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dimanche 28 août 2022

 

Aux portes de l'éternité
















Ken Follet

Ed Robert Laffont, livre de poche, 25/09/2014, 1224 pages


Je suis enchantée d’avoir lu les trois tomes de la saga du siècle, d’être venue à bout de ces 3 288 pages et d’avoir approfondi les événements survenus durant ce siècle d’histoire.

Le premier tome m’a propulsée au début du siècle, me mêlant aux polémiques de l’époque et m’amenant à comprendre les enjeux de la première guerre mondiale et ses coulisses, témoin de ceux qui œuvrèrent pour empêcher la guerre comme de ceux qui avaient intérêt à la voir éclater. Un tome qui introduit les personnages disséminés aux quatre coins du globe et auxquels je me suis attachée.

Je dois avouer que quelques années ont passé avant que je découvre le deuxième tome, la difficulté fut alors de récréer les liens entres la première génération et les héros de la deuxième guerre mondiale, c’est pourquoi j’ai attaqué le troisième tome, celui qui nous intéresse dans cette critique, juste après sans attendre, et je ne le regrette pas, même si j’y ai passé de nombreuses heures de lecture.

Le volet intitulé « Les portes de l’éternité » couvre la période de la guerre froide, entre 1961 et 1989 avec un épilogue correspondant à l’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis en 2008.

Ce tome m’a beaucoup interpellée parce que je suis née au début de cette période et que j’avais entendu parler de la majeure partie des événements qui y sont rapportés, sans en connaître le détail parce que j’étais trop jeune pour m’y intéresser.

Les deux premières générations vont y laisser place à la jeunesse, les enfants nés durant la guerre où dans la période d’après-guerre ont grandi, ils font leur chemin, les uns encore étudiants, les autres en fin d’étude, et deviendront avocats, journalistes, travailleront dans la politique, ou excelleront dans l’art de la musique ou du cinéma, intéressants itinéraires de jeunes déterminés et courageux, certains bravant de réels dangers pour parvenir à leurs fins et prendre en main leur destinée. On ne pourra que s’attacher (ou pas) à chacun.

Les événements qui surviennent sont livrés au lecteur avec force détail, ce qui contribue à la compréhension fine de l’actualité de l’époque : on commence par la politique de Kroutchev : les débuts de la RDA, la construction du mur de Berlin et ses effets sur la population de Berlin Est, son implication dans la crise De Cuba, terrain de jeu des deux super-puissances qui auraient pu intervenir, fortes de leurs armements nucléaires respectifs.

Côté américain, on assistera au bras de fer entre le président Kennedy et le leader russe, et on apprendra beaucoup sur les tentatives de législation anti-ségrégation du gouvernement américain, on côtoiera Martin Luther King, on apercevra Joan Baez et on comprendra combien il fut difficile pour les Afro-Américains de faire valoir leurs droits.

Ken Follet, le musicien n’a pas omis d’inclure dans son roman, des musiciens, et on suivra le parcours d’un groupe de rock naissant avec ses difficultés et ses réussites, on comprendra alors la difficulté pour bien des groupe qui se sont formés à cette période, de percer et de devenir célèbres.

Ce dernier volet, c’est aussi la plus grande mobilité de la population, son épanouissement, en contraste avec les habitants de Berlin Est et du bloc communiste, c’est la libération sexuelle, de grands pas vers la tolérance et l’antiracisme, même si le chemin est encore long, c’est une évolution de la société à grande vitesse, c’est une dénonciation des méfaits du communisme dans sa lutte contre la dissidence et sa non-reconnaissance des libertés fondamentales, c’est aussi le détail de sa chute.

Certains passages m’ont paru longs, très longs, nécessaires négociations et manœuvres politiques, cela n’amoindrit pas mon enthousiasme et ma soif de connaître les faits historiques et de les comprendre.

A quand le tome suivant ? la période comprise entre 1989 et 2020 est riche en événements, je crois que s’il était édité, je me jetterais dessus pour le dévorer.

 

                                          

 


mardi 23 août 2022

 

Blackwater T1 : la crue













Michael Mcdowell

Ed Monsieur Toussaint Louverture, 7/04/22, 256 pages


Avant de vous livrer mon ressenti sur ce premier tome, je crois que je vais m’attarder sur la couverture. Moi qui lis essentiellement sur liseuse, je n’ai pu m’empêcher de commander le livre papier parce que la couverture est très attirante. Et je ne fus pas déçue à la réception de l’ouvrage car il est vraiment magnifique et j’avoue avoir passé beaucoup de temps à caresser cette merveille et à la regarder avant de l’ouvrir. Voilà, c’était mon coup de cœur « couverture de livre ».

Par ailleurs, ce volume me fait penser à une mise en bouche pour le lecteur : on prend le temps de situer les personnages (tableau généalogique à l’appui) et les lieux (plan de Perdido, petite ville de l’Alabama), ce qui est une fort bonne chose parce que cela permet de prendre dès le début, des repères parmi les protagonistes, et d’imaginer l’action dans les lieux annoncés.

L’histoire commence par un événement clé : la crue tant redoutée par les habitants de Perdido qui devront se réfugier dans l’église. On comprendra par la suite que la vie des gens est dominée par la présence de cette rivière qui façonne la vie de chacun.

Puis survient le mystère, un mystère que l’on ne peut que percevoir à travers des lignes sibyllines : Elinor ! qui est cette jeune femme rousse venue de nulle-part, sauvée des eaux, peu loquace, qui s’installe dans la ville et crée des liens avec chacun ? c’est ce qui, malgré une action lente, fera voguer le lecteur qui ne cessera de se poser moultes questions sur ce personnage énigmatique.

L’action s’intensifie à la fin du livre, et après cette mise en bouche on se sent prêt pour lire la suite.

Ecriture délicate, véritable tasse de thé que l’on consomme à petites gorgées savoureuses. Ce livre peut être lu par les jeunes et les moins jeunes.

mercredi 10 août 2022

 11 septembre : le jour où le monde a basculé












Baptiste Bouthier, Héloïse Chochois

Ed Dargaud, 20/08/2021, 144 pages


11 septembre 2001, une date que l’on n’est pas près d’oublier. Ceux qui l’on vécue se souviennent encore de ce qu’ils faisaient lorsqu’ils ont appris la terrible nouvelle.

Cette bande dessinée reconstitue parfaitement l’enchaînement des événements, et, si elle peut paraître confuse, c’est parce que l’auteur exprime le climat de confusion qui régnait le jour même et dans les jours qui ont suivi l’attentat : population perturbée, foyers atterrés, fascinés et terrorisés qui regardaient en boucle les programmes afin de savoir ce que nul ne savait encore et ce qu’on pouvait imaginer pour l’avenir : conflit ? nouveau attentats ?

Le scénario, bien construit, est un bel exposé livré par l’œil de Juliette, exposé complet sur l’attentat en lui -même, les secours, les pompiers qui laissèrent leur vie entre les décombres, le problème terroriste, l’action des Etats-Unis. L’auteur traduit également à merveille l’état d’esprit des individus : événement anxiogène, compassion, recherche du sensationnel chez certains.

Je dois avouer que j’avais oublié certains aspect de cette terrible journée du 11 septembre, et lisant très peu la presse, j’ai reçu de ce livre, une compréhension plus fine du déroulement de cette catastrophe.

Bon exposé pour les personnes nées en ce début de siècle et qui n’ont pas vécu cet événement, pour les personnes qui veulent compléter leur information sur la question, pour la mémoire des gens qui laissèrent leur vie dans les avions et les tours.

lundi 8 août 2022

 La princesse des glaces













Camilla Läckberg

Ed Acte sud, Babel noir, 512 pages


Je me suis dit qu’il y avait longtemps que je n’avais pas lu un roman de Camilla Läckberg, auteure qui ne m’a jamais déçue.  Après avoir lu, dans le désordre, comme à mon habitude, Le tailleur de pierres, la faiseuse d’anges, et l’enfant allemand de la série Erica Falk et Patrik Hedström, je me suis décidée à lire le premier : La princesse des glaces.

On entre dans ces romans sans difficulté, et j’ai tout de même pris conscience que si les romans pouvaient fort bien être lu dans le désordre, il est intéressant de suivre l’évolution des protagonistes. Dans le présent récit, on découvre une Erika Falk bien seule, et un Patrik qui se remet avec peine d’un divorce, puis on sent, on sait qu’un couple va se former, on découvre deux amoureux timides et, ce qui rend leur situation comique, chacun craint de déplaire, ils ont mutuellement peur de l’autre. Et puis… !


L’intrigue est vraiment intéressante, histoire d’un crime qui prend sa source dans le passé de la petite communauté que représente Fjällbacka où une jeune femme est retrouvée morte dans sa baignoire, les poignets tailladés, ce qui fera penser à une suicide. Les déclarations et les silences des personnes concernées, famille, amis, seront à l’origine de rebondissements comme on les aime, et notre enquêteur rencontrera bien des difficultés à faire évoluer ses recherches dans cette petite ville ou tout le monde semble se connaître.


Cette série promet d’excellents moments de lecture et je vais désormais la lire dans l’ordre des titres.