Le dahlia noir
J Ellroy
Ed Rivage noir, 1/09/1987
Bienvenue en Californie,
région de rêve, du moins le croit-on… Ellroy nous la décrit d’une toute autre
façon : la contrée où affluent les
jeunes femmes dont le grand projet est de faire carrière dans le cinéma, dans
ce domaine ou l’on compte beaucoup d’appelés et bien peu d’élus, la contrée ou
l’on peut se faire une place au soleil, où la vie semble si facile… Hélas… l’écrivain
nous montrera le côté obscur de ce pays de rêve : celui de la pègre, de la
prostitution, de la corruption, de la violence.
Après avoir planté un décor
peu attirant étant donné que l’on se retrouve dans le milieu de la police, dans
les années d’après-guerre, l’auteur nous présente un duo de frères ennemis qui
devront s’affronter au cours d’un match de boxe dont le profit contribuera à
améliorer les services de police. On observera durant tout le récit, le
parcours de Bleicher, ex-boxeur devenu policier, au gré de ses changements de
poste, de ses amours tumultueuses, de ses accès de violence, de ses doutes, de
ses manigances, de ses décisions issues de maints rebondissements dans l’affaire
qui nous préoccupe : la torture plus que probable et la mise à mort de
Betty Short, dite « le Dahlia noir » affaire qui défraie la chronique
et oblige les services de police à déployer les moyens conséquents pour voir
aboutir les investigations.
Un classique que je ne
regrette pas d’avoir lu, toutefois, ce roman m’a permis d’explorer un monde qui
n’est pas le mien, des personnages que j’ai parfois eu des difficultés à
comprendre. J’aime les thrillers, toutefois dans ce que j’ai l’habitude de
lire, il y a une proportion de personnes ayant de l’empathie, des aides, des héros
de bonne volonté, pas toujours tendres, certes, mais se situant plutôt du bon
côté de la force… Avec ce livre, j’ai eu l’impression que le monde entier était
pourri et malade, il ne me reste que le côté glauque : les scènes de
torture pas très réglos, du chantage, la loi du plus fort, les règlements de
compte.
Je reconnais que je n’ai pas
su prendre cet écrit comme un manière pour l’auteur, d’évacuer des violences
vécues dans l’enfance, que je me suis collée au récit et n’ai pu prendre du
recul, l’extrême violence m’en empêchant sans doute, je me suis également
sentie perturbée dans la lecture par cette confusion entre certaines affaires
qui se mêlaient sans que l’on puisse vraiment établir de rapport entre le crime
qui préoccupe la police et ces affaires. Je pourrais même affirmer que certains
passages échappaient totalement à ma compréhension : affaires internes aux
services de polices, mutation, découvertes du héros qui induisent un changement
de cap, peut-être ai-je trop lu en diagonale, ce roman qui m’a fait sortir de
ma zone de confort !
Je maintiens toutefois que je suis
contente d’être parvenue à la fin !
Un aspect m’a fait sourire :
on a fait couler de l’encre au sujet du célèbre roman d’Agatha Christie, que
pour employer un langage correct désormais, nous devons intituler « Ils
étaient dix » cela m’a toujours fait agacée et fait rire à la fois et après
lecture du dahlia noir, je me dis que ce sont des passages entiers que l’on
pourrait retraduire si on souhaite aller au bout de cette idée tant le langage à
l’égard des émigrés est fleuri.
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