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jeudi 30 septembre 2021

 Revenir fils











Christophe Perruchas

Ed du Rouergue


Je referme ce livre bien pensive, en me disant qu’on n’imagine pas les situations des familles, parfois. 

Ce roman raconte l’histoire poignante d’un adolescent pratiquement abandonné à lui-même à un âge où l’on a tant besoin de l’épaule de l’adulte, de la communication et du dialogue, même si on ne le montre pas. L’histoire d’un adolescent contraint au deuil, deuil du père qui le laisse seul, deuil d'une mère qui elle-même, n’a pu faire le celui d’un enfants mort en bas âge et qui a fait de la chambre du bébé, un sanctuaire, une mère qui à sa façon a fui la réalité en se réfugiant au milieu des objets qu’elle récolte et conserve. Un adolescent contraint à tourner le dos à sa vie d'adolescent, à quitter ses amis, son activité de théâtre qui lui permettait de s'exprimer, sa petite amie, son collège... 

Puis on retrouvera le fils devenu adulte et père de famille, un fils qui des années après, ressent le besoin de faire ces deuils, et qui cherchera à se libérer de ce passé qui l’emprisonne.

Ecrit dans un style qui colle parfaitement aux personnages, le fils d’abord ado, s’exprime comme le ferait un jeune homme de 15 ans, ce qui n’est pas sans rappeler l’attrape-cœur et ses réflexions pouvant faire sourire, puis devenu homme, se livre en adulte. 

La mère, sortie d’elle-même, emploie pour parler d’elle, le « on » impersonnel, ne nomme pratiquement personne et emploie comme dénominatif, l’homme pour parler de son mari, le fils, pour parler de son enfant vivant.

Un beau roman magnifiquement écrit et traduisant parfaitement le ressenti du personnage principal, son errance et son cheminement.

Je remercie Babélio et les éditions du Rouergue pour ce partenariat

dimanche 26 septembre 2021

 De la Terre à la Lune












Jules Vernes

Ed livre de poche



Que faire de ses ouailles, quand, président d’un club d’artilleurs, on doit occuper ses membres, éminents savants, experts en balistique et qui s’étiolent parce qu’aucune guerre ne se profile à l’horizon ?

Le génial Impey Barbicane sans doute fasciné par l’astre de la nuit, propose d’envoyer un boulet de canon sur la Lune, à l’aide d’une pièce d’artillerie qui prendra la forme d’un énorme canon, capable de propulser un projectile jusque sur notre satellite.

Beau projet propre à exciter la curiosité du lecteur et qui personnellement m’a fait à la fois sourire et me pâmer d’impatience, car j’avais envie de savoir comment ils allaient s’y prendre en plein XIXème siècle où le radioguidage n’est ni possible, ni envisagé et où les connaissances de la Lune sont limités par quelques connaissances physiques que les instruments de l’époque ne permettent pas d’acquérir.


Jules Vernes soucieux de fournir aux enfants comme aux adultes, des notions d’astronomie et d’artillerie s’en sort à merveille, de même qu’il excelle sur un terrain bien dangereux qu’est celui de la physique et des paramètres dont on devra tenir compte pour mener à bien ce projet malgré quelques décisions bien dangereuses dont on appréciera certainement les effets dans le deuxième tome.  


Il ne manquera pas de prendre en compte les répercussions mondiales, les réactions des populations face à cette apparente folie dont font preuve nos savants. Il nous offre un beau rebondissement dans le troisième tiers de son œuvre, rebondissement qui obligera le lecteur à ouvrir le tome suivant : « autour de la Lune ». N’ayant lu qu’un roman de Jules Vernes il y a plusieurs années, j’ai redécouvert son écriture, son génie, sa culture. Dans le présent roman, aucune manœuvre ni décision hasardeuse, un anticipation bien étudiée, une documentation sérieuse, et on pardonnera certains aspects de son projet dont il ne pouvait pas apprécier la vraisemblance à son époque, mais qu’importe, bien des œuvres d’anticipation imaginent des situations futures impossibles.


Quelques affirmations peuvent toutefois faire sourire bien qu’elles cadrent parfaitement avec les croyances de l’époque, à savoir, l’existence des sélénites que certains ne mettent pas en doute.


Jules Vernes écrivain intemporel que l’on peut lire avec passion, en gardant en tête durant la lecture qu’il vécut au XIXème siècle.

Je viens de terminer ce tome, mais ma curiosité n’est pas assouvie ! IL me faudra y remédier.

jeudi 23 septembre 2021

 

Soeur Marie-Thérèse 

La Guère Sainte












Maëster

Ed Drugstore


C’est encore au cours d’une flânerie dans ma médiathèque que j’ai découvert cet album de ma bonne sœur préférée, et je me suis dit : « COMMENT ?????????? « Une aventure de Sœur Marie-Thérèse des Batignolles non lue ? Ben ça alors !!!!!!! Hop ! Dans mon sac ! et j’ai commencé à le dévorer, mais bon, mon appétit s’est vu réduit à peau de chagrin en avançant dans la lecture. Bien sûr, j’ai retrouvé mon héroïne, toujours très... A part et originale dans le monde du clergé, toujours la réplique, toujours hors norme, bagarreuse, buveuse, agitée, teigneuse, avec un sens très aigu de la justice au milieu d’un décor à observer attentivement pour ne pas louper certains détails hilarants, toujours des bulles à bien lire pour ne pas manquer les nombreux jeux de mots, clins d’œil et références qui parsèment ce volet, en revanche, on se retrouve en présence d’un scénario de BD assez décevant, confus, abracadabrant et sans grand intérêt. Fort heureusement, les dialogues délicieux sauvent l’ensemble de l’album !

dimanche 19 septembre 2021

 

Là où chantent les écrevisses















Delia Owens

Ed Seuil, livre de poche


Enorme coup de cœur !  de ce roman j’ai apprécié toutes les 

composantes :


d’abord l’histoire, la belle et insoutenable histoire d’une fillette 

livrée à elle-même, éduquée par la nature, fille du marais, son 

royaume, bien plus riche que le plus riche des habitants de la ville 

voisine, riche de connaissances qu’elle a acquises seule,

riche du marais qui est sien contre vents et marée, riche de cette vie 

qui foisonne autour d’elle, riche .... et seule...

Ensuite cet équilibre des personnages, entre altruisme et 

méchanceté, de belles personnes et de tristes individus, et enfin cet 

écrit poétique que nous offre l’auteur, un texte magnifique que je me 

suis surprise à lire à voix haute pour faire sonner les mots. Une belle 

ode à la nature et une invitation à accepter ce qu’elle nous offre

et ce qu’elle peut reprendre.

Ce récit possède tout ce qu’il faut pour accrocher le lecteur : une 

héroïne d’une finesse inouïe avec ses doutes, ses certitudes, ses 

peines, ses amours, la vie d’une petite communauté à laquelle on 

s’attache volontiers, un certain suspens généré par la découverte du 

corps de ce jeune homme, et la question que cet événement

suscite, une plongée progressive dans l’histoire qui permettra de 

découvrir peu à peu les personnages et qui dévoilera ses secrets avec 

parcimonie jusqu’à la fin, récit admirablement structuré et savant 

dosage de l’information délivrée par l’auteure.

Pas d’ennui, pas de longueur, mais de la poésie et encore de la 

poésie dans ce monde de brutes.



jeudi 16 septembre 2021

Le rapport chinois












Pierre Darkanian

Ed Anne Carrière


Bon ! il va bien falloir que je m’y mettre à rédiger cette critique, mais je quitte ce livre en ayant vraiment l’impression d’être en vrac, d’essayer de me rassembler, parce que sérieusement, je me suis éparpillée dans ce roman et je ne sais plus qu’en penser.

Un peu par obligation, je me suis retrouvée dans la peau de cet idiot de Tugdual Laugier, (vous le constaterez par vous-même), obligé à écrire un rapport chinois après un bon moment d’inactivité, ou si, pardon ! Quelques années ou, par la force des choses, il devint chef des crayons à papier, des cravates avalées, virtuose des flatulences et avaleur de buchettes de sucre. Puis vint l'ordre de concocter un rapport, lui qui n'en avait jamais écrit, glanant les idées ici et là sans toutefois s’étaler, car il faut dire que la confidentialité est le maître mot de l’agence Michard, bien pratique pour taire quelques actions douteuses . 

On prend alors conscience que ce récit est bien plus construit et rigoureux qu’il n’y paraît, grâce à un auteur maniant l’absurde en spécialiste, pour mon plus grand plaisir, et c’est avec un sourire jusqu’aux oreilles que j’ai dévoré la première partie qui pouvait rappeler Boris Vian sans toutefois une once de surréalisme. C’est qu’on bosse chez Laugier, on ne rigole pas, on fait un rapport de mille quatre-vingt quatre pages, et on y laisse sa santé, sa vie sentimentale, voire sa dignité. On bosse avec du vent en brassant bien de l’air, mais on bosse pour pondre ce pavé qui collera la migraine aux policiers, magistrats et autres experts, car on suspecte, on suspecte, on ne sait pas quoi ... Mais on suspecte !

Première partie fort divertissante donc, la deuxième peut l’être aussi, si la finance et son jargon vous parlent... Personnellement, j’ai arrêté de sourire jusqu’aux oreilles dans cette deuxième partie parce que les finances, ce n’est pas mon truc.

et puis j'ai recommencé à sourire dans les cent dernière pages...

Admirable et surprenant premier roman vivant, ô combien vivant avec son écriture énergique qui laisse le lecteur sans répit du début à la fin.

samedi 11 septembre 2021

 Tout ce qu'une maîtresse ne dira jamais












Noé Carlin, Ronan Badel

Ed l'Elan vert


Comment exploiter l’entêtement des petits chéris qui, des règlements, ne respectent qu’une infime partie ? Facile ! il suffit de savoir manier l’ironie et de donner exactement l’ordre inverse ! Ça me fait penser aux enfants qui chouinent en disant « je suis rendu en bas de ma page !!!! où j’écris ? » Je dois avouer que souvent je réponds : « sur ta table ! » Non non ! c’est véridique ! et ça arrive même chez les 8-9 ans... !

Bon, l’humour et la dérision déployés dans cet album ne serviront qu’à faire comprendre aux enfants, le pourquoi : pourquoi les maîtresses interdisent certains comportements.

Agrémenté d’illustrations comiques, ce livre promet de bon moments de lecture et aidera à comprendre l’intérêt des règlements.

vendredi 10 septembre 2021

 

Le mystérieux croqueur de livres













Emily MacKenzie

Ed circonflexe



Je croyais que c’était bien de dévorer les livres moi, et c’est ce que je m’évertue à faire depuis bien longtemps ! Mais non, ce n’est pas bien, surtout quand on est un lapin et que l’on découvre qu’un mystérieux croqueur de livre sévit dans la maison !

Pauvre félicien, lui qui adore les livres, les grands, les rigolos, les effrayants... le deuxième problème, c’est que son petit frère fait beaucoup de bruit, alors il passe des heure à la bibliothèque ou il peut lire à volonté et dans le calme.

Il aura tout de même à démasquer ce mystérieux croqueur de livre, et le gentil félicien trouvera des solution ... pacifiques !

Un sympathique album coloré richement illustré sur la lecture, le livre et le respect que l’on doit à cet objet précieux. à lire aux enfants dès que possible et jusqu’à 8 – 9 ans.

 

Un livre












Hervé Tullet

Ed Bayard Jeunesse


Comment créer un album interactif avec juste du carton, de l’encre, du papier et ?... son imagination ? C’est bien ce qu’à fait cet auteur génial que je connaissais peu. Et tout adulte que je suis, je me suis surprise à jouer le jeu pour rendre ces superbes pages interactives !

Dès la première page, un gros rond jaune sur lequel on demande à l’enfant d’appuyer avec son doigt, et on tourne la page... Le rond s’est multiplié par trois ! Consigne suivante : frotte le rond jaune de droite... tourne la page : il est devenu rouge... Et tout le livre n’est que consignes à appliquer : frotter, cliquer, secouer le livre, l’incliner, on parvient même à l’éteindre et le rallumer !

Je n’ai qu’une hâte ! montrer ce livre à mes CP, je suis bien persuadée que cet ouvrage aura un gros succès ! Heureusement, il est solide, tout est prévu !

J’apprécie particulièrement ces albums jeunesse imaginés avec finalement trois fois rien. Je me sens vraiment très emballée par ce livre conseillé par une collègue. Et je m’en vais de ce pas fouiner du côté D’Hervé Tullet qui semble avoir plus d’un tour dans son sac. J’avais déjà commenté Peinturlure, un livre dans lequel il fait part de ses expériences auprès des classes en art visuel, mais je ne connaissais pas ses albums. Sa bibliographie me semble riche !

Je viens de faire une très belle découverte !

mercredi 1 septembre 2021

Didier la cinquième roue du tracteur














Ravard et Rabate

Ed Futuropolis


Pauvre Didier ! Son but dans la vie, c’était de trouver l’amour, le vrai ! Mais bon, pas très causant et plutôt timide le Didier, Il se confie à son médecin qui lui fait une ordonnance sur laquelle on peut lire : Meetic... Et Didier envoie une annonce, façon « le bonheur est dans le pré, », il faut dire que Didier est agriculteur. Lors d’une vente aux enchères, il essaie de s’imposer mais bon, il a bien des difficultés, il réussit toutefois à acheter le propriétaire de la ferme liquidée et le ramène à la maison où il fait connaissance de la sœur de Didier. Entre temps, une certaine « Coquinette » répond à son annonce... un beau morceau de femme, genre... Char d’assaut... !


Une Bande dessinée pleine d’humour et qui se lit vite pour un bon moment de plaisir entre exploitation agricole, coups dans le nez, sex friend et galette saucisse.

 

J’ai adoré la touche finale où la dérision fait place à une belle tendresse et où on se retrouve face à face avec l’amour, le vrai !