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vendredi 6 août 2021

 

Mao Zedong











Morvan, Voulysé, Ortiz, Domenach

Ed Glenat


Dans la série « Ils ont fait l’histoire », j’ai choisi Mao Zedong parce que, si j’ai quelques souvenirs de Mao, notamment sa mort et le peuple en larmes massé autour du cercueil de cette figure historique, le personnage était plutôt flou dans ma mémoire, et je connaissais ce que chacun connaît de cet homme, sans plus.

Je l’ai donc découvert à travers cette BD passionnante quoique complexe.

Pour introduire Mao, son ascension et sa politique, les auteurs ont choisi de faire parler Deng Yingchao, épouse de Zhou Enlai, homme d’état, ministre de l’intérieur sous Mao, qui contribua à l’accession au pouvoir du dictateur et organisa le contrôle du pouvoir en place à partir de 1946, et sans lequel, Mao n’aurait jamais conservé sa place de leader.

Grand sœur Deng, c’est ainsi que les chinois surnomment Deng Yingchao, témoigne. elle raconte les origines de Mao, issu du milieu campagnard aisé, en conflit avec son père, ses études, et sa lente progression vers le pouvoir, qu’il doit en grande partie aux masses paysannes ralliées à sa cause. S’il fut un fin stratège, on comprendra que son accession au pouvoir repose sur le désordre de l’empire du milieu, gouverné par quelques groupes de « Seigneurs de guerre » qui semaient la terreur dans une chine morcelée, sur les défaites de son ennemi juré : Chiang Kaï-shek, sur cette longue marche qui ne fut en fait qu’un repli et des positions qui surprirent l’armée du dirigeant du Kuomintang, sur le mensonge permanent, instrument de la propagande qui s’opérera dans les décennies à venir.


Bilan : réunification de la chine, il faut l’admettre. En négatif : trente-sept millions de paysans mort de famine en raison de sa politique du « grand bond en avant », on demanda alors aux paysans de tenir des quotas irréalisables, tout en annonçant une production mille fois supérieure à la production réelle, et encore plus de trente millions de mort avec la révolution culturelle, manœuvre politique destinée à maintenir le « grand Timonier » au pouvoir alors que les anciens membres du parti tentaient de l’évincer.


Les auteurs ne manqueront pas de dresser un portrait peu louable du « grand homme ».


Bd pas toujours facile à lire, tant le risque de confusion entre les personnes en raison des noms parfois difficiles à lire, sans compter les amalgames possibles entre le Kominterm et le kuomintang, des noms dont on n’est pas obligatoirement familiers bien qu’ils soient bien expliqués dans les premières pages.

Cette série d’albums est vraiment passionnante et permet de réétudier l’histoire de façon agréable. Je les recommande !

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