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mercredi 29 mai 2019


Le noir quart d'heure



Carl Norac

Emmanuelle Eeckhout

Ed Ecole des Loisirs


Noir c’est noir… noir… oui, mais tellement poétique, je ne pensais pas que le noir, quoique, paraît-il, très  « classe » dans l’habillement puisse servir à ce point la poésie.

Quel bijou que cette délicieuse histoire !


Cette famille vit dans le nord, la première page nous introduit dans le monde des mineurs, c’est le métier du papa de l’enfant qui raconte.

Le soir venu, la maman et son enfant transforment ce « noir quotidien » en quart d’heure poétique, en minutes de bonheur. Et la maman demande : Que veux-tu de tout noir pour peupler la nuit ma belle ? Et l’on allume la bougie à douze secondes, le noir quart d’heure commence : on commence par l’histoire du ver luisant sur le nez de l’aveugle, puis du grain de café qui se marie avec un flocon de neige , on n’oublie pas la fable à bruits parmi lesquels, la délicieuse chaise hantée qui fait « hou-criii-hou-crii » que de belles histoires en attendant Papa.

 

Cet album est admirable, il nous offre une histoire simple mais profonde où la poésie est au service de l’amour d’un père et d’une mère bienveillants.

Merci à Carl Norac ainsi qu’à l’illustratrice, Emmanuelle Eeckhout pour ce joyau en noir et blanc.


lundi 27 mai 2019


J'ai oublié ma poésie


Alain Serres, Pef
Ed Rue du monde


Loin d’être un cancre, notre ami Charles qui avait mis tout son cœur et toute son âme pour apprendre l’albatros de Charles Baudelaire, semble bien l'avoir oublié, peut-être parce que Monsieur Krocus, le maître,  l’intimide, peut-être parce que les enfants le dévisagent… Alors Charles va s’évader, s’enfuir vers des contrées lointaines, porté par les mots, par ses mots. « J’étais le fier capitaine de mon poème » affirme-t-il, et il perd pied, et il sort, quitte cette ambiance de récitation pour donner naissance à sa poésie, affrontant l’ouragan « Krocus » pour revenir et atterrir  sous les applaudissements de la classe.

 

Cette pépite montre bien comment de sentiments, peut naître la poésie, comment on peut s’envoler d’une prison en planant sur les mots. Cette histoire m’a séduite parce j’y vois personnellement, un clin d’œil à Prévert et son magnifique poème : « page d’écriture ». On y remarque le contraste entre la vie quotidienne et ses obligations, école, récitation, rigidité du maître présenté de façon comique avec de long bras pour mieux dominer les enfants de son savoir, et l’environnement scolaire disparaît, laissant place à des paysages de mer, des illustrations du ressenti de l’enfant qui s'absente pour se percher sur les épaules de Baudelaire, oubliant les oiseaux marins et fuyant une réalité quelque peu embarrassante.


Une histoire qui montre combien nous avons besoin de poésie dans cette vie qui parfois nous malmène et nous rappelle sans cesse nos obligations. Une belle façon d’amener les enfants à jouer avec  les mots.


dimanche 26 mai 2019


Les enfants de la résistance - T3

Les deux géants


Benoît Ers et Vincent Dugommier
Ed Le Lombard


Nous sommes en 1941, La résistance s’étoffe, se spécialise, s'arme, épaulée par les services secrets et les agents spéciaux envoyés d’Angleterre. 

François, qui assiste aux premières exécutions de résistants est plus résolu que jamais à se lancer dans des actions de résistance. Les personnages qui dès le début, Laissaient supposer leur fidélité au Maréchal Pétain, s’affirment, particulièrement l’oncle et parrain de François, ce qui ne fait qu’exacerber sa haine de l’envahisseur. Il tente de reprendre contact avec un complice de son père qui se manifeste rapidement sous le nom de « pégase » pour proposer des missions au Lynx, organisation de résistance qui ne compte parmi ses membres, que François lui-même, Lisa et Eusèbe, fils de l’instituteur. Pégase pensant que le Lynx est un adulte, va confier une mission risquée à François…

 

Un Tome vraiment intéressant et riche en action dans lequel on apprend beaucoup : intensification de la résistance, représailles, collaboration, haine des Juifs, réquisition du cuivre pour la fabrication d’armement, tension entre les enfants, car Lisa, malgré la situation,  reste Allemande souffrant de voir son peuple s’investir dans cette guerre meurtrière, ce qui permet de souligner l’absurdité de la guerre, la résignation d’une partie de la population qui ne demandait que la paix.  

 

François et Eusèbe vont également faire leur apprentissage politique par le biais de l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le Japon et l’entrée en Russie des troupes allemandes.

 

Un volet très réussi, tant du point de vue du récit que de celui de l’image, agréable, nette, très lisible, bien détaillée au contraste qui lui donne vie.


samedi 25 mai 2019



La cantoche



Nob

Ed Bayard


  On a tous des souvenirs de cantine plus ou moins agréables, plus ou moins cuisants (c’est le cas de le dire !) des envies de meurtre contre les dames de cantine, voir le cuisinier, donc pas de surprise à la lecture de cette BD qui compte quatre tomes, il faut bien cela pour résumer les aventures alimentaires et cantinesques de nos jeunes héros, obligés de manger des épinards et des choux de Bruxelles,  (je ne comprends d’ailleurs toujours pas POURQUOI  on propose des épinards aux enfants en sachant qu’ils termineront à la poubelle pour la plus grande partie (les épinards, pas les enfants). Dans ces courtes histoires, ils provoquent des glissades sur le sol du réfectoire, servent de munitions mais atterrissent rarement dans les estomacs.


Une bande dessinée pleine d’esprit, chaque page amenant à une nouvelle facette de la cantine, des situations comiques, dans lesquelles on sent du « vécu », et d’autre douteuses mais hilarantes comme l’histoire du gamin qui ressent une frayeur soudaine parce que ses pâtes vibrent… je ne vous dis pas pourquoi, mais ça m’a bien fait rire !


Quelques pages qui sortent de la cantine, pendant les vacances, mais toujours en rapport avec l’alimentation, et puis des histoires de gosses : des rivalités, des amours, des enfants dans leur quotidien, des réflexions innocentes, des perles…

Une petite BD bien sympathique et facile à lire !


mercredi 22 mai 2019


Mes deux papas



Juliette Parachini-Deny, Marjory Béal.
Ed des ronds dans l'o.


Tom et Enzo habitent le même nid, Tom et Enzo s’aiment d’un amour tendre, et un jour, en se promenant, dans un nid abandonné, ils trouvent un œuf qu’ils ne veulent pas laisser seul. Mais aucun parent ne vient pour s’en occuper, ils vont donc veiller sur cet œuf et voir naître un bébé, ils sont émerveillés, eux qui ne pouvaient pas avoir d’enfant. 


Le petit oiseau est une fille qui reçoit pour prénom Lilou. Elle arrive au monde en criant « Papas », puis elle grandit, protégée par la bienveillance de ses papas, mais un jour, un camarade d’école lui demande pourquoi elle a deux papas...



Cette jolie histoire attendrissante aidera l’adulte à expliquer l’homoparentalité aux enfants, montrer que les familles ne sont pas toutes pareilles, que ce qui compte, c’est d’être entouré par des personnes qui vous aiment, elle aidera les enfants à accepter la différence et leur montrera le chemin du respect d’autrui et de la tolérance. Un bel album et une jolie découverte.


A partir de 4 ans

dimanche 19 mai 2019



Les bizarres


D Tartine,O Rublon
ed Père fouettard


Ben voilà ! J’ai résolu mon problème ! Y avait des bruits dans ma maison, de « croui, cro, croa », des « blop blop ! », des « tic tac dong », des « gloups !!! Maintenant grâce à ce livre je sais d’où ils viennent et qui les produit ! 


Ce sont mes colocataires : les « bizarres », ils sont cachés un peu partout de la cave au grenier ! Rassurez-vous, ce sont de gentils bizarres : ils ont des formes marrantes, ils font des choses comiques, des choses qui d’habitude, n’existent que dans ma tête, le glouton du frigo, le chevelu des toilettes, la rigolote de la bibliothèque, le casse-cou de l’escalier qui fait « boing boing », le drôle de tout nu qui habite ma baignoire. 

Ils sont gentils, drôle et colorés et surtout grâce à eux, j’apprends des tas de mots, et puis aussi, on dirait que par moment, ils deviennent un tout petit peu poètes. Je les aime ces bizarres ! Ils m’ont fait une belle surprise pour mon anniversaire, et parmi mes cadeaux, celui que j’ai préféré, c’est la machine à faire les nuages…


Je suis certaine que toutes les maisons sont habitées par des bizarres ! Elles seraient trop tristes sans ça ! Si vous et vos enfants, entendez des bruits … Ne cherchez pas, ce sont les bizarres !


samedi 18 mai 2019



La gloire de Rome


Nicholas Harris, Brian Lee
Ed Casterman


  Cet ouvrage est un  livre documentaire pour enfants vraiment très intéressant à posséder car il contient une multitude de détails grâce aux quadruples pages qui introduisent les sujets étudiés. Il permet de se documenter activement  sur la société romaine et ses différentes classes, sa vie quotidienne, son alimentation, l’habitat, les thermes, l’amphithéâtre et les jeux, les courses de chars.

Chaque quadruple page ne comprenant pratiquement que des illustrations, regorge de détails intéressants. Elles sont toutes suivies d’une double page sur laquelle sont répartis de courts textes apportant nombre de précisions sur la vie à Rome. 

Les textes, bien que très courts, fournissent une quantité impressionnante de renseignements, textes concentrés, chargés en vocabulaire français et latin, ce qui ne manquera pas d’amuser certains enfants déjà attirés par les mots.

Des heures de lecture plaisir, observation de planches colorées, amenant le lecteur à se mêler à cette population fourmillante et active. Personnellement, même étant adulte, je peux affirmer que ce genre de livre apporte tout ce qu’il faut à mon besoin de culture.
A lire à partir de 9 ans.

jeudi 16 mai 2019


Les anges de New York

RJ Ellory



R.J. Ellory
Ed livre de poche


Les meurtres multiples et l’enquête qui s’ensuit ? Non pas un prétexte mais sans aucun doute une enquête type, une démonstration des habitudes, qualités et travers de Franck Parish personnage très intéressant à analyser, l’auteur saura nous en convaincre. 

On assiste d’abord à une scène de meurtre/suicide que notre inspecteur ne peut empêcher,  malgré sa bonne volonté, puis l’on comprend qu’il s’entretient régulièrement avec une psychologue, non par choix, mais en raison d'un bug quelque part dans sa vie professionnelle, c’est bien difficile d’être flic après Papa, tué dans l’exercice de ses fonction, auréolé, véritable légende qui, appartenant aux « anges de New York », légendaire regroupement de policiers intrépides qui luttèrent contre le crime organisé. La vie sentimentale de Franck n’est pas plus reluisante, divorcé, continuant à voir ses enfants et entretenant une relation plutôt conflictuelle avec sa fille, voyant rarement son fils, sans ami, un cas bien intéressant à étudier. Franck Parish, l’insoumis, prêt à employer des méthodes contre l’avis de ses supérieurs, et contre lui-même pour mener à bien son investigation.


Voici donc tout l’intérêt de ce roman : itinéraire d’un personnage, évolution notable  en cours de roman, deuil d’une jeunesse pas toute rose, solitude, entêtement, acceptation de certains faits.


Les meurtres ? Rien d’extraordinaire pour un lecteur de thrillers : meurtres multiples, recherche d’un hypothétique serial killer, horreur de crimes sanglants, torture, investigation, le train-train de l’inspecteur Lambda, sauf que comme dans tout bon policier, on s’apercevra qu’il n’est pas si Lambda que ça et se montre bien intuitif et téméraire.


J’ai moins apprécié ce roman de RJ Ellory, préférant largement vendetta. Toutefois j’apprécie beaucoup sa plume et sa façon de raconter en plaçant au cœur de l’histoire d’une organisation, dans ce récit, la corruption de la police et la toute-puissance de la mafia, un personnage témoin comme il le fait dans Vendetta.

 


vendredi 10 mai 2019


 La guerre des Lulus T4 - 1917


Régis Hautière et Hardoc
ed Casterman


 Un peu déroutée au début de ce tome, j’ai compris qu’il faudrait attendre le tome 2 de perspective Luigi pour comprendre d’où arrivent nos Lulus. 

Cachés au fond d’un wagon, en fuite, ils attendent de pouvoir descendre sans se retrouver traqués par les Allemands. Seulement voilà, l’un d’eux a envie de prendre l’air et se fait surprendre. Ils courent et parviennent à échapper à leurs poursuivant une fois de plus, ils aperçoivent un homme qui cultive la terre, aidé par un éléphant, on se croit alors en plein délire, mais on comprend rapidement que cet éléphant a été sauvé, les autres animaux de cirque ou de zoo ayant été réquisitionné pour être mangés en ces temps de famine. L’éléphant a échappé au massacre car il est vieux. 

Un tome où l’on fait connaissance d’un photographe, où l’on assiste à un repas dans une ferme, où on goûte à l’accueil légendaire des gens du nord, car, en dépit des espérances des orphelins, on n’est pas en Suisse, mais en Belgique alors occupée par l’ennemi. 

Après un bout de chemin avec ce photographe ambulant, et quelques frayeurs liées à leur condition de vagabonds, ils partent à la recherche du village de la famille de Luce, la Lulu d’adoption du groupe, sujet de discorde et de lutte entre les ados. On rencontrera un personnage ambigu, puis on se séparera…


Un tome qui permet de constater que la guerre a sévi en Belgique également, ce dont on n’a pas forcément conscience. Et puis toujours la fuite et la question éternelle : quand trouveront-ils un avenir meilleur ? Intitulé "la déchirure", on comprendra pourquoi à la fin de ce volet.

Un quatrième volume pas plus palpitant que les autres, dans la continuité des aventures des Lulus.Le tome suivant apportera peut-être des réponses…

mardi 7 mai 2019


La Guerre des Lulus - 1916

Perspective Luigi


Régis Hautière & Damien Cuvillier
Ed Casterman


Ce Tome est un peu particulier, il s’insère après le tome 3, mais nous sommes en 1936, Luigi vit à Amiens, il est devenu commerçant. Un écrivain s’intéressant à la question des personnes expatriées en Allemagne durant la grande guerre lui demande de raconter ce qu’il a vécu. Il va raconter ce que sont devenus les Lulus après leur séjour à Guise.

 

Le tome précédent nous avait laissé sur le quai alors que le train allait les emmener vers la Suisse où ils pourraient à nouveau respirer et se sentir plus libres. Oui mais voilà, sans le vouloir, ils se jettent dans la gueule du loup : ils se croient en Suisse, ils sont arrivés à Berlin. Ils le découvrent au cours d’une conversation difficile avec des gamins qui partagent leurs conditions, qui ne parlent qu’allemand et qui les prennent pour des Suisses. Heureuse méprise, car en ces temps perturbés, il ne fait pas bon être Français quand on se retrouve en territoire ennemi. Les orphelins vont donc partager la vie de gamins livrés à eux même, obligés de voler, de mendier pour se nourrir. des gang de jeunes délinquants ont vu le jour, des rivalités se font sentir, les aînés versent dans la délinquance générée par l'état de guerre.

 

L’ambiance a changé, nous nous retrouvons dans une grande ville, l’environnement, bien que nous soyons en temps de guerre, semble plus riche, plus coloré, plus fourmillant. Ce tome amène à considérer le côté de ce que l’on appelle l’ennemi : des gens aussi désolés, aussi inquiets, aussi endeuillés que du côté Français. Pas de front, pas de tirs, pas de tranchées, mais une mélancolie ambiante liée à la guerre. On a beau essayer, on n'a plus le cœur à la fête. 


Un volet très noir, très inquiétant et très intéressant de l’histoire des Lulus.


lundi 6 mai 2019


Les enfants de la résistance T2 

Premières répressions

Benoît Ers & Vincent Dugomier

Ed Le lombard


1940- 1941, l’Angleterre, après l’appel du 18 juin, tente d’organiser la résistance, en France, on écoute radio Londres, François,  du haut de ses 14 ans, est à l’écoute et se montre motivé pour essayer d’agir avec Lisa et Eusèbe. Parfois maladroitement, manquant de discrétion, apprenant à ses dépens. Il sera malgré tout obligé de solliciter l’aide de son père. Adoptant un nom de guerre, son père va l’aider sans savoir que c’est son fils qui lui donne des instructions.

 

Ce tome 2 aborde la question des anglais qui arrivent sur le territoire et l’aide que leur fourniront les résistants, ainsi que la question des tirailleurs sénégalais traqués par les Allemands et tente d’expliquer la politique raciale des nazis, sujet qui sera plus explicite à la fin de l’ouvrage qui, comme le premier tome, comporte un exposé détaillant les sujets abordés dans la bande dessinée.


On notera l’aspect « fermé » des groupes de résistants bien mis en évidence dans le récit, chaque groupe ignorant parfois l’identité voire l’existence des autres.

 

Je maintiens mon opinion avec le deuxième tome, de cette bande dessinée très lisible, très complète et passionnante.

 

Je ne suis hélas pas en possession des autres volumes, mais je compte bien y remédier ! J’imagine bien que les volumes suivant seront terrifiants, ils mettront en action des résistants qui s’exposent, aucun doute, mais aussi des collaborateurs qui commencent à s’exprimer dans ce tome 2.  J’ai bien hâte de lire la suite. Merci aux auteurs pour ce travail !


dimanche 5 mai 2019


Les enfants de la résistance



Benoît Ers & Vincent Dugomier
Ed le Lombard

Les enfants de la résistance est une bande dessinée très intéressante pour les enfants de à partir de neuf ans (avec assistance) comme pour les adultes soucieux de raviver leurs connaissances de cette terrible période de la seconde guerre mondiale. 


Plutôt axé sur la résistance, le récit expose les grandes lignes de la guerre, et explique clairement les événements et leur origine. Il aide à comprendre comment des enfants qui ont vécu la défaite de 1940 sont amenés à entrer en résistance. Il montre aussi les balbutiements des groupes, leur fragilité au départ, les erreurs commises juste après la défaite, et met en évidence le courage de ces personnes qui n’ont pas hésité à mettre leur vie en jeu pour débarrasser la France de l’occupant.

 

l'histoire met en scène le jeune François, enfant d’agriculteur, Eusèbe, le fils de l’instituteur, et Lisa, petite fille qui a perdu ses parents en raison des bombardements durant l’exode des familles allemandes qui refusèrent le régime d’Hitler. 

Le petit François ne parvient pas à accepter que la France soit occupée, que des gens qu’il a aimé meurent au combat, très vite, il imagine de toutes petites actions contre l’ennemi comme ne pas prêter attention aux soldats qui patrouillent dans le village, puis il subtilise à l’école, une petite imprimerie avec l’idée de produire ses premiers tracts, ne réalisant aucunement les conséquences possibles de ses actes, puis se livre à un sabotage… reproduisant fidèlement les erreurs des pionniers de la résistance.  Il sera confronté aux prémices de la collaboration qui commencera à diviser la population française.

 

Cet album est le premier tome d’une série de cinq ouvrages édités pour l’instant, très abordable pour les jeunes, il permet d’assimiler les diverses problématiques liées à la  drôle de guerre,  d’ordinaires complexes et parfois difficiles à comprendre. Les personnages sont très expressifs et les images traduisent bien la violence vécue durant cette guerre ainsi que la souffrance des populations.

 

Très bon exposé que je recommande vivement.


La guerre ne se terminant pas au cinquième tome, j’imagine que d’autres épisodes verront le jour prochainement, je l’espère !



vendredi 3 mai 2019


Les chroniques de Ste Mary - T1
Un monde après l'autre

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Jody Taylor
HC éditions


C’est dès le départ que l’on sent un je ne sais quoi d'assez original qui vous pousse à aller y voir, qui vous informe que ce roman sera certainement des plus intéressants… 



Pour commencer, Madeleine Maxwell,  jeune lycéenne qui semble bien faire partie des no future, le lecteur comprendra assez vite qu’il s’agit d’une pauvrette qui a sans aucun doute subi des mauvais traitements de la part de sa famille qu’elle a reniée, Madeleine Maxwell donc,  se voit assistée par l’énigmatique Mrs de Winter qui l’aide à poursuivre des études d’histoire et qui l’introduit dans le non moins énigmatique institut St Mary pour un entretien d’embauche. 


A ce moment, je ne sais pourquoi, j’ai tout de suite pensé à Poudlard bien qu’il n’y  ait aucune sorcellerie, aucun Choixpeau magique… Toutefois on comprend mal au début, pourquoi la cuisine fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, pourquoi des personnes ont pour responsabilité de fournir des tenues qui ressemblent plus à des déguisements qu’à des vêtements de travail, pourquoi …. Pourquoi... c’est là le mystère qui subsistera tant que notre jeune docteur Maxwell n’aura pas signé son contrat d’embauche…  


Tout un monde cet institut : les historiens y côtoient les techniciens, les informaticiens, les administrateurs… qui n’y vivent pas toujours en bonne entente… 



Quant à notre charmante docteur Maxwell, quel personnage ! intrépide, frondeuse, bagarreuse, persévérante, capable de faire preuve d’une décontraction dans la pagaille, croyez-moi, cela ne manque ni de charme ni d’humour ! Cette jeune femme se montre, tout au long du roman, capable de vous faire rire aux éclats, pleurer et vous attendrir... un personnage bien déconcertant !


Comment résumer mon ressenti sur cette pépite ? Eh bien imaginez que l’on vous serve un cocktail avec les ingrédients suivants : 

commencez par déposer une énorme mesure de science-fiction aromatisée « voyage dans le temps », de grosses cuillères à soupe de gentils et de méchants, voire très méchants, quelques portions de situations extrêmement délicates ou chacun risque sa vie, une histoire d’amour nécessaire à la volupté qui s'invite dans l'oeuvre, saupoudrez généreusement le tout d’un mélange d’ humours : humour noir, humour anglais, expressions comiques (voir citation) humour tout court et de préférence s’intégrant à des événements pas spécialement drôles parfois, ne surtout  pas économiser le suspense, et mélanger le tout pour créer une joyeuse pagaille.


La science-fiction dont on a rêvé sans jamais oser le demander. Quand je pense qu’il y a une suite en deux tomes, je jubile !

jeudi 2 mai 2019


La guerre des Lulus - T3
Le tas de briques.

La guerre des Lulus - Tome 3 - 1916, le tas de briques

Régis Hautière et Hardoc
ed Casterman



1916 : nos Lulus se retrouvent une fois de plus orphelins : Hans, ce soldat allemand qui avait fui la guerre et les protégeait, Hans qui leur avait livré bien des astuces pour survivre dans leur cabane, est tué par des soldats français. 

Nos amis errent désormais dans la forêt ou ils se croient à l’abri, un vieux sabotier vivant dans une cabane les recueille, leur offre ce qu’il peut : une mauvaise soupe de navets, une couche pour la nuit et les met en garde contre les dangers : les soldats allemands patrouillent dans la forêt. La meilleure solution pour eux, est de se rendre en ville. 


Ils arrivent à Guise ou Luigi est blessé, et trouvent au « tas de briques », usine abritant des familles au dernier étage et en grande partie réquisitionnée par les allemands, des soins et un abri.


Ce que j’ai trouvé extraordinaire dans ce volume, c’est la façon dont les enfants parviendront à tromper l’occupant, à lui échapper lors de poursuites/ jeu de cache-cache à l’intérieur d’un bâtiment qui ajoute au récit, action et suspense. 

Passé cet épisode, les lulus vont devoir aller se réfugier ailleurs afin de ne pas faire prendre de risques aux locataires du tas de briques. 


Les cinq enfants qui jusque-là, ne faisaient qu’assurer leur survie, deviennent désormais fugitifs dans ce territoire français où la guerre s’étend et où l’ennemi surgit de partout pour récupérer de la main d’œuvre, voire de la chair à canons, qui sait ?


On ne peut plus les abandonner à présent, tout lecteur arrivé à ce point de leurs aventures ne peut que poursuivre afin de cheminer vers l’issue du conflit qui n’est pas si proche qu’on le disait.