Soie
Ed Folio, 2/01/1997, 114 pages
Alors que les premières
phrases de ce roman m’invitaient à parcourir un récit classique qui allait m’emmener
dans le sillage du héros, Hervé Joncour, mon état d’esprit est devenu très
instable lors de ce parcours littéraire d’une œuvre dont la découverte ne se
fait pas sur une route droite, de façon linéaire, mais dans les méandres de l’écriture.
Je suis passé de mon confort de lectrice, à de l’étonnement, de l’admiration et,
je dois l’avouer, de l’agacement parfois. Si cette histoire semble écrite en
toute simplicité, on notera quelque originalité comme ce leitmotiv retraçant le
voyage du héros vers le Japon qui revient régulièrement comme un refrain,
transformant le récit en une sorte d’œuvre musicale avec un thème et des
variations.
L’auteur peut surprendre également
en alternant entre pudeur, les passages érotiques étant voilés et annoncés par
un timide « ils s’aimèrent », et scène pornographique, une lettre
décrivant en détail, une relation entre le héros et l’autrice de cette lettre.
Une bonne partie du roman n’est
que poésie, entre envolées d’oiseaux colorés, soies délicates, finesse de la
culture japonaise et amours impossibles et, par contraste, l’effroyable guerre
qui survient dans le pays du soleil levant.
Et Hervé Joncour ne fait que
passer dans ce décor, sans s’imposer malgré sa présence affirmée, sans faire de
bruit, transformant ses pérégrinations en habitude, sans s’émouvoir par son
comportement, Ses états d’esprits étant décrits pas le narrateur et offerts à l’appréciation
du lecteur.
Mon bémol concerne certains
passages confus ce qui provient peut-être de problèmes de traduction, ce qui m’a
amenée à relire plusieurs fois certains passages pour comprendre et poursuivre
ma lecture.
Un bien curieux roman que je
suis heureuse d’avoir découvert.
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