Bug - Livre 1
Enki Bilal
Ed Casterman, 22/11/2017, 88 pages
2041, plus d’internet, plus de connexion, les données se sont
volatilisées, les liens ont disparu, l’humanité est en péril : les avions
sont cloués au sol, les morts se multiplient faute de pouvoir accéder aux
traitements médicaux désormais numérisés, la guerre froide reprend… ce ne sont
que quelques effets de l’absence d’une technologie avancée qui a rendu les
hommes dépendants… Dans l’espace, des scientifiques œuvrant pour la station
spatiale internationale alertent la Terre : plusieurs d’entre eux meurent
subitement sans raison apparente à l’exception de Kameron Obb qui, pris de malaise
et brûlant de fièvre, développe des symptômes
étranges.
Cette bande dessinée captivante montre intelligemment combien
nous sommes dépendants de nos progrès, on ne peut s’empêcher de mesurer à quel
point nous serions paralysés si un tel phénomène se produisait aujourd’hui, je
me suis surprise à cesser ma lecture pour envisager un tel avenir. Oui, nous
sommes bel et bien esclaves et empêchés de réfléchir, d’agir, de vivre tout
simplement sans nos claviers, nos correcteurs d’orthographe, nos intelligence
artificielles, notre vie, réglée par l’informatique. Ce scénario, poussé à l’extrême
invite à prendre du recul, un certain recul, bien que nous ne puissions tout
maîtriser, l’intelligence se retrouvant désormais entre les mains d’une poignée
de « grands » de ce monde.
L’auteur ne se contente pas de démontrer notre dépendance et
les dégâts occasionnés par un bug de cet ampleur, il nous offre un scénario
bien ficelé avec un héros qui fera l’objet d’une véritable chasse à l’homme, il
amène un autre danger plus fictif : celui d’une invasion par je ne sais
quel micro-organisme invasif qui prennent un humain comme hôte, une sorte de
virus indéterminé que l’humanité ne semble pas en mesure d’analyser… Cet aspect
est très certainement approfondi dans les deuxième tome que je vais m’empresser
de réclamer à ma bibliothécaire. Un léger bémol toutefois, l’auteur a
certainement sa propre logique, et l’errance du héros semble parfois confuse,
on se demande alors qui sont réellement les personnages mis sur son chemin, je
pense qu’il n’est pas inutile de relire attentivement cette bande dessinée pour
voir certains passages confus s’éclaircir.
Belle surprise en ouvrant le livre : des planches qui
sont de véritables œuvres d’art, des dessins superbes qui donnent l’impression
d’être face à un roman photo, des illustrations sur lesquelles on s’arrête, en
admiration.
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