Vendetta
R.J Ellory
ed Sonatine et livre de poche
Ce livre m’a transportée dans un monde que je ne connaissais pas vraiment,
et croyez-moi, ce n’est aucunement le monde des bisounours, puisqu'il s’agit de
la pègre, du crime organisé, de la corruption, vous l’aurez compris, en un mot
la mafia.
J’ai eu bien des difficultés à m’introduire dans ce milieu, la mise en
place du récit étant longue, le nombre de personnages non négligeable, les
personnages qui interviennent en début de roman, pas très énergiques,
s’effaçant pour ensuite laisser place à d’autres qui interviendront par la
suite.
Parmi eux, le personnage principal que j’aurais peine à qualifier de héros :
Ernesto Perez qui se livre au FBI et demande qu’on écoute son récit jusqu’au
bout, afin qu’il délivre Catherine Ducane, fille du gouverneur de Louisiane qu’il
a enlevée après avoir assassiné son garde du corps.
Dans cette phase du roman,
la plus importante en longueur, l’alternance des chapitres permet d’écouter la
confession de Perez et de constater que le FBI, tout ouïe, essaie de s’adapter
à la situation en agissant en fonction des révélations. Pour se confier, Perez
a demandé la présence de Ray Hartman, avocat de son état, menacé de divorce par
sa femme, et qui risque de ne plus pouvoir partager la vie de sa fille de 12
ans. Il ne comprend pas pourquoi il a été choisi par Perez.
La situation de départ nous amène lentement vers Perez, comme une montagne
russe : on monte péniblement et la descente est longue mais brutale,
perturbante et met souvent le lecteur mal à l’aise, jusqu’à l’arrivée qui
réserve quelques surprises.
Le récite est passionnant, d’abord parce que l’on a envie de pénétrer l’esprit
de ce tueur à gages pour en comprendre les motivations et le fonctionnement,
parce que l’on a envie de savoir comment ça va se terminer, parce que le
personnage de Perez est très ambigu : il mène des actions telles que le
ferait un psychopathe, capable de tuer froidement dans les pires conditions,
sans regret, laissant ce qui est passé de côté, ne se posant pas de questions,
prompt à la vengeance, capable également de se montrer courtois et délicat.
Individu des plus cultivés, il agit avec une grande intelligence, intelligence
qu’il ne met pas au service du bien.
Ce récit est passionnant également du point de vue de ce que l’on peut
apprendre : je ne connaissais le milieu de la mafia que par ouï-dire et à
travers les "tontons flingueur" (lol), ou quelques autres films. Je ne m’étais jamais
posé la question de toute l’organisation que cela suppose, je me suis donc
cultivée !
Je ne sais pas comment je vais gérer mes coups de cœur en fin d’année, car
la lecture de Vendetta m’en ajoute un. Une PCC, (Pile de Coups de Cœurs) va
être nécessaire, et là, je veux aussi faire comprendre aux éventuels lecteurs
de ce roman, qu’il ne faut pas s’arrêter au début qui est longuet car le
meilleur est à venir. Âmes sensibles s’abstenir, certaines scènes peuvent être difficiles
à supporter.
J’ajouterais que l’écriture de R.J. Ellory est très harmonieuse et agréable. C’est
une des nombreuses raisons pour lesquelles je lirai d’autres romans de cet
auteur.
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