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dimanche 29 novembre 2020

 

Surface










Olivier Norek

Ed Michel Lafon, Audiolib et format Kindle.


Pas facile de refaire sa vie près une opération de police qui vous a dévisagée, pas facile de croiser le regard de l’autre, pas facile d’assumer une rupture avec l’autre qui, cela semble au-dessus de ses forces, ne peut pas poursuivre la liaison qu’il entretenait jusque-là avec Noémie, devenue No après cet accident, difficile d’accepter que le Bastion vous envoie en province parce que vous allez gêner les futures opérations, entamer le moral de vos collègues, créer des ennuis...

Et pourtant... Noémie se retrouve à la tête du petit poste de police d’Avalone, village perdu aux confins de l’Aveyron, où il ne se passe rien, où tout le monde connaît tout le monde, où un passé commun unit les âmes, où le mystère habite chacun, où ce mystère ressurgit un jour, à travers un petit corps qui séjournait dans un bidon, un corps d’enfant repêché dans le lac d'Avalone bien des années après un meurtre sordide ignoré jusqu'alors.

Et Noémie devra mener ses troupes jusqu’à la difficile résolution de ce mystère, dans une enquête semée d’embûches, de non-dits, de connivence entre les habitants.

Un bon roman structuré et construit avec soin qui ne renferme pas qu’une enquête de police, un thriller plutôt optimiste qui montre combien l’individu humain possède de ressource pour évoluer et s’épanouir, un roman dont les héros avancent dans la grisaille ambiante, et qui portant fait du bien.

On y retrouve un peu de cette ambiance provinciale que j’avais oubliée, dans ce coin de verdure ou on n’a pas besoin de fermer les portes, ni de faire cinq fois  le tour de sa voiture pour vérifier que personne ne risque de vous subtiliser vos  biens... jusqu’à preuve du contraire...

Un excellent roman qui promet de bons moments de lecture.


mercredi 11 novembre 2020

 

En moins bien




















Pas de doute, le vingt-et-unième siècle a bien son Vian-Queneau en la personne d’Arnaud Le Guilcher. Plus Vian que Queneau dans son roman « du tout au tout », avec un décor animé, créé de toute pièce ou évoluent des créatures venues de nulle-part, plus Queneau que Vian dans ce roman par les nombreuses figures de style dont il use et abuse : litotes, pléonasmes et autres euphémismes avec toutefois une petite touche Vianesque dans ce pélican qui revient sans cesse, ce qui n’est pas sans rappeler le Mackintosh qui se manifeste dans un ou deux écrits de Boris Vian, ainsi que quelques descentes en lui-même de notre héros, assez inexplicables et que je vous laisserais découvrir.

Des scènes hilarantes, particulièrement avec l’oiseau, des situations plus que cocasses qui s’accumulent au long du récit qui démarre petit, et voit ses actions s’agglutiner pour former une grosse boule « d’emmerdes »… Effet papillon oblige.

Il n’y a pas que les scènes qui sont hilarantes, notre écrivain manie à merveille la langue française, sachant servir les répliques dont le lecteur sera friand, une première, puis la suivante, et le voilà à l’affut sans avoir à progresser trop loin dans le texte qui regorge de ces délicieuses réparties.

Les portrait d’individus, nombreux dans le roman, sont extraordinairement bien écrits, à tel point que je les ai relus à plusieurs reprises, textes caricaturaux à souhait et plein d’esprit.

A vous qui vous sentez las et morose, lisez cette pépite, vous ne le regretterez pas.

samedi 7 novembre 2020


Octobre

 


Soren Sveistrup

Ed Albin Michel, livre de poche


Un bon gros et long thriller qui commence par un odieux massacre dans une ferme de la campagne du Danemark. La scène se passe en 1986 et constitue le préambule.

Quelques années après, deux policiers : Thulin et Hess découvrent un corps mutilé sur un terrain de jeu, premier meurtre d’une série qui amènera nos héros à rechercher un tueur en série avec bien peu d’indices comme c’est souvent le cas dans cette littérature, ce qui généralement fait croitre aux yeux du lecteur, la compétence des policiers.

Un roman passionnant avec des personnages bien dynamiques quoique l'entente ne règne pas toujours au sein de cette  équipe, pas d’enlisement d’enquête malgré quelques indice troublants, des fausses pistes, des portables aux propriétaires fantômes et des employés récalcitrant qui semblent faire obstruction au travail de la police.

Roman parsemé de mystérieux bonhommes en marrons qui semblent avoir été confectionnés par Christine, fille de la ministre Rosa Hartung, enlevée et probablement assassinée.

Tous ces éléments imposent au lecteur un certain questionnement propre à être dans le roman avant, pendant et après la lecture.

Je n’y ai pas ressenti un suspens extraordinaire, et parfois, quelques longueurs liées à l’histoire des personnages m’ont amenée à faire des pauses de lecture.

La fin fut surprenante comme je les aime…

Ps : je ne sais pas si je ferai fabriquer des bonhommes en marron à mes élèves désormais… !