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samedi 23 mars 2019



Vendetta



R.J Ellory
ed Sonatine et livre de poche



Ce livre m’a transportée dans un monde que je ne connaissais pas vraiment, et croyez-moi, ce n’est aucunement le monde des bisounours, puisqu'il s’agit de la pègre, du crime organisé, de la corruption, vous l’aurez compris, en un mot la mafia.

 

J’ai eu bien des difficultés à m’introduire dans ce milieu, la mise en place du récit étant longue, le nombre de personnages non négligeable, les personnages qui interviennent en début de roman, pas très énergiques, s’effaçant pour ensuite laisser place à d’autres qui interviendront par la suite.

Parmi eux,  le personnage principal que j’aurais peine à qualifier de héros : Ernesto Perez qui se livre au FBI et demande qu’on écoute son récit jusqu’au bout, afin qu’il délivre Catherine Ducane, fille du gouverneur de Louisiane qu’il a enlevée après avoir assassiné son garde du corps. 

Dans cette phase du roman, la plus importante en longueur, l’alternance des chapitres permet d’écouter la confession de Perez et de constater que le FBI, tout ouïe, essaie de s’adapter à la situation en agissant en fonction des révélations. Pour se confier, Perez a demandé la présence de Ray Hartman, avocat de son état, menacé de divorce par sa femme, et qui risque de ne plus pouvoir partager la vie de sa fille de 12 ans. Il ne comprend pas pourquoi il a été choisi par Perez.

La situation de départ nous amène lentement vers Perez, comme une montagne russe : on monte péniblement et la descente est longue mais brutale, perturbante et met souvent le lecteur mal à l’aise, jusqu’à l’arrivée qui réserve quelques surprises.

Le récite est passionnant, d’abord parce que l’on a envie de pénétrer l’esprit de ce tueur à gages pour en comprendre les motivations et le fonctionnement, parce que l’on a envie de savoir comment ça va se terminer, parce que le personnage de Perez est très ambigu : il mène des actions telles que le ferait un psychopathe, capable de tuer froidement dans les pires conditions, sans regret, laissant ce qui est passé de côté, ne se posant pas de questions, prompt à la vengeance, capable également de se montrer courtois et délicat. Individu des plus cultivés, il agit avec une grande intelligence, intelligence qu’il ne met pas au service du bien.

Ce récit est passionnant également du point de vue de ce que l’on peut apprendre : je ne connaissais le milieu de la mafia que par ouï-dire et à travers les "tontons flingueur" (lol),   ou quelques autres films. Je ne m’étais jamais posé la question de toute l’organisation que cela suppose, je me suis donc cultivée !

Je ne sais pas comment je vais gérer mes coups de cœur en fin d’année, car la lecture de Vendetta m’en ajoute un. Une PCC, (Pile de Coups de Cœurs) va être nécessaire, et là, je veux aussi faire comprendre aux éventuels lecteurs de ce roman, qu’il ne faut pas s’arrêter au début qui est longuet car le meilleur est à venir. Âmes sensibles s’abstenir, certaines scènes peuvent être difficiles à supporter.

J’ajouterais que l’écriture de R.J. Ellory est très harmonieuse et agréable. C’est une des nombreuses raisons pour lesquelles je lirai d’autres romans de cet auteur.




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