Indice des feux
Antoine Desjardins
Ed la peuplade
Ce recueil de nouvelles est un
coffre aux trésors renfermant émotions, tendresse, humour au service de la
cause écologique. Chaque nouvelle en effet, quand elle n’est pas directement
liée à un problème écologique, y fait toujours allusion, comme c’est le cas
dans étranger, l’histoire de cet homme qui noie son désespoir dans l’alcool, et
qui se retrouve en ville, face à un coyote.
L’auteur a su enrober les grands
maux de l’humanité dans des récits passionnants réveillant les émotions du
lecteur :
Dans « A boire debout »,
il raconte la lente agonie d’un adolescent atteint de cancer, qui, pour toute distraction, écoute la radio
qui lui apporte des nouvelles de notre planète, et pas de bonnes nouvelles !
Pluies, montée des eaux, populations réfugiées, disparition des ours
polaires... une nouvelle triste et préoccupante, dont l’écriture relève du
génie, particulièrement à la fin.
La deuxième s’intitule couplet, ce
n’est pas celle que j’ai préférée : elle mêle l’histoire d’un jeune couple
dont la femme attend un enfant, et la disparition des baleines noires. Si la
fin pose une question concernant la mise au monde d’enfants humains qui se
justifie, je l’ai trouvée assez violente et ne cadrant pas avec les personnages
et l’ensemble de la nouvelle.
Feux doux, la quatrième, raconte
l’histoire d’un homme attaché à son jeune frère, élève brillant, étudiant à
l’avenir prometteur, si cet avenir toutefois, se place dans les normes de nos
sociétés, incluant la carrière, la fortune et les relations. Mais ce frère conscient
du malaise de la planète, prendra d’autres chemins...
Dans « fin du monde »,
notre héros, jeune adolescent, s’est approprié un beau terrain de jeu, un bois
à l’état sauvage à la sortie de la ville, territoire de prédilection pour les
bêtises, les cabanes, la liberté d’agir en cachette des parents, en bande de
préférence... Mais à la sortie de l’hiver, il voit cet espace rasé et prêt pour
la construction d’un lieu de résidence, la ville s’étend au détriment de la
nature.
Dans « générale », le
narrateur raconte l’histoire de sa tante Angèle qui toute sa vie, va montrer à
quel point son dynamisme la porte pour défendre les oiseaux qui se sont
installés sur son terrain et disparaissent soudainement.
La dernière sera celle que j’ai
préférée : amour, tendresse et complicité d’un jeune homme et de son
grand-père. Ce grand père qui lui raconte son arbre, un orme centenaire en
danger comme les autres arbres de cette espèce, menacé par la graphiose. Dans
cette nouvelle, on lira un magnifique conte du grand-père.
L’auteur, par un savant mélange
d’émotions et de catastrophe écologique, semble avoir trouvé le mode d’emploi
pour tirer la sonnette d’alarme et faire prendre conscience des dangers qui
menacent l’humanité. Ce livre devrait donc être lu à grande échelle. Je vous recommande
cette pépite !
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