Les armes de la lumière
Ken Follett
Ed Robert Laffont, 5/10/2023, 772 pages
C’est avec une certaine tristesse que je referme mon livre, parce
qu’il s’agit du dernier tome des piliers de la terre, une série de romans que j’ai
particulièrement appréciés. On comprendra aisément pourquoi ce tome était le
dernier : Ken Follett nous a régalés en couvrant de grandes périodes historiques,
son travail est complet et montre une belle évolution de la société entre le
moyen-âge et la période napoléonienne, aussi, que pourrait-il écrire encore qui
entrerait dans cette série ? Un roman sur les deux guerres ?
Absolument pas, cela constituerait un doublon, les trois volets « du siècle »
prennent le relais.
Merci à ce grand auteur de nous avoir régalés durant 23 ans. Ce
dernier volume apporte de grands changements : On ne parle que très peu de
la cathédrale de Kingsbridge, bien qu’elle s’érige toujours fièrement et génère
une certaine activité, on a toujours, parmi les personnages, des bons et des
mauvais, j’ai d’ailleurs commencé à lire en me demandant qui allait être le "gros méchant" de l’histoire, et il m’a semblé légèrement plus délicat que les
monstres du passé, quoique très manipulateur et calculateur. C’est la signature
de l’auteur, c’est une façon de faire réagir le lecteur, c’est un moyen de
souligner les injustices de l’époque.
On se retrouve cette fois, dans l’univers des drapiers et des
tisserands, dans un contexte ou l’ouvrier voudrait des droits, où les nantis ne
sont pas prêts à abandonner leurs privilèges et leur pouvoir de décision, où l’on
craint la contagion française, malade de sa révolution, où l’on va faire
connaissance de cet empereur détesté des anglais, où la guerre va faire rage …
Ce volet est excellent, la documentation est approfondie et l’exposé
admirable. Le déroulement de la guerre,
à laquelle prennent part la plupart de nos héros, est parfois un peu long, la
stratégie, les mouvements de troupes et le combat ne faisant pas partie des
sujets que je préfère.
Concernant la pratique religieuse, on en a terminé depuis
longtemps avec les querelles entre protestants et catholiques (cf une colonne
de feu), place à la scission entre méthodistes et anglicans.
Cette période m’a paru extrêmement difficile à vivre, la justice
ne se montrant que très peu clémente à l’égard des contrevenants, les jugements
très sommaires, aucun avocat, des peines lourdes, la justice entre les mains de
quelques individus qui non contents d’amasser toujours plus de richesse,
détiennent un pouvoir quasi sans limite.
On constatera également les retombées économiques de la
révolution et de la politique napoléonienne que l’on devine, bien qu’il ne soit
pas fait mention du blocus continental que l’empereur infligea à l’Angleterre.
J’ai beaucoup appris en lisant ce dernier roman, comme dans
les autres. Et j’attends avec impatience le prochain, qui sait, peut-être une
autre série verra-t-elle le jour ?
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