Une institutrice au XIXe siècle
M Reiter
Réédition de 1996, épuisé, 131 pages.
J’ai éprouvé bien des difficultés
à lire cet ouvrage sans sourire parfois, sans m’agiter à d’autres moments et
surtout sans oublier que cet écrit date de la fin du XIXème siècle : la
séparation de l’Eglise et de l’Etat allait devoir attendre encore quelques
années et l’enseignement religieux était alors inclus dans les programmes. Le
féminisme n’était pas de mise, on apprenait donc aux jeunes femmes à devenir
des mères et des épouses.
Ce témoignage raconte l’histoire
de Mademoiselle Anne-Sidonie Wanham et de ses sœurs qui ne se séparèrent
jamais. Eduquées dans l’amour du travail bien fait et dans la foi (Sic) ,
elles connurent un parcours qui les mena à l’enseignement. L’aînée,
Anne-Sidonie, devint directrice d’un établissement de Nancy et se dévoua corps
et âme à ses pensionnaires, gérant leur vie d’internes (certaines étaient
externes), et leur avenir en respectant un programme complet : arithmétique,
rhétorique, grammaire, lecture, sciences (peu), histoire, chant, éducation
physique, mais également travaux d’aiguille, et tout ce qui allait leur
permettre de devenir des épouse accomplies (j’ai envie de hurler là !,
mais bon, je continue à analyser ce document à la lumière d’une époque, où la vierge
apparaissait, où il était préférable de mourir en odeur de sainteté, où l’éducation
n’aurait su se passer de l’aspect spirituel.
On y apprenait également l’organisation,
le rangement, le pardon, l’hygiène, on ne se contente pas de soigner les
maladies, on fait en sorte de les prévenir, chaque minute de la journée étant
prévue, les fêtes chrétiennes respectées et marquées, la prière obligatoire.
On remarquera une
participation active de l’auteur de ce texte qui encense Anne-Sidonie et met en
évidence ses valeurs morales, sa foi, son abnégation comme s’il avait souhaité
une béatification voire une canonisation.
Un ouvrage à lire en prenant
bien conscience qu’il s’agit d’une autre époque et que la société a évolué.
Parfois long et rébarbatif, ce livre n’en demeure pas moins un témoignage
intéressant.
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