Mao Zedong
Morvan, Voulysé, Ortiz, Domenach
Ed Glenat
Dans la série « Ils ont fait l’histoire »,
j’ai choisi Mao Zedong parce que, si j’ai quelques souvenirs de Mao, notamment
sa mort et le peuple en larmes massé autour du cercueil de cette figure
historique, le personnage était plutôt flou dans ma mémoire, et je connaissais
ce que chacun connaît de cet homme, sans plus.
Je l’ai donc découvert à travers cette
BD passionnante quoique complexe.
Pour introduire Mao, son ascension
et sa politique, les auteurs ont choisi de faire parler Deng Yingchao, épouse
de Zhou Enlai, homme d’état, ministre de l’intérieur sous Mao, qui contribua à
l’accession au pouvoir du dictateur et organisa le contrôle du pouvoir en place
à partir de 1946, et sans lequel, Mao n’aurait jamais conservé sa place de
leader.
Grand sœur Deng, c’est ainsi que
les chinois surnomment Deng Yingchao, témoigne. elle raconte les origines de
Mao, issu du milieu campagnard aisé, en conflit avec son père, ses études, et
sa lente progression vers le pouvoir, qu’il doit en grande partie aux masses
paysannes ralliées à sa cause. S’il fut un fin stratège, on comprendra que son
accession au pouvoir repose sur le désordre de l’empire du milieu, gouverné par
quelques groupes de « Seigneurs de guerre » qui semaient la terreur
dans une chine morcelée, sur les défaites de son ennemi juré : Chiang Kaï-shek,
sur cette longue marche qui ne fut en fait qu’un repli et des positions qui
surprirent l’armée du dirigeant du Kuomintang, sur le mensonge permanent,
instrument de la propagande qui s’opérera dans les décennies à venir.
Bilan : réunification de la
chine, il faut l’admettre. En négatif : trente-sept millions de paysans
mort de famine en raison de sa politique du « grand bond en avant », on
demanda alors aux paysans de tenir des quotas irréalisables, tout en annonçant
une production mille fois supérieure à la production réelle, et encore plus de
trente millions de mort avec la révolution culturelle, manœuvre politique
destinée à maintenir le « grand Timonier » au pouvoir alors que les
anciens membres du parti tentaient de l’évincer.
Les auteurs ne manqueront pas de
dresser un portrait peu louable du « grand homme ».
Bd pas toujours facile à lire, tant
le risque de confusion entre les personnes en raison des noms parfois
difficiles à lire, sans compter les amalgames possibles entre le Kominterm et le
kuomintang, des noms dont on n’est pas obligatoirement familiers bien qu’ils
soient bien expliqués dans les premières pages.
Cette série d’albums est vraiment
passionnante et permet de réétudier l’histoire de façon agréable. Je les recommande !
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