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lundi 12 août 2024

Nathan





John Gilstrap,

Ed livre de poche, 4/04/1996, 384 pages



En refermant ce livre, je sens qu’enfin, je peux respirer, car c’est bien l’impression qui se dégage après lecture de cet impitoyable thriller : une sorte de paralysie respiratoire face aux faits énoncés. Et pour cause : le héros de ce roman, Nathan, est un enfant de douze ans. Un enfant qui va devoir se battre pour se justifier aux yeux de l’Amérique entière.

 Le lieutenant Warren Mickaël, profitant en famille de la fête de l’indépendance Day en famille, est appelé sur les lieux d’un drame : un enfant a tué un « éducateur » du centre de détention après quoi, il a pris la fuite. Le district, puis l’état et enfin le pays se retrouvent confronté à un fait divers hors norme et qui a de quoi alimenter la presse quotidienne, entre les policiers qui se promettent d’avoir la peau du tueur, un politique qui craint pour son accession au poste de sénateur et qui promet de le faire juger cet enfant comme un adulte, allant jusqu’à brandir la menace de la chaise électrique, notre héros qui se cache dans les maisons dont les propriétaires sont absents et qui interpelle la population par le biais d’une émission de radio populaire qui divisera l’Amérique en deux camps au sujet de sa culpabilité.

On suit cet enfant obligé de se déplacer de nuit, de voler des voitures pour se sauver, passer un barrage, fournissant un incroyable suspens aux lecteurs, suspens qui ne s’arrête pas là : Nathan semble né avec un karma peu enviable : un oncle violent qui l’avait recueilli après la mort de son père, des actions qui émanent de la pègre, un personnage violent plus qu’inquiétant qui intervient, toute une cabale contre laquelle on se demande bien comment Il va s’en sortir.

Si quelques passages dans la première moitié du livre sont confus, c’est parce que l’auteur délivre volontairement des informations avec parcimonie, d’où un certain questionnement, une certaine incompréhension de la situation. Mais tout s’éclaircit au fil des pages.

Un roman très « américain » qui décrit une société qui se veut impitoyable à l’égard d’un enfant qui représente la délinquance que l’on veut éliminer sans se poser de question quant à la situation qui peut l’amener à tuer, une description bien noire des « maisons de correction » et centres pour enfants.

Dire que je n’ai pas aimé serait mentir, je l’ai dévoré en deux jours, parfois en serrant les dents face à des scènes violentes ou à des réactions d’adultes révoltantes. Je le considère plutôt, après lecture, comme un roman à sensation d’une valeur littéraire moyenne. Un roman tout de même marquant que l’on ne peut oublier si facilement.

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