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vendredi 30 septembre 2016


Assumer son autorité et motiver sa classe


Claire Lavédrine
Ed De Boeck


        Voici un ouvrage qui ne m’a peut-être pas apporté énormément quant à ma pratique d’enseignante, car en 32  ans de service dont 25 ans en ZEP où j’exerce toujours, j’ai  bénéficié d’un certain nombre de d’heures de formation de type PNL  (programmation neuro linguistique), analyse transactionnelle, aide aux enfants en difficulté de comportement et comme Claire Lavédrine, j’ai eu le temps de me familiariser avec toutes ces pratiques. Toutefois, je conseille vivement ce livre à tout enseignant en recherche de pistes pour asseoir son autorité, ou tout enseignant débutant qui aura à cheminer pour parvenir à évoluer dans cette profession.

Le livre est très bien organisé : à la fin de chaque chapitre, on trouve une fiche récapitulative contenant les principaux conseils formulés dans le chapitre. L’auteure  passe en revue tous les aspects d’une communication réussie : le langage, la façon de s’adresser aux jeunes, son attitude corporelle, la voix, la relation affective, la gestion mentale et comment tenir compte du mode de gestion des informations de nos élèves et inclut même des techniques de marketing au service de l’enseignement. 

Ce livre est une mine d’idées pour gérer sa classe. Le seul inconvénient de cet ouvrage, c’est ce foisonnement d’idées qui le rend extrêmement dense, d’où la nécessité d’y retourner régulièrement ou de lire un chapitre de temps à autre afin de se mettre en mémoire les innombrables suggestions que l'on y trouve.


Je dois avouer que j’ai souvent du mal à lire les ouvrages de pédagogie plein de jargon et de belle idées pas toujours réalisables en classe, mais celui-ci se lit facilement et reste captivant du début à la fin. Chers collègue, n’hésitez  pas à vous le procurer.

samedi 24 septembre 2016


Novecento: pianiste


Alexandro Baricco
Ed folio


   Un concentré de poésie que cet écrit composé pour pour le théâtre. Le texte en lui-même,  rythmé  par les mouvements de l'océan omniprésent, rythmé volontairement par  l'auteur par je ne sais quel prodige, vous berce et vous enveloppe dans une sorte de cocon littéraire dans lequel vous vous sentez bien, et que vous ne voulez sous aucun prétexte quitter.

Voici donc mon état d'esprit après avoir refermé cette pépite.

Le récit par lui même n'est pas dénué d'intérêt ! L'histoire originale de  Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento  né sur un bateau, trouvé dans son carton sur un piano, et qui n' jamais posé les pieds à terre, qui n'a jamais quitté sa "mer" et qui deviendra le plus grand pianiste au monde, Novecento que la gloire n'intéresse pas. Son histoire nous est contée par un témoin oculaire, Tim Tooney, le trompettiste du bateau qui se lie avec l'artiste,  sous forme d'un superbe monologue.

Génial le duel musical entre novecento et le pianiste de génie qui s'embarque sur le bateau afin de donner une leçon à notre artiste déconnecté !

J'ai lu cette œuvre parce que je vais avoir la chance d'aller écouter André Dussolier au théâtre et je suis ravie d'entendre ce texte lu par un grand acteur.

Je vous conseille cette lecture ! 

mercredi 21 septembre 2016

  
Meurtre au potager du roi



Michèle Barrière
Ed agnès Vienot, livre de poche.


  Je suis enfin arrivée au bout de ce roman qui n’avait pourtant rien d’un pavé et qui n’était aucunement difficile à lire !!!! Alors quoi ?

Alors je m’attendais à une intrigue intéressante – le titre n’annonce – t-il pas un meurtre au potager du roi ? -  Mais il n’en fut rien, l’intrigue est sans intérêt, une histoire de melon poussés en avril pour satisfaire les caprices de notre bon roi Louis quatorzième du nom, une espèce de mafia qui semble se développer avec un ou deux meurtres, bref, de la rigolade à mon sens ! le dénouement n'est pas plus intéressant que le début.

En revanche, le roman est riche en  description de plats et met en avant l’art culinaire français qui a pour objectif de régaler la cour, lecture très plaisante -Il vaut mieux ne pas penser au peuple réduit à brouter de l’herbe quand une famine se déclare-

Où l’on voit naître des mode d’aliments qui firent fureur à cette époque et qui n’ont pas été qu’une mode puisque font encore le bonheur des consommateurs aujourd’hui, je veux parler du café, du chocolat, et du thé largement consommé déjà chez les anglais, sans oublier la pomme de terre, déjà employée dans les pies anglaises et que les français devront attendre pour s’en régaler, que commence le règne de Louis XVI.

Par ailleurs, l’auteure ne se contente pas de décrire la cuisine française de l’époque, à travers son récit qui emmène les protagonistes successivement en Hollande en Angleterre, elle compare les cuisines, n’hésitant pas à inclure des joutes gastronomiques entre certains personnages, qui se livrent à  une guerre à travers des dialogues savoureux. 

L'ouvrage se termine sur les recettes des plats mentionnés dans l'histoire, délicate attention de Michèle Barrière, je pense en essayer quelques-unes !

 Toutefois, deux aspect du roman m’ont passablement énervée : les passages documentaires plaqués et maladroitement introduits dans l’histoire, il faut croire que l’apport d’information est difficile à inclure dans les romans historiques, et la traduction systématique des expressions anglaises qui renvoient en bas de page et qui perturbent inutilement la lecture , et qui donnent l’impression que l’auteure s’éparpille : un exemple ? Un personnage déclare, en français dans le texte : « Vous serez dans un cornichon », note de bas de page : to be in a pickle : être dans de beaux draps. C'est comique mais éloigne le lecteur du sujet du roman. 


Je n’ai pas passé un mauvais moment de lecture, la preuve, je suis allée jusqu’au bout, mais ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable,  il me permettra malgré tout d’aller visiter le potager du roi qui se trouve à vingt minutes de chez moi et que je n’ai jamais eu le bonheur de visiter.

dimanche 11 septembre 2016


40 activités de land art


Isabelle Aubry
Ed La plage




Le land art qualifié également d’art environnemental, a pour objectif de créer des œuvres éphémères en utilisant des matériaux empruntés à Dame nature : bois, éléments végétaux, sable, roches…

Isabelle Aubry, animatrice plasticienne et auteure de ce magnifique ouvrage a pour principal soucis, de mettre en pratique des savoir-faire en relation avec la nature dans un contexte de préoccupation pour l’environnement. 

Elle propose donc  quarante activités de land art à mener avec des enfants de 3 à 12 ans afin de les amener à exercer leur créativité grâce à ces réalisations éphémères.

Le livre est très bien pensé et organisé : il offre une certaine routine dont  l’enfant a besoin pour se repérer  et on retrouve des chapitres tous présentés de façon identique qui annoncent le niveau de difficulté, la tranche d’âge concernée, le matériel à prévoir, les consignes de réalisation, un paragraphe intitulé « le sais-tu ? » très court, mais chargé d’informations, d’astuces que les enfants ne manqueront pas de lire, un paragraphe destiné aux adultes, 
le + pédagogique, soulignant l’intérêt de l’activité, et de nombreuses images indiquant les étapes de la réalisation, et pour terminer, une grande photo de ce à quoi doit ressembler la réalisation.

Ouvrage indispensable pour se lancer dans le land art, ce livre devrait permettre à l’enfant de voler de ses propres ailes par la suite et d’exprimer sa créativité avec des matériaux peu coûteux, agréables à manipuler et de se lancer dans la photographie pour se souvenir que leurs œuvres ont existé.

Un livre à conseiller aux enseignants, aux animateurs de centre de loisir, mais également aux parents soucieux d’ouvrir leur enfant à la pratique artistique et au respect de l’environnement.

samedi 3 septembre 2016

La couleur pourpre


Alice Walker
Ed Robert Laffont.

  Je referme ce beau roman épistolaire que j’ai volontairement fait durer afin de prolonger ce moment de lecture inoubliable, et c’est à regret que je quitte la compagnie de tous ces gens, attachants ou non qui construisent cette histoire par leurs actions, leurs allées et venues, leurs déconvenues et leurs réussites.

Nous sommes dans les années 30, Celie, se confie au bon Dieu et raconte sa vie, les violences qu’elle subit, et en femme noire soumise, se montre très passive face à l’attitude des hommes  car n’ayant pas connu autre chose, ses propos en début de roman montrent qu’elle trouve normal d’être battue. Mariée de force à un homme qu’elle appellera « Monsieur », elle rencontre durant sa vie, d’autres femmes qui lui apporteront l’espoir d’une vie meilleure, la possibilité de s’affirmer et de mener sa vie comme elle l’entend. Trois de ces femmes jouent un rôle déterminant dans la vie de Célie :  Shug, chanteuse, femme libérée grâce à qui Celie, qui n’est aucunement attirée par les hommes, découvrira l’Amour, Sofia,  belle fille de « Monsieur », un personnage que j’ai particulièrement apprécié, franche, et non disposée à se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit, et que son tempérament fougueux conduira injustement en prison, puis au service de « blancs » qu’elle déteste. Et enfin Nettie, sœur de Celie,  qui par ses lettres d’Afrique feront pencher la balance du bon côté pour que Celie trouve un équilibre entre ces femmes libérées au comportement parfois très excentrique (nous sommes en 1930 !) et sa sœur missionnaire, vouée au service d’autrui.

Et l’on assiste à  l’épanouissement progressif de Celie : elle se découvre des qualités : elle sait coudre et confectionner des vêtements, elle se montre capable d’avoir ses propres idées et de les défendre, elle améliore sa façon de parler, c’est sans doute une des raisons qui m’ont fait refermer ce livre avec réticence parce que j’imagine qu’elle pouvait encore évoluer et j’aurais trouvé cela intéressant !

Les lettres de Nettie, installée en Afrique, dans un pays non précisé et devenue missionnaire près d’ un peuple probablement fictif, fournissent des renseignements intéressants sur l’exploitation menée par les industries qui, ne se sont pas contentées d’employer une main d’œuvre bon marché, mais qui ont osé chasser les gens de leurs villages, les parquant dans des lieux d’habitation ne correspondant pas à leur milieu de vie, l’habitat en Afrique étant alors souvent conditionné par des pratiques religieuses et des rites.

En 1930, L’esclavage a été aboli, certes, mais n’a supprimé ni la ségrégation, ni le racisme, ni le machisme, ni la violence qui en découle, La couleur pourpre en témoigne. 

Je n’oublierai pas ce roman et je vous le conseille !