La moustache
Emmanuel Carrère
Ed Folio, 16/06/2005, 182 pages
Le sujet abordé par Emmanuel Carrère m’a
fait sourire, car il n’est effectivement pas rare que lorsqu’un homme supprime
sa moustache, on se demande ce qui a changé chez lui sans pour autant s’apercevoir
que c’est cet élément de sa physionomie qui lui fait défaut. Dans ce récit, c’est
bien pire, et dès le début, je me suis sentie admirative de l’écriture d’Emmanuel
Carrère qui part de trois fois rien pour donner naissance à un écrit de plus de
cent pages, moi qui parfois me demande comment on fait pour se documenter quand
on écrit un roman, la réponse ici est claire : on laisse divaguer sa
pensée, on y ajoute une peu d’effet papillon et la magie opère.
Si l’idée de départ m’a fait sourire, je
m’attendais à quelque chose de beaucoup moins dense. Et j’ai vraiment peiné en
lisant ce roman, j’ai trouvé le sujet de départ complètement dilué et le récit
est devenu dans mon esprit, un beau baratin, bien écrit certes, Emmanuel
Carrère maîtrisant sans aucun doute, la pratique de la langue de Molière, mais
trop éparpillé : l’auteur avait-il besoin de décrire le scénario du film
que l’épouse du héros a regardé en l’attendant ? Et ce n’est qu’un exemple.
L’auteur m’a donné à maintes reprises, l’impression de dévier, de sauter du coq
à l’âne, de se répéter, de s’écouter écrire. J’avoue humblement avoir passé quelques
pages parce que je trouvais cette lecture interminable.
La fin est surprenante et ne cadre pas
avec l’ambiance du récit.
Lecture bien mitigée donc, je le
regrette.
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