Chanson douce
Leïla Slimani
18/08/2016, 256 pages
J’ai souvent des difficultés à
entrer dans un roman, le temps de faire connaissance des personnages, de les
cerner, de situer les lieux du récit Je dois dire que ce livre, je m’y suis
trouvée précipitée et enfermée jusqu’à ce qu’un dénouement me libère.
On se trouve confronté dès les
premières pages à l’horreur, à l’indicible, on nage dans une mer d ’incompréhension
se demandant qui est ce bourreau capable de s’attaquer à des enfants. Cet épisode
sanglant place également le lecteur en contact avec une mère qui n’est plus que
douleur. On cherche alors à trouver des explications en poursuivant la lecture,
en cherchant au sein des paragraphes, des phrases, des mots, des indices
permettant de justifier le comportement de la meurtrière.
L’autrice communique alors un
portrait Louise, cette nounou d’exception, cordon bleu, femme de ménage d’expérience,
sachant s’occuper d’enfant, une professionnelle… Peut-être un peu trop
professionnelle pour être vraie, une professionnelle à côté de laquelle la mère
fait figure de piètre éducatrice, donnant une impression de baisser les bras.
Ce texte réclame une lecture
attentive, car il fournit de précieux renseignements bien dissimulés au cœur des
chapitres, et un brin de psychologie, particulièrement au début pour décrypter
le comportement de Louise, expliquer certaines de ses décisions, comprendre ses
choix.
Louise arrive de nulle part, a
dû se battre avec la vie qui ne l’a pas épargnée, côtoie des familles en mesure
de l’engager, le contraste est saisissant. Louise s’incruste, vampirise, prend possession
des lieux, s’immisce dans la vie de cette famille. Cela suffit-il à expliquer
son geste ? Leïla Slimani se garde bien de répondre à cette question,
laissant aux lecteurs le soin de décider.
Si j’ai apprécié ce roman, je
suis toutefois restée sur ma faim, me demandant ce qui, dans la vie de Louise,
cette femme Lambda, pouvait expliquer son acte, rien sur ce qui l’a amenée à se
livrer à cette tuerie, pas d’évolution très marquée dans le texte, pas de
montée de violence qui peut faire craindre le pire. Un écrit sans vraiment de
relief à part quelques scènes qui peuvent mettre le lecteur sur la voie.
Si le début est marquant, la
suite ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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