembert, son chat teigneux.

Si je ne me trompe, il s'agit du premier livre d'une série que l'on a vraiment envie de poursuivre lorsqu'on a commencé : drôle, original, non dépourvu d'action et de suspense, écrit dans un style facile à lire pour des enfants à partir de 8 ans. L'ouvrage est écrit en double interligne, ce qui facilite la lecture. Je recommande cette pépite ! 

lundi 22 juillet 2019

Six ans à vélo autour du monde



Pascal Bartschi
Ed Favre




Voici une personne qui aura de quoi raconter à ses enfants et petits enfants durant les longues soirées d'hiver : six ans de voyage tout autour du monde en vélo ! Son voyage commence en Italie, puis il traversera pas moins de 59 pays à travers l'Asie, l'Indonésie, l'Australie, les Amériques, l'Afrique. 


On comprendra en lisant ce livre que bien des qualités sont indispensables pour une telle entreprise : persévérance: il a eu quelques fois l'envie d'abandonner et de rentrer au pays face aux difficultés s'imposant sur sa route, les montées en altitude, ne l'ont cependant aucunement découragé. Des coups de cafard l'ont parfois assailli. Adaptation au milieu : bien souvent il a du s'installer avec sa tente et les moyens du bord pour dormir, oubliant souvent confort et sécurité. Envie de communiquer et ouverture d'esprit : il a rencontré toutes sortes de gens, passé d'inoubliables soirées, partagé des fêtes, s'est mêlé à diverses cultures. Il s'est porté volontaire pour faire du bénévolat , ce qui lui a laissé le temps de s'adapter et de bien connaître certains pays comme le Japon. Courage : il a fait face à des éléments dangereux : ours, serpents, chemins délicats, auxquels on pourra ajouter quelques grosses chutes et une maladie pour laquelle il s'est soigné. Patience, en raison de l'usure, des réparations approximatives de son fidèle vélo, commandes de roues, de pièces diverses, réparation en pleine route ( les crevaisons étant monnaie courante). 



Des qualités qui lui ont permis de faire de belles rencontres, de voir des paysages extraordinaires, de partager des moments inoubliables et de devenir un autre homme grandi par cette expérience.




On se sent petit en lisant cet exposé passionnant, un livre qui fait voyager.



Je remercie Babelio et les éditions Favre pour ce partenariat.

samedi 20 juillet 2019



L'énigme du tableau noir





Richard Byrne
Ed NordSud

Je suis certaine que c’est ce livre qui m’a choisie et non le contraire, lorsque je suis passée devant à la bibliothèque ! Mais bon ! J’étais assez d’accord pour l’emprunter ! Pensez-vous ! Une histoire de tableau noir et de craies ! Ça m’a rappelé quelques souvenirs, non pas que je sois nostalgique du tableau et des craies, mais j’entends encore crisser les bâtonnets de couleur capable d’agiter toute une classe en grinçant ou quand mes ongles griffaient malencontreusement la surface noire.

Une histoire de petites craies donc : les petites craies s’en donnent à cœur joie, elles glissent, virevoltent, patinent laissant derrière elles des traînées multicolores, puis elles décident ensemble de remplir le tableau de fleurs. Elles profitent de la récréation pour cela. Quand elles reviennent, leur beau dessin a été effacé ! Elles recommencent, les courageuse petites craies, dessinent un beau jardin rempli de fleurs, mais cette fois, elles prennent soin de dessiner une clôture pour protéger les fleurs. Par malheur cette fois, fleurs et clôture ont été effacées. Il va falloir trouver le coupable !

Une jolie petite histoire pas si neutre que cela : un message : apprendre à ne pas juger trop vite celui qui est différent ou qui agit différemment.

Un bel album tout noir, comme les tableaux aujourd’hui en voie de disparition, avec de belles couleurs et des lignes reproduisant fidèlement l’effet craie. A tel point que regardant certaines pages où le tableau est couvert de couleur, j’ai l’impression de sentir la poussière de craie qui s’insinue partout, macule les vêtements et les mains. Cela n’a tout de même pas été jusqu’à l’éternuement.


Je trouve cet album vraiment adorable et agréable à regarder. L’histoire est intelligente, pleine de gaieté. Un album à conseiller pour les enfants de 3 à 7 ans et même plus !


vendredi 19 juillet 2019


Quand sort la recluse


Fred Vargas
Ed Flammarion, Poche

Pas possible cet Adamsberg ! On lui sert sur un plateau, de vrais enquêtes (quoi que de courte durée) avec des vrais coupables, preuve à l’appui, de l’interpellation clef en main, meeuuuh naan ! Pas drôle ! Alors il va réfléchir en s’occupant de ses merles dans la cour du commissariat, aidé pas son fidèle lieutenant Froissy qui n’oublie pas de cacher la nourriture des merles. Et il réfléchit et il s’aperçoit que Voisenet surveille un sujet sur la toile, c’est bien le cas de nommer ainsi le ouèbe, puisqu’il s’agit d’une araignée, une petite araignée inoffensive, peureuse, qui se terre, se cache, c’est bien pour cela qu’on l’appelle « la recluse ». Et apparemment, elle tue… chacun leur tour, des hommes âgés à Nîmes. Et puis notre fin limier flaire… comme il sait le faire, c’est pourquoi on l’apprécie tant ! Capable de se mettre à dos toute son équipe, persistant et signant, renonçant, puis persistant à nouveau… Il en sert pourtant de toutes sorte, des mots ou expressions qui aboutissent à des idées bien capillotractées. C’est ce qui fait le croustillant du roman, assister à ses enlisements, ses pédalages dans la semoule tout en sachant que ça risque fort d’aboutir !

Mais quand même, savoir qu’il faudrait le venin de 22 recluses pour tuer un homme… et pourtant, ces décès ne peuvent pas être une coincidence…


Un bon petit policier comme je les aime, avec ce qu’il faut de suspense, ce qu’il faut de mystère, ce qu’il faut d’engueulades, ce qu’il faut de culture générale, le tout bien enveloppé des flanerie et supposition d’un commissaire qui a fait ses preuves. Je n’ai pas lu énormément de Fred  Vargas, mais je crois que je vais combler cette lacune, je l’aime beaucoup le père Adamsberg !

jeudi 18 juillet 2019



Petits contes zen

Jon J. Muth

ed Scholastic


Martin aperçoit un très grand ours dans le jardin, avec son frère Charles, il se précipite dehors pour voir l’animal. C’est un énorme panda qui parle avec Anna, la sœur des deux garçons. Et c’est ainsi que les trois enfants sont connaissance d’Eau Paisible arrivé si l'on en juge par la couverture, comme Mary Poppins. Ce qui laisse supposer bien des qualités à ce panda.

Chacun leur tour, les enfants vont aller rendre visite à Eau Paisible qui tient ce nom du peintre et maître zen Sengai Gibbon dont on utilisait les dessins pour l’enseignement. A chaque enfant, Eau paisible racontera une histoire, un conte sans aucune morale mais qui nous amène, en tant que lecteur ou auditeur, à constater qu’il existe d’autres réalités que la sienne, à changer nos habitudes, à penser autrement… 

Des contes qui invitent à cultiver la  compassion, à vivre l’instant présent, à méditer. Deux de ces contes, "Oncle Tsukimi et la lune" et "un lourd fardeau" sont issus de la littérature bouddhiste, le troisième, "la chance du paysan" provient de la sagesse taoïste. Le personnage de l’oncle Tsukimi est inspiré de l’œuvre de Ryokan Taigu, l’un des poètes préférés des japonais.


Un bel album dont l’objectif sera de suggérer aux enfants d’appliquer la sagesse bouddhiste dans leur quotidien. Un album qui fait du bien !

mercredi 17 juillet 2019



Les chroniques de St Mary T3

Une seconde chance


Jodi Taylor

HC éditions



Un quatrième tome des aventures de notre hyperactive, remuante, entêtée, gourmande, coléreuse, mais combien attachante docteur Maxwell. On est servi en aventures  dans ce volet : on s’y promène à l’époque d’Isaac Newton, pour y rencontrer le grand homme, on effectue deux séjours à Troyes histoire de se rendre compte de la situation des Grecs et des Troyens, on compare les écrits d’Homère avec les faits, et on en profite pour rencontrer quelques pointures Antiques : Achille, Hector, Andromaque, Cassandre... En prenant soin bien sûr de ne pas provoquer de conflit dans la ligne temporelle, on assiste à la migration des premiers hommes venus d’Afrique, sans aucun doute ceux à qui on doit notre existence, puis on assiste à la bataille d’Azincourt, depuis le temps que Max y faisait allusion, nous y voilà ! Fiction bien sûr, et interprétation de l’histoire pas désagréables du tout ! Cela m’a donné envie d’aller me documenter sur la bataille d’Azincourt, et a éveillé en moi une envie d’essayer de lire l’Iliade et l’odyssée.

Et l’institut St Mary ? Tantôt il fourmille et s’éclate, tantôt il devient silencieux et sombre, en fonction des événements. On y est toujours confronté à des situations diverses et variées, depuis la présence d’employés devenus bleus transformés en schtroumpfs par je ne sais quelle magie,  bien embarrassés et bien sermonnés par leur hiérarchie, en passant par des « engueulades notables », des élans de solidarité, des fâcheries, des réconciliations, des séparations, des scènes capables de faire pleurer le lecteur et qui vous prennent à la gorge.


Le côté fantastique est génial, on circule dans le temps, mais le temps se présente, surtout à la fin sous forme de mondes où l’impossible n’existe pas. Je ne peux pas en dire plus.


Toutefois la fin de ce tome m’a posé question, j’ai l’impression, soit d’avoir zappé des informations, soit de n’avoir pas tout compris. En fait si, je pense avoir compris mais cela reste très implicite et subjectif. Prenons cela de cette façon ! Une fin relativement inconfortable pour le lecteur.


Maintenant me voilà bien embarrassée de devoir attendre le prochain tome traduit en français qui est annoncé pour le mois d’octobre.




lundi 15 juillet 2019


Puisque c'est comme ça je pars


Yvan et Nicole Pommaux
Ed école des loisirs


Norma joue dans le bac à sable avec Jojo, son singe en peluche, Sa maman l’appelle, il est temps de rentrer… Mais Norma n’entend pas, elle joue ! Mais le téléphone de maman coasse, et maman oublie Norma, Jojo, le sable… Maman est au téléphone... Norma a beau crier, maman n’entend plus… 

Alors Norma décide de partir loin et pour toujours ! Elle rencontre son ami Félix, et tous les deux il partent au pays des rêves : dans ce pays, personne n’a de téléphone… Soudain une lionne surgit, elle s’ élance vers les enfants, mais heureusement, un chat vient tracer un trait, la lionne ne peut pas le dépasser, ouf ! Puis en trois coups de pinceau, la lionne devient tigre du Bengale qui les emporte sur son dos, mais ils doivent affronter une attaque de stakateurs teigneux, ils plongent dans l’eau car les stakateurs, c’est bien connu, détestent l’eau. Ils rencontrent le capitaine morse, qui les emmène au bateau qui chavire, et les voilà dans les bras des sirènes… 


L’auteur de cet album nous invite à un beau voyage dans un pays que seuls les enfants et les adultes qui ont gardé cette âme d’enfant peuvent visiter. Ce pays est beau, et les illustrations soignées, riches, colorées, montrent une végétation luxuriante rappelant le monde de Lewis Carroll, avec ses animaux fantastiques qui contribuent à la beauté d’un tel pays.


J’ai beaucoup aimé les stakateurs teigneux, sortes de mini robot à dents acérées à l’air très méchant qui surgissent, peut être un clin d’œil à Ponti ?


Cet album invite à une réflexion particulière sur le dialogue parents-enfants, sur la disponibilité des parents dans ce monde où la technologie sensée permettre la communication provoque parfois l’effet inverse.

dimanche 14 juillet 2019

Wangari Maathai

La femme qui plante des millions d'arbres


Franck Prévot, Aurélia Fronty

Ed rue du monde



L'histoire se passe dans un village du Kenya. Un soir, dans leur petite maison aux murs de terre et de bouse séchée, Nderitu, le grand frère de Wangari a posé à leur mère une incroyable question :

« Pourquoi Wangari n’irait pas à l’école ? » La réponse, Wangari la connaissait : les filles doivent aider leur mère à chercher du bois pour le feu, cuisiner…

Mais Wangari, avait appris par sa mère qu’un arbre vaut plus que son bois,  et son combat commence là, alors que les colons britanniques déforestent pour cultiver le thé.


Elle ira à l’école, montrera une soif d’apprendre hors du commun, obtiendra son bac alors que peu d’Africaines apprenaient à lire, continuera ses études aux Etats-Unis où elle découvrira que les noirs n’ont pas les mêmes droits que les blancs, rentrera chez elle et constatera que les colons sont partis, remplacés par un dictateur qui continue à abattre les arbres… son combat ne s’arrêtera plus, elle crée « le mouvement de la ceinture verte », installe des pépinières qu’elle confie aux villageoises,  poursuit son action, fera de la prison, recevra des menaces de mort et persistera à travailler pour la démocratie et pour faire en sorte que les Kényans puissent disposer de leur terre.



Cette femme, c’est Wangari Maathai, qui a reçu le prix Nobel de la paix pour sa contribution « en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix » Un combat de femme citée en exemple dans un album jeunesse pour donner aux jeunes et moins jeunes, l’envie d’agir pour préserver les richesses de notre planète. Une personne qui a commencé à s’engager avec bien peu de moyens, et qui est parvenue à soulever des montagnes.



Ce bel album résume son œuvre et fournit une information suffisante aux enfants. Les illustrations magnifiques et très parlantes méritent qu’on s’y arrête. Je n’en dirai pas plus pour permettre aux éventuels lecteurs de découvrir cette pépite. Les cinq dernières pages du livre exposent son parcours, ses actions, ses diplômes, parcours impressionnant !



Quant à moi, je pense que je vais chercher le livre intitulé « celle qui plantait des arbres » car cet album a éveillé en moi une soif d’en savoir plus sur Wangari Maathai.

 


samedi 13 juillet 2019


Les enfants de la résistance T5

Le pays divisé

Benoît Ers et Vincent Dugomier

Ed le Lombard


Après un court exposé sur la ligne de démarcation et les règlements qui régissent son éventuel passage par les gens, notre organisation secrète « le Lynx » poursuit ses actions. François, Eusèbe et Lisa continuent à recevoir des ordres d’un agent spécial qu’ils ne connaissent pas et qui n’imagine aucunement que le Lynx est composé uniquement de trois adolescents.

 

Leurs missions sont de plus en plus périlleuses : transport de radio, aide à un « pianiste », c’est ainsi que l’on surnommait les opérateurs radio qui adressaient des messages codés vers Londres, puis vers l’Afrique du nord. Beaucoup moururent car les allemands, étaient équipés de camions de goniométrie qui permettaient de localiser les émetteurs. Respect et admiration pour ces héros qui ont risqué leur vie.



Pendant ce temps, la population rationnée a faim, les milices, nouvellement créées (nous sommes en 1943) ajoutent de la terreur à la terreur. Les collaborateurs ont le vent en poupe, les anglais bombardent, les travailleurs sont réquisitionnés par les Allemands...


Un volet éprouvant  de l’histoire des enfants de la résistance, la guerre en étant à un tournant bien sombre : Gestapo, milices, débarquement des alliés depuis l’Afrique du nord, invasion de la totalité du pays par les Allemands.  On craint pour nos héros ! Vont-ils survivre à la guerre ?

 

François n’hésite pas à prendre des risques, Eusèbe voit son père, instituteur du village, aux prises avec un inspecteur du gouvernement de Vichy qui juge qu’il ne travaille pas assez pour la gloire du Maréchal, Lisa vit des moments très difficiles, les Allemands sont ses compatriotes, elle souffre, on ne sait d’ailleurs toujours pas ce qu'a pu vivre cette petite fille, arrivée au village au début de la guerre et dont les parents se sont opposés au régime d'Hitler

 

Tout cela laisse prévoir un prochain volume qui paraîtra sans aucun doute en 2020 pour nous parler du débarquement allié, et du devenir de nos héros.

Vivement ce prochain volet !


vendredi 12 juillet 2019

Le manuscrit inachevé


Franck Thilliez
Ed Fleuve noir




Cher Franck,


J’ai une nouvelle fois passé un excellent moment de lecture dans ce roman, l’intrigue, quoique classique, oui Franck, j’ai bien écrit "classique", et j’espère que vous allez excuser ce qualificatif qui ne semble pas vraiment coller au genre de littérature qui est la vôtre, un thriller en effet, n’est jamais classique, car on y écorche, pend, dépèce, brûle, torture, tourmente… Mais tout de même, je reste sur mon idée de classique pour un thriller. 


Bien sûr, vous avez eu l’idée de cette mise en abyme, de roman dans le roman, et là, je dois avouer que je n’ai aucunement compris l’intérêt de ce procédé, l’intrigue me paraissant largement suffisante.


Parlons-en de cette intrigue : les neurosciences faisant parler d’elles en ce moment, vous vous attachez donc à mettre en évidence quelques troubles de la mémoire : amnésie, hypermnésie… Pour notre inspecteur, Vic, c’est très utile et très engageant pour le lecteur de savoir qu’un policier va retenir les détails insignifiants que nul autre ne percevrait, et c’est très intéressant de connaître les avantages et les inconvénients d’un tel trouble. 


Mais pour Léane, notre auteure de polars, quel est l’intérêt d’avoir fait une impasse sur une période de sa vie qui n’influe pas vraiment sur son présent, si ce n'est découvrir un pan de sa vie déterminant pour notre enquête ? A moins que ce soit l'une de ces fausse route dans lesquelles vous aimez tant engager le lecteur ? pour terminer ce chapitre de la mémoire, je reconnais que l’amnésie de Julian nous sera utile.


Pour ce qui est des énigmes, début/fin de mots, palindromes et autres indications tout aussi subtiles, de type xiphophore  dont est, paraît-il parsemée cette histoire, désolée ! Je n’ai rien vu, rien perçu, rien capté. Ne pensez-vous que que cela sois un peu capillotracté ou bien avez-vous voulu proposer aux lecteurs une sorte de cahier de vacances à énigmes pour s’amuser ? Notez bien que si j’avais détecté ces énigmes, j’aurais adoré ! J'ajouterais que ce procédé révèle bien votre amour du métier d'écrivain, votre rapport à l'écrit et vos grandes possibilités !


Quant à cette misdirection qui apparemment fait couler tant d’encre, ben c’est assez classique et le lecteur saura faire la part des choses, cela ne m’a pas vraiment posé de problème.


Par ailleurs, l’intrigue est bien imaginée et captivante, enquête double dans deux lieux différents, profusion de suspects, résultats bien surprenants des diverses analyses qui entretiennent un indéniable suspens. 



Ce roman n’est peut-être pas celui que j’ai préféré, vos héros Sharko et Hennebelle me passionnant davantage. Mais je vous reste fidèle car je sais qu’un "Thilliez" entre les mains d’un lecteur, c’est la garantie de passer de bons moments de lecture, valeur sûre !






mercredi 10 juillet 2019


La guerre de Lulus

1918 - La Der des ders

Régis Hautière et Hardoc

Ed Casterman


Souvenons-nous ! Nos amis Lulus étaient passés par la Belgique alors occupée par les Allemands, et après maintes péripéties et contrariétés, dont quelques-unes seront liées à Léandre, un garçon rencontré au cours de leur recherche de la famille de Lucette, unique représentante féminine de la bande dont les parents ont disparu durant l’exode au début de la guerre, les voilà séparés de leur amie. 


Ils retournent en France pour un nouvel épisode d’errance, arrivent à une maison dans les bois, tentent d’y pénétrer et… se retrouvent pieds et poings liés dans la cave. Ils font alors connaissance des gentils-hommes, société clandestine de résistance aux Allemands, qui les sépare. Les deux aînés devront aller espionner les Allemands, les deux plus jeunes doivent rester sous surveillance avec la promesse qu’on les emmènera là où ils trouveront la sécurité.


Un épisode à suspense donc, suspense lié à la mission périlleuse des uns, à l’insécurité des autres, suspense lié également aux rencontre de personnes pas toujours très fiables ni très honnêtes.Peut-être également l'épisode de tous les dangers... 


Un album qui ne termine pas vraiment les aventures des Lulus car on fait connaissance d’un très vieil homme qui est l’un de nos amis et qui va raconter dans le volet promis pour 2020, l’après-guerre des Lulus. Il va donc falloir patienter !


lundi 8 juillet 2019



Les enfants de la résistance T4

L'escalade

Benoît Ers et Vincent Dugomier

Ed Le Lombard


Quelle connerie la guerre ! On le réalise vraiment en lisant les enfants de la résistance. Les auteurs ont vraiment su mettre en valeur le ressenti de la population, les comportements des personnes dans la guerre, la méfiance des gens, et faire partager les émotions des habitants, leur peur des Allemands, l’inconfort généré par les privations en tous genres.



L’escalade, c’est le titre de ce tome, escalade de la violence, exécutions de résistants, délation, mais surtout escalade dans la persécution du peuple juif bien ressenti dans ce volet : dénonciation calomnieuse du notaire qui devra prouver à l’occupant qu’il n’est pas juif, propagande anti-juive dans un pays où on a faim, facile alors d’incriminer ceux qu’on ne connaît que par ouï-dire. 



Terrible année 42, année des rafles qui se multiplient, c’est connu dans la zone occupée, mais l’histoire nous apprendra que la zone libre ne fournissait pas la sécurité assurée, nos héros vont le constater en apercevant un train de marchandises chargé des gens que nombre de résistants avaient réussi à faire passer en-dessous de la Loire.

 


On assiste également indirectement à la rafle du Vel d’Hiv, de façon très subtile, les auteurs parviennent à résumer la situation de façon poignante : images du défilé de bus, impuissance de la population parisienne qui, bien que ne sachant pas où on emmène ces gens, se doute qu’il se trame de graves événements, images à pleurer : une paire de chaussures ayant appartenu à une femme embarquée dans un de ces bus, qui gisent là dans la rue…



Dans cet épisode des enfants de la résistance, nos héros grandissent, deviennent ados, et semblent plus déterminés que jamais à gêner l’envahisseur. Ils acceptent des missions périlleuses qui montrent au lecteur que la résistance s’est centralisée et organisée, on imagine bien qu’ils reçoivent les ordres de beaucoup plus haut, il ne s’agit plus là de porter des billets d’information mais bien de transporter des radios pour communiquer avec Londres, leur action s’intensifie…



Quatrième tome d’une Bande dessinée bien imaginée, intelligemment structurée, qui sait montrer l’essentiel, sans fioriture, restituant la vérité et les événements principaux, tout cela assure une prise de conscience du jeune lecteur de ce que fut ce conflit et comment il a été vécu en France.


samedi 6 juillet 2019


Open bar


Fabcaro
Ed Pataques


   J’en prends plein la figure, tu en prends plein la figure, ils en prennent plein la figure … Mais qui au fait ? hé bien moi, en tant que membre de notre belle société, lui ou elle, l’employé zélé, le journaliste, l’artiste, le consommateur, l’écolo, le bobo, le parent d’élève, l’enseignante bien formatée, la snobinarde, Mais aussi l’administration, le politiquement, pédagogiquement, professionnellement , artistiquement correct… 



à travers cet exposé, des sujets de société qui ne sont peut-être pas traité ou appréhendés comme ils devraient l’être, banalisation de l’actualité, serait-ce là un des messages de l’auteur ?



Dérision et humour noir, et absurde, voici donc les armes de Fabcaro qui parvient, même si on a déjà lu des écrits de son cru, surprend toujours. Certaines planches sont hilarantes si tant est que l’on apprécie cet humour. Personnellement j’en redemande !!!! Même si cela m'amène à me poser des questions quant aux grands maux de notre époque et de notre société.  



Mais au fait, le titre, c’est Open Bar 1ère tournée, faut-il espérer ou redouter une deuxième tournée ?


jeudi 4 juillet 2019


Mensonges !



Geoffroy de Pennart
Ed Kaléidoscope


Lucas qui fait route avec Igor,  son papa,  à bord de sa grosse voiture,  lui fait promettre qu’il sera gentil avec le papa de Maurice, son meilleur ami, et Igor promet … 

Il faut dire qu’Igor est un papa loup et que le papa de Maurice est un cochon.



Quelle surprise lorsqu’ils se rencontrent, nos deux papas, ils se sont connus autrefois, mais ce n’est pas un bon souvenir. Une vilaine histoire les a opposés autrefois. Et ils s’expliquent devant leur progéniture, enjolivant à qui mieux mieux leur version des faits. Echange de points de vue divergents, et le dénouement viendra des enfants, une histoire qui se termine bien !



Peut-être y a-t-il une morale à cette histoire, peut-être l’auteur a-t-il voulu montrer que parfois, hélas les adultes peuvent se disputer, mais qu’importe, on rit bien en la lisant car elle ne manque pas d’humour, tant du point de vue des illustrations : un loup et un cochon qui s’affrontent alors que le loup était chez lui, occupé à potasser des livres intéressants : " tout est bon dans le cochon" ou encore "capturer un cochon pour les nuls"… et que le cochon s'apprête à cambrioler la maison du loup, des pages illustrées dédiées au discours du loup et d’autres consacrées à l’exposé du cochon, des répliques drôles… Un album vraiment plaisant.



Honte à moi qui ne connaissais pas Geoffroy de Pennart, il faut absolument que je comble cette lacune !


mercredi 3 juillet 2019


Gronouyot


Stéphane Servant - Simone Réa
Ed Didier jeunesse


Gronouyot est bien différent de ses frères et sœurs lapins, il n’a pas d’oreilles, pas de petite queue de lapin, pas de museau, mais une grande bouche au milieu d’un drôle de tête. Et il ne prononce qu’un mot : Gronouyot.



 Monsieur Gronouyot avait fait une drôle de tête en voyant la drôle de tête de son enfant, mais différent ou pas, un enfant reste un enfant, même si le regard d’autrui en dit peut-être long ! Et notre pauvre Gronouyot subit les moqueries en classe, et le seul mot qu’il connaît ne suffit pas à s’exprimer clairement. Et Gronouyot ne veut plus être Gronouyot. Mais la lunes est bonne conseillère ! Elle va le guider et lui montrer que l'on peut s'accepter comme on est.



 Un joli album aux dessins naïfs pour montrer qu’il n’est pas si facile de s’intégrer quand on est différent, pour montrer combien papa et maman déploient tout leur amour pour aider leur enfant, combien on est riche de ses différences. Un beau récit poétique simplement exprimé sur la tolérance et l'estime de soi.


lundi 1 juillet 2019


L'arbre sans fin

Claude Ponti

Ed Ecole des loisirs



L’arbre sans fin, c’est là que débute ce rêve, car ce récit est bel et bien un rêve comme on peut en vivre chaque nuit, grâce à un inconscient qui ne s’embarrasse pas de ces choses de la réalité, dans des contrées où tout est possible. L’ami Claude, cueille une nouvelle fois le lecteur pour l’entraîner dans son monde onirique qui fait tant de bien !



L’arbre sans fin donc, n’a pas de début et pas de fin. C’est la que niche Hippolène qui pour la première fois, s’en va chasser les glousses avec une grande épuisette et son papa, le plus grand chasseur de glousses. Il faut chatouiller la glousse et alors elle éclate de rire et lâche ses graines. On ne revient pas bredouille ! Mais l'arbre sans fin se met à pleurer… Grand-mère est morte, elle est bizarre, elle est là mais il n’y a plus personne dedans !!! Le lendemain, Hippolène devient elle-même une larme, elle tombe de l’arbre sans fin, elle arrive dans un monde où rien n’est pareil, Elle devient une pierre pour se protéger d'Ortic, le monstre dévoreur d'enfants perdus,  voyage dans les racines de l’arbre, passe une porte qui comme elle, cherche la sortie, rebondit sur les étoiles et les planètes, et après bien des aventures avec les miroirs, avec la loupiote, avec les Moiselles et puis les escaliers, retrouve son arbre… 



Je vous livre là un bien pâle résumé de ce rêve raconté par un Claude Ponti en grande forme, qui nous offre des illustrations de son cru et un texte… comme on les aime : poétique à souhait, fantaisiste au-delà de ce que l’on peut imaginer, capable de faire rire, de surprendre, de nous faire attraper un soudain « vague à l’âme » pour ensuite oublier et, nous laisser  perplexes et obligés de relire une page ou deux, ou même peut-être plus, pour être certain qu’on a bien lu ce qui y était écrit. Eh oui, en général, on a bien lu...



Merveilleux Claude Ponti, surréaliste pour enfants (pour grands et petits enfants), véritable Boris Vian de l’album jeunesse. On aime et on en redemande !