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vendredi 11 août 2023

 

Ceux qui s'aiment se laissent partir













Lisa Balavoine

Ed Gallimard, 12/05/2022, 160 pages



Je referme un bien beau roman autobiographique qui regorge de sincérité et dans lequel le lecteur se laisse porter par le déroulé de l’enfance de l’autrice, par ses regrets, par son ressenti, pas sa nostalgie, une nostalgie qui laisse son emprunte à ce très beau texte.

Le récit commence par un appel, on prévient la jeune femme que l’on a trouvé sa maman dans un appartement laissé à l’abandon. Commence alors un long monologue entre la fille qui s’adresse à sa mère à la deuxième personne du singulier, qui retrace le chemin de sa vie depuis ses premiers souvenirs d’enfance. On comprendra que tout n’a pas été toujours facile dans la vie des deux êtres qu’un lien très fort unissait pour oublier leur solitude.

Puis vient l’impossible deuil : regrets, amertume, sans aucun doute ce qui se passe quand on n’a pas eu de communication vraie avec l’autre, quand on n’a pas pu exprimer ses sentiments, quand on n’a pas pu dire, ni je t’aime, ni je te déteste parce que des sentiments parasites et une vie semée d’épreuves a amené à dire le contraire de ses pensées. Lisa Balavoine exprime bien ces moments, où, alternant entre colère et tristesse, son travail de deuil s’éternisait et qu’elle était partagée entre le souvenir de son enfance et ses réflexions sur sa façon d’agir alors qu’elle était devenue mère à son tour, alors que sa vie explose et qu’elle est menacée de voir revenir son passé, comme une malédiction qui se transmet.

Un récit difficile à supporter parfois quand on sait qu’il est vécu par une petite fille qui en gardera les stigmates, malgré la résilience qui opère, mais également le récit d’une vie comme on peut, hélas, en rencontrer couramment.

Lu dans le cadre des 68 premières fois.

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