Le songe d'une nuit d'été
William Shakespeare
Curieuse pièce de Shakespeare qui
osa présenter en 1600, une comédie où se mêlaient théâtre antique, personnages
populaires et conte. Et pour la partie « antique », il semble bien
avoir emprunté des noms de héros de la mythologie grecque, et pour ma part, je
n’ai pu m’empêcher d’aller vérifier l’origine de ces personnages pour me rappeler
que le célèbre Thésée qui combattit le minotaure est le fils d’Egée et le roi d’Athènes
et non duc, marié à Hyppolite dans la pièce, fut bien reine des amazones.
Lysandre, lui, fut un général spartiate, quant à Démétrius, il ne fait pas
partie de la mythologie grecque puisqu’il fut l’accusateur de Paul de Tarse.
Emprunt donc à l’histoire, ce qui ne manqua certainement pas de troubler le
public, mais qu’importe, on comprend vite que cela n’a aucune importance dans
la pièce.
Le roi des fées et son peuple
viennent créer une rupture dans cette pièce qui commence par une intrigue des
plus classiques, un duc demande à Hermia, fille d’Egée, de choisir entre le
mariage avec Démétrius qu’elle n’aime pas, le cloître où elle vivra recluse
pour le restant de ses jours, où la mort.
Mais elle aime Lysandre et il l’aime,
d’un amour pur. Le couple décidera de fuir et trouvera refuge dans la forêt ou
interviendront le roi et la reine des fée, Oberon et Titania, en désaccord car Oberon
veut faire un page d’un enfant recueilli par Titania. On entre alors dans la
partie magique de l’histoire, les épreuves subies par les héros, l’affrontement
entre les deux amants qui, par magie, tombent amoureux d’Hélène, scène où l’écrivain
sert au public, un bon quiproquo œuvre combinée d’oberon et de Puck, lutin facétieux
et taquin.
Shakespeare ne manque pas d’y
joindre une bonne dose d’humour qui transformera la pièce en farce : Titania,
reine des fée y tombera amoureuse de Bottom, alors grimé en âne. Bottom est
membre d’une troupe d’acteurs médiocres qui se préparent à jouer dans une pièce
à l’occasion du mariage d’Hyppolite et Thésée, pièce qui sera interprétée dans
l’acte V, passage le plus comique où se mêlent l’absurde (ce qui m’a rappelé
brièvement Lewis Caroll), l’incompétence des acteurs en contraste avec le
sérieux des spectateurs.
Ce n’est certainement pas la pièce
la plus représentative de l’œuvre du dramaturge, mais elle est appréciable pour
son charme, pour la fantaisie qu’elle offre, pour sa poésie et son aspect
parfois caricatural. Présentée en ballet narratif, elle est extraordinaire, aussi,
si vous avez l’occasion et la chance d’assister à un de ces spectacle, lisez d’abord
cette pièce.
Je l’avais lue déjà, mais n’avais
gardé que le souvenir de Puck, personnage clé, et cette relecture m’a permis un
nouveau regard cette œuvre.
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