Yeruldelgger
Ian Manook
Ed Albin Michel, Livre de poche
Quel personnage que ce yeruldelgger ! héros et
anti-héros à la fois, capable de faire preuve d’humilité avec ses supérieurs,
pas ceux de la police évidemment, mais ceux qui tentèrent il y a des années, de
l’éduquer selon les principes du chamanisme, ce qui nullement, ne l’empêcha de
rester lui-même : individu obstiné, tourmenté, prompt à
protéger la veuve et l’orphelin, décidé à faire justice
lui-même, cauchemar des truands et violeurs de la pire espèce
quoique respectueux des traditions de son pays.
Il est le roman à lui seul, ou presque, cela saute aux
yeux lorsqu’il s’éclipse. Ses co-équipiers toutefois, tiennent leur place tant
bien que mal : Oyun, version féminine de notre héros, en moins tourmentée ...peut-être... Mais aussi téméraire , Solongo, la légiste, douce et efficace, qui
tempère l’inspecteur, qui exerce sur lui un certain pouvoir non déplaisant,
Gantulga, gamin des rues à l’intelligence déliée.
Violence inouie dans cette histoire, des méchants très
très méchants, très très violents et des scènes à éviter si on est sensible et
si on n’a pas survolé déjà l’œuvre de Grangé et Thilliez et Giebel
réunis. Mais un peu de douceur dans cette ambiance de brutes :
les moines : merveilleux psychologues amenant chacun à s’interroger
intérieurement, sans mêler de surnaturel à leur propos, les rêves n’étant pas
prémonitoires, mais faisant partie intégrante de l’être, lui révélant ses peurs et autres émotions, apportant des réponses enfouies en
soi.
Et l’on évolue entre chamanisme
et tradition mongole, on voyage dans les steppes, on s’attendrit
(peu quand même), on se fâche, on ressent colère et dégoût, et c’est sans doute
ce qui a pu capturer la lectrice que je suis dans ce livre qui me laisse sur ma
faim, heureusement, deux autres tomes m’attendent !
Deux bémols cependant :
je ne connais pas les lois
mongoles, elles on certainement évolué depuis Gengis Khan, mais il me semble
toute de même que Yeruldelgger prend beaucoup de liberté pour rendre la justice
et régler ses comptes.
Une incohérence que je ne m’explique pas et qui n’est
pas explicitée en fin de roman, au sujet du sort de l’un des protagonistes,
mais je n’en dirai pas plus. Peut-être trouverai-je la réponse dans les tomes
suivants…
Je suis entièrement d'accorda avec Alfaric : ça ferait un super film !
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