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dimanche 20 novembre 2022

 Glen Affric











Karine Giebel

Ed Plon, 4/11/2021, 768 pages


"C’était en novembre, c’était un jeudi. Il pleuvait un peu mais il ne faisait pas froid…" Tel est le leitmotiv de Léonard, le mantra qui apaise ses souffrances… Léonard, harcelé de la façon la plus abjecte, racketté, violenté, puni, rejeté, qui accueille avec joie Jorge, ce frère qu’il ne connaissait qu’à travers une carte postale expédiée d’Ecosse, de cet endroit magique, de Glen Affric où il ira vivre, heureux, pour l’éternité.

Jorge, qui revient dans sa famille, fatigué, usé, Jorge, le beau jeune homme dont les qualités se dévoilent peu à peu, Jorge prodigieusement intelligent, sensible, aimant…

Mona, mère suppliciée par la souffrance des siens, femme qui n’est qu’amour pour ses fils.

Angélique, personnage mystérieux qui sort de l’ombre soudainement et dont on ne comprend pas le lien avec le reste du récit…

Durant cette lecture, je suis devenue Mona, je suis devenu souffrance, je suis devenue celle dont le cœur s’est serré à mainte reprises , celle qui avait envie de prendre sous son aile ses deux créatures trainées dans la boue, ces deux créatures devenues réelles dans mon esprit, deux créatures qui m’ont donné envie de hurler ma colère, de verser des larmes, de me révolter à leur place … … souvent.

Et puis dans ce roman, on oublie les droits de l’homme, on oublie la présomption d’innocence, on se retrouve en face de la bêtise humaine, que nos héros, de belles personnes savent mettre en évidence, on se demande quel événement va survenir pour mettre Léonard et Jorge en difficulté toujours croissante, on serre le cœur, on a peur !

Ce roman, je l’ai terminé à deux heures du matin, ne pouvant me résoudre à le refermer, et j’y pense encore… Il est avec « Toutes blessent, la dernière tue », l’un des romans les plus forts, les plus déstabilisants que j’ai lus, il fait partie de ces romans que l’on ne peut oublier.

Les livres de Karine Gebel, on les ouvre, on y saute à pieds joints, on se retrouve dans l’action dès les toutes premières pages, et il est inutile de lutter pour se dire qu’on ne veut pas être confronté à tant de méchanceté, car il est trop tard, on n’en sortira qu’au dénouement, on est piégé par l’action qui produit d’elle-même le suspense.

Je retiendrai tout de même, qu’une fois oubliée la violence et l’oppression des personnage, il restera l’amour, cet amour sans faille que se portent les victimes, unies dans leur malheur, amour rempart qui protège et rassure.

Je suis heureuse d’avoir réussi à écrire cette chronique sans divulgâcher, ce qui me semblait difficile avant de commencer.

Je me sens seul à présent, j’erre autour de ma pal, sans but, sans idée de lecture, encore envoûtée par ce récit.

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