Over the Rainbow
Constance Joly
Ed Flammarion
Parce que son « amie »
Justine lui rappelle la mort du « dasse » de son père, et fait
allusions aux « vieux homos morts les premiers », Constance ressent
la nécessité d’écrire, de remonter la vie de ce père aimé, d’en extraire les
bons comme les mauvais souvenirs, et quelque part de faire le deuil.
C’est ainsi qu’elle raconte sa vie,
depuis son enfance durant laquelle la vie déjà, lui avait appris à refouler son
homosexualité, puis son mariage avec Lucie, sans lequel il n’aurait pas eu
cette fille qu’il a tant aimé, et enfin sa libération, car c’est bien de
libération dont il s’agit, si on considère comme une libération le fait de
reconnaître et accepter que son attirance aille vers les personnes de même
sexe. Choix courageux, on le comprendra au cours du récit, car dans les années
60 – 70, on tait encore son orientation sexuelle lorsqu’elle n’est pas « conventionnelle ».
Vient ensuite la période où Jacques
se sait séropositif et ne tardera pas à ressentir les symptômes liés à l’affaiblissement
de son système immunitaire. Et l’on assistera à sa longue descente aux enfers,
douloureuse tant sur le plan physique que moral.
Et Constance raconte ce père qu’elle
aime, sans fioriture ni jugement, elle dresse le portrait d’un homme qui déguste
la vie, qui se passionne pour les plantes, un homme qui aime... Un homme qui passe « over the Rainbow »,
comme dans la chanson, mais over the Rainbow, c’est bien plus que cela, c’est l’histoire
d’un homme qui courageusement va faire calmer ses démons en s’acceptant tel qu’il
est et passera au-delà des considérations d'autrui.
Constance nous livre une magnifique
histoire. Elle communique ses sentiments, ses regrets après la disparition de
son père, sobrement, sans effusion.
Une magnifique histoire d’amour.
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