Pages

jeudi 16 septembre 2021

Le rapport chinois












Pierre Darkanian

Ed Anne Carrière


Bon ! il va bien falloir que je m’y mettre à rédiger cette critique, mais je quitte ce livre en ayant vraiment l’impression d’être en vrac, d’essayer de me rassembler, parce que sérieusement, je me suis éparpillée dans ce roman et je ne sais plus qu’en penser.

Un peu par obligation, je me suis retrouvée dans la peau de cet idiot de Tugdual Laugier, (vous le constaterez par vous-même), obligé à écrire un rapport chinois après un bon moment d’inactivité, ou si, pardon ! Quelques années ou, par la force des choses, il devint chef des crayons à papier, des cravates avalées, virtuose des flatulences et avaleur de buchettes de sucre. Puis vint l'ordre de concocter un rapport, lui qui n'en avait jamais écrit, glanant les idées ici et là sans toutefois s’étaler, car il faut dire que la confidentialité est le maître mot de l’agence Michard, bien pratique pour taire quelques actions douteuses . 

On prend alors conscience que ce récit est bien plus construit et rigoureux qu’il n’y paraît, grâce à un auteur maniant l’absurde en spécialiste, pour mon plus grand plaisir, et c’est avec un sourire jusqu’aux oreilles que j’ai dévoré la première partie qui pouvait rappeler Boris Vian sans toutefois une once de surréalisme. C’est qu’on bosse chez Laugier, on ne rigole pas, on fait un rapport de mille quatre-vingt quatre pages, et on y laisse sa santé, sa vie sentimentale, voire sa dignité. On bosse avec du vent en brassant bien de l’air, mais on bosse pour pondre ce pavé qui collera la migraine aux policiers, magistrats et autres experts, car on suspecte, on suspecte, on ne sait pas quoi ... Mais on suspecte !

Première partie fort divertissante donc, la deuxième peut l’être aussi, si la finance et son jargon vous parlent... Personnellement, j’ai arrêté de sourire jusqu’aux oreilles dans cette deuxième partie parce que les finances, ce n’est pas mon truc.

et puis j'ai recommencé à sourire dans les cent dernière pages...

Admirable et surprenant premier roman vivant, ô combien vivant avec son écriture énergique qui laisse le lecteur sans répit du début à la fin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire