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dimanche 3 novembre 2024


Le dahlia noir

 











J Ellroy

Ed Rivage noir, 1/09/1987



Bienvenue en Californie, région de rêve, du moins le croit-on… Ellroy nous la décrit d’une toute autre façon :  la contrée où affluent les jeunes femmes dont le grand projet est de faire carrière dans le cinéma, dans ce domaine ou l’on compte beaucoup d’appelés et bien peu d’élus, la contrée ou l’on peut se faire une place au soleil, où la vie semble si facile… Hélas… l’écrivain nous montrera le côté obscur de ce pays de rêve : celui de la pègre, de la prostitution, de la corruption, de la violence.

Après avoir planté un décor peu attirant étant donné que l’on se retrouve dans le milieu de la police, dans les années d’après-guerre, l’auteur nous présente un duo de frères ennemis qui devront s’affronter au cours d’un match de boxe dont le profit contribuera à améliorer les services de police. On observera durant tout le récit, le parcours de Bleicher, ex-boxeur devenu policier, au gré de ses changements de poste, de ses amours tumultueuses, de ses accès de violence, de ses doutes, de ses manigances, de ses décisions issues de maints rebondissements dans l’affaire qui nous préoccupe : la torture plus que probable et la mise à mort de Betty Short, dite « le Dahlia noir » affaire qui défraie la chronique et oblige les services de police à déployer les moyens conséquents pour voir aboutir les investigations.

Un classique que je ne regrette pas d’avoir lu, toutefois, ce roman m’a permis d’explorer un monde qui n’est pas le mien, des personnages que j’ai parfois eu des difficultés à comprendre. J’aime les thrillers, toutefois dans ce que j’ai l’habitude de lire, il y a une proportion de personnes ayant de l’empathie, des aides, des héros de bonne volonté, pas toujours tendres, certes, mais se situant plutôt du bon côté de la force… Avec ce livre, j’ai eu l’impression que le monde entier était pourri et malade, il ne me reste que le côté glauque : les scènes de torture pas très réglos, du chantage, la loi du plus fort, les règlements de compte.

Je reconnais que je n’ai pas su prendre cet écrit comme un manière pour l’auteur, d’évacuer des violences vécues dans l’enfance, que je me suis collée au récit et n’ai pu prendre du recul, l’extrême violence m’en empêchant sans doute, je me suis également sentie perturbée dans la lecture par cette confusion entre certaines affaires qui se mêlaient sans que l’on puisse vraiment établir de rapport entre le crime qui préoccupe la police et ces affaires. Je pourrais même affirmer que certains passages échappaient totalement à ma compréhension : affaires internes aux services de polices, mutation, découvertes du héros qui induisent un changement de cap, peut-être ai-je trop lu en diagonale, ce roman qui m’a fait sortir de ma zone de confort !

Je maintiens toutefois que je suis contente d’être parvenue à la fin !

 

Un aspect m’a fait sourire : on a fait couler de l’encre au sujet du célèbre roman d’Agatha Christie, que pour employer un langage correct désormais, nous devons intituler « Ils étaient dix » cela m’a toujours fait agacée et fait rire à la fois et après lecture du dahlia noir, je me dis que ce sont des passages entiers que l’on pourrait retraduire si on souhaite aller au bout de cette idée tant le langage à l’égard des émigrés est fleuri.

 


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