Une dernière danse
Victoria Hislop
ed les Escales, livre de poche.
Ce nouveau coup de cœur m’a amenée à veiller jusqu’à 1 heure
du matin pour le terminer. Ecrit selon une trame identique à l’île des oubliés,
on y fait connaissance de deux jeunes anglaises : Sonia et Maggie qui
arrivent à Grenade pour y prendre des leçons de danse. Sonia fait connaissance
de Miguel, propriétaire du café
« el Barril » qui va lui raconter l’histoire de la famille Ramirez
qui tenait ce bar durant la guerre civile.
La première partie, axée essentiellement sur la danse, peut
plaire ou pas, toutefois on ne peut qu’ admirer
l’ écriture de Victoria Hislop qui
décrit des danses telles que la salsa ou le flamenco et quelques-unes de ses
formes (bulería, Alegría, solea) avec
beaucoup de détails, de telle sorte qu’on a l’impression de vivre la danse.
J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié l’ambiance très « espagnole » de ce
récit parsemé de petits mots qui parfois ne peuvent pas être traduit sans
trahir l’ambiance de ce pays.
La deuxième partie amène le lecteur à Grenade en 1931. Les Ramirez forment une famille unie, avec le père, la mère et leurs quatre enfants
ayant chacun une personnalité bien marquée : Antonio, l’enseignant,
défenseur des ouvriers critiquant la politique de la seconde République,
Ignacio, l’aficionado macho qui voue sa vie aux arènes et à la corrida,
Emilio, le tendre, le pacifique, le guitarrista qui s’entend si bien avec la
jeune sœur, Mercedes qui a le « duende », ce petit démon intérieur
qui s’agite et qui en fait une virtuose
du flamenco qui va rencontrer un beau « gitano
guitarrista » avec lequel elle dansera…
Mais hélas, dès 1931 l’Espagne est la proie de tensions qui,
s’exacerbant, vont se muer en cette terrible guerre civile opposant les
nationalistes aux républicains.
On peut avoir lu ou vu des documentaires sur la question, on
peut avoir fait une fac d’espagnol et avoir étudié la question, on peut avoir entendu des bribes de
conversation à ce sujet par des espagnols qui très souvent préfèrent oublier cette
période cruelle de leur vie, cela fait froid dans le dos et suscite une grande
compassion, mais lire ce livre et suivre l’évolution d’un famille en s’étant
attaché aux personnages ( l’auteure a bien su décrire chacun avec ses qualité
et ses défauts, permettant au lecteur d’apprécier ou non à chacun des membres de la famille)
m’a vraiment aidée à réaliser ce que fut cette guerre durant laquelle des
familles se déchirèrent, soit par la perte des êtres aimés, torturés, tués dans
les bombardements, ayant subi toutes les cruautés possibles.
Quoi de pire qu’un
pays en guerre contre lui-même, comment peut-on pardonner à ces tortionnaires
soutenus par l’Eglise les exactions commises pour obtenir le
pouvoir ? cette histoire m’a fait trembler d’effroi et je n’ai pu m’empêcher
de me mettre dans la peau de Concha, la mère qui endurera les pire souffrances
morales.
J’ai beaucoup aimé le dénouement c’est tout ce que j’en
dirai… Au lecteur de découvrir ce récit extrêmement bien ficelés qui nous
réserve bien des surprises.
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