Nathan
En refermant ce livre, je sens
qu’enfin, je peux respirer, car c’est bien l’impression qui se dégage après
lecture de cet impitoyable thriller : une sorte de paralysie respiratoire
face aux faits énoncés. Et pour cause : le héros de ce roman, Nathan, est
un enfant de douze ans. Un enfant qui va devoir se battre pour se justifier aux
yeux de l’Amérique entière.
Le lieutenant Warren Mickaël, profitant en
famille de la fête de l’indépendance Day en famille, est appelé sur les lieux d’un
drame : un enfant a tué un « éducateur » du centre de détention
après quoi, il a pris la fuite. Le district, puis l’état et enfin le pays se
retrouvent confronté à un fait divers hors norme et qui a de quoi alimenter la
presse quotidienne, entre les policiers qui se promettent d’avoir la peau du tueur,
un politique qui craint pour son accession au poste de sénateur et qui promet
de le faire juger cet enfant comme un adulte, allant jusqu’à brandir la menace
de la chaise électrique, notre héros qui se cache dans les maisons dont les propriétaires
sont absents et qui interpelle la population par le biais d’une émission de
radio populaire qui divisera l’Amérique en deux camps au sujet de sa culpabilité.
On suit cet enfant obligé de
se déplacer de nuit, de voler des voitures pour se sauver, passer un barrage, fournissant
un incroyable suspens aux lecteurs, suspens qui ne s’arrête pas là :
Nathan semble né avec un karma peu enviable : un oncle violent qui l’avait
recueilli après la mort de son père, des actions qui émanent de la pègre, un
personnage violent plus qu’inquiétant qui intervient, toute une cabale contre
laquelle on se demande bien comment Il va s’en sortir.
Si quelques passages dans la première
moitié du livre sont confus, c’est parce que l’auteur délivre volontairement
des informations avec parcimonie, d’où un certain questionnement, une certaine
incompréhension de la situation. Mais tout s’éclaircit au fil des pages.
Un roman très « américain »
qui décrit une société qui se veut impitoyable à l’égard d’un enfant qui
représente la délinquance que l’on veut éliminer sans se poser de question
quant à la situation qui peut l’amener à tuer, une description bien noire des « maisons
de correction » et centres pour enfants.
Dire que je n’ai pas aimé
serait mentir, je l’ai dévoré en deux jours, parfois en serrant les dents face
à des scènes violentes ou à des réactions d’adultes révoltantes. Je le
considère plutôt, après lecture, comme un roman à sensation d’une valeur
littéraire moyenne. Un roman tout de même marquant que l’on ne peut oublier si
facilement.
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