Ce que je sais de toi
Eric Chacour,
Ed Philippe Rey, 24/08/2023, 302 pages
J’aurais pu refermer ce roman
après quelques pages parcourues, l’emploi de la deuxième personne du singulier
perturbant chez moi, la prise d’information,
moi qui ai parfois tant de difficulté à pénétrer au cœur des livres. J’ai donc
insisté et je pense avoir eu raison. Le « tu » s’estompe tout en
captant l’attention du lecteur : tu, cela signifie que l’on est en
présence d’un témoin, mais qui est-il ? il faut arriver dans la deuxième moitié
du récit pour le découvrir, bien que quelques indices rares et noyés dans le
tout peuvent permettre de se faire une idée, c’est le côté quelque peu
mystérieux que j’ai apprécié.
L’histoire en elle-même a
excité ma curiosité, le contexte faisant office de terreau qui allait
précipiter l’action : l’Egypte, la guerre des 6 jours, l’arrivée des
salafistes, le brassage de population de ce pays, les coutumes et les mœurs qui
interdisent toute ce qui est supposé être déviance.
C’est dans ce contexte qu’évolue
Tarek, médecin qui consacre une partie de son temps au service des plus démunis
dans le quartier des chiffonniers du Caire, là où débute l’intrigue. On le
verra évoluer.
Roman original dans la
présentation des personnages : le héros, Tarek, semble ne faire que
passer, il agit un peu comme un acteur de film muet, se révolte -t-il ?
oui, ressent-il de l’amour ? Oui, mais c’est le témoin expose ses sentiments, qui
décrit la société, prison sociale ou l’on se marie, ou l’on vit dans une
communauté forte des règles que l’on ne peut transgresser sans se brûler les
ailes.
La deuxième partie du roman m’a
tout de même paru longue, avec beaucoup plus de passage décrivant la
psychologie du personnage, ses décisions, sa recherche de la vérité.
Le roman termine sur une note
apaisante.
Un très beau premier roman à l’écriture
ciselée que je conseille vivement.
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