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dimanche 8 septembre 2024

 Ce que je sais de toi













Eric Chacour,

Ed Philippe Rey, 24/08/2023, 302 pages



J’aurais pu refermer ce roman après quelques pages parcourues, l’emploi de la deuxième personne du singulier perturbant chez moi,  la prise d’information, moi qui ai parfois tant de difficulté à pénétrer au cœur des livres. J’ai donc insisté et je pense avoir eu raison. Le « tu » s’estompe tout en captant l’attention du lecteur : tu, cela signifie que l’on est en présence d’un témoin, mais qui est-il ? il faut arriver dans la deuxième moitié du récit pour le découvrir, bien que quelques indices rares et noyés dans le tout peuvent permettre de se faire une idée, c’est le côté quelque peu mystérieux que j’ai apprécié.

L’histoire en elle-même a excité ma curiosité, le contexte faisant office de terreau qui allait précipiter l’action : l’Egypte, la guerre des 6 jours, l’arrivée des salafistes, le brassage de population de ce pays, les coutumes et les mœurs qui interdisent toute ce qui est supposé être déviance.

C’est dans ce contexte qu’évolue Tarek, médecin qui consacre une partie de son temps au service des plus démunis dans le quartier des chiffonniers du Caire, là où débute l’intrigue. On le verra évoluer.

Roman original dans la présentation des personnages : le héros, Tarek, semble ne faire que passer, il agit un peu comme un acteur de film muet, se révolte -t-il ? oui, ressent-il de l’amour ? Oui,  mais c’est le témoin expose ses sentiments, qui décrit la société, prison sociale ou l’on se marie, ou l’on vit dans une communauté forte des règles que l’on ne peut transgresser sans se brûler les ailes.

La deuxième partie du roman m’a tout de même paru longue, avec beaucoup plus de passage décrivant la psychologie du personnage, ses décisions, sa recherche de la vérité.

Le roman termine sur une note apaisante.

Un très beau premier roman à l’écriture ciselée que je conseille vivement.

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