Pages

dimanche 6 octobre 2024

 Les âmes fragmentées













Charlotte Monserrat

Ed Anne Carrière, 3/02/2023, 246 pages


Ce livre nous emmène dans un monde qui peut faire frémir parce que pas si éloigné que le monde dans lequel nous vivons. Bien sûr, nous ne sommes pas encore rémunérés en unités carbones, et nous n’avons absolument pas la possibilité de déflorer la mémoire d’autrui, mais ce monde décrit par Charlotte Monserrat semble bien être l’aboutissement de situations comme nous en connaissons aujourd’hui. Ce monde, on le découvre très progressivement, par informations insérées dans le récit avec parcimonie, ce qui donne une certaine finesse au roman et brise la monotonie que l’on pourrait ressentir à la lecture de certains passages, notamment un passage un peu ésotérique décrivant une cérémonie avec pratique chamanique.

Bienvenue dans ce monde ou, point positif, l’homophobie n’existe pas, bienvenue dans un monde où la richesse est plutôt rare, ou la pauvreté est répandue, où manger varié est un luxe.

Et puis il y a une intrigue : Véro, notre héroïne qui « dérushe » les sphères pour extraire les mémoires de défunts qu’elles renferment, observe sa propre personne dans des scènes érotiques avec le docteur Becker, inventeur du procédé qui permet de capturer les mémoires. Becker, bien que s’étant suicidé, est toujours au cœur des polémiques. On accompagne donc notre héroïne dans sa recherche de la vérité, déterminée à élucider les mystères qui portent atteinte à son identité, qui occultent les raisons qui expliquent certains de ses choix, qui l’empêchent d’être elle-même. Si l’on constate que les personnages sont plutôt statiques en début de roman, on constatera que l’action se fait plus rapide voire violente à l’approche du dénouement.

Ce livre en dit long sur l’importance de l’identité, sur le non-dit, sur le nécessaire travail de deuil.

Un bon roman qui analyse en profondeur, les réactions des individus.

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire