Glen Affric
Karine Giebel
Ed Plon, 4/11/2021, 768 pages
"C’était en novembre, c’était un jeudi. Il pleuvait un peu
mais il ne faisait pas froid…" Tel est le leitmotiv de Léonard, le mantra qui
apaise ses souffrances… Léonard, harcelé de la façon la plus abjecte, racketté,
violenté, puni, rejeté, qui accueille avec joie Jorge, ce frère qu’il ne
connaissait qu’à travers une carte postale expédiée d’Ecosse, de cet endroit
magique, de Glen Affric où il ira vivre, heureux, pour l’éternité.
Jorge, qui revient dans sa famille, fatigué, usé, Jorge, le
beau jeune homme dont les qualités se dévoilent peu à peu, Jorge
prodigieusement intelligent, sensible, aimant…
Mona, mère suppliciée par la souffrance des siens, femme qui
n’est qu’amour pour ses fils.
Angélique, personnage mystérieux qui sort de l’ombre soudainement
et dont on ne comprend pas le lien avec le reste du récit…
Durant cette lecture, je suis devenue Mona, je suis devenu
souffrance, je suis devenue celle dont le cœur s’est serré à mainte reprises , celle
qui avait envie de prendre sous son aile ses deux créatures trainées dans la
boue, ces deux créatures devenues réelles dans mon esprit, deux créatures qui m’ont
donné envie de hurler ma colère, de verser des larmes, de me révolter à leur
place … … souvent.
Et puis dans ce roman, on oublie les droits de l’homme, on
oublie la présomption d’innocence, on se retrouve en face de la bêtise humaine,
que nos héros, de belles personnes savent mettre en évidence, on se demande quel
événement va survenir pour mettre Léonard et Jorge en difficulté toujours
croissante, on serre le cœur, on a peur !
Ce roman, je l’ai terminé à deux heures du matin, ne pouvant
me résoudre à le refermer, et j’y pense encore… Il est avec « Toutes
blessent, la dernière tue », l’un des romans les plus forts, les plus déstabilisants
que j’ai lus, il fait partie de ces romans que l’on ne peut oublier.
Les livres de Karine Gebel, on les ouvre, on y saute à pieds
joints, on se retrouve dans l’action dès les toutes premières pages, et il est
inutile de lutter pour se dire qu’on ne veut pas être confronté à tant de méchanceté,
car il est trop tard, on n’en sortira qu’au dénouement, on est piégé par l’action
qui produit d’elle-même le suspense.
Je retiendrai tout de même, qu’une fois oubliée la violence
et l’oppression des personnage, il restera l’amour, cet amour sans faille que
se portent les victimes, unies dans leur malheur, amour rempart qui protège et
rassure.
Je suis heureuse d’avoir réussi à écrire cette chronique sans
divulgâcher, ce qui me semblait difficile avant de commencer.
Je me sens seul à présent, j’erre autour de ma pal, sans but,
sans idée de lecture, encore envoûtée par ce récit.
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