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mercredi 3 décembre 2014

Comment les couleurs vinrent aux oiseaux


Joanna Troughton
ed Gründ

Un magnifique album qui commence par attirer le regard par sa couverture colorée, qui ne manquera pas d’exercer son pouvoir attractif sur nos enfants, mais  bien plus encore, ce conte des origines écrit à partir d’une légende née dans la tribu des Arawaks en Guyane et qui s’est répandue en Amérique du Sud incite à  poursuivre sa lecture jusqu’à la situation finale.  Aucune précision n’est apportée en début d’ouvrage sur l’illustrateur, toutefois,  il me semble que l’illustration apporte un tel support à l’histoire que l’auteur pourrait bien en être lui-même l’illustrateur : l’histoire précise qu’à  une  époque lointaine,  les hommes et les oiseaux  parlaient le même langage, les oiseaux n’avaient pas les  couleurs éclatantes qu’ils ont aujourd’hui,  cette situation initiale est présentée sous forme d’un texte court, inséré sur une page d’illustrations au couleurs chatoyantes, sur fond de forêt au graphisme fin et travaillé , avec une multitude d’ oiseaux,  tous blancs. Comme le disent si bien nos têtes blondes : ça fait drôle ! »,  et on a envie de savoir comment les couleurs leur vinrent, et on s’empresse de lire pour savoir !!!!  Vous apprendrez également par cette lecture, pourquoi le cormoran est devenu noir.  Je constate que l’ouvrage existe toujours, écrit par une autre auteure, et provenant d’une maison d’édition différente.  Cela reste une jolie légende, toutefois j’aimerais comparer les illustrations des   deux ouvrages. Cela sera  pour une prochaine chronique. En attendant, si vous pouvez trouver ce livre en occasion, je vous le conseille ! Ce livre qui ne sera certainement pas laissé de côté une fois lu, et l’on continuera à le feuilleter pour le plaisir des images !

dimanche 30 novembre 2014

ATTENTION MEDUSE !


Editions GRRR...ART
Pascale Pavy
Illustrations / Alexis Ferrier

Cet album jeunesse s’ouvre sur les belles couleurs des poissons, héros de l’histoire.
Pour communiquer entre eux, les poissons font des bulles : des bulles poétiques, des bulles comiques, des bulles musicales… pas étonnant, nous sommes à l’école aquatique !  Les élèves s’y cultivent et travail pendant que Méduse… pauvre méduse : elle se montre très désorganisée, s’emmêle les tentacules, et devient insupportable pour  ses camarades. Même Galinette, la patiente et douce Galinette,  ne la supporte plus ! le maître essaie de trouver des solutions pour l’aider, en vain,  et Méduse s’enfuit; Inquiétude pour tout le monde, Méduse est incapable de se débrouiller seule !!!! 
Vous l’aurez compris, Méduse, dans ce joli conte, c’est l’enfant qui ne parvient pas à concentrer son attention, qui se sous-estime, qui fait ce qu’il sait faire de mieux : perturber, qui existe comme il peut et comme tout un chacun, a besoin de reconnaissance… 

Un livre pour les enseignants, les parents, mais aussi pour les enfants qui ne seront pas insensibles à l’histoire de Méduse, un livre qui aborde le problème de la différence, des difficultés d’attention chez les enfants. Un ouvrage très agréable à regarder. 

dimanche 23 novembre 2014

LES AVENTURES FANTASTIQUES D'HERCULE BARFUSS


Carl- Johan Valgreen
Ed JC lattès ou livre de poche.


Un curieux  et fascinant roman qui ne peut laisser indifférent ! Tout lecteur y trouvera une accroche selon son tempérament : Les aventures  fantastiques d’Hercule Barfuss, c’est d’abord la triste histoire d’un être difforme, enfant d’une prostituée, coupé du monde pas sa surdité, sans mains,  risquant à tout moment d’être exposé comme monstre, ou exclu comme s’il était le diable, traqué par l’église.
C’est ensuite l’histoire (fantastique), d’un être qui possédant un don de s’immiscer dans les pensées les plus profondes de chacun, va utiliser ce don avec une intelligence inouïe !
Et surtout, c’est ce que j’en retiens, c’est une magnifique histoire d’amour, un amour pur difficile à vivre pour Henriette et Hercule, qui ont grandi ensemble, qui sont séparés, et dont les retrouvailles paraissent impossibles. 
Carl-Johan Valgreen  livre à travers ce roman, une  critique de la société de l’époque (nous sommes dans la période se situant entre 1813 et 1913), de l’Eglise, du comportement humain.
Très bon roman auquel j’ajouterais quelques bémols : parfois un peu de confusion, les personnages entrant en scène dans le roman sont amenés  par des descriptions  très progressives, et cela peut prendre un certain temps au lecteur,  pour dégager le rapport avec l’histoire, d’autres personnage sont nommés  soudainement et,  personnellement,  j’ai été amené à consulter des pages antérieures pour savoir qui étaient un ou deux personnages pour constater qu’ils n’avaient pas été introduits et J’ai été  amenée à  déduire  l’identité de ces personnages au fil de la lecture, pas très confortable.
Si la lecture de la première partie est rapide et accroche le lecteur, j’ai trouvé que la deuxième partie s’éternise parfois voire se montre répétitive même si elle demeure toujours très intéressante.

Malgré cela, c’est une lecture que je conseille  à tous car chacun peut trouver son bonheur dans cette histoire aux facettes multiples.

mardi 11 novembre 2014

Claudine de Lyon


Editions Flammarion Jeunesse

L’histoire se passe à la fin du XIXe, debut XXème alors que l’école devient obligatoire. Claudine, fille de canut, travaille toute la journée sur le métier et produit des pièces de soie sous la férule de son père qui n’a aucune intention de la libérer pour lui permettre d’aller à l’école.
Claudine de Lyon est un roman intéressant  que je conseille aux enfants de 9 à 12 ans, et que j’ai souvent donné à étudier aux élèves de CM2. A travers cette lecture, nos jeunes amis prendront conscience de la chance qu’ils ont d’avoir accès à la culture grâce à l’école. C’est le message délivré par l’auteure. L’histoire se lit facilement malgré le vocabulaire parfois surprenant lorsqu’on n’est pas de la région lyonnaise, mais qui est expliqué dès qu’un mot se présente dans le texte. Ce vocabulaire de montrer combien ce roman est bien documenté, et permet de comprendre l’environnement des canuts. Petite note pour les enseignants : ce livre est une mine en ce qui concerne les pistes de travail : l’histoire des canuts, la ville de Lyon, la fabrication de la soie, l’école obligatoire, la loi…

Parents, si vous aimez lire avec votre enfant et échanger au sujet d’un roman jeunesse, je vous conseille vivement cette pépite ! 

samedi 8 novembre 2014

L'analyste



Que voilà un magnifique thriller à ranger dans le catégorie des psychologiques, surprenant, glaçant, terrifiant par son intrigue ! Le docteur Stark, psychologue , reçoit une lettre dans laquelle l’auteur lui demande purement et simplement de se suicider. Là le lecteur sourit : qui peut vous obliger à vous suicider, oui mais… vous envisagez les choses d’une autre façon lorsqu’autour de vous, tout s’écroule comme un château de cartes…thriller psychologique d’un point de vue du héros, mais aussi du point de vue du lecteur lui-même aussi impuissant que la victime de cette sombre machination  et qui passe sa lecture à se demander comment il va pouvoir se sortir de cette situation.  Suspens garanti jusqu’à la dernière page ! 

samedi 1 novembre 2014

La tyrannie des parents d'élèves




Notre société de consommation produit des mécontents, des exigeants et ce dans bien des domaines, et le secteur de l’éducation n’est pas épargné, c’est ce qu’essaie de montrer Anne Topaloff  dans son ouvrage : les mécontents et exigeants se couvrant dans le cas présent de la casquette de parents d’élèves. Elle ne se contente pas de citer des faits mais tente d’expliquer pourquoi dans nos établissements, des parents se montrent tyranniques. De nos jours affirme-t-elle, on ne défend plus un idéal politique, « on s’est battu pour plus de justice sociale, mais on n’a pas révolutionné le système économique » alors aujourd’hui, on croit qu’on peut faire changer les choses  dans le domaine de l’éducation, on projette sur ses enfants, pensant qu’on peut changer leur vie. Concrètement, cela  crée un profond malaise dans le corps enseignant, générant le ras le bol que peut ressentir un professeur aux deux tiers de sa carrière.
Le parent tyrannique, précise  l’auteure, est partout, depuis l’école  de banlieue, jusque dans les quartiers  favorisés,  en passant par les écoles de campagne, sans oublier les zones sensibles. Il peut exercer cette tyrannie de bien des façons, depuis la parole déformée par l’enfant, le régime alimentaire et les repas de cantine, la mauvaise note, et, peut-on y  croire , la pédagogie dans sa propre classe ou dans le cours dispensé par le professeur.  Cet exposé d’Anne Topaloff, bien documenté reflète en partie la triste réalité : un certain pourcentage de ces parents d’élèves mettent en péril l’institution scolaire : en défendant leur enfant (sa parole contre celle de l’enseignant), en critiquant tel ou tel professeur devant le rejeton, en sapant  son autorité, en se permettant d’intervenir sur les programmes, c’est ainsi que j’ai moi-même pu voir des parents faire changer la méthode de lecture de l’enseignante, exiger que l’on rende un objet confisqué parce que le chérubin avait assuré qu’il ne jouait pas avec en classe et insinuer  que c’était l’enseignante qui ne disait pas la vérité,  élaguer la liste de fourniture, jugeant tel ou tel matériel inutile, contourner le règlement en le faisant contourner par la même occasion aux enfants,  décider de huit jours de vacances supplémentaires, ne pas assurer la mémorisation des leçons et se plaindre que l’enfant ne réussisse pas en mettant en cause la compétence de l’enseignant,  déposer des mains courantes pour  une raison ou une autre, intervenir auprès  d’enfants  sur la cour pour régler les problème eux même, faire jouer leurs relations pour faire fléchir une directrice, voire taxer de fainéants les professeurs toujours en vacances. Qu’ils viennent y voir, et qu’ils restent ne serait-ce qu’une journée en classe avec 20 à 30 enfants. Ils comprendront peut-être pourquoi les temps de pause sont nécessaires et pourquoi la dépression se situe au deuxième rang des maladies professionnelles chez les enseignants. J’ajoute ces réflexions personnelles afin de démontrer que cet ouvrage n’invente pas  les difficultés rencontrées au quotidien dans le corps enseignant.  Anne Topaloff cite à plusieurs reprises Christophe Lermuzeaux, directeur de l’hôpital psychiatrique de la Verrière, qui depuis trente ans travaille sur l’observation des pathologies mentales spécifiques aux enseignants, et qui constate une « nette dégradation des relations entre parents et professeurs », facteur de stress supplémentaire pour les jeunes enseignants peu sûr d’eux. 
Cet exposé tente de donner une idée  aussi  complète que possible des coulisses de l’école, toutefois un deuxième tome ne serait pas superflu pour expliquer une autre forme de stress des enseignants : manque de structure d’accueil des enfants en grosse difficultés, accueil d’enfants en situation de handicap dans des classes dont  l’effectif ne permet pas une prise en charge ad hoc,  refus des parents de faire confiance quand il s’agit de proposer des solutions pour aider l’enfant, parfois handicapé et pour lequel  la formation du professeur est plus que légère, aides en personnel dispensées au lance pierre… 
Cet ouvrage montre bien à quel point l’école est en danger, et combien l’égalité des chances relève aujourd’hui  de l’utopie parce qu’un pourcentage non négligeable de parents refusent d’accorder leur confiance à l’enseignant.



vendredi 1 août 2014



Moussa et David

Mario et Michel D'Agostini
ed Tartamudo


Après une double page expliquant la genèse du conflit Israélo-palestinien, ce documentaire présente la question d’Israël du point de vue de deux enfants : Moussa et David.
La première partie raconte l’histoire de Moussa.  Moussa enfermé derrière des barbelés, vivant avec sa famille dans la pauvreté et l’insalubrité des camps de réfugiés…  répétant ce qu’on lui inculque : « Palestine vaincra »  et la deuxième partie racontant  l’histoire de David, insistant bien sur le fait que cet enfant  pense ce qu’on lui a appris à penser des Palestiniens  qu’il fallait les éviter parce qu’ils jetaient des pierres… 
Les illustrations sont  très puissantes, chargées de symboles : les soldats sont accompagnés de Golems (quand ce n’est pas le Golem lui-même  qui veille de l’autre côté des barbelés),  des paires d’yeux aux  pupilles en forme d’étoile de David scrutent, incrustées  dans les murs des abris palestiniens,  dans les vignettes,  sont fréquemment   ajoutés divers objets volants ou non,  pouvant être rattachés à la situation des deux enfants,  une colombe de la paix apparaît régulièrement dans ces images  et l’interprétation de ce dessin varie  en fonction de ce que les auteurs veulent faire passer.
La sensibilité  du  lecteur se sera pas épargné par les dessins mettant bien en évidence le désarroi, la peur, la violence, la haine  ambiantes, toutefois les auteurs  essaient de terminer leur exposé sur une note d’espoir qui permet de refermer le livre en se sentant moins mal à l’aise.
 L’ensemble est assez dense mais peut-être lu par les enfants  de 10  ans et plus  et constitue un excellent support pour parler de la question de l’Etat d’Israël avec les enfants. Très bon départ pour les adultes qui voudraient connaître les origines de ce conflit.
à diffuser sans modération.

Je remercie les éditions Tartamudo pour ce partenariat.

mardi 29 juillet 2014

Le petit Maurice dans la tourmente


Mario et Michel D'agostini
D'après le témoignage de Maurice Rajsfus
ed Tartamuudo
avec le soutien de la fondation pour la mémoire de la shoah


Documentaire intéressant sur la seconde  guerre mondiale, Le petit Maurice dans la tourmente  raconte l’histoire, transcrite sous forme d’un ouvrage richement illustré de dessins au graphisme précis  et soigné, de Maurice Rajsfus né en 1928, avec ses parents, des juifs polonais résidant à Paris.
La famille est arrêtée au cours d’une rafle et comme beaucoup d’enfants, Maurice et sa sœur se retrouvent seuls dans ce Paris des années 40, livrés à l’abandon et devant se débrouiller pour survivre.
Très bien documenté tant du point de vue des illustrations que  de l’histoire, Le petit Maurice dans la tourmente montre la guerre et l’occupation sous tous ses aspects : gestapo, pillages, droits des juifs, milice, débarquement et problèmes générés par la présence allemande dans la capitale.
Ma connaissance de cette période est certainement bien succincte,  la guerre 39 – 45 et l’occupation revêtant des aspects multiples  en raison desquels on n’a jamais fini de se documenter, toutefois il me semble avoir aperçu au moins une information erronée :
« …  Maurice a la chance d’être apprenti chez un brave homme…vers 13 heures, il convie Maurice pour écouter les  informations  de radio-Londres. De semaine en semaine, il y a de plus en plus de précisions sur le sort des juifs  déportés… »
Et une incohérence : les nuits de Maurice sont peuplées de cauchemars. Ce sont toujours les mêmes images qui reviennent : des barrages en enfilade, des réseaux de barbelés,  des miradors avec des soldats prêts à ouvrir le feu…
Comment Maurice,  qui n’est jamais sorti de Paris a-t-il pu faire de tels rêves ? De surcroît je crois me rappeler que les Français n’avaient aucune idée de ce qu’avaient pu vivre les déportés, Radio-Londres  semblait très bien informé au point d’apporter des précisions à la radio ????
Par ailleurs, notre héros semble traverser cette période sans vraiment éprouver de sentiments si l’on en juge par les illustrations qui montrent un enfant vaguement triste, qui a faim sans plus, qui a une sœur qu’on voit à peine, qui ne se révolte aucunement lorsque la voisine vient piller l’appartement familial, tout ceci manque parfois de relief et risque de banaliser l’occupation aux yeux des enfants d’aujourd’hui.

Le vocabulaire employé dans cet exposé permet à des enfants de se documenter dès l’âge de 9 ou 10 ans.

lundi 21 juillet 2014

Arithmétique appliquée et impertinente.




Jean Louis Fournier
ed Payot


A mourir de rire !!!! Je relis ce recueil de problèmes pour la cinquantième fois et il déclenche toujours la même hilarité chez moi.  Mais attention humour noir : Jean Louis fournier nous sert des situations problèmes  très spéciales  qui passent ou qui cassent, invitant  à  calculer la durée du striptease du pape (on reconnaît des thèmes chers à l’écrivain) , ou le moment ou deux trains se tamponneront alors qu’ils ont emprunté la même voie, en passant par l’humour animalier (la vache qui fait du lait concentré lorsqu’elle ferme les yeux ou la poule fiévreuse qui pond des œufs durs) . Quelques-unes de ces situations peuvent être  proposées aux enfants  de 10 ans minimum,  tous les problèmes pouvant être résolus bien que l’objectif de l’auteur soit avant tout de distiller son humour grinçant. Jean Louis Fournier propose même une aide en fournissant les étapes nécessaires à la résolution et donne des indications sur les calculs intermédiaires, le plus sérieusement du monde,  histoire d’ajouter du comique, un peu à la façon de Monsieur Cyclopède.

Un classique à posséder à tout prix dans toute bibliothèque digne de ce nom !  

samedi 21 juin 2014

Il est de retour


Timur Vermes
éd Belfond


Hitler se réveille 67 ans après la fin de la seconde guerre mondiale dans le Berlin actuel en 2011 et observe  son environnement qui  a bien changé ! Il va côtoyer des gens impressionnés par sa ressemblance avec le Führer, ce qui en fait un roman ne manquant pas de comique, au moins au début, la suite se faisant parfois grinçante.  A travers lui, une vision de la société actuelle en Allemagne  (vision  ajustée à sa politique) , une prise de conscience des avancées technologiques de notre monde,  le tout agrémenté de répliques comiques.
Je comprends que ce livre ait  provoqué une polémique en Allemagne : l’auteur prête à un grand criminel des qualités (organisation, analyse de situations, courage, persévérance, clairvoyance…) que le peuple allemand actuel n’a peut-être pas envie de mettre en avant  si vraiment il a eu ces qualités, ce dont je doute , et ce qui me choque dans une bonne partie du roman, c’est l’accueil qui est réservé à Hitler : « ça alors, on dirait le vrai, c’est fantastique »… oui mais … peut-on rire de ce sujet en Allemagne aujourd’hui ?  est - ce que rencontrer ne serait- ce que le sosie d’Hitler ne provoquerait pas chez une majorité d’Allemand, une réaction beaucoup plus tranchée ???  si j’étais Allemande, je ne serais  pas sûre de vouloir plaisanter à ce sujet.
Malgré cela j’ai trouvé le livre agréable à lire pour ses quiproquos,  son humour parfois mordant, même si après la moitié du roman, le comique semble s’essouffler un peu. J’offrirais ce livre à qui aime l’humour noir et possède une certaine culture sur le Reich afin de mieux  apprécier  l’aspect comique. Toutefois, je réfléchirais bien avant d’offrir un tel livre qui entre certaines mains pourrait avoir un impact certain.

Je remercie Babélio et les éditions Belfond pour ce partenariat.

lundi 9 juin 2014


Les lumineuses

Lauren Beukes
ed presse de la cité

Je me sens très déçue par ce roman à l’intrigue prometteuse : pensez – vous,  un serial  killer qui commet ses crimes grâce à une mystérieuse maison qui lui fournit l’opportunité de voyager dans le temps ! le crime parfait n’est pas loin, et Kirby, l’une de ses victimes, sauvagement découpée et laissée pour morte,  le recherche , pas très activement, au cours d’un stage dans le milieu journalistique,  avec des interlocuteurs fades,  bref, une action quasi nulle tout au long de ce livre qui n’est pas parvenu à me captiver  parce que longuet, confus, avec un tueur sans mobile et sans relief, ce qui n’aide pas le lecteur à comprendre ses motivations (il tue,  point c’est tout !), et une héroïne qui patauge et qui arrive tout de même dans cette maison, on ne sait pas comment… Dommage, vraiment dommage ! Le thème du voyage dans le temps aurait pu être exploité de façon plus captivante, mais à part sauter de décennie en décennie pour se faire une victime,  rien d’autre…
Ce thème de voyage dans le temps aurait pu faire de ce roman … the thriller bien original.

Je remercie Babelio et les éditions des presses de la Cité pour ce partenariat.

samedi 26 avril 2014

Mystère




Marie-Aude Murail
Ed folio Cadet

Mystère est une histoire pour jeune enfant fort drôle dans laquelle on sent l’humour de Marie Aude Murail. Il s’agit d’un conte avec tout ce que l’on peut y trouver : un état initial, une rupture, un déroulement, la résolution d’un problème, un héros malin à souhait, des personnages variés (je me demande d’ailleurs si l’auteure n’a pas volontairement pris un peu de chaque conte traditionnel : on y retrouve des éléments de cendrillon, de Blanche-neige, du petit Poucet, du petit chaperon rouge, du vilain petit canard, sans oublier un prince charmant. L’aspect intemporel du conte est également largement respecté, mais cet aspect-là, dans ce conte précisément, je le laisse découvrir aux lecteurs pour leur plus grand plaisir.


Et la morale ???  On peut s’adapter à toutes situations avec un peu de malice, d’optimisme et de volonté, ce n’est pas le physique qui fait l’individu.

jeudi 24 avril 2014

Créatures, légendes et mystères


Muriel Zürcher, Karim Friha
Ed Graine2

Créatures  légendes et mystère ou tout ce que vous avez voulu savoir sur les créatures sans oser le demander. Ce livre, intelligemment constitué renferme pas moins de quinze histoires sur des créatures connues comme Dracula, le yéti, les trolls, Frankenstein, l’ankou, la bête du gévaudan… des histoires pour amener le lecteur à connaître les caractéristiques principales de chacun de ces êtres.
A la fin de chaque histoire, la gazette des mystères apporte des précisions sur la créature dont les auteurs ont dressé le portrait.  Le style de narration change à chaque histoire, il peut se présenter sous forme d’un récit, d’un dialogue entre des personnages, d’un récit à deux voix.
Les lieux sont variés (France, Scandinavie, Ecosse, Asie, Amérique, sur terre et en mer).
Certaines histoires sont plus captivantes, j’ai particulièrement apprécié le troll, le yéti, l’oiseau Tonnerre. J’ai moins aimé l’histoire de Nessie, de Dracula qui n’apportent que très peu de connaissances sur ces créatures.
Je me suis demandée si je lirais ce livre jeunesse à mes élèves (9 ans) : la réponse est « non » en tant qu’enseignante, pas envie de voir surgir les parents… mais je l’aurais certainement lu à mes propres enfants parce certaines histoire font un tout petit peu peur, et ils auraient adoré. Un enfant de 10-12 ans en revanche, est capable de les lire sans problème s’il a le niveau de lecture requis car le vocabulaire y est recherché et chaque histoire peut paraître dense et décourager.

Le contact avec le livre ayant à mes yeux  son importance, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à le prendre en main et à le toucher avant de poursuivre la lecture.

mardi 22 avril 2014

Une vie

Simone Veil
audiolib
ou
 livre de poche

En dehors de toute considération politique, est un personnage que j’ai toujours beaucoup admiré en tant que femme parce qu’elle est un modèle au même titre que Marie Curie de femme ayant lutté pour aboutir dans un milieu fait essentiellement d’hommes à l’époque,  et que toutefois, je ne connaissais pas réellement. La lecture de cette biographie est venue confirmer le ressenti que j’avais à son égard : une femme réfléchie, ayant su se servir de son intelligence et de ses connaissances au service d’autrui.
Une vie est plus qu’une biographie, car cet exposé de sa vie permet de comprendre comment le personnage a été façonné, d’abord par ses parents qui déjà avaient des choix politiques différents, et principalement pas sa mère qui a souffert de ne pas faire carrière, puis par les dures années de souffrance extrême que la déportation lui ont infligée, puis par des rencontre de gens qui avaient compris ce qu’elle avait pu vivre et ce qu’elle ressentait, la France des années d’après-guerre s’étant parfois montrée sévère et dure avec les anciens déportés par ignorance ou pour se donner bonne conscience… Simone Veil, humble et persévérante a ensuite accepté divers postes qui l’ont  amenée au ministère de la santé et le milieu politique, puis au parlement Européen (première femme qui a présidé le parlement Européen). Cette période entre 1974 et 2007 est parfois difficile à lire parce qu’elle parle de ses fonctions, des décisions,  des relations entre politiques et on s’aperçoit que c’est un métier, certains travaux font l’objet d’exposé très pointus, je n’ai certainement pas tout saisi.
Le livre termine par discours prononcé à l’assemblée nationale en 1974, en faveur de la loi sur l’avortement et la politique familiale, document fort intéressant qui montre tout  le travail réalisé en amont par la ministre.

Très bel exposé que je conseille à tous.

mardi 25 mars 2014

L'anneau de Moebius







Victor, policier de son état, découvre avec son équipe une femme torturée puis tuée.
Stéphane, créateur de monstres pour l’usage du cinéma, qui ne se souvient d’habitude jamais de ses rêves, se met à voir en songe,  des événements qui se dérouleront effectivement quelques jours plus tard.
Une équipe de policiers  pas au top, pas très actifs, pas très intéressants  qui à part dénigrer Victor  et lui être désagréable  ne fournissent aucun relief à l’ enquête, ce  qui donne à ce thriller une note de banalité et réduit l’intérêt que le lecteur peut porter au roman.
Un aspect fantastique sur lequel au final,  va reposer l’enquête, mais  qui aurait mérité d’être plus abouti et affiné et qui devient parfois très confus, l’auteur jouant avec le temps passé, présent et futur de façon pas toujours très habile bien que le lecteur parviennent malgré tout à comprendre les effets du travail dans le présent qui  est en fait le futur  par rapport à un héros évoluant dans le passé. Je manque peut- être de clarté, mais c’est pourtant ainsi que l’auteur nous présente le roman.

Pour une fois ce roman  de Franc Thiliez,  un de mes auteurs préférés pour les thrillers m’a un peu déçue ce qui ne m’empêchera pas de lire d’autres roman de cet auteur.

samedi 15 mars 2014


Petites expériences scientifiques potentiellement catastrophiques


Sean Connolly
Ed Dunod

Un bon petit livre fort sympathique à lire !
Suivant la frise du temps depuis la préhistoire, en imaginant comment les hommes ont pu créer et innover, jusqu’à nos jours, l’auteur décrit des grandes découvertes qui changèrent la face du monde. Chaque chapitre comporte une introduction pour interpeler le lecteur, suivie d’un développement sur l’inventeur pour proposer ensuite une ou deux expériences à réaliser. Les expériences sont notées sur une échelle des catastrophes : bas, réduit, élevé, très élevé, Ce qui m’a amenée à penser que je ne confierai  peut-être pas ce livre à mes ados prompts à se prêter à toutes sortes d’expériences.
La couverture du livre fait très « vintage », ce qui n’est pas désagréable et m’a rappelé les livres de leçons de choses de mon enfance.

A lire et à feuilleter ensuite pour se faire plaisir !

mercredi 19 février 2014

Le livre antitoxique



Docteur Laurent Chevalier
ed Fayard

Qu’est - ce qu’on mange ce soir ????????  Ben je ne sais pas ce qu’on mange ce soir, je ne sais plus !!!! je crois qu’on va arrêter de manger !
Le docteur Laurent chevalier, consultant en nutrition et travaillant en médecine environnementale dresse un tableau alarmant : tout ce qui concerne notre alimentation y passe : depuis les additifs, jusqu’aux ustensiles en passant bien sûr par les pesticides, les OGM,  sans oublier l’environnement familial,  les jouets des enfants, les cosmétiques et les textiles.
Premier constat : certains additifs,  comme les édulcorants, les nanoparticules ne font pas l’objet d’études poussées,
deuxième constat, les étiquetages et donc l’information du consommateur manquent  de transparence,
troisième constat : une immense partie de ce que nous achetons est plein de cochoncetés perturbatrices endocriniennes et autres cancérogènes.
Ben voilà, j’avais de sérieux doutes qui provenaient de tout ce qu’on entend, et  maintenant la lectrice que je suis est bien briefée sur ce problème.  Et je fais quoi ? puisque ce monsieur Chevalier affirme que le bio pur n’existe plus depuis longtemps, et que les eaux, minérales ou du robinets sont inégales suivant les provenances et que je dois désormais faire attention même au récipient qui cuira ou contiendra le bol de riz que je vais m’accorder et déguster avec volupté !
Je ne fais pas grand-chose :  continuer à manger bio (tant que mon porte - feuille le supporte), éviter les plats tout prêts, utiliser du citron, du vinaigre blanc et du bicarbonate de soude pour assainir mon environnement, à l’échelle de l’humanité , c’est un petit pas, le pas de géant, cette fois il sera pour la petite bonne femme que je suis.
Bref, l’auteur nous abreuve de mots vachement compliqués ( un peu longs les mots, sinon, bien pour le scrabble), de tableaux en tous genres,  le tout rassemblé dans un livre auquel il donne un titre pour nous faire comprendre qu’il est notre sauveur… là je suis un peu  sévère, mais bon, c’est comme ça que je le ressens . Il n’est d’ailleurs pas tant sauveur que ça, car ce qui me reste de cet ouvrage, c’est beaucoup de négatif, même si  je sais que c’est vrai, je n’y peux pas grand-chose à part crier ma révolte contre des gens qui mènent le monde et qui ne m’entendront même pas.
Voilà, c’était ma minute de ralage.