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jeudi 9 avril 2020



Le monde en stop


Ludovic Hubler

Ed Géorama, Pocket.


Sac au dos, un pouce en bonne santé, une grande ouverture d’esprit, c’est avec ces bagages et une bonne dose de courage, d’humilité et de dynamisme que Ludovic Hubler entame ce périple qui le mènera dans des contrées lointaines. 

Son pari : faire le tour du monde en stop et sans aucune dépense liée au transport. Si le départ s’avère facile, jusqu’au Sénégal, après avoir traversé le Maroc et la Mauritanie, trouver un embarquement vers le Brésil est une autre affaire. Le bateau-stop sera difficile et les problèmes surgiront dès qu’il sera nécessaire d’emprunter des voies maritimes.


Des peurs ? quelques-unes  avec la rencontre d’individus louches, la traversée de pays en guerre, la Corée du nord qu’il voulait absolument visiter histoire de se rendre compte de la situation, les Etats -unis, pas si facile pour les auto-stoppeurs, la prison pour quelques heures même, le face à face avec un animal sauvage qui sans doute, voulait lui faire regretter le cliché pris sans son autorisation, les risques de naufrage avec un partenaire très peu expérimenté avec qui il partira de panama pour rejoindre l’Indonésie.


Des rencontres ? Certainement, c’était là sa principale motivation : de belles rencontres avec des personnes accueillantes, curieuses de s’intéresser à ses pérégrinations, avec des personnes qui se sont mises au service des plus faibles, notamment en Inde ou il a accepté de travailler dans un mouroir, de dormir sur le trottoir avec les familles les plus pauvres, des discussions avec des pratiquants de différentes religions, à l’écoute et respectueux des idées de chacun.Attirant la sympathie des gens qu’il croisait, il a même eu l’opportunité d’un entretien avec le Dalaï Lama à qui il a raconté comment il est parvenu à traverser le Tibet en toute illégalité.


Des actions ? Oui, pour se fournir un objectif de voyage, il est resté en liaison avec un hôpital et des enfants malades qui ont pu suivre son tour du monde avec grand intérêt.
Au États-Unis, il passera une année à faire des conférences sur son voyage, essayer de changer les mentalités en exposant ses constats concernant la planète.


Un partage ? un grand partage, pour que cette aventure de cinq ans ne reste pas lettre morte, pour partager ses opinions, sa soif de voir la paix en ce monde, pour la tolérance,


Ce livre fait beaucoup plus que narrer des voyages, il apporte au lecteur des idées nées d’une expérience de terrain et oblige à une prise de conscience des dangers qui menace notre belle planète. Sur ce dernier point il saura insister sur les paysages qu’il a admirés et qui désormais sont menacés par le réchauffement. Il montre sans jamais imposer ses idées combien la société de consommation nuit aux êtres humains.


Il termine son livre par une série de « plus jamais » , comme introduction à ses résolution post tour du monde. Des "plus jamais" nés des observations et des situations vécues un peu partout qui l’ont parfois éduqué, souvent enrichi. Parti humble et ne sachant ce qui l’attendait, arrivé grandi et heureux.


Un des nombreux récits de voyage que j’ai lu, et certainement l’un des plus formateurs que l’on pourrait presque qualifier d’ouvrage de travail sur soi.

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