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vendredi 21 juillet 2023

 Bug - Livre 1












Enki Bilal

Ed Casterman, 22/11/2017, 88 pages


2041, plus d’internet, plus de connexion, les données se sont volatilisées, les liens ont disparu, l’humanité est en péril : les avions sont cloués au sol, les morts se multiplient faute de pouvoir accéder aux traitements médicaux désormais numérisés, la guerre froide reprend… ce ne sont que quelques effets de l’absence d’une technologie avancée qui a rendu les hommes dépendants… Dans l’espace, des scientifiques œuvrant pour la station spatiale internationale alertent la Terre : plusieurs d’entre eux meurent subitement sans raison apparente à l’exception de Kameron Obb qui, pris de malaise et brûlant de fièvre,  développe des symptômes étranges.

Cette bande dessinée captivante montre intelligemment combien nous sommes dépendants de nos progrès, on ne peut s’empêcher de mesurer à quel point nous serions paralysés si un tel phénomène se produisait aujourd’hui, je me suis surprise à cesser ma lecture pour envisager un tel avenir. Oui, nous sommes bel et bien esclaves et empêchés de réfléchir, d’agir, de vivre tout simplement sans nos claviers, nos correcteurs d’orthographe, nos intelligence artificielles, notre vie, réglée par l’informatique. Ce scénario, poussé à l’extrême invite à prendre du recul, un certain recul, bien que nous ne puissions tout maîtriser, l’intelligence se retrouvant désormais entre les mains d’une poignée de « grands » de ce monde.

L’auteur ne se contente pas de démontrer notre dépendance et les dégâts occasionnés par un bug de cet ampleur, il nous offre un scénario bien ficelé avec un héros qui fera l’objet d’une véritable chasse à l’homme, il amène un autre danger plus fictif  : celui d’une invasion par je ne sais quel micro-organisme invasif qui prennent un humain comme hôte, une sorte de virus indéterminé que l’humanité ne semble pas en mesure d’analyser… Cet aspect est très certainement approfondi dans les deuxième tome que je vais m’empresser de réclamer à ma bibliothécaire. Un léger bémol toutefois, l’auteur a certainement sa propre logique, et l’errance du héros semble parfois confuse, on se demande alors qui sont réellement les personnages mis sur son chemin, je pense qu’il n’est pas inutile de relire attentivement cette bande dessinée pour voir certains passages confus s’éclaircir.

Belle surprise en ouvrant le livre : des planches qui sont de véritables œuvres d’art, des dessins superbes qui donnent l’impression d’être face à un roman photo, des illustrations sur lesquelles on s’arrête, en admiration.

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