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lundi 25 novembre 2024

Chanson douce












Leïla Slimani 

18/08/2016, 256 pages


J’ai souvent des difficultés à entrer dans un roman, le temps de faire connaissance des personnages, de les cerner, de situer les lieux du récit Je dois dire que ce livre, je m’y suis trouvée précipitée et enfermée jusqu’à ce qu’un dénouement me libère.

On se trouve confronté dès les premières pages à l’horreur, à l’indicible, on nage dans une mer d ’incompréhension se demandant qui est ce bourreau capable de s’attaquer à des enfants. Cet épisode sanglant place également le lecteur en contact avec une mère qui n’est plus que douleur. On cherche alors à trouver des explications en poursuivant la lecture, en cherchant au sein des paragraphes, des phrases, des mots, des indices permettant de justifier le comportement de la meurtrière.

L’autrice communique alors un portrait Louise, cette nounou d’exception, cordon bleu, femme de ménage d’expérience, sachant s’occuper d’enfant, une professionnelle… Peut-être un peu trop professionnelle pour être vraie, une professionnelle à côté de laquelle la mère fait figure de piètre éducatrice, donnant une impression de baisser les bras.

Ce texte réclame une lecture attentive, car il fournit de précieux renseignements bien dissimulés au cœur des chapitres, et un brin de psychologie, particulièrement au début pour décrypter le comportement de Louise, expliquer certaines de ses décisions, comprendre ses choix.

Louise arrive de nulle part, a dû se battre avec la vie qui ne l’a pas épargnée, côtoie des familles en mesure de l’engager, le contraste est saisissant. Louise s’incruste, vampirise, prend possession des lieux, s’immisce dans la vie de cette famille. Cela suffit-il à expliquer son geste ? Leïla Slimani se garde bien de répondre à cette question, laissant aux lecteurs le soin de décider.

Si j’ai apprécié ce roman, je suis toutefois restée sur ma faim, me demandant ce qui, dans la vie de Louise, cette femme Lambda, pouvait expliquer son acte, rien sur ce qui l’a amenée à se livrer à cette tuerie, pas d’évolution très marquée dans le texte, pas de montée de violence qui peut faire craindre le pire. Un écrit sans vraiment de relief à part quelques scènes qui peuvent mettre le lecteur sur la voie.

Si le début est marquant, la suite ne me laissera pas un souvenir impérissable.

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