Pour vous servir
Véronique Mougin
Ed flammarion
Nom : Joyeux (qualité dont elle aura sans aucun doute
besoin dans l’exercice de sa profession).
Prénom : Françoise.
Profession : femme de ménage, femme d’entretien,
parfois conseillère voire confidente, chargée des courses, cuisinière, … en tout cas taillable et corvéable à Merci.
Accompagnant de la susnommée employée : Michel Joyeux,
cuisinier de son état qui en aura vite ras le bol des manies, exigences, et
débordements des patrons souvent incapables de reconnaître son travail.
S’il s’agit d’un roman, c’est sans aucun doute un écrit fort
bien documenté qui me rappelle une grande tante qui a travaillé dans la haute
société parisienne entre 1940 et 1980 et qui nous racontait la petite histoire
de ces gens friqués, et moi petite fille, j’adorais ces récits, c’est sans
doute la raison pour laquelle j’ai eu envie de lire ce livre. Mais ce n’est
peut-être pas l’unique raison : les gens très fortunés font pour moi
partie des mystères de la création : leur apprend-on dès leur plus jeune
âge à mépriser ? quelles sont exactement leurs valeurs ? qu’est-ce que
l’amitié pour eux ? Est-ce une notion basée sur les rapports
d’argent ? Bien-sûr, il ne faut pas généraliser.
Toutefois l’histoire de
Françoise et de ses places successives me semble très édifiante. Son histoire
professionnelle est constituée de chapitres s’ouvrant sur la présentation du
poste qui lui est attribué, son salaire, ses obligations, et se refermant sur
une règle qu'elle établit pour elle même et dont elle devra tenir compte au long de sa carrière si elle veut éviter les ennuis.
des employeurs dont l'étendue de la fortune est inconcevable pour le commun des mortels, elle en rencontre de toutes sortes :
depuis les richissimes châtelains qui curieusement ont beaucoup de travail
lorsque Françoise se voit obligée de harceler Monsieur au sujet d’une
éventuelle augmentation, (mais elle rit quand madame voit pour la
première fois une paire de gants de caoutchouc), en passant par la Tatie
Danielle de service, les gens biens qui ne voient pas ce que leur rejetons font
de leur agent de poche, la notaire illuminée qui écoute la messe en latin tout
en vitupérant contre les Africains, les Asiatiques et les arabes, prête à
dénoncer les sans-papiers, la mère de famille qui s’aperçoit (un peu tard ) qu’élever
des enfants, c’est difficile voire impossible… j’en passe, je laisse aux
lecteurs de cette pépite le soin de découvrir les aventure de Françoise qui
garde en toutes circonstance son humour. Cet écrit de Véronique Mougin est
admirable, on croirait une autobiographie, et plusieurs fois, je me suis
surprise à retourner le livre dans tous les sens, à la recherche de quelque
indice qui auraient pu expliquer le pourquoi de ce roman : vécu de l’auteur,
témoignages venant de relations, travail dans ce milieu avant de se convertir
pour devenir écrivain ? Rien de tout cela. Il faut tout de même savoir que
Véronique Mougin , en tant que journaliste, semble s’intéresser
particulièrement au social et a publié deux ouvrages : femmes en galère et
les SDF, que je lirai certainement si je trouve ces livres.
J’avais adoré « où passe l’aiguille » publié en 2018, je me suis
délectée en lisant ce premier roman qui paru en 2015. J’espère que l’auteur nous prépare encore quelques
romans et continuera longtemps à manier son humour souvent décapant qui empêche
de refermer ses livres.
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