Pourquoi pas Evans ?
Agatha Christie
Ed poche, club des masques
Pourquoi pas Evans ? Telle est la question, question qui restera en
suspens tout au long de ce roman d’Agatha Christie, question qui m’a préoccupée
un bon moment et ce pour une question de traduction, jusqu’à ce que je voie le
titre anglais : « Why Did’nt they ask Evans ? » plus parlant.
Cette question est la dernière parole de la victime, parole qui ne permet aucunement de faire le lien ni avec un éventuel meurtre, ni avec les personnages et ce pendant tout le roman, question qui reviendra la tête du lecteur jusqu'au dénouement.
Le mystère reste donc entier pendant un long moment et l’on se demandera bien comment une enquête
pourra-t-elle se greffer sur cette mort que le tribunal d’enquête explique par
un suicide, le suicide d’un certain Mr Prichard.
Le crime parfait aurait pu
être ici commis, si deux personnages ne s’y étaient pas intéressé : Bobby
Jones, le fils du pasteur de Marchbold, petite station balnéaire du pays de
Galles, témoin de l’accident survenu par un matin brumeux (toute une ambiance !),
alors qu’il s’essayait au golf et qui entendit un cri sur la falaise, et Lady
Frances Derwent jeune femme entreprenante et perspicace qui sera à l'origine de l'enquête grâce à certaines déductions judicieuses
Merveilleuse Agatha Christie qui sait nous régaler d’enquêtes complexes aux
rebondissements multiples incitant le lecteur averti à la méfiance quant aux
personnages : deux règles d’or pour jouer le lecteur détective : les bonnes
personnes ne sont pas forcément celle auxquelles on s’attache, le criminel est
toujours celui auquel on s’attend le moins. Or dans ce roman, il y a beaucoup
de bonnes personnes et beaucoup de personnages susceptibles de brouiller les pistes.
L’écriture m’a fait parfois sourire : un style naïf, des personnages qui
opèrent avec les moyens du bord, faisant ressembler leur enquête à un de ces
jeux auquel les enfants aiment se livrer, une histoire qui n'est pas sans rappeler vaguement les investigations du club des cinq, en plus étudié tout de même.
Des personnages qui témoignent en
utilisant le passé simple, sans doute en usage dans les dialogues en 1937
lorsque le roman fut rédigé, à moins que ce soit encore une question de traduction,
mais qui fournit un certain charme aux conversations.
Un bon petit roman bien prenant et agréable à lire que je suis heureuse d’avoir
découvert.
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